Hier, les électeurs
étasuniens se sont exprimés. Après une campagne où l’enthousiasme des
démocrates était bien
moindre qu’en 2008 et où les républicains ne l’étaient guère plus, c’est
finalement Barack Obama qui l’emporte, de justesse en nombre de voix, plus
largement en nombre de délégués.
Gueule de
bois politique
Nous sommes
bien loin de la vague d’enthousiasme de 2008, qui
avait porté Obama au pouvoir, ou même de la réélection de Ronald Reagan en 1984.
La faute à une crise qui a fait beaucoup de mal au pays, qui
a envoyé des millions de personnes au chômage, dont, nouveauté, une grande
partie le reste, et où des millions d’autres ont perdu leur maison, symbole
du rêve national. Parallèlement, l’ascension de la Chine questionne l’actuelle
première puissance du monde.
Face à cela,
les Etats-Unis hésitent. D’une part, certains poussent à un modèle plus
égalitaire, plus solidaire. Les « prix Nobel d’économie », Paul
Krugman et Joseph
Stiglitz, poussent dans cette direction. C’est le courant qui a porté Obama
au pouvoir en 2008 avec son
projet d’assurance santé pour tous alors que le néolibéralisme semblait
mortellement blessé par sa crise. Mais depuis, les néolibéraux utilisent la
montée des déficits et de la dette pour attaquer l’Etat.
Cette vague
a été puissante en 2010, au
point d’arracher le Parlement aux démocrates. Cette Amérique-là s’oppose
aux aides de l’Etat aux banques (en partie à juste titre) mais le cas des
constructeurs automobiles, en partie sauvés par l’Etat, démontre que le
dogmatisme est mauvais conseiller. Cette
frange radicale des Etats-Unis a été enthousiasmée par le discours de Ron
Paul qui appelle à un repli massif de l’intervention de l’Etat et une
déconstruction de l’héritage rooseveltien.
Deux
candidats par défaut ?