vendredi 21 octobre 2011

L’Union Européenne est ingérable: tirons-en les conséquences !


Cette fin de semaine, nous allons avoir droit à un nouveau psychodrame européen, à la fois sur la finalisation du plan d’aide aux créanciers de la Grèce (il est temps, depuis le 21 juillet) mais aussi sur le fonctionnement du FESF. Les mois écoulés démontrent que l’UE est profondément dysfonctionnelle.

La énième réunion pour sauver l’euro

Cela fait des mois que l’on évoque « la réunion de la dernière chance », comme le faisait le Figaro hier, des mois que les dirigeants européens sont sensés se mettre d’accord pour enfin parvenir à un mode de fonctionnement de cette construction artificielle et baroque qu’est cette organisation mi-confédérale, mi-fédérale qu’est l’Union Européenne. On ne peut que constater que le partage d’une monnaie unique a considérablement compliqué la « gouvernance » des pays européens.

Dimanche, les pays européens sont sensés se mettre d’accord sur les modalités du plan grec. L’Allemagne pousse pour augmenter la décote sur la dette (à 40 ou 50% au lieu de 21%), ce que la France et la troïka refusent. De même, les eurocrates voudraient bien que Berlin s’engage davantage financièrement pour augmenter les moyens du FESF au cas où les tensions sur la dette italienne reprennent. Pour l’instant, le désaccord est profond entre pays européens.

Plus d’intégration n’est pas la solution

Assez naturellement, tous les fédéralistes sautent sur l’occasion pour faire passer l’idée qu’une plus grande intégration est le seul moyen de faire fonctionner cette tour de Babel. Sauf que ce sont les mêmes qui nous promettaient monts et merveilles si nous signions Maastricht, le TCE et le traité de Lisbonne. Or, aujourd’hui, on ne peut que constater qu’ils se sont trompés. Il est donc impossible de faire confiance à ces personnes pour qui l’intégration est une fin en soi.


De l’intégration à la coopération

Plus d’intégration ne ferait qu’accentuer les problèmes que nous avons aujourd’hui, comme le démontre une analyse du mécanisme des euro-obligations. En outre, pourquoi diable l’Allemagne, qui s’est déjà engagée à hauteur de 200 milliards d’euros, aurait-elle intérêt à s’engager davantage. Cela fait des mois que les fédéralistes annoncent qu’Angela Merkel finira par céder mais elle n’a plus rien cédé depuis mai 2010 et la cour de Karlsruhe vient d’exclure une telle issue.

En outre, il y a quelque chose d’ubuesque à voir à quel point les difficultés d’un pays qui pèse 2% de la zone euro menacent l’ensemble du continent européen, voir même le système financier international. N’est-ce pas le signe criant que le système actuel est complètement mal conçu. Nous constatons simplement que les enchevêtrements de responsabilités et le traitement uniforme de réalités différentes ne fonctionne pas. La Grèce a besoin de dévaluer pour se relancer.

Bref, l’intégration n’est en aucun cas la solution à nos maux actuels. La solution, c’est la suppression totale de cette Europe supranationale et son remplacement par des coopérations à la carte entre nations pleinement souveraines.

16 commentaires:

  1. C'est clairement l'heure du choix :
    - intégration, fédéralisme total, et perte de souveraineté conséquente (pas seulement les 'eurobonds', mais gouvernement, budget, fiscalité, armée, droit, etc etc... Etats Unis d'Europe)
    ou
    - dementellement du 'machin' Europe.

    Le problème c'est que nos dirigeant ne sont prêt ni pour l'un, ni pour l'autre. Ça fait des mois que ce choix s'impose et qu'ils ne veulent rien voir préférant coller des sparadraps sur une jambe de bois.
    Pour la premiere option, ils sont coincé par le nationnalisme grimpant dans tous les pays européens.
    Pour la deuxième option, ce serait renier tout ce qu'ils nous racontent depuis des dizaines d'années...

    Ils sont coincé entre le marteau et l'enclume, et plus ils attendent, plus ça va faire mal !

