mardi 20 mars 2012

L’urgence protectionniste


Hier soir, l’école de guerre économique organisait un débat autour du protectionnisme intelligent, à l’occasion de la sortie du livre d’Erik S. Reinert en partenariat avec l’association de Philippe Murer. L’occasion de prendre du recul sur un sujet insuffisamment débattu.

De la richesse des nations

Certes, je n’ai pas pu lire « Comment les pays riches sont devenus riches. Pourquoi les pays pauvres restent pauvres » d’Erik S Reiner, mais l’introduction qu’en a fait l’auteur donne sacrément envie de dévorer ce pavé de plus de 400 pages qui replace le protectionnisme dans une perspective historique, remontant jusqu’au 16ème siècle pour trouver les premiers économistes qui critiquaient déjà les excès du libre-échange, avec Barthélémy de Laffémas et Antonio Serras.

Outre le recul historique, pour lui, le débat sur le protectionnisme doit être placé dans un débat plus vaste sur l’organisation économique des nations. Il y a pour lui les physiocrates, les partisans du marché libre, de la fortune, avec tous les aléas qu’elle apporte, et qui aboutit à la spéculation et des crises. Dans une société physiocrate, on gagne plus en spéculant qu’en produisant. Et de l’autre, les anti-physiocrates, partisans d’une politique industrielle et protectionnistes.

Pour lui, le protectionnisme est absolument nécessaire pour permettre le développement économique, comme le démontre toute l’histoire économique. Toutes les grandes puissances économiques se sont construites à l’abri de barrière douanières avant de demander leur démantèlement une fois que leur puissance leur donnait un tel avantage compétitif que la libéralisation ne pouvait alors que se faire à leur avantage. En clair, la puissance gouverne le monde.

Un débat politique et ancien

Il était proprement passionnant de voir que le débat sur le démantèlement des barrières commerciales est aussi ancien et ne cesse de rebondir depuis quelques siècles. Si on est pessimiste, cela peut signifier que nous sommes incapables d’apprendre du passé et que le néolibéralisme domine affreusement le débat. Si on est optimiste, on peut se dire que les arguments des néolibéraux ont déjà été défaits dans le passé (lors des 30 Glorieuses) et que nous pourrons le faire à nouveau.

Nous avons eu droit à une intervention assez sidérante d’Henri Weber pour le Parti Socialiste, qui a plaidé pour un « juste échange », la « réciprocité » et un investissement dans le savoir pour s’en tirer dans la mondialisation. Il a également défendu un « internationalisme libre-échangiste ». Je lui ai répondu sur un double plan en soulignant que la réciprocité est une illusion avec les écarts de salaires qu’il y a aujourd’hui, et qui font qu’on ne pourra pas être réciproques.

Puis, j’ai paraphrasé Sapir en affirmant que « le rejet de la nation est l’internationalisme des imbéciles » pour souligner le blocage intellectuel d’une partie de la gauche. Le représentant d’Arnaud Montebourg a défendu le protectionnisme mais est resté bloqué dans la pensée unique sur l’euro, que Jacques Myard a critiqué avec sa verve habituelle. Jean Arthuis a enfilé sa tenue de moine soldat dogmatiquement libéral et européiste ne voyant que le fédéralisme comme horizon.

Il est malheureux que de tels débats ne puissent pas trouver leur place dans les grands médias. Car avec l’euro et les 1000 milliards scandaleusement prêtés par la BCE aux banques privées, ce sont les sujets qui devraient agiter la campagne, au lieu des petites phrases et des petites propositions…

J’en profite pour vous signaler cette pétition pour un protectionnisme européen organisée par P.Murer

19 commentaires:

  1. Bien qu'ayant (pré)signé la pétition de l'ICE, je pense que l'enveloppe Union Européenne est trop large; il y a trop de différences entre les salaires des 27, et même des 17!

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  2. Un économiste britannique du nom de Robert Torrens avait énoncé sa propre théorie des avantages comparatifs deux ans avant David Ricardo.
    Torrens a conclu qu'il existe un niveau de protectionnisme optimal permettant à tous les pays d'être gagnants.
    L'histoire a préféré la theorie de Ricardo allez savoir pourquoi...

