lundi 11 juin 2012

Législatives : une confirmation sans enthousiasme


Hier, nous votions pour le premier tour des élections législatives. Les résultats démontrent que les Français, s’ils confirment le vote de l’élection présidentielle, le font sans grand enthousiasme, comme le démontre le niveau élevé de l’abstention, au-delà de 40%.

Une mauvaise campagne

La campagne présidentielle n’avait déjà pas été brillante, entre un François Hollande qui s’était contenté du service minimum, en comptant sur le rejet du président sortant pour l’emporter. Nicolas Sarkozy, en menant une campagne très clivante, a paradoxalement réussi à remobiliser une partie de son électorat, outré par les réactions agressives que suscitaient le président, du fait même de la tonalité très droitière de sa campagne, comme l’avaient analysé Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin.

Là, les partis ont donné dans le service minimum. L’UMP s’est cantonnée à une opposition outrancièrement caricaturale, après avoir constaté le 6 mai que la polarisation pouvait lui permettre de sauver les meubles. Résultat, le moindre fait et geste du gouvernement est attaqué sans la moindre nuance, du décalage de l’horaire de l’annonce du gouvernement, à la cérémonie du passage de pouvoir ou l’excès de vitesse de la voiture du président, cédant souvent à une outrance ridicule.

Le gouvernement n’est pas exempt de critiques non plus, entre quelques annonces mal organisées et une insistance parfois également caricaturale sur le caractère « normal » de cette présidence, soulignée par une attention assez stupéfiante aux moyens de transport de l’équipe au pouvoir. La chronique de ces premières semaines est ainsi dominée par ce résumé un peu dérisoire de notre vie politique alors que la crise de l’euro dure depuis plus de deux ans.

Un choix par défaut

Les résultats d‘hier soir indiquent que la majorité devrait bien obtenir une majorité à l’Assemblée dans une semaine. Toute la question sera de savoir si le Parti Socialiste l’obtiendra seul ou avec le concours d’une partie du reste de la gauche (radicaux, écologistes, MRC et Front de Gauche). La question n’est pas neutre car, avec la détestable réforme de la Constitution de 2008, l’utilisation de l’article 49-3 est désormais limitée, ce qui pourrait mettre François Hollande en difficulté.

Mais les Français semblent vouloir (assez raisonnablement il faut dire) confirmer le vote de l’élection présidentielle et donner au président une majorité. Elle sera sans enthousiasme car pas grand monde ne semble penser que le PS pourra sortir le pays de la crise dans laquelle l’euro l’a plongé. Le Front National fait un score de 13%, sous son record de 1997, ne lui permettant de se maintenir que dans une cinquantaine de circonscriptions, contre plus de 100 envisagées il y a un mois.

Le Front de Gauche rassemble 7% des suffrages et perd la moitié des voix du 22 avril. Les écologistes redressent la tête, grâce aux circonscriptions réservées par le PS. Le Modem poursuit sa descente aux enfers avec moins de 2%. DLR, qui présentait 300 candidats, franchit un nouveau cap car beaucoup franchissent le cap des 1%, gage de financement public. NDA réalise le très beau score de 42% dans sa circonscription, devant le PS (30%) et l’UMP (13%), éliminé.

Au final, ce premier tour n’est guère surprenant : une victoire assez nette se dessine pour la majorité présidentielle mais la force de l’abstention modère l’enthousiasme du PS, malgré le bon score de tous les ministres. Rendez-vous le 17 juin pour le second tour, et les législatives grecques.

11 commentaires:

  1. C'est vrai les Français semblent a l'heure actuelle victimes de sideration la vrai victoire aujourd’hui étant l'abstention . Je pense qu'il est souhaitable que le ps ait la majorité seul c'est la le piège ac pour une élimination en 2017 ; bon encore 5 ans mais les Français vont bien un jour sodomiser l'umps !

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  2. @patrice lamy

    Je fais exactement le même calcul que vous, et j'irai même plus loin : je ne donne pas six mois au PS et à Hollande pour être totalement déconsidérés.
    Sancelrien

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  3. Il faudrait pouvoir changer le système électoral (présidentielles et législatives): un seul tour et le meilleur gagne...

    Mes félicitations à tous les candidats DLR qui se sont engagée dans une bataille qu'ils savaient sans issue élective.. et félicitations spéciales à NDA pour son score contre l'UMP

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    1. Il faudrait limiter au maximum le nombre de scrutins pour réduire l'abstention.

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  4. Je retiens plusieurs bonne nouvelles :
    - le score de NDA
    - la claque que s'est pris le tribun justicier dans le Pas de Calais
    - le fait que plus de 50 candidats DLR font plus de 1%

    Et si je peux me permettre une petite critique : j'ai bien sûr voté pour la candidate DLR dans ma circonscription. Cette dernière a fait un score très bas, et pour cause... Elle n'est pas du coin et personne ne la connait, de plus elle n'a participé à aucun débat. Je trouve le procédé moyen, même si je peux comprendre l'importance du financement public pour un parti comme le notre.

    Anthony FOUDRAIN

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  5. Félicitations aux candidats de DLR qui ont mouillé la chemise sur le terrain! Tout mon respect à eux, et sans verser dans le jeunisme, particulièrement aux "petits" de 20-25 (voire 30) ans qui ont voulu vaillamment y aller. Chapeau bas, à 32 ans, je n'ai pas encore envisagé d'en faire de même!

    Félicitations à NDA qui réalise un score magnifique en laminant le candidat UMP face à lui!

    Par contre, seule réserve, puisque la notoriété est quelque chose de très important (les meilleurs scores sont réalisés par ceux qui en ont un minimum), la prochaine fois, il faudra que ceux qui ont la chance d'être implanté localement évitent les calculs...

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  6. @ Laurent Pinsolle

    Vous faites référence à un article 49-3... qui n'existe.
    Vous faites sûrement référence à l'article 49 alinéa 3 ?

    Cette précision peut sembler pointilleuse mais elle est importante, il me semble, parce que dans la constitution de 1958 l'écriture "numéro-numéro" désigne des articles (qui complètent celui portant le 1er numéro) et non pas un article et l'un de ses alinéas.

    Lorsqu'on veut désigner en particulier un alinéa d'un article il convient donc de dire
    "article 49 alinéa 3".

    Il est vrai que c'est un peu fastidieux...
    C'est pour cela que dans certains pays les alinéas des articles sont numérotés (comme en Allemagne par exemple). Ce qui permet de dire :
    article "5.a" ou "5.1" selon les cas.

    En France certains écrivent "article 49.3" pour désigner tel alinéa de tel article. Mais ce n'est pas très réglementaire et porte à confusion...

    Bien à vous.

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  7. y'a un truc que je comprends pas ... F-X. Villain est bien toujours DLR ?

    sur le site du ministère de l'intérieur, il est clairement sous étiquette "UMP", mais semble aussi toujours être vice président de DLR ... en outre, les journeaux le présentent tantot comme "Divers Droite (DVD)", "UMP" ou "DLR" ...

    *malocrane*

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    1. Il est vrai que l'étiquette de monsieur François-Xavier Villain n'est pas claire :

      http://www.lavoixdunord.fr/region/francois-xavier-villain-largement-en-tete-le-depute-jna13b0n507241?xtor=RSS-2

      http://www.nosdeputes.fr/francois-xavier-villain

      Il est tour a tout présenté comme :
      - vice président de DLR
      http://www.debout-la-republique.fr/equipe-dirigeante
      - et " sans étiquette, mais investi par l'UMP " pour reprendre la Voix du Nord.

      Curieux...

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    2. je ne sais comment fonctionne les étiquettes du ministère de l’intérieur est ce un fonctionnaire qui classe plus ou moins au pif dans les divers ?
      Maintenant que nous allons avoir un financement peut être seront nous nommés ?

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