Pour
clôturer cette série de papiers sur l’énergie, qui a traité quelques grands
débats (gaz
de schistes, énergies
renouvelables, libéralisation,
pic
pétrolier), je souhaite finir sur une vision de ce que devrait être la
politique énergétique de notre pays dans les années à venir.
Frugalité
et justice sociale
Tout
d’abord, je tiens à remercier les commentateurs des différents papiers, qui
m’ont permis d’affiner ma vision et de m’apprendre de nouvelles choses. Point
essentiel avancé par R.Zaharia, le premier à mettre en avant est la chasse
au gaspillage. En effet, aujourd’hui, nous
pourrions économiser une grande partie de notre consommation (certains
avancent le chiffre de 50%), en améliorant le fonctionnement de notre réseau,
en rénovant nos logements et nos voitures notamment. Cette piste là de travail
est absolument essentielle et elle n’est sans doute pas suffisamment utilisée
aujourd’hui.
Tout ceci
s’explique en partie par le fait que nous
ne payons pas l’énergie à son juste prix. A partir du moment où une
ressource n’est pas renouvelable, qu’elle
a un effet néfaste sur l’environnement et que nous n’avons pas de réserves,
il est légitime et nécessaire de la taxer pour pousser les acteurs économiques
à un comportement frugal et ainsi avantager les énergies renouvelables,
respectueuses de l’environnement et dont nous disposons. Pour cette raison, et
à titre personnel, je suis partisan d’une taxe carbone, étant
donné que l’idée d’un marché des droits à polluer a démontré son échec.
Néanmoins,
trois conditions majeures doivent être réunies pour cette taxe carbone. Tout
d’abord, elle doit être universelle. Il est totalement anormal qu’aujourd’hui, la
majeure partie du pétrole (fuel, diesel pour le transport, kérosène) ne soit
pas taxée de la même manière que l’essence des particuliers. La taxe
carbone doit être universelle et on pourrait même envisager qu’elle soit plus
importante pour le kérosène si les émissions aériennes de CO2 s’avèrent être
plus néfastes. Ensuite, elle ne doit pas pénaliser les ménages modestes à court
et moyen terme pour leur donner le temps de s’adapter. Enfin, l’Etat
doit donner de la visibilité à long terme pour favoriser les investissements.
Quelles
sources d’énergie ?