jeudi 19 avril 2012

Le Pen, Mélenchon, l’impasse de la protestation


Bien sûr, ce titre est réducteur et je ne souhaite en aucun cas paraître insultant à l’égard des électeurs de ces candidats. Néanmoins, après avoir rejeté les candidats de la résignation, il est essentiel de faire un point sur les candidats plus protestataires.

L’impasse frontiste

Je ne vais pas m’attarder très longtemps sur Marine Le Pen puisque j’ai consacré de nombreux papiers à son sujet depuis deux ans. Et ma ligne de conduite n’a pas varié, soutenue qu’elle a été par de nouveaux dérapages extrémistes qui montre que sous le nouveau Front National, c’est bien l’ancien qui sommeille : candidat nazillon, article sur Nations Presse, le site de Louis Alliot, glorifiant Bastien-Thiry, celui qui avait organisé l’attentat du Petit Clamart…

Et même Marine Le Pen, malgré sa volonté de dédiabolisation, n’est pas exempte de dérapages, quand elle confie une « certaine admiration » pour Poutine, fait une déclaration ambiguë sur l’Occupation, pose toute sourire au côté d’un nazillon ou ment en disant que « la France est championne d’Europe de l’immigration ». Bref, d’innombrables éléments démontrent que la normalisation du Front National est surtout un habillage communicant, un vernis sur l’ancienne façade.

D’ailleurs, hier, interviewée sur RTL, elle a affirmé que la France avait accueilli pas moins de 15 millions d’immigrés ces 35 dernières années. Un simple examen des chiffres de l’INSEE montre que c’est une exagération grossière : la France en a accueilli 2,4 millions d’immigrés. Et même en ajustant les chiffres selon les critères de Michèle Tribalat, souvent citée par le FN, on dépasserait à peine les trois millions. Bref, cette affirmation est totalement farfelue et mensongère.

Qui plus est, les carences du FN ne s’arrêtent pas à cela. Si Marine Le Pen a fait marcher la photocopieuse sur les programmes du MRC et de DLR, le 180° sur les questions économiques laisse songeur. Quelle crédibilité accorder à ce parti qui était ultra-libéral il y a 18 mois. D’autant plus qu’elle peine toujours à maîtriser ces questions, qui sont pourtant au cœur de son entreprise de dédiabolisation. Marine Le Pen, c’est Sarkozy en moins compétent et plus extrémiste.

La voie sans issue du Front de Gauche

Pour être honnête, j’ai une certaine sympathie pour les troupes de Jean-Luc Mélenchon. Le constat fait sur les dérives du système économique actuel est proche, après tout. Cependant, nos propositions et celles du Front de Gauche sont finalement souvent divergentes. Tout d’abord, comme le souligne bien Yann sur son blog, il y a le problème fondamental du rapport à la souveraineté nationale et à l’Europe, qui représente une contradiction potentielle dans leur programme.

En effet, Jean-Luc Mélenchon et la majorité de ses troupes (mais pas toutes) disent qu’ils vont modifier l’Europe pour lui donner une tournure plus sociale, vieille antienne de la gauche. Tout d’abord, cela n’est guère crédible quand on constate la couleur politique des dirigeants actuels. Pire, le Front de Gauche refuse d’envisager clairement une rupture avec l’Europe (et l’euro) en cas d’échec des négociations (contrairement à Chevènement), ce qui est illusoire.

On sent encore un internationalisme viscéral et un rejet de la nation et des frontières (ce que l’on retrouve également chez Nathalie Arthaud et Philippe Poutou). Pourtant, comment maîtriser le capitalisme sans frontières pour décider de sa direction sur son territoire ? N’est-il pas ridicule de compter sur l’Europe alors que nos quatre grands voisins sont à droite ? Est-ce à dire qu’ils accepteraient une politique monétaire néolibérale si la majorité de l’Europe le veut ?

Ce refus d’une solution nationale est d’autant plus surprenant devant la radicalité économique du programme du candidat Mélenchon, qui se déporte largement à gauche du programme de DLR. S’il y a des points communs (traitement du pôle d’énergie, réforme de la finance), comme le souligne Yann, ce programme est à la limite de la remise en question de l’économie de marché. Et la promesse d’un SMIC à 1700 euros, aussi séduisante soit-elle est irréaliste.

