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jeudi 25 avril 2013

Pourquoi s’opposer à l’amnistie pour les mouvements sociaux


Hier, le gouvernement a annoncé qu’il est défavorable au projet d’amnistie des délits commis lors des mouvements sociaux, présenté par le groupe communiste et adopté au Sénat. Si le gouvernement a raison d’être ferme, il est dommage que ce soit toujours dans le même sens.




Non à l’ensauvagement de la société !

Hier matin, Gérard Filoche défendait sur RTL ce projet d’amnistie. Le député socialiste a sous-entendu que nos droits sociaux étaient le produit des occupations d’usine, impliquant qu’un rapport de force qui pouvait être violent était le seul moyen d’obtenir ces droits. Il a aussi dénoncé justement la violence des entreprises à l’égard des salariés avec les plans sociaux. Il s’est résolument mis du côté des syndicats, affirmant même « on est amené à casser (…) on les a poussé à bout ».

Laurent Bazin a justement noté que « 98% à 99% des syndicalistes n’ont pas fait le coup de poing et n’ont rien cassé », démontrant qu’il est parfaitement possible d’agir sans violence. Si la rhétorique de Gérard Filoche sur les difficultés des salariés était juste, il était difficile de voir pourquoi il faudrait donner un permis de casser aux manifestants en amnistiant tout délit réalisé lors de mouvements sociaux entre 2007 et 2013 (à l’exception, naturellement, des violences aux personnes).

Ce faisant, la réaction du gouvernement est (pour une fois) juste. Adopter un tel projet de loi serait un précédent fâcheux qui pourrait avoir de graves conséquences pour les prochains mouvements sociaux puisque les casseurs pourraient croire à leur impunité. Même s’il est vrai que ces mouvements sont souvent l’expression d’une révolte et d’une douleur compréhensibles, rien ne peut justifier l’impunité vis-à-vis de la destruction de biens, qu’ils soient privés ou publics.

L’impunité pour les uns, mais pas les autres