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mercredi 14 août 2013

Quelle politique énergétique pour l’avenir ? (1/2)


Pour clôturer cette série de papiers sur l’énergie, qui a traité quelques grands débats (gaz de schistes, énergies renouvelables, libéralisation, pic pétrolier), je souhaite finir sur une vision de ce que devrait être la politique énergétique de notre pays dans les années à venir.



Frugalité et justice sociale

Tout d’abord, je tiens à remercier les commentateurs des différents papiers, qui m’ont permis d’affiner ma vision et de m’apprendre de nouvelles choses. Point essentiel avancé par R.Zaharia, le premier à mettre en avant est la chasse au gaspillage. En effet, aujourd’hui, nous pourrions économiser une grande partie de notre consommation (certains avancent le chiffre de 50%), en améliorant le fonctionnement de notre réseau, en rénovant nos logements et nos voitures notamment. Cette piste là de travail est absolument essentielle et elle n’est sans doute pas suffisamment utilisée aujourd’hui.

Tout ceci s’explique en partie par le fait que nous ne payons pas l’énergie à son juste prix. A partir du moment où une ressource n’est pas renouvelable, qu’elle a un effet néfaste sur l’environnement et que nous n’avons pas de réserves, il est légitime et nécessaire de la taxer pour pousser les acteurs économiques à un comportement frugal et ainsi avantager les énergies renouvelables, respectueuses de l’environnement et dont nous disposons. Pour cette raison, et à titre personnel, je suis partisan d’une taxe carbone, étant donné que l’idée d’un marché des droits à polluer a démontré son échec.

Néanmoins, trois conditions majeures doivent être réunies pour cette taxe carbone. Tout d’abord, elle doit être universelle. Il est totalement anormal qu’aujourd’hui, la majeure partie du pétrole (fuel, diesel pour le transport, kérosène) ne soit pas taxée de la même manière que l’essence des particuliers. La taxe carbone doit être universelle et on pourrait même envisager qu’elle soit plus importante pour le kérosène si les émissions aériennes de CO2 s’avèrent être plus néfastes. Ensuite, elle ne doit pas pénaliser les ménages modestes à court et moyen terme pour leur donner le temps de s’adapter. Enfin, l’Etat doit donner de la visibilité à long terme pour favoriser les investissements.

Quelles sources d’énergie ?

jeudi 8 août 2013

Energie : peut-on débattre sereinement des gaz de schistes ?





Le débat impossible

Est-il possible de voir clair sur la question ? D’un côté, les arguments des opposants pèsent lourd. Le documentaire Gasland est édifiant et inquiétant, pointant les risques de leur exploitation, que ce soit sur l’environnement immédiat ou les réserves d’eau potable. En outre, comme le souligne Jean Quatremer sur son blog, les lobbys sont attirés par les sommes considérables qui sont en jeu et il est probable que cela joue grandement sur leur opinion, de même que sur l’opinion de l’hebdomadaire des élites mondialisées, The Economist, qui y avait consacré un dossier sans nuance.

Si l’hebdomadaire balaie trop rapidement les craintes environnementales, en revanche, il soulignait justement l’énorme impact économique de l’exploitation des gaz de schistes, qui fournissent 7% de l’énergie des Etats-Unis et contribuent fortement à la croissance du pays. Mais comment faire confiance à ceux qui refusent d’admettre les problèmes environnementaux ? En même temps, certains opposants n’exagèrent-ils pas quand ils refusent par principe toute exploration ou test. Il est quand même difficile de croire que l’on ne pourra pas les exploiter un jour de manière plus propre.

Non à l’exploitation, oui à l’exploration ?

dimanche 29 juillet 2012

Que faire avec les gaz de schistes ?


The Economist vient de consacrer un long dossier de 14 pages sur l’opportunité que représentent les gaz de schistes. Un plaidoyer à sens unique en faveur de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels qui amène à se poser la question des ressources qui existent en France.

Révolution énergétique aux Etats-Unis

Il y a seulement douze ans, personne n’exploitait les gaz de schistes outre-Atlantique. Avec la mise au point de la technologie dite de fracturation, très peu chère, la production a explosé et représente aujourd’hui pas moins de 7% de la consommation totale d’énergie du pays, un tiers de la consommation totale de gaz. La baisse très forte du prix du gaz (équivalent à 15 dollars l’équivalent baril de pétrole), a profondément transformé la première économie mondiale.

Tout d’abord, il y a eu un remplacement massif des centrales de production d’électricité à charbon par des centrales à gaz, qui relâchent 50% de CO2 de moins. Du coup, les Etats-Unis parviennent enfin à réduire leurs émissions globales, au moment même où l’inverse se passe en Europe puisque les prix très élevés du gaz importé (basés dans des contrats long terme indexés sur le pétrole) provoquent au contraire une conversion vers des centrales à charbon, notamment en Allemagne !

Mais les effets de l’exploitation des gaz de schistes ne s’arrêtent pas là. En effet, la persistance d’un prix du gaz largement inférieur au prix mondial aux Etats-Unis (-80% en moyenne !) produit d’autres conséquences très positives pour le pays. Outre le bonus commercial, les industriels qui utilisent beaucoup d’hydrocarbures ont donc intérêt à produire aux Etats-Unis, ce qui provoque un rapatriement d’activités pétrochimiques, qui pourrait apporter jusqu’à 0,5 point de croissance par an !

Que faire en France ?