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  3. Pour un éclairage historique sur le débat entre protectionnisme et libre échange en France il faut consulter le livre de David Todd (fils d'Emmanuel) "l'identité économique de la France" paru chez Grasset en Octobre 2008.

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  4. Si je puis me permettre une petite précision, la Fortune (ou Fortuna) associée aux physiocrates par Reinert est avant tout un emblème celui de la déesse de la chance, du hasard. L'emblème qu'il lui oppose est celui de la virtu, c'est-à-dire la volonté résolue des latins, puis de ceux qui s'en inspirèrent (Machiavel au premier chef).

    Pour ma part, j'ai trouvé l'exposé extrêmement intéressant en ce qu'il permettait de déployer sur un temps long les conflits économiques fondamentaux.

    La théorie de Reinert semble cependant avoir aussi ses aspects dogmatiques et paraissait ainsi incapable d'intégrer les aspects démographiques (curieusement mal connus d'ailleurs).

    Avec ses deux grands paradigmes (physiocrates vs anti-physiocrates), on pourrait craindre en outre qu'elle ne se résolve en une pure logomachie. Mais, il faudra lire le livre pour voir s'il évite cet écueil...

    Emmanuel B

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  5. (suite)

    Or, pour revenir à votre violon d'Ingres, le protectionnisme ne se résume pas à une simple question d'euros, de monnaie ou de taxes. Encore faut-il avoir les ressources énergétiques, autrement dit une certaine autonomie, pour le faire. Ce n'est pas pour rien que la Chine consomme du charbon à toute vapeur ou qu'elle développe une vigoureuse géopolitique énergétique.

    Pour mémoire la physiocratie, c'est "le gouvernement par la nature". C'est à la terre et à ses productions que Quesnay et les physiocrates accordaient le plus d'importance et pour cause... Dans un monde sans pétrole, ce sont les ressources locales de la terre qui vont effectivement redevenir le principe moteur des systèmes économiques et des sociétés. Si nous ne les avons pas chez nous, il va falloir aller les chercher ailleurs. Donc soit s'ouvrir, soit coloniser d'une façon ou d'une autre, soit être colonisé (on ne gagne pas à tous les coups).

    Vous écrivez : "le débat sur le protectionnisme doit être placé dans un débat plus vaste sur l’organisation économique des nations" et "la puissance gouverne le monde". C'est vrai au sens propre. Celui qui a le plus d'énergie à sa disposition gouverne le monde. Celui qui a le plus d'énergie à la meilleure économie.

    Or, l'énergie de l'avenir, le charbon, tel quel ou liquéfié, la France n'en à plus. Les gaz de schistes ou les schistes bitumineux, elle en a peut-être beaucoup, mais il n'est pas sûr que les Parisiens et les Franciliens accepteront les conséquences environnementales induites (pollutions énormes). En outre, ces productions consomment énormément d'eau dans un pays qui en manque déjà. Voilà pour les énergies de la mobilité (voiture)envisageables.

    Ensuite, il y a les rêves (ou les balivernes). L'agriculture française ne produira jamais assez d'agrocarburants pour remplacer le pétrole. Les algocarburants, par ailleurs, ne sont pas pour demain et les conséquences environnementales de "marées vertes" pourraient être pire que les noires. La voiture électrique restera marginale ou deviendra, elle aussi, très vite, un produit de luxe (les mines de lithium ne seront pas éternelles et la France n'en a pas).

    Bref, c'est toute la société (et surtout les classes moyennes et les pauvres) qu'il faut préparer à un monde nouveau sans lui raconter d'histoire. Je pensais que les Gaullistes se targuaient d'être des visionnaires et de savoir dire les choses en face (à la Churchill). La médiocrité de ces propositions issues de la petite comptabilité d'un apothicaire m’abasourdissent de stupidité.

    Ce n'est pas en encourageant les Français à consommer du pétrole "comme avant" qu'on leur rendra service, mais en les obligeant à devenir de plus en plus efficaces, à repenser "à l'avance", tant qu'il est encore possible de la faire, leur moyens de transports qu'on le fera. Et ça, seul un prix du pétrole élevé le permet.