    Et dans tout ca, je pose une question : A quoi servent les députés européens ? vous savez, ces gens que l'on a élu il y a pas très longtemps... et l'on entend pas, jamais... par contre, ils sont grassement payés (tout comme les fonctionnaires avec qui ils 'travaillent')
    Il y a quelques temps, j'ai rêvé de députés européen couillus qui feraient un coup d'état européen avec toute la légitimité que leur apporte leur mandat, ce sont les seuls représentants du peuple !
    Ils auraient du taper du point sur la table et dire STOP ! je sais pas ce que ca aurait pu donner, mais au moins ca aurait secouer le cocotier et ils auraient montré qu'ils peuvent servir a quelques chose.

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  2. Vendredi 21 octobre 2011 :

    Le quotidien allemand "Financial Times Deutschland" a abandonné l'euro et a utilisé les monnaies nationales européennes dans son édition de vendredi, dans le but de montrer qu'"on ne peut pas revenir en arrière". Tous les articles ont été traités de la sorte.

    http://www.romandie.com/news/n/Mark_francs_et_couronnes_font_leur_retour_dans_un_journal_allemand211020110910.asp

    "On ne peut pas revenir en arrière"

    Vous avez lu cette phrase ahurissante, vous, les Républicains ?

    "On ne peut pas revenir en arrière"

    C'est exactement ce qu'expliquait le roi Louis-Phillipe au début de l'année 1848. Mais Louis-Philippe a été balayé, et la France est revenue à la République.

    "On ne peut pas revenir en arrière"

    C'est exactement ce qu'expliquait Napoléon III au début de l'année 1870. Mais Napoléon III a été balayé, et la France est revenue à la République.

    "On ne peut pas revenir en arrière"

    C'est exactement ce qu'expliquait Pétain au début de l'année 1944. Mais Pétain a été balayé, et la France est revenue à la République.

    Quand on s'engage dans une impasse, on peut toujours revenir en arrière.

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  3. Un appel du M'PEP
    UN RÉFÉRENDUM POUR SORTIR LE TRAITÉ DE LISBONNE DE LA CONSTITUTION FRANÇAISE


    http://www.m-pep.org/spip.php?article2407
    (je mets le lien dans ma signature)

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  4. L'Union européenne au bord de la crise de nerfs.

    La crise de la dette met à rude épreuve la cohésion de l'Union européenne, avec non seulement des divisions croissantes entre pays latins et nordiques sur la marche à suivre, mais aussi un vif mécontentement des pays de l'UE non membres de l'Union monétaire, tenus pour quantité négligeable.

    Nerfs à fleur de peau et phrases assassines en bouche, les dirigeants de l'Union européenne sont au bord de la rupture et le double sommet convoqué à Bruxelles pour tenter de sauver l'euro s'annonce mouvementé, selon plusieurs diplomates.

    Deux clans s'affrontent : les "Latins" qui affichent les dettes les plus élevées et les "Nordiques", riches et peu enclins à payer.

    Le premier réunit les Italiens et les Espagnols, rangés derrière la France.

    Le second unit les Pays-Bas et la Finlande, ralliés à la cause de l'Allemagne.

    http://www.boursorama.com/actualites/l-union-europeenne-au-bord-de-la-crise-de-nerfs-0aed0c5d850666538a692bf9df4867cb

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  5. @ A-J Holbecq

    J'ai signé cet appel aussi. Très bonne initiative du M'PEP.

    Ça ne marche pas le lien dans la signature ; reportez-vous à cette page. (voir "Liens externes")

    Vous copiez la phrase, puis vous remplacez "http://www.allhtml.com" par votre page (en conservant les guillemets), et "Découvrez ALL HTML" par le texte que vous voulez transformer en lien (sans guillemets).

    @ Laurent

    Tirons-en les conséquences… suppression totale de cette Europe… voici mes modestes propositions.

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  6. Merci Joe Liqueur.
    J'avais dit à Laurent de prendre un serveur / adresse wordpress... ;) .. au moins les liens se font tous seuls
    appel M'PEP

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  7. @ Alain34

    Complètement d'accord avec cette analyse. Nos dirigeants ne vont pas choisir entre les deux voies et nous allons rester dans un entre-deux. La voie fédéraliste évoquée par certains est une chimère : les Allemands ne voudront pas s'engager financièrement. Et aucun chef d'Etat ne voudra renoncer définitivement à son pouvoir.

