mardi 31 janvier 2012

L’urgence scolaire


La très grave crise économique que nous traversons depuis plus de trois ans a relégué ce sujet en dessous de la place qu’il devrait avoir dans une campagne présidentielle. Pourtant, la réforme scolaire est une priorité étant donné l’état de délabrement de notre système éducatif.

Une situation très préoccupante

Lentement mais sûrement, la situation globale de l’éducation nationale se détériore en France. Certes, nos grandes écoles paradent en tête des classements européens et ont gagné une vraie reconnaissance internationale, mais nous sommes en train de créer un système à deux vitesses où seule une petite élite s’en tire et où la grande majorité des Français souffre d’une détérioration continue de notre système éducatif, que ce soient les élèves ou les professeurs.

En effet, en ces temps de chômage massif où la sécurité de l’emploi de la fonction publique est très recherchée, il est pour le moins paradoxal d’assister à l’effondrement du nombre de candidats au Capes. La crise des vocations est extrêmement sévère et s’explique par les conditions de travail de plus en plus difficiles des professeurs, soumis aux directives ubuesques d’une administration qui ne leur donne pas les moyens de se faire respecter et abaisse constamment le niveau d’exigence.

Les propositions de Jean-Paul Brighelli

Dans ce contexte, Jean-Paul Brighelli, blogueur associé sur Marianne, a publié un papier très intéressant comportant treize propositions destinées à améliorer l’éducation nationale. Une grande partie d’entre elles se retrouve déjà dans le programme de Debout la République et je ne peux qu’y souscrire : augmenter le temps d’apprentissage du français en primaire, interdire l’apprentissage par la méthode globale, l’adaptation du nombre d’élève, l’adaptation de l’enseignement au collège.

Jean-Paul Brighelli propose également de restaurer l’autorité dans les établissements en responsabilisant les parents ou de restaurer l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Bref, une nouvelle contribution très intéressante pour penser la réforme de notre système scolaire. Il faudra écouter toutes ces contributions, ainsi qu’étudier les leçons d’autres pays, pour pouvoir entreprendre la reconstruction tant nécessaire de notre éducation nationale.

Le sort des élèves handicapés

J’ai récemment été alerté sur la condition des élèves handicapés à l’école à travers notamment une pétition en ligne de l’association Handicap Soins Ecole Réponses Adaptées (HSERA) pour qui « parce que ce sont des enfants ou des adolescents parmi les plus fragiles, parce qu’ils nous renvoient l’image de notre propre vulnérabilité et mesurent le degré de justice et de solidarité de notre pays ». Leur constat est empreint d’humanisme mais aussi de pragmatisme.

Elle reconnait que la scolarisation dans le cursus, quand elle est possible, est une bonne chose, y compris pour les autres élèves, mais que malheureusement, c’est plus un souci d’économie qui semble guider ce choix, comme l’illustre la suppression de 1500 classes spécialisées et de 14 000 postes d’enseignants spécialisés. Bref, les déclarations de Marie-Anne Montchamp sur le nombre d’élèves scolarisés méritent d’être mises en perspective par cette analyse.

Les cinq années du quinquennat de Nicolas Sarkozy ont été un immense gâchis pour l’Education Nationale. Le grand malaise des enseignants n’a fait que croître, accroissant plus encore le malaise d’une société qui ne parvient même plus à apprendre les fondamentaux à ses enfants.

5 commentaires:

  1. A mon avis, les recherches en neurobiologie seront bientôt en passe d'éclairer un peu mieux les méthodes d'apprentissage, selon les spécificités de chacun et montreront qu'il y a différentes méthodes, valables au cas par cas.

    Donc tout autre chose que de faire rentrer tout le monde dans le même moule d'apprentissage.

    Les modes de fonctionnement cérébraux et cognitifs peuvent être différents d'un individu à l'autre.

    Olaf
    Olaf

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  2. il est inutile de réinventer une xieme fois le fil a couper le beurre nous avons eu une éducation qui fonctionnait jusqu’à la fin des année 60 qui permettait d'accompagner un enfant d'ouvrier de la maternelle a polytechnique et que l'on ne viennent pas me dire que le monde a changé c'est une excuse pour ne rien faire non les cerveaux sont toujours les mêmes si les outils se sont améliorés ; il y a juste a remettre en place ce qui a été détruit par bêtise ou ce qui est plus grave pour ne pas discriminer certaines populations

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    1. Dans les années 60 il y avait des cancres, et avant aussi.

      Et, non, les cerveaux ne sont pas les mêmes selon les individus et selon le sexe. Affirmer le contraire c'est de l'égalitarisme à 2 balles et ,surtout, de l'obscurantisme complètement à côté de la plaque au regard des recherches récentes en neurologie.

      Olaf

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    2. ce n'est pas ce que je dis les cerveaux sont proportionnellement les mêmes qu'il y a 50ans ou 500 ans l’évolution n'est pas si rapide ; bien sur qu'il y avait des cancres j'en était un j'ai quand même réussi a faire des études d’ingénieurs .

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  3. @ Tous

    Comme le soutient Brighelli, il faut mettre le paquet sur les apprentissages fondamentaux du CP au CE2 pour être sûr que les enfants maîtrisent la base. Ce n'est pas grave si on coupe dans les autres programmes.

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