    Les économies gagnantes de demain seront celles qui auront encore des ressources énergétiques importantes mais qui sauront consommer le moins possible pour les vendre aux autres; regardez la politique ferroviaire de l'Arabie Saoudite pour vous en convaincre.

    Les sociétés qui n'auront pas de ressources importantes, comme c'est notre cas, devront donc être encore plus efficaces.

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  6. Comment peut-on promouvoir "l'urgence protectionniste" d'une part et d'autre part être le porte-parole d'un parti complètement à côté de la plaque (mais visiblement pas de la démagogie) sur la question du pétrole?

    Je viens de lire les propositions du NDA pour "faire baisser le prix du pétrole à la pompe" et j'avoue être assez surpris de ce discours. TIPP ou non, Taxe ou non, faire croire aux Français que le prix du pétrole va baisser est un mensonge de la pire espèce. La stagnation de la production, la difficulté croissante d'exploitation des gisements mais surtout l'explosion de la demande chinoise ou indienne font qu'il est impossible que le prix baisse.

    Le pétrole, c'est mort. Ce que NDA propose n'est qu'une illusion, un pansement sur une jambe de bois, voire une escroquerie car il laisse à penser que le pétrole est "un bien indispensable" qui sera toujours là aux même conditions et que si les conditions changent ce n'est pas du à des contraintes physiques et objectives mais, seulement, à de la spéculation ou du profit sur le dos des pauvres français. Pas un mot, pas l'ombre d'un doute sur les difficultés d'approvisionnement à venir dans ce papier.

    http://www.debout-la-republique.fr/article/nda-s-attaque-au-prix-de-l-essence-la-pompe

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    1. (suite)

      Or, pour revenir à votre violon d'Ingres, le protectionnisme ne se résume pas à une simple question d'euros, de monnaie ou de taxes. Encore faut-il avoir les ressources énergétiques, autrement dit une certaine autonomie, pour le faire. Ce n'est pas pour rien que la Chine consomme du charbon à toute vapeur ou qu'elle développe une vigoureuse géopolitique énergétique.

      Pour mémoire la physiocratie, c'est "le gouvernement par la nature". C'est à la terre et à ses productions que Quesnay et les physiocrates accordaient le plus d'importance et pour cause... Dans un monde sans pétrole, ce sont les ressources locales de la terre qui vont effectivement redevenir le principe moteur des systèmes économiques et des sociétés. Si nous ne les avons pas chez nous, il va falloir aller les chercher ailleurs. Donc soit s'ouvrir, soit coloniser d'une façon ou d'une autre, soit être colonisé (on ne gagne pas à tous les coups).

      Vous écrivez : "le débat sur le protectionnisme doit être placé dans un débat plus vaste sur l’organisation économique des nations" et "la puissance gouverne le monde". C'est vrai au sens propre. Celui qui a le plus d'énergie à sa disposition gouverne le monde. Celui qui a le plus d'énergie à la meilleure économie.

      Or, l'énergie de l'avenir, le charbon, tel quel ou liquéfié, la France n'en à plus. Les gaz de schistes ou les schistes bitumineux, elle en a peut-être beaucoup, mais il n'est pas sûr que les Parisiens et les Franciliens accepteront les conséquences environnementales induites (pollutions énormes). En outre, ces productions consomment énormément d'eau dans un pays qui en manque déjà. Voilà pour les énergies de la mobilité (voiture)envisageables.

      Ensuite, il y a les rêves (ou les balivernes). L'agriculture française ne produira jamais assez d'agrocarburants pour remplacer le pétrole. Les algocarburants, par ailleurs, ne sont pas pour demain et les conséquences environnementales de "marées vertes" pourraient être pire que les noires. La voiture électrique restera marginale ou deviendra, elle aussi, très vite, un produit de luxe (les mines de lithium ne seront pas éternelles et la France n'en a pas).

      Bref, c'est toute la société (et surtout les classes moyennes et les pauvres) qu'il faut préparer à un monde nouveau sans lui raconter d'histoire. Je pensais que les Gaullistes se targuaient d'être des visionnaires et de savoir dire les choses en face (à la Churchill). La médiocrité de ces propositions issues de la petite comptabilité d'un apothicaire m’abasourdissent de stupidité.