    @ BA

    Merci pour toutes ces informations. Excellent le coup du FT Deutschland.

    @ Joe

    Pour moi, pas besoin de s'embarrasser de l'article 50. Le président élu fait un référendum de révision constitutionnelle (comme en 1962 pour le changement du mode de scrutin présidentiel) pour liquider toute référence à l'UE dans notre Constitution dès les législatives de juin et suspend l'application des traités européens dès qu'il entre en fonction. Pourquoi se compliquer la vie avec un article où, soit dit en passant, nous restons 2 ans dans l'ordre juridique européen et soumis à la volonté d'une majorité pour définir l'accord de sortie.

    Pour le coup, je trouve l'UPR trop européiste et pas assez souverainiste !

    Après, je pense qu'il faut négocier un nouveau traité, écrit depuis une page blanche, une nouvelle coopération européenne, respectant totalement les souverainetés nationales. Les britanniques le souhaitent et les allemands sont mûrs. Si la France prenait la tête de cette croisade, la Commission, la Cour de Justice et la BCE seraient éliminées en quelques semaines.

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  8. "pas besoin de s'embarrasser de l'article 50. Le président élu fait un référendum de révision constitutionnelle (comme en 1962 pour le changement du mode de scrutin présidentiel) pour liquider toute référence à l'UE dans notre Constitution dès les législatives de juin et suspend l'application des traités européens dès qu'il entre en fonction. Pourquoi se compliquer la vie avec un article où, soit dit en passant, nous restons 2 ans dans l'ordre juridique européen et soumis à la volonté d'une majorité pour définir l'accord de sortie. [...]
    Après, je pense qu'il faut négocier un nouveau traité, écrit depuis une page blanche, une nouvelle coopération européenne, respectant totalement les souverainetés nationales. Les britanniques le souhaitent et les allemands sont mûrs. Si la France prenait la tête de cette croisade, la Commission, la Cour de Justice et la BCE seraient éliminées en quelques semaines."

    EXCELLENT ! Sortons des circonvolutions, détours et prudences de langage. C'est avec un discours de rupture que nous pourrons nous installer dans le paysage politique. De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace !

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  9. @ Laurent et J. Halphern

    D'accord sur l'article 50 ; c'est pourquoi je propose plutôt l'article 62 de la convention de Vienne !

    Le problème de la révision constitutionnelle est plus ardu. Ce que j'avais compris de l'appel du M'PEP, c'est qu'ils proposaient un référendum PREALABLE, organisé AVANT de lancer la procédure de révision. Mais s'ils pensent aller directement au référendum prévu par l'article 89, ils oublient un peu que les DEUX assemblées doivent D'ABORD voter le texte du projet ou de la proposition AVANT que le peuple n'approuve par référendum. Or avec le Sénat, ce n'est pas gagné d'avance (enfin il me semble). C'est quand même une difficulté. Cela dit, avec un référendum préalable, il y aurait peut-être de quoi calmer les sénateurs hostiles.

    En fait il est clair qu'il serait préférable de faire d'abord la révision via l'article 89 (avec référendum final), puis de se retirer du traité de Lisbonne et donc de l'UE (plutôt que "suspendre l'application des traités", ce qui, selon moi, je me répète, n'est pas loyal vis-à-vis des autres pays, et pas digne de la France).

    Quant à "écrire un nouveau traité", pourquoi pas, mais pourquoi ?

    Une petite remarque à propos de l'article 50 : ce n'est pas "2 ans dans l'ordre juridique européen ET soumis à la volonté d'une majorité", c'est "OU". C'est faute d'accord que nous restons deux ans. Cela dit, dans la mesure où la France aurait ainsi annoncé clairement sa volonté de sortir de l'UE, pour le coup, le fait de suspendre alors l'application des traités serait déjà beaucoup moins déloyal et indigne…

    N'empêche, je continue de préférer l'article 62 de la Convention de Vienne (avec toutes les réserves liées à mon incompétence juridique…).

    Au fait, Laurent, tu m'as mis sur la voie d'une erreur technique que j'avais faite dans deux de mes billets (ici et ici), et que j'ai corrigée à l'occasion.