En effet, si certaines entreprises pourraient le financer, une grande majorité ne le pourrait pas. N’oublions pas que le SMIC est autour de 700 euros en Espagne. Sans droits de douane compensateurs, la hausse du SMIC se soldera principalement par une envolée de notre déficit commercial qu’ils ne pourraient pas financer en restant dans l’euro. La sortie des énergies carbonées laisse songeur sachant que les énergies alternatives produisent encore par intermittence…

Comme gaulliste, je ne peux que m’opposer au projet de 6ème République proposé par le Front de Gauche. En outre, l’argumentaire est très partiel et partial en disant qu’en 1946 « le peuple français a choisi par référendum un régime parlementaire » et que la Cinquième République « a écarté la représentation nationale ». En 1958, près de 80% des Français ont accepté ce changement par référendum, quand la Quatrième République était passée de justesse, faisant dire au Général « qu’un tiers des Français s’y est résigné, un tiers l’a repoussé, un tiers l’a ignorée ».

Des impasses politiques ?

Naturellement, il y a pour moi une différence de nature entre les deux Front. Si je juge le programme du second en partie irréaliste et irresponsable, ses motifs ne sont pas en question, même si nous ne partageons pas la même vision de l’économie de marché et du capitalisme, auxquelles je ne suis pas opposé. En revanche, la nature du Front National reste éminemment différente car sa xénophobie latente et ses dérapages teintent son positionnement sur l'échiquier politique d’une autre manière.

Ensuite se pose la question de l’impact de ces partis. On voit bien depuis trente ans que le vote Front National ne change rien à rien. Si on peut comprendre ce vote, comme je l’ai expliqué, faute est de constater que ce parti n’a aucune prise sur le cours de la politique menée dans notre pays (heureusement d’ailleurs). Je ne crois pas que la France se donne un jour aux extrêmes. Ce n’est pas dans la nature de notre pays, comme le montre l’histoire. Pour moi, ils resteront dans les marges.

Même s’il est tôt pour juger de l’avenir du Front de Gauche, je crois que la France ne se donnera pas à des partis qui se positionnent plus ou moins aux extrêmes. Bien sûr, ceux-ci recueillent une grande audience, mais dans la durée, c’est une alternative centrale, gaulliste, qui pourra renverser le duopole PS-UMP.

21 commentaires:

  1. Merci pour cette analyse comparée avec le Front de Gauche.
    Comme vous je pense qu'il y a un manque de lisibilité sur les questions de souveraineté et sur le fonctionnement de l'Union Européenne.

    Ce fut d'ailleurs sur ces questions que Jean-Pierre Chevènement et le MRC refusèrent de nouer alliance avec le Front de Gauche pour les dernières élections européennes.

    Néanmoins, la dynamique lancée par Jean-Luc Mélenchon me parait plus porteuse d'espoir pour peser dans le débat après les Présidentielles que l'alternative NDA qui se retrouve plus isolé que le Front de Gauche (rassemblement de plusieurs formations politiques) dans cette campagne et les élections législatives à venir.

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  2. Il y a des différences majeures entre Le Pen et Mélenchon parce que ce dernier et le Front de Gauche appelle clairement à voter Hollande au second tour dans le cadre de l'unité de la gauche voire dans celui d'un gouvernement de gauche. L'union est un combat comme disait Georges Marchais pour empêcher le PS de n'être selon sa pente naturelle que le plus orthodoxe gestionnaire du système comme le fût Jospin malgré les 35 heures et la CMU.
    Si l'on sort du cadre imposé de l'euro (ce qu'il ne dit pas explicitement) et de l'heure néolibérale son programme n'est pas si irréaliste qu'il y paraît. Quand on est un Politique il y a toujours (ou presque) les moyens de sa politique c'est une pure question de choix et d'audace, de l'argent il y en a toujours quand on veut faire telle ou telle chose par exemple pour la guerre en Afghanistan ou en Libye Sarkozy a bien su trouver l'argent nécessaire, de même pour les cadeaux fiscaux faits à crédit par la droite depuis 2002 pour accréditer l'idée que "nous n'avons plus les moyens de maintenir notre protection sociale".
    Cependant son internationalisme est naïf et il n'a pas conscience d'être profondément français dans ses idées notamment par son laïcisme qui doit heurter ses camarades latino-américains et notamment vénézuélien, et son sectarisme.

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  3. @ Anonyme

    Je ne nie pas la dynamique du Front de Gauche. Mais en s'étant placé aussi à gauche, je doute qu'ils aient un espoir d'arriver un jour au pouvoir. Il ne faut préjuger du parcours de NDA. Il n'en est qu'au début...

    @ Cording

    Analyse très juste.

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    1. je ne crois pas a la dynamique du front de gauche qui n'est que celle de Melanchon qui a su faire le spectacle en tapant dur notamment sur les pseudo journalistes du paf et la dessus NDA a été trop gentil au début il avait toujours l'air de s'excuser y compris avec l'immonde Pascale Clark ; mais je crois qu'il a compris

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  4. Je suis votre blog depuis quelques temps déjà et bien que je n'adhère pas à certaines de vos idées (votre euro-scepticisme notamment), j’éprouve un grand plaisir à lire vos analyses pointues qui font cruellement défaut dans les médias actuels (presse généraliste et télévision). Je suis loin d’être aussi calé en politique que la plupart des personnes qui commentent sur ce forum mais je me permets d’intervenir sur ce sujet car je dois dire que si je trouve les propositions de Jean-Luc Mélenchon complètement irréalistes, je lui suis néanmoins reconnaissant de parler d’un sujet qui ne semble intéresser aucun autre homme politique : le statut des personnels contractuels dans la fonction publique.

    Vous savez sans doute que les non-titulaires représentent environ 20 % des effectifs de la fonction publique territoriale, 15 % de la fonction publique d’État et 16 % de la fonction publique hospitalière (et je ne cite pas les contrats aidés qui sont plus de 100 000) : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F045
    Etant donné que la fonction publique coûte très cher à notre pays, on pourrait considérer comme normal de remplacer petit à petit les fonctionnaires par des contractuels. Or, et c’est là que cette situation est anormale et injuste, les contractuels de la FPE ne sont engagés que pour des périodes de dix mois, ce qui les empêche d’obtenir un CDI au bout de 18 mois, contrairement aux pratiques du privé. Et ce n’est pas la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012
    ( http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025489865 ) qui va changer grand chose puisqu’elle prévoit une CDIsation au bout de 6 années. Autrement dit, au bout du huitième contrat ! On notera d’ailleurs que si une période de plus de trois mois sépare deux contrats, le « compteur » repart de zéro! Du coup, il n’est pas étonnant que cette loi ne va régulariser la situation que d’environ 50.000 personnes sur les 900.000 non titulaires.
    Tout cela est proprement scandaleux et ne semble émouvoir personne… sauf Mr Mélenchon. Promettre une titularisation à tous les contractuels ne l’engage évidemment à rien vu qu’il ne sera pas élu président, et c’est sans doute une promesse démagogique et irréaliste mais c’est au moins une proposition. Je déplore qu’aucun candidat à l’élection présidentielle (hormis Nicolas Sarkozy dont on n’attend rien sur ce sujet) ne dise quelque chose là-dessus. CDIser les non-titulaires de la fonction publique au bout de 18 mois en se calquant sur le privé sera déjà une avancée extraordinaire.

    Je suis sans nul doute parti sur un hors-sujet mais tant pis : ça sera peut-être l’occasion pour vous de nous dire quel avis Nicolas Dupont-Aignan a sur ce sujet (…s’il en a un).

    PS: je précise que je ne suis évidemment pas le même anonyme que celui qui a posté plus haut.

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  5. Vous réalisez une grave erreur en assimilant le Front de Gauche à l'Extrême Gauche qui est un amalgame aussi simpliste et grossier que "DLR = FN", combien de fois faudra t-il répéter que nous sommes la Gauche et non son extrême ? Héritière du socialisme réformisme de Jaurès, de la SFIO et du Front Populaire, du CNR et du programme commun ?
    Bref... Au delà de ce pitoyable procédé, on remarque également dans votre analyse toutes les vieilles leitmotiv de la droite usées depuis des années face à la gauche... "elle est irréaliste, utopiste, n'aime pas la nation piapiapia..." De vieux classiques.
    Je n'ai pas vraiment le temps maintenant d'expliquer en quoi notre programme est totalement réalisable (notamment sur le smic), ni de défendre la VIème République (bon là en même temps on est dans le différent purement idéologique, chacun campera sur ses positions et c'est très bien ainsi.).
    Par-contre, je vous concède en effet que sur la question de l'Euro (et là vous avez totalement raison de souligner cette contradiction), le FdG est flou. Il faut dire que ce problème a suscité de nombreux débats au sein du mouvement (pour finalement arriver à cette conclusion, nous restons dans l'Euro, par-ailleurs je ne peux que vous conseiller le bouquin de Généreux "Nous on peut" qui propose une autre vision de l'Euro qu'on put proposer d'autres économistes de gauche comme Sapir) elle n'a donc pas été pris à la légère.
    Cependant il y a une chose dont je suis sûr, si jamais Mélenchon accède au pouvoir suprême et qu'il sent que l'Euro ne peut être en aucun cas sauvé, il n'abandonnera pas le projet social du Front de Gauche pour la survie de l'Europe, il prendra à ce moment-là les décisions qui devront s'appliquer (aka sortir de la monnaie unique) et c'est une certitude, je peux vous l'assurer.

    Après les bisbilles, les compliments, je vous souhaite vraiment un bon score à cette présidentielle ainsi que la pérennité et renforcement de votre mouvement afin qu'il devienne le nouveau "grand" parti de Droite. Car après tout que vaut une Gauche nouvelle régénérée de toute ses forces face à une Droite moribonde et soumise au système ? Pas grand chose à mon avis !

    @TheMsPrivate

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  6. "En 1958, près de 80% des Français ont accepté ce changement par référendum,"
    Justement, c'était en 1958... ce ne sont plus les mêmes français qui voteraient maintenant et leur avis serait peut être différent.

    Je suis pour ma part contre le principe même de la V ième, c'est à dire le vote de nomination d'un Président au suffrage universel, principalement pour une raison: issu d'un parti politique, il ne peut être le Président de TOUS les français, il est forcément partial... l'abstention probable du second tour montrera sans doute que j'ai raison et nous aurons un Président "par défaut".

    Pour ce motif (principal) je suis POUR que le rôle de Président soit limité (représentation honorifique de la France mais disposant aussi de la mallette nucléaire). Par contre le chef du gouvernement devrait - selon moi - être nommé par les représentants du Peuple c'est à dire le Parlement au complet ... et destitué le cas échéant par les mêmes.
    Parallèlement il serait nécessaire d'introduire un système de représentation (et donc de majorité gouvernante) tel celui de Hondt ou équivalent et de faire en sorte que les députés et sénateurs ne soient plus des "représentants locaux" mais des représentants du Peuple élus sur un système de listes nationales.


    Mas mon avis à si peu d'importance ;)

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    1. Plus je vous lis, et plus je comprends que vous êtes un rêveur, un utopiste complet, et ce à tous les niveaux.

      Votre avis a de l'importance, il ne faut pas vous mépriser: comme tout citoyen, que ce soit sur l'économie ou la politique, vous avez votre mot à dire, à condition que ce soit argumenté.

      Reste qu'à l'évidence, ce que vous professez va à l'encontre des fondements même du gaullisme, et dès lors je ne peux que vous encouragez à y réfléchir à deux fois.

      Je me permets également de vous signaler qu'il est assez savoureux de vous lire vouloir limiter le rôle anecdoctique tout en lui confiant la mallette nucléaire... Si ça ce n'est pas important...

      Tythan

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  7. @A-J : +1

    Sinon, pour le FN et maintenant le FDG, sont les armes anti démocratiques du PS et de l'UMP, le siphon qui aspire les mécontents mais trop extrêmes pour représenter un vrai danger. Même si a trop jouer avec le feu...
    Mais en attendant, ça empêche tout autre formation 'raisonnable', voir intelligente et pertinente d’émerger.

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  8. Je suis désolé de vous voir à votre tour aligner Le Pen et Mélenchon comme un vulgaire Plantu, vous nous aviez habitués à plus de finesse d'analyse et ce billet s'apparente plus à des manoeuvres de dernière minute...
    Oui, il y a du flou dans le programme du FDG, spécialement sur l'euro, je le concède. Oui, la conception de la nation de Mélenchon est plus large que la notre (MRC) mais ce n'est en aucun cas un "internationalisme viscéral et un rejet de la nation et des frontières", Mélenchon est un fervent républicain. Mais surtout ce que vous semblez manquer, c'est que Mélenchon est pragmatique, il a du composer avec d'autres forces elles vraiment internationalistes, mais il viendra à la sortie de l'euro quand il y sera obligé, pour la survie de la nation.

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  9. Jeudi 19 avril 2012 :

    Quelles possibilités de couverture contre un scénario d’éclatement partiel de la zone euro ?

    Avec la remontée récente des taux d’intérêt sur les dettes périphériques, la question de la pérennité de la zone euro dans sa structure actuelle se pose pour de nombreux agents économiques exposés à la monnaie unique.

    Parmi un ensemble des possibles très vaste, allant de la sortie d’un seul pays comme la Grèce à l’explosion totale de la zone euro, nous retenons un cas intermédiaire, à savoir la sortie de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne. Ce choix est motivé par le risque de crises politiques et sociales que les niveaux de chômage atteints, notamment parmi les jeunes, font peser sur ces pays.

    Nous estimons les impacts potentiels sur les changes et les taux d’intérêt des pays sortants et des pays core puis proposons des stratégies de couverture sur les marchés obligataires souverains et corporates, actions et matières premières.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63603

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  10. Moi, c'est le droit d'enfin disposer de soi même en fin de vie, qui m'avait séduit, dans le programme MELENCHON...mais je me suis réveillé le lendemain en sachant que le mandarin MELENCHON parlait aux seuls mandarins : qui va décider que vous-même êtes en fin de vie...pas vous, jamais vous.

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  11. Vos basses attaques mensongères contre Marine et votre sympathie pour mélenchon nous montre votre vrai visage ! On se demande ce que vous faites avec M. Dupont Aignan ! J'attends avec impatience le ralliement de Nicolas dans le grand rassemblement bleu marine pour les législatives et de lire votre dépit sur ce blog !

    On en reparle bientôt !

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  12. Olivier Montulet20 avril 2012 à 13:44

    Décidément Laurent Pinsolle est enfermé dans ses logiques et son idéologie libérale capitaliste. Mais bref passons...
    Je ne parerai pas de qui on sait car en parler c'est faire sa publicité, ce à quoi se complaisent les éditorialistes français, car l'ignoble, s'il faut en parler, ne doit pas être personnalisé et apparaître comme alternative possible.
    Par contre Jean-Luc Mélanchon n'est pas faire un choix protestataire, c'est porter le seul projet politique alternative à la soumission du marché proposé dans cette triste campagne électorale marquée par le rejet d'un pantin sinistre et un socialiste, roue de secours, qui n'a de la gauche que l'étiquette.
    Faire de la politique ce n'est pas faire de la gestion de petit comptable myope en prétendant que l'orthodoxie à la doxa est la seule voie possible. Hollande ne propose rien pour cesser de se soumettre au dictat technocratiques de ceux qui on la conviction religieuse que hors des lois du marché (financier) il n'y a pas de voie. L'économie étant le produit de l'activité humaine il y a autan de système économique qu'il y a de société et de cultures. La politique n'a pas à se soumettre à une doxa économique mais l'économie doit, en démocratie plus encore que dans d'autres sociétés, se soumettre au politique en s'y adaptant.
    La seul manière de faire de la politique c'est avoir une utopie, la défendre et faire tout pour tendre vers elle en y mettant les moyens et en bâtissant des mécanismes sociaux qui y contribuent.
    Seul Mélanchon propose une politique aucun autre candidat ne propose d'alternative politique si ce n'est la même soumission aux financiers.
    Il est faut de croire que le vote utile soit indispensable pour éliminer le nain bing-bling "discriminateur", "stigmatiseurs", "guerroyeur", "sécuritaire" bref destructeur de la démocratie. C'est un mensonge de Hollande car il sait que de toute manière il sera au second tour et que les voix de Mélanchon seront reportées sur lui. Mais il ne veut pas que Mélanchon soit un troisième homme puissant car alors il devra renoncer à se soumettre aux marchés et mener une politique enfin de gauche.
    Votez Mélanchon est le choix le plus rationnel car il est le seul à avoir un projet et le seul à pouvoir, qu'il soit élu ou non, provoquer un changement de politique.

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    1. Mélenchon représente une remarquable avancée vers une gauche de rupture avec l'ordre dominant ; il présente un discours cohérent de contestation sociale et n’esquive pas complètement la question européenne qui était depuis 1981 le "point aveugle" de la politique française. Mais même si Mélenchon représente un mouvement dans le bon sens, il reste prisonnier de l'idéologie européiste. Sans souveraineté nationale, le meilleur programme social est inapplicable. Or Mélenchon s'est obstinément refusé à contester l'euro : or sans sortir des traités Européens et sans contrôle de la création monétaire, la France ne pourra que s'aligner sur la politique dominante en Europe. Tout le reste peut se discuter, mais pas la souveraineté. Le programme du FdG restera démagogique tant qu'il n'aura pas renoncé à la soumission européenne.

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    2. @Olivier Montulet
      Ne soyez pas ridicule à ne pas écrire ou prononcer "Front National", "Marine Le PEn",c'est puéril...Ne vous voilez pas la face, nous sommes en démocratie et c'est une réalité. Vous ne pouvez pas essuyer d'un revers de la main tout un électorat quel qu'il soit. Hollande l'a fait pour Sarkosy mais ce n'est pas une raison... On ne va pas se mettre à singer la classe politique, c'est tellement triste.
      D'autres diraient que c'est en procédant de la sorte que ce parti avance, alors soyez cohérent...

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  13. @ Anonyme 3:48

    Vous avez raison, c’est un sujet juste. L’Etat a complètement abandonné ceux qui le représentent et la précarisation de la fonction publique est proprement incroyable. Comment faire la leçon aux entreprises privées quand on traite si mal certains fonctionnaires.

    @TheMsPrivate

    Je n’assimile pas le Front de Gauche à l’extrême gauche. Je ne parle que de gauche quand j’en parle dans ce papier (même si je souligne le virage à gauche de Mélenchon) et je fais un parallèle avec l’internationalisme de l’extrême-gauche sur cette question. Je ne dis pas que le FG, c’est le NPA ou LO. Il suffit de voir Poutou et Arthaud pour s’en rendre compte. Irréaliste ? Je maintiens et je l’explique, calmement, sans anathème je crois.

    Je comprends que le titre puisse choquer. J’aurais sans doute du faire deux papiers, un sur le FN et un autre sur le FG, ce qui aurait permis d’être plus nuancé, mais je crois que tout le papier indique bien que je ne mets pas les deux partis sur le même plan.

    @ A-J Holbecq

    Pas du tout d’accord (pour une fois !). Je crois que le mécanisme institutionnel de la Cinquième République permet plus facilement au peuple de choisir en tranchant pour un président. Le jeu des partis serait délétère.

    @ JulesBiron

    OK, le titre est réducteur, mais tout le reste du papier indique bien que je n’aligne pas Le Pen sur Mélenchon, à plusieurs reprises. Je dis qu’il y a une différence de nature entre les deux partis et souligne que « la nature du FN est éminemment différente ».

    Sur l’euro, il ne s’est pas exprimé comme Chevènement, c’est dommage.

    @ Anonyme

    Encore un courageux frontiste anonyme… J’assume parfaitement la différence de jugement entre JLM et MLP. Ne vous faites pas d’illusion sur la suite…

    @ Olivier Montulet

    Pas faux, d’un côté, JLM représente une vraie gauche mais il y a tout de même de grosses zones d’ombre dans son projet, notamment son refus de véritablement aborder la question de ce qu’il ferait si l’Europe ne le suit pas.

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  14. Au sujet de MELENCHON quand il propose aux ouvriers français de racheter leurs patrons, si les ouvriers en avaient les moyens, ça se saurait, non !? Bien plus simple aurait été de décréter que les salariés sont créanciers de leur employeurs comme les actionnaires, le onze mai au soir ! Ici,qui balade qui ???

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  15. Pour essayer de réconcilier PINSOLLE et HOLBECQ, je dirais, moi, que les français n'ont plus de président, pas plus à la tête des armées qu'à la tête des entreprises privées : en cas de vrai coup dur, puisqu'élu par quarante pour cent des gens seulement, Nicolas SARKOZI était assuré d'avoir entre vingt et quatre-vingt des français contre lui...et lui ne laissait pour successeur que son fils Jean : on n'était même plus dans le politique.
    Le vrai problème, c'est que les français n'avaient plus de député, non plus : tout le monde était coopté : on était revenu aux moeurs de 1957 : Charles DE GAULLE n'avait pas plus laissé de continuateur que N.SARKOZI : la vraie recette du gaullisme restait à trouver !?!

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  16. Le problème la période électorale c'est que si un candidat avance trop clairement la sortie possible de l'Euro, c'est panique sur les marchés financiers utilisée par ses concurrents électoraux.

    Avec la menace de dévaluation du franc qui fait peur au pouvoir d'achat des classes moyennes. Un candidat doit rassurer sur ces points quitte, lorsque élu, à annoncer la couleur et à faire un référendum en dénonçant l'Europe actuelle telle quelle.

    http://www.marianne2.fr/Jacques-Sapir-lettre-ouverte-a-Francois-Hollande_a217032.html

    La politique du cheval de Troie...qui n'est pas malhonnête, seulement avec les marchés, puisqu'il y aurait référendum. Annoncer trop clairement la couleur avant l'élection, c'est prendre le risque de la perdre et donc le pouvoir de changer la situation.

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