vendredi 27 juillet 2012

Le besoin de monétisation


C’est une curiosité du débat public dans notre pays. Alors que les pays anglo-saxons débattent ouvertement et sereinement des politiques de monétisation pour lutter contre la crise, en France, cela reste tabou, malgré les montants colossaux de monétisation réalisée au bénéfice des banques.

Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne

Dans ces deux pays, comme le rapporte ce long et passionnant papier de The Economist, on peut débattre de la monétisation calmement. C’est ainsi que l’hebdomadaire anglais pose la question du besoin d’une nouvelle vague de Quantitative Easing (QE) pour soutenir une croissance bien faiblarde. La Banque d’Angleterre vient d’augmenter son programme de 50 milliards de livres, à 375 milliards depuis le début de la crise, soit environ 5% du PIB chaque année.

Aux Etats-Unis, les économistes se demandent si la Fed devrait mettre en place un nouveau programme, après les deux plans de QE et l’opération Twist de fin 2011 (vente de titres à court terme pour acheter des titres à long terme). La conclusion de The Economist est que cela reste nécessaire du fait de la faible croissance mais que cela doit s’accompagner d’un relèvement temporaire de l’objectif d’inflation (à 3%, ce qui reste modéré) pour assurer une meilleure efficacité.

Une Europe centrée sur les banques

Les deux principales banques centrales anglo-saxonnes ont racheté des titres de dettes souveraines de leur pays respectif, faisant faire une double économie au Trésor, par la baisse des taux et l’autofinancement que cela représente. En revanche, en Europe, la quasi totalité de la monétisation réalisée par la BCE s’est faite au seul profit des banques, qu’elle refinance de la sorte. Seulement 200 milliards de dettes souveraines ont été rachetés l’été dernier pour calmer la crise d’alors.

En revanche, 1000 milliards ont été prêtés aux banques en début d’année, outre des gros programmes de refinancement qui ont fait gonfler le bilan de la BCE. Bref, la création de monnaie par la BCE est au bénéfice quasi exclusif des banques, qu’elle refinance presque sans limite alors que la Banque d’Angleterre et la Fed utilisent la majeure partie des fonds ainsi créés pour racheter des dettes souveraines, en faisant donc profiter la collectivité, pour qui la dette coûte moins cher.

Remettre la monnaie au service du bien commun

C’est un combat que mène depuis longtemps André-Jacques Holbecq, qui a écrit un livre passionnant « La dette publique, une affaire rentable », que j’avais résumé il y a quelques temps. Il tient aussi un blog que je recommande. Il est rejoint par Joël Halpern, dont le blog est tout aussi recommandable, qui affirme dans sa dernière note qu’il faut faire « le contraire de la politique réaffirmée par Jean-Marc Ayrault » et dénonce les politiques d’austérité qui sont « la cause de la crise de la dette ».

Car dans une période comme la nôtre, où il n’y a pas de croissance, un fort chômage, et où les acteurs économiques ont tendance à se désendetter (les ménages étasuniens ont réduit leur dette de 133 à 114% de leurs revenus en seulement 4 ans), il faut créer de la monnaie pour éviter de rentrer dans la dépression. Mieux, dans un tel contexte, la monétisation peut ne pas être inflationniste en ne faisant que contrer les effets déflationnistes du désendettement des acteurs privés.

La monétisation est aujourd’hui nécessaire en Europe pour éviter que la dépression ne s’étende au-delà de la Grèce, à l’Espagne et l’Italie, contaminant l’ensemble de l’Europe. Et il faut la réserver essentiellement aux Etats. Mais il est très difficile de l’organiser à l’échelle de plusieurs pays.

18 commentaires:

  1. Sous pression : les marchés poussent-ils Mario Draghi à violer les traités européens ?

    http://www.atlantico.fr/decryptage/pression-marches-poussent-mario-draghi-violer-traites-europeens-cedric-thellier-432340.html?page=0,1

    Citation : « Contrairement à la Fed ou la Banque d'Angleterre, la BCE ne peut pas procéder à de la création monétaire pour soutenir directement le secteur privé et l'économie réelle. Mario Draghi pourrait-il enfreindre son mandat ? »

    Il va être intéressant de le savoir.

    Saul

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  2. Merci Laurent

    Comme tu le sais, la monétisation directe par la banque centrale n'a pas servi à grand chose puisque la création monétaire par les banques commerciales n'a pas suivie (en grande partie par l'absence de demande des agents non bancaires).

    Il faut effectivement que la B.C. monétise cette fois directement au bénéfice du Trésor Public (au taux auxquels elle refinance les banques commerciales)afin d'assurer le paiements des intérêts de la dette et un montant complémentaire d'au moins 40 milliards d'euros annuels au bénéfice de financements concernant la transition écologique et énergétique ainsi que l'investissement social de plus en plus urgent.
    C'est le sens de notre manifeste "Pour que l'argent serve au lieu d'asservir" http://ecosocietal.wordpress.com/2012/06/28/manifeste/ ... j'espère que DLR appuiera à fond ces propositions.

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  3. A l'instant de l'AFP:

    //La banque centrale allemande, la Bundesbank, reste opposée au programme de rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire par la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole.

    "Notre opinion n'a pas changé concernant le programme SMP", nom de cette mesure adoptée en mai 2010, a déclaré le porte-parole, ajoutant qu'aux yeux de la BCE elle était "problématique".

    La Bundesbank n'a cessé de critiquer ce programme depuis son adoption, jugeant qu'il revenait à financer les Etats et contrevenait ainsi au statut de la BCE.

    En revanche, la Bundesbank estime "non problématique" que le fonds de secours européen temporaire, le FESF, puisse racheter de la dette publique car le FESF "n'est pas une banque centrale", a ajouté le porte-parole.

    L'institution monétaire allemande est toutefois contre l'idée d'attribuer une licence bancaire au FESF ou à son futur successeur le MES, qui lui permettrait d'aller se refinancer auprès de la BCE et donc d'augmenter très sensiblement sa puissance d'action, considérant à nouveau que cela conduirait aussi à faire financer les déficits publics par la BCE.

    Cette prise de position intervient au lendemain d'une déclaration à Londres du président de la BCE Mario Draghi qui s'est dit prêt "à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro", y compris en intervenant sur le marché obligataire.

    M. Draghi n'a pas précisé plus avant les intentions de la BCE mais, selon les économistes, son action pourrait passer par la reprise de ses achats de dette publique interrompus depuis quasiment mi-février, ou par l'octroi d'une licence bancaire au FESF et au MES afin qu'ils puissent venir emprunter à ses guichets.
    //

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  4. Vendredi 27 juillet 2012 :

    La Bundesbank reste opposée au programme de rachat de dette publique.

    "La banque centrale allemande, la Bundesbank, reste opposée au programme de rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire par la Banque centrale européenne (BCE)", a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole.

    "Notre opinion n'a pas changé concernant le programme SMP, nom de cette mesure adoptée en mai 2010", a déclaré le porte-parole, ajoutant qu'aux yeux de la BCE elle était problématique.

    La Bundesbank n'a cessé de critiquer ce programme depuis son adoption, jugeant qu'il revenait à financer les Etats et contrevenait ainsi au statut de la BCE.

    "En revanche, la Bundesbank estime non problématique que le fonds de secours européen temporaire, le FESF, puisse racheter de la dette publique car le FESF n'est pas une banque centrale", a ajouté le porte-parole.

    L'institution monétaire allemande est toutefois contre l'idée d'attribuer une licence bancaire au FESF ou à son futur successeur le MES, qui lui permettrait d'aller se refinancer auprès de la BCE et donc d'augmenter très sensiblement sa puissance d'action, considérant à nouveau que cela conduirait aussi à faire financer les déficits publics par la BCE.

    http://www.romandie.com/news/n/_La_Bundesbank_reste_opposee_au_programme_de_rachat_de_dette_publique93270720121151.asp

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  5. Robert Lohengrien27 juillet 2012 à 15:47

    Les milieux conservateurs en Allemagne craignent que la BCE avec Draghi à la tête serait cpapble de prendre des options en faveur des pays de la zone euro sud, selon la phrase bien connue "L'Allemagne payera". Mais les allemands en ont marre de payer, la Bundesbank, bien qu'affaiblie depuis l'existence de la BCE, prône la stabilité, essaye de défendre la position allemande. De plus il ne faut pas oublier que chaque pays membre de la zone euro poursuit "sa" politique, que ce soit en terme de géopolitique ou purement économique. Il serait extrêmement difficile d'élaborer un consensus à partir de tel divergences et différences objectives, puisqu'il n'y a pas de tronc commun.
    Les propos actuels de Draghi provoquent un feu de paille, pas plus. Comme cela été dit par l'un des commentataires, la pression sur les pays débiteurs augmentera, on poursuivra la politique défensive, et la Grèce ira lentement mais sûrment vers le niveau de la Somalie ou du Tchad.........

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    1. Mais si les allemands en on marre de payer ils peuvent sortir de l'euro comme n'importe quelle Nation ou ils sont masos ou bien c'est du pipeau ils n'y a pas d'autres solutions

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    2. Robert Lohengrien27 juillet 2012 à 20:40

      Le public allemand en a marre, mais le gouvernement clairement néolibéral de Merkel veut sauver le système - dans l'intérêt des "marchés". En clair: empêcher les pays en crise de dévaluer leur monnaie pour que les investisseurs ne subissent pas de pertes. C'est la raison pour laquelle on parle de "sauver l'euro à tout prix" - (c'est le cas de le dire).

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    3. C justement ds la situation actuelle que les allemands paient déjà.
      Le MES prévoit une mise de fonds par les pays signataires pour doter celui-ci d'un capital qui ira ensuite se fournir en liquidités sur les marchés financiers. L'engagement est à hauteur de 36 Mds pr la France alors que par la création monétaire par la Banque Centrale, le problème ne se pose pas. Ou pas comme ça.

      Mais les Allemands sont des ordolibéraux, ils ont une peur chronique de l'inflation et pr le moment ça leur profite bien.

      On en revient à l'article de Lordon sur cet ordolibéralisme allemand inconciliable avec une union monétaire qui a déjà 2 ans
      http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l

      Ordolibéralisme et néolibéralisme = délire actuel du TSCG
      http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/07/le-tscg-ou-le-delire-des-ideologies.html

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  6. Vendredi 20 janvier 2012 : la BCE a racheté 219 milliards d'euros d'obligations d'Etat pourries. Ce programme s'appelle "Securities Market Program" ou SMP.

    http://www.bloomberg.com/quote/ECBCSMP:IND

    En février 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

    En mars 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

    En avril 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

    En mai 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

    En juin 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

    En juillet 2012, Mario Draghi voulait encore racheter de nouvelles obligations d'Etat pourries. Mais la Bundesbank lui a dit : "Nein" . Et donc la BCE n'a pas racheté d'obligations d'Etat pourries.

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  7. Aujourd'hui, justement, un article tout à fait intéressant (mais technique) de Natixis :"Les différentes politiques monétaires non conventionnelles : la BCE et la Fed"
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65310

    Petit extrait:

    // Le risque le plus souvent mis en avant de la conduite de politiques monétaires très expansionnistes avec forte hausse du bilan est celui du retour de l’inflation avec en toile de fond l’idée du lien entre masse monétaire et inflation. Comme nous l’avons mentionné précédemment, ce lien peut devenir très tenu lorsque l’économie tourne en sous-capacités, ce qui est actuellement le cas en zone euro et aux Etats-Unis. En revanche, la progression de la base monétaire a un effet haussier sur le prix de certains actifs qui peut conduire à la création de bulles.
    Le principal risque que nous voyons à la hausse du bilan d’une banque centrale est celui de la perte de confiance dans la monnaie.
    Se pose également le risque de pertes pour les banques centrales si les actifs achetés et portés au bilan perdent de la valeur. Il faut rappeler qu’une banque centrale n’a pas de passif exigible ce qui constitue une différence de taille par rapport aux banques commerciales. En théorie cependant les pertes en capital doivent conduire à une augmentation de capital de la banque centrale (notamment dans le cas de la BCE).

    //

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  8. C'est Jean-Claude Trichet qui avait lancé en période de crise de la zone euro, le programme de rachat d'obligations d'Etat sur sur le marché secondaire, malgré l'opposition allemande (les décisions de la BCE étant prises à la majorité). Je lis ici « Depuis mai 2011, la BCE a repris 211,5 milliards d'euros d'obligations sur le marché secondaire. Mais si ces rachats ont réussi à freiner l'envolée des taux ils n'ont pas suffi à inverser la tendance et ils n'y parviendront pas plus aujourd'hui soulignent certains analystes. »

    http://fr.news.yahoo.com/mario-draghi-mis-la-barre-haut-mais-tout-154046413--finance.html

    Une étude de Natixis ci-dessous indique à propos de ces rachats « On peut aussi penser à réouvrir le programme d’achat de dettes publiques sur les marchés secondaires par la BCE. Mais la difficulté avec ce programme est que si la BCE achète des dettes de ces pays sur les marchés, elle peut provoquer un énorme mouvement de vente de la part des détenteurs de ces dettes, attirés par des prix plus élevés, donc elle peut être amenée à acheter des quantités énormes de dettes pour obtenir un effet significatif sur les taux d’intérêt. »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65278

    Ce qui explique sans doute pourquoi le programme de rachat de dettes sur le marché secondaire est coûteux et peu efficace (mais néanmoins déjà mis en œuvre par la BCE qui pourrait le reprendre). Selon la même étude une meilleure solution serait « des émissions par l’Espagne et l’Italie de dette spécifique destinée à être achetée par la BCE, qui ne soit pas privilégiée par rapport aux dettes existantes, et dont les taux d’intérêt soient fixés par la BCE » . Cette solution permettrait à la BCE de ne pas avoir un énorme flux vendeur à absorber, mais elle est formellement interdite par les traités européens qui lui interdisent de financer directement les États. Donc on attend de voir ce que vos faire nos dirigeants qui doivent improviser en permanence sous l'effet de la crise dont ils sont directement responsables par leurs décisions insensées depuis quelques décennies.

    Saul

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  9. @ Saul

    Le noeud du problème est l'équilibre entre la volonté des eurocrates de sauver l'euro à tout prix, quitte à violer les traités s'il le faut et des Allemands qui ne veulent pas que n'importe quoi soit fait et limiter leurs engagements financiers.

    Merci pour les liens.

    @ A-J H

    Du coup, cela fait environ 100 Mds, 5% du PIB. Exactement le montant que nous avions intégré dans le programme présidentiel. Je lirai cela avec attention.

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  10. Robert Lohengrien27 juillet 2012 à 21:22

    Le ministre des finances de la Léttonie, Andris Vilks, a demandé ce vendredi la Grèce de sortir de la zone euro, "le plus rapidement possible" (sur la station radio LR1).

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  11. Une deuxième restructuration de la dette grecque envisagée :

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202193642014-une-deuxieme-restructuratoin-de-la-dette-grecque-envisagee-348445.php

    « L'objectif du plan est de réduire l'endettement de la Grèce de 70 à 100 milliards d'euros. La BCE et les banques centrales nationales supporteraient le coût de cette restructuration qui pourrait nécessiter de les recapitaliser. »

    La recapitalisation étant effectuée par le contribuable européen. LOL! J'ai de plus en plus l’impression que pour défendre leur bébé à tout prix, les eurocrates finiront par provoquer un énorme cataclysme économique et social.

    Saul

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  12. @ Saul

    Ils sont prêts à tout pour se sauver !

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  13. Et bien Saul vient de vous expliquer les conséquences inévitables de cette politique(d'une façon ou d'une autre,recapitalisation ou inflation,la note sera payée in fine par les peuples).

    Vous n'êtes pas dans l'opposition mais au pouvoir depuis près de 4 ans(!),vous avez "sauvé" le système,les banques,relancé,et monétisé.
    On voit le résultat!

    Vous traitez le problème comme si on faisait face à une crise de liquidité,mais c'est une crise de solvabilité!
    Si le problème c'est une dette insupportable la solution ne peut pas consister à accumuler encore plus de dettes.

    Après ça difficile de ne pas comprendre pourquoi les libéraux veulent confisquer la monnaie aux politichiens;peg franc/mark,peg dollar/peso argentin,peg monnaies asiatiques/dollar,peg dollar/yuan,euro,incontinence monétaire permanente(Greenspan 2001/2006,et maintenant Bernanke),aujourd'hui monétisation.
    On imagine le désastre si Hollande avait les clés de l'imprimerie!

    Et puis encore une fois(!)si vous êtes un disciple de Kirchner,de grâce ne vous réclamez pas du gaullisme.

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  14. @ Balthazar

    Pas forcément s'il y a un peu plus d'inflation. Si les salaires suivent, les salariés ne perdent pas. Mieux vaut 3% d'inflation avec 4% de hausse de salaires que 1% d'inflation avec des salaires stables.

    Il y a une crise de liquidités aujourd'hui outre la crise de solvabilité. Et les remèdes actuels d'austérité ne marchent pas car ils dépriment fortement la demande, font reculer le PIB, et accroissent également le poids de la dette. Entre l'austérité sauvage et le laxisme, il y a de la marge. Soit dit en passant, il y a des "prix Nobel" pour soutenir ces idées, et même des libéraux comme The Economist.

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    1. La crise est une crise de liquidité. La solvabilité ne peut être appréciée in abstracto : elle dépend de la croissance et de la politique économique futures. La liquidité au contraire se constate ici et maintenant.
      Sur le plan microéconomique, des banques et des entreprises peuvent se révéler insolvables par comparaison avec les autres. La crise de liquidité au contraire est macroéconomique : c'est elle seule qui est source de crise systémique.

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