Affichage des articles dont le libellé est livret A. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est livret A. Afficher tous les articles

vendredi 19 juillet 2013

Un gouvernement à la solde des banques





Et 25 milliards de plus !

Ce nouveau projet est proprement hallucinant : pour améliorer leurs ratios financiers, les banques ont obtenus un transfert de 25 milliards d’euros de liquidités en provenance du livret A, du LDD et du LEP. Pire, le lobby bancaire, jamais satisfait, et qui en demandait deux fois plus, se dit frustré par un texte qu’il juge « très en deça des enjeux », comme le rapporte le Monde. Il faut dire que l’Etat a eu l’audace de demander quelques comptes aux banques contre cet argent, chose qu’elles n’aiment pas faire, comme le rapporte Henri Emmanueili, président de la Commission de Surveillance.

Ce qui est incroyable, c’est que personne ne fait le parallèle avec le dérisoire plan d’investissement du gouvernement. En effet, alors qu’il accorde 25 milliards aux banques, en une seule fois, il n’a accordé que 12 milliards sur 10 ans, soit 1,2 milliard par an (0,06% du PIB, 0,3% des investissements annuels), 20 fois moins pour les investissements que pour les banques ! Pourtant, cet argent aurait pu être utilisé pour le plan d’investissements. Naturellement, Bercy explique que cela « permettra de faire face à la reprise attendue de l’économie. Les banques auront des obligations d’emplois des fonds ».

L’ami de la finance

Mais quel crédit accordé à François Hollande et Pierre Moscovici. Juste après avoir fait de la finance son ennemi, le candidat s’en était allé à Londres pour rassurer le monde bancaire et bien indiquer qu’il n’y avait « pas de crainte à avoir » ! Et c’est bien ce que l’on constate depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Certes, après quelques péripéties, la taxe à 75% sera partiellement mise en place, mais ce sera juste pour deux ans, et sans doute avec des possibilités d’y échapper. En outre, sur l’ensemble des dossiers bancaires et financiers, le gouvernement suit docilement le lobby bancaire.

La loi de réforme bancaire est bien une loi d’ami plus que d’ennemi. Devant la commission parlementaire des finances, le président de la Société Générale a admis que le projet n’aurait d’impact que sur moins d’1% de son activité. Le projet de séparation des banques en deux, héritier du Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt, est un lointain souvenir, ce que Nicolas Dupont-Aignan avait dénoncé en décembre dernier. Et dernièrement, Pierre Moscovici a jugé « excessif » le timide projet de taxe sur les transactions financières de la Commission Européenne, guère hostile aux banques.

Le tonneau des Danaïdes