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  10. @ Joe

    Je suis d'accord sur l'article 62. Pour moi, l'article 50 n'a aucun intérêt. Si on n'accepte pas l'ordre juridique européen, on ne passe pas par les procédures du machin pour en sortir. Pour moi, la France doit faire un coup de force : soit on renégocie comme nous le souhaitons (suppression de la Commission, de la Cour de Justice, garantie absolue de la souveraineté...) soit nous sortons, et par la convention de Vienne histoire de bien montrer que nous n'accordons plus aucune importance au machin européen.

    C'est pour cela que je ne comprends pas l'attachement de certains à cet article. Pour les révisions constitutionnelles, on peut passer sans vote des Assemblées et directement par un référendum (précédent de 1962).

    La suspension ne me pose pas de problème. De toutes les façons, les traités sont piétinés depuis des années et si un vote à la présidentielle validait cette voie, alors, elle aurait toute légitimité.

    PS : tes amis politiques continuent à baver sur NDA. C'est moche et ridicule. FA ne sera pas candidat en 2012 : il ne semble pas chercher de signatures donc je ne comprends pas son attitude.

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  11. @ Tous

    Merci à F Bellut de m'avoir rappelé ce mot du Général qui me confirme dans ce que je pense.

    Voici un extrait de la page 267 du Tome 2 de "C'était De Gaulle" d'Alain Peyrefitte (AP) dont bon nombre d'hommes politiques devraient s'inspirer ! AP. : Le traité de Rome n'a rien prévu pour qu'un de ses membres le quitte. GdG : C'est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s'engager à rester couillonné sous prétexte qu'un traité n'a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : "Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp !"

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  12. @ Laurent

    "histoire de bien montrer que nous n'accordons plus aucune importance au machin européen"… Bien d'accord là-dessus ! C'est intéressant ce que vous dites toi et J. Halphern à propos de ce précédent de 62. Je vais creuser.

    Pour ce qui est de mes "amis politiques", je sais bien que certains sont un peu obtus, exaltés, sectaires et voient des agents de la CIA partout (je les imagine assez bien vérifier si y en a pas un sous leur lit avant de se coucher). Mais je pense que la stratégie de rassemblement national est bonne sur le principe (avec les réserves pratiques susmentionnées), et j'aime quand les choses sont dites clairement. Sortir de l'UE, c'est clair. "Désobéir", ou "suspendre l'application des traités", c'est moins clair.

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  13. L'UE est morte. C'est une bonne nouvelle pour la liberté des individus et des peuples ; les rémanences médiatiques du monstre institutionnel marqueront encore nos écrans pendant quelques moments ; le triste esprit médiatique du temps est totalement polluée par l'idéologie européiste, cette petite chose de salon, malingre et fragile. L'UE est morte, c'est une bonne nouvelle pour les peuples. La mort de ce tigre de papier n'a pas fait plus de bruit qu'une feuille froissée jetée à la corbeille ; ayant à peine existée, la chose affreuse ne pouvait que mourir dans un feu ne produisant que du silence et des ombres. Il reste le ridicule des séides européens appointés, tout étonnés de se retrouver en slip sur la Grand-Place de Bruxelles.

    C'est fini !

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  14. @ Joe

    Oui, mais la stratégie de rassemblement autour d'un club qui ne se présente pas aux élections, c'est quand même un peu illusoire. Et puis, sortir de l'UE en respectant les traités européens, je suis désolé, mais ce n'est pas clair, cela nous met à la merci de ce que déciderons nos partenaires. Et je crois que c'est une erreur politique d'afficher un tel objectif, qui me semble beaucoup moins partagé par les Français que notre ligne.

    @ Global

    Elle va mourir mais ce n'est pas encore fait. Son agonie sera lente et fera souffrir les peuples.

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  15. @LP,

    J'aimerais pour ma part que l'on enquête sur l'éventualité de corruptions au sein des institutions européennes. Tant d'argent, avec si peu de contrôle par des autorités ou des pouvoirs indépendants, peu laisser entrevoir de belles surprises. Qui enquête sur ce type de sujet ?

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  16. OK Laurent c'est pas encore cette fois qu'on va tomber d'accord… J'ai à nouveau mis à jour mes petits billets pour l'article 11.

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