      Ce n'est pas en encourageant les Français à consommer du pétrole "comme avant" qu'on leur rendra service, mais en les obligeant à devenir de plus en plus efficaces, à repenser "à l'avance", tant qu'il est encore possible de la faire, leur moyens de transports qu'on le fera. Et ça, seul un prix du pétrole élevé le permet.

      Les économies gagnantes de demain seront celles qui auront encore des ressources énergétiques importantes mais qui sauront consommer le moins possible pour les vendre aux autres; regardez la politique ferroviaire de l'Arabie Saoudite pour vous en convaincre.

      Les sociétés qui n'auront pas de ressources importantes, comme c'est notre cas, devront donc être encore plus efficaces.

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    2. @ Ovide

      "Celui qui a le plus d'énergie a la meilleure économie".

      Voila une assertion que tout l'exposé d'hier (mais aussi l'expérience historique) infirme. On a souvent évoqué bien au contraire et à juste titre la malédiction frappant les producteurs de matières premières.

      Mais évidemment, vous avez raison : une plus grande efficacité énergétique sera un grand atout pour l'avenir.

      Ceci étant dit, que NDA cherche à "lisser" le coût des produits pétroliers ne présume en rien qu'il veuille instaurer une politique de gaspillage. Ici, comme dans l'agriculture, lisser les à-coups du marché doit relever d'un objectif parfaitement justifiable de contrôle politiquement maîtrisé des marchés non d'une négation des problèmes existants et à prévoir.

      Autrement dit, il n'est pas nécessaire de vouloir faire souffrir les Français à tout prix, en leur rendant la vie aléatoirement impossible en fonction des soubresauts des prix, pour envisager avec sérieux le problème tout à fait réel de la transition énergétique à préparer. Problème qui ne se règlera véritablement que sur le moyen et le long terme, vous en conviendrez.

      Vos inquiétudes sont parfaitement légitimes, mais vous faites un mauvais procès à NDA (ou à François Hollande, d'ailleurs, qui propose des choses sinon identiques du moins similaires).

      Emmanuel B

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    3. Les producteurs de matières premières ne sont pas forcément ceux qui disposent de l'énergie extraite de leur sol. Le sol africain est riche de mille choses et pourtant les pays africains ne sont pas parmi les pays dits les plus développés. La colonisation, sous quelque forme que ce soit, est passée par là et elle va continuer avec d'autant plus de vigueur (voir la razzia sur les terres à agrocarburants) avec la raréfaction des sources énergétiques. Il n'en reste donc pas moins que les économies les plus développées sont celles qui consomment et qui donc d'une façon ou d'une autre possède l'énergie, le plus d'énergie.

      En outre, si les nations européennes ont pu coloniser le reste du monde, c'est bien parce qu'elles ont commencé avant tout le monde a exploiter leurs ressources naturelles de façon massive, ce qui est une autre manière de parler de la révolution industrielle.

      Le problème, c'est que, pour l'Europe particulièrement, les choses vont changer très vite (10 ans). La Chine a les ressources financières pour s'approprier le pétrole (voir au Canada), les États-Unis ont des ressources charbonnières importantes, d'autres pays comme le Brésil ont l'espace pour développer des cultures énergétiques. etc.

      Qu'est-ce que l'Europe a pour elle ? Peu d'espace, plus de ressources fossiles, un grignotage constant des terres agricoles par les villes, etc. L'efficacité énergétique est donc à court terme (10 ans) sa seule issue réelle.

      Je ne suis pas pour faire souffrir les Français, bien au contraire ; mais je trouve que la meilleure façon de ne pas le faire, c'est, d'une part, de les prévenir, ce que NDA ne fait nullement et c'est en ça que son tract est démagogique. D'autre part, de les habituer dès maintenant à un pétrole cher car il n'y a que le prix et la contrainte tarifaire qui fassent évoluer réellement les choses.

      Bien sûr que d'un autre côté il faudrait mettre en place des politiques de compensation. Récupérer une part des produits pétroliers pour adapter les villes, en autres, à des déplacements sans pétrole. Mais là encore, NDA n'en dit rien.

      Dans ce tract de campagne, il ne fait que vendre du rêve aux Français en leur expliquant que tout peut redevenir comme avant, quand le pétrole n'était pas cher, simplement en s'en prenant aux méchants pétroliers.

      Enfin, je ne sais pas qu'elle est votre échelle de temps, mais je ne conviens pas du moyen ou du long terme. Je vous rappelle que l'Agence internationale de l'énergie a fixé à 2006 la date mondiale de l'arrivée au plateau pétrolier...

      Quant à la crédibilité de Hollande, elle est nulle à mes yeux. Le PS a Pascal Lamy dans ses rangs et toute la politique réelle du PS (pas les chansons de campagnes) consiste a favoriser la mondialisation, l'économie néolibérale, etc. Donc une plus grande consommation de pétrole...

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    4. J'ajoute que NDA n'est pas non plus très franc sur cette question quand on la confronte à ses positions sur l'euro. Sortir de l'euro, c'est bien, mais inévitablement le franc va être dévalué. 10%, 25%, 50% par rapport à l'euro ou au dollar peu importe : le pétrole coutera d'autant plus cher. Ce qui est très bien. Mais je suis curieux de savoir comment NDA expliquera aux Français un pétrole de plus en plus cher, aux entreprises et aux agriculteurs des coûts de production augmentés, si il ne leur a pas dit AVANT que sortir de l'ère du pétrole est absolument nécessaire?

      Imaginez maintenant que comme notre hôte l'envisageait, l'euro n'ait pas survécu à 2011 ou qu'il ne survive pas à 2012. Votre échelle de temps avant une augmentation drastique du pétrole s'en serait ou va en être sacrément réduite à... quelques jours.

      D'ailleurs, c'est déjà le cas !
      http://www.slate.fr/story/51583/choc-petrolier

      La demande de pétrole dans le monde : les Chinois et les Indiens ne sont pas si gourmand, mais ils sont nombreux.
      http://static5.businessinsider.com/image/4f1f078669beddc23e000054/chart-of-the-day-moneygame-oil-demand-old-world-vs-new-world.jpg

      L'énergie d'aujourd'hui et de demain : le charbon.
      http://www.reporterre.net/spip.php?article2750

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    5. Merci Ovide pour évoquer la question du pétrole ici. Je suis d'accord avec vous quand vous dites qu'apparemment NDA n'a pas conscience du défi énergétique qui nous attend. C'est dommage car par ailleurs il a beaucoup de courage et de lucidité sur d'autres sujets.
      J'ai essayé de sensibiliser Laurent à la question du défi énergétique sur son facebook mais je n'ai pas eu de retour. Je viens aussi de poster sur la video de NDA ou il dit qu'il faut baisser le prix de l'essence : http://www.dailymotion.com/video/xpemlv_nda-denonce-le-racket-d-etat-organise-a-la-pompe_news

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  7. Dans Marianne 2, votre article est retitré "Comment Wéber a défendu un « internationalisme libre-échangiste »". Je trouve le procédé sans élégance, car au contraire de ce que les guillemets font penser, il n'a pas prononcé ces mots. Il n'a pas non plus défendu une telle idée. Il s'est certes affirmé internationaliste et partisan d'une régulation internationale (Jacques Sapir a très bien décrit toutes les illusions de cette position), mais il a aussi formulé une critique ferme du libre-échangisme comme théorie économique des dominants et de domination. Je trouve franchement contre-productif que ce soit votre seule formulation malheureusement inexacte (et sur un point secondaire de votre argumentation) qui ait été retenue pour le titre. Ce n'est pas parce que les socialistes restent au milieu du gué avec leur juste-échange qu'il faut compter pour rien le mouvement effectué. Il faut sérieusement les aiguillonner mais pas les calomnier.

    Emmanuel B

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  8. A force de focaliser l'attention sur les coûts, pour lesquels une partie de la guerre est perdue et pour lesquels on ne peut qu'attendre la réduction du différentiel, on oublie l'essentiel : notre manque d'innovation et la perte du support indispensable de la production à l'innovation.

    C'est la faiblesse de notre industrie, en pleine mutation, et le défaut d'innovation et de créativité qui menacent l'économie française. En témoigne l'investissement en recherche et développement : seulement 2,1 % du PIB, contre 2,7 % en Allemagne et aux Etats-Unis, entre 3,5 et 4 % au Japon, en Suède ou Finlande (données 2008, OCDE). http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/27/delocaliser-n-est-pas-une-fatalite_1648879_3232.html

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  9. Ce que je trouve tragique, c'est que les partis politiques, petits ou grands, ne comprennent rien aux processus de l'innovation. Ca va coûter très cher à la France qui va vite se retrouver dans la classe Grèce, Portugal, Espagne...

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  10. C'est d'autant plus invraisemblable, que tous ces partis se revendiquent peu ou prou de de Gaulle qui a toujours mis en pointe l'innovation, sur le plan militaire quand il était militaire, sur le plan civil quand il était président. La France n'a plus aucun esprit stratégique, plus de jugeote ,elle s'épuise dans des disputes microcolines villageoises. Il va falloir qu'elle se bouge et réfléchisse sérieusement, sinon c'est le coup de gourdin assuré.

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    1. Petite remarque lexicale :
      http://fr.wiktionary.org/wiki/picrocholine

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  11. Anonyme

    Vous en êtes la parfaite démonstration, enculer des mouches.

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  12. @ André-Jacques

    Complètement d’accord. Il faudra sans doute faire quelque chose avec les pays du Sud, dont la balance des paiements est très dégradée.

    @ TeoNeo

    Pour l’instant…

    @ Cording

    Il faut vraiment que je le lise…

    @ Emmanuel B

    Précision utile sur la fortune. C’est ce que je voulais indiquer en parlant de « tous les aléas ».

    Merci pour la réponse à Ovide.

    Il me semblait avoir entendu cette phrase à la toute fin de son intervention, que je trouvais bizarre certes. Je vais demander à d’autres participants pour savoir s’ils confirment, ou non.

    @ Ovide

    Je comprends votre réaction. Elle est théoriquement totalement juste et dans l’absolu, on ne peut que la partager. Baisser les taxes quand les prix montent revient à réduire l’ajustement de la demande alors qu’il faudrait presque plutôt augmenter les taxes pour réduire plus encore la consommation.

    Cependant, je pense qu’entre la théorie et la pratique, il doit tout de même y avoir des ajustements car cette hausse du prix de l’essence est une calamité pour beaucoup de ménages modestes qui n’ont pas d’autres choix que d’aller à leur travail en voitures en absence de transports en commun. L’envolée du prix de l’essence est violente pour certaines personnes et cela doit être pris en compte, à court terme.

    Cela n’est pas exclusif d’une politique de moyen / long terme visant à réduire fortement notre dépendance à l’égard des hydrocarbures. La voie des algo-carburants est particulièrement intéressante, surtout pour un pays qui dispose de 11 Mios de km2 de surface maritime, la 2ème au monde et il faut avancer dans cette direction.

    Mais à court terme, sachant que le pouvoir d’achat est déjà en baisse pour les ménages modestes, il ne serait pas juste de ne rien faire pour les ménages qui dépendent du pétrole. Et je pense que NDA a raison, ce qui n’exclut pas, au contraire, de travailler aux alternatives.

    Sur l’euro, au contraire, nous sommes transparents dans le chiffrage, puisque nous avons prévu de réduire la contribution nette de la France à l’UE pour financer une compensation de l’augmentation du dollar par rapport à l’euro franc.

    @ Olaf,

    Le problème, c’est que tout le monde en parle, mais personne ne fait rien…

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  13. Partisans et adversaires pensent le protectionisme en terme de territoire, pour pouvoir continuer à s'affronter joyeusement-indéfiniement-vainement entre internationalistes et régionalistes...sauf que le protectionisme peut également se penser en termes de modèle social : si on ne peut commercer avec les chinois, ce n'est pas parce qu'ils seraient jaunes ou à l'autre bout du monde : c'est parce que ce sont de'abominables esclavagistes... et ainsi pouvait-on parfaitement être tout à la fois paupériste,internationaliste et esclavagiste, se plaindre du chômage induit...et passer vainement sa vie à chercher un coupable qui ne fût pas soi-même.

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