Un
délinquant roulant dans une voiture volée se tue sur la route. La justice
refuse à son frère, en prison, une permission pour assister aux obsèques. Des
membres de leur communauté en profitent pour vandaliser l’espace public. Cette
fois-ci, heureusement, la
justice n’a pas cédé. Mais l’Etat a du retard.
Inadmissible
chantage à la violence
Déjà, fin
août, des voyous du voyage avaient bloqué et vandalisé l’autoroute A1 pour
faire pression sur la justice afin de permettre à un délinquant de participer
aux obsèques de son frère. Si, sur le principe, on peut penser qu’il est
humain et normal de le permettre, cela devient inacceptable quand un groupe
commet des délits pour l’obtenir. On peut d’ailleurs penser que les évènements
de Moirans sont la conséquence directe de cette première séquence puisque
la justice avait, dans un deuxième temps, donné sa permission au frère
d’assister aux obsèques, après les actes de vandalisme commis sur l’A1.
Heureusement, la
justice a refusé cette fois-ci. Aussi dur soit le fait de priver un frère
de ce moment, les violences de Moirans l’imposaient car une décision inverse
aurait été une incitation à la violence.
Même
si la mère de la victime a changé de ton mercredi, demandant l’arrêt des
violences, elle avait dit avant qu’il y aurait « du grabuge » si son fils n’était pas autorisé à assister aux
obsèques de son autre fils : « on
a des soutiens dans des camps partout en France. Tout le monde va se révolter ».
Toute la colère d’une mère qui perd son fils ne peut pas justifier les scènes
de guérilla urbaine à Moirans et ce
chantage à la violence dans un Etat de droit. Il était parfaitement
possible de protester de manière pacifique et sans la violence qui les a poussé
à utiliser des cagoules. Mais parce qu’ils ont utilisé la violence pour se
faire entendre et que
la mère de la victime l’a légitimé, l’Etat devait refuser cette permission
pour éviter de donner l’impression qu’il récompense la violence. Cette fois-ci,
la justice a vu juste.
Un Etat
aux abonnés absents ?