Dix-sept ans
après le précédent épisode, qui avait remis en selle Bill Clinton face à la
vague conservatrice de 1994, les
Etats-Unis se retrouvent contraints de fermer à nouveau une partie de
l’administration fédérale, faute de vote sur le budget. Un épisode très
instructif sur les questions institutionnelles.
Un
nouveau psycho-drame
Ce
qui se passe aux Etats-Unis est très étrange pour des yeux européens, tant
il n’existe pas de précédents sur notre continent. Même quand un pays n’a plus
de gouvernements, l’Etat continue de fonctionner, comme cela a pu se passer en
Belgique. De l’autre côté de l’Atlantique, les
républicains, attisés par leurs éléments les plus radicaux, veulent retirer le
financement de l’Obamacare, le projet d’assurance-maladie porté par le
président Obama, qui
avait eu tant de mal à être voté, alors même qu’il est entré en fonction le
1er octobre. Curieuse conception de la démocratie que ce bras de
fer.
Il est
difficile de savoir ce qui va se passer. Près
d’un million de fonctionnaires ont été mis en chômage technique pour protéger
les fonctions régaliennes de l’Etat. Il est probable que la gravité de la
situation, qui pourrait remettre en question la reprise de l’économie, devrait
imposer aux républicains et aux démocrates de trouver un accord. Mais le degré
de polarisation de la vie politique étasunienne complique la donne. En outre,
le plafond de la dette sera atteint dans deux semaines et en l’absence
(improbable) d’accord, le pays pourrait finir par se retrouver en défaut de
paiement.
Une démocratie malade