jeudi 6 septembre 2012

La crise. Ses causes, ses dilemmes et ses solutions

Par Jacques Sapir


La crise de la zone Euro est largement analysée comme une crise des dettes souveraines. Cette analyse conduit à donner une priorité à la réduction des déficits et de la dette, ce qui mène à l’adoption de politiques d’ajustement plus ou moins brutales suivant les pays. Or, aujourd’hui, il est clair que ces politiques ne fonctionnent pas et, en réalité, aggravent la situation à la fois dans les pays considérés mais aussi dans l’ensemble de la zone Euro. En réalité, c’est l’analyse de base qui est en cause. La crise de la zone Euro n’est pas une crise de la dette mais une crise issue des décalages accumulés de compétitivité, en raison de l’impossibilité, depuis 1999 de compenser ces dits décalages par des dévaluations. Ces décalages ont conduit les pays à accumuler des dettes excessives dans le long terme (depuis 1999) même si des causes conjoncturelles ont aussi joué.
Dans ce texte, nous analyserons ces politiques, les raisons de leur inefficacité et leurs conséquences, avant d’aborder la question de l’avenir à court et moyen terme de la zone Euro.


I.             Des politiques qui « ne marchent pas ».


Des mesures, souvent extrêmement brutales d’ajustement structurel ont été mises en place, soit par décision du gouvernement soit dans le cadre d’accords de refinancement par les institutions européennes (FESF puis MES), dans les différents pays qui connaissent des problèmes importants pour refinancer leurs dettes. Ces politiques sont par ailleurs en passe d’être consolidées par le nouveau Traité Européen qui devrait être ratifié d’ici à cet hiver.
Ces politiques sont largement comparables à celles qui ont été mises en œuvre au début de la Grande Dépression des années 1930 (en particulier en Allemagne) et dont il est acquis qu’elles ont aggravé dans des proportions considérables cette crise.

Tableau 1
Comparaison entre la politique menée par le Chancelier Brüning en 1930-1932 et les politiques de rigueur en Europe continentale.

Allemagne 1930-1932
Grèce
Portugal
Espagne
Italie
Limitation des assurances sociales (montant et conditions d’éligibilité).
Oui
Oui
Oui
Oui
Diminutions des allocations familiales
Oui
Oui
Oui

Mesure autoritaire de baisse des salