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vendredi 31 mai 2013

Jacques Sapir et Frédéric Lordon imaginent l’après-euro


Au Portugal, « Cinquante nuances de gris » a été remplacé en haut des meilleures ventes de livres par « Pourquoi nous devons quitter l’euro ». Alors que les rangs des partisans de cette idée grandissent tous les jours, Jacques Sapir et Frédéric Lordon nous éclairent sur l’après.



Progrès dans la bataille des idées

En France, les idées progressent lentement du fait de l’incompétence de la principale avocate choisie par les médias, Marine Le Pen. Cependant, nous gagnons du terrain, comme le montrait cette tribune du Monde en mars ou cette interview de Philippe Villin. En Europe, l’idée ne cesse de progresser. Déjà, en Italie, même si cela ne s’est pas traduit au niveau de la formation du nouveau gouvernement, une majorité de la population a voté pour des partis très critiques à l’égard de l’Europe, dont notamment le parti de Beppe Grillo, qui appelait ouvertement à une sortie de la monnaie unique.

En Allemagne, le parti Alternative für Deutscheland rencontre un immense succès et a déjà rassemblé treize mille adhérents sur la promesse d’un retour au deutsche mark, très populaire en Allemagne. Toujours en Allemagne, Oskar Lafontaine, ancien président du SPD, a appelé à son démontage. Enfin, au Portugal, la question s’est invitée dans le débat avec la sortie le livre de Joao Fereira do Amaral, pour qui « nous devons réaliser que l’euro n’est tout simplement pas adapté au Portugal ».

Les scénarios de Jacques Sapir

Après avoir déjà chiffré le coût technique de sortie de la monnaie unique entre 300 et 700 millions d’euros fin 2012, Jacques Sapir avait écrit un scénario de sortie de la monnaie unique. Dans un nouveau papier, il en établit deux nouveaux : un scénario non coopératif et un hypercoopératif. Dans le premier, il prévoyait que le mark s’établisse à 1,495 dollars, contre 1,04 pour le franc, 0,975 pour la lire, 0,910 pour la peseta et 0,650 pour la drachme, des chiffres cohérents avec l’analyse de la Deutsche Bank.

Dans le scénario non coopératif, les écarts sont plus grands alors que dans le scénario hypercoopératif (qui aboutirait à la constitution de deux euros), ils le sont moins. L’impact sur la croissance est similaire et un peu inférieur pour le scénario non coopératif. L’impact sur l’inflation est plus différent (pointe à 5% pour le non coopératif, 3,8% pour le coopératif, 3,6% pour l’hyper-coopératif) mais les chiffres se rejoignent dès la 3ème année. Il conclut en montrant que l’Espagne et l’Italie ont sans doute intérêt à un scénario non coopératif, qui maximise le gain de croissance par une plus forte dévaluation.

La monnaie commune vue par Frédéric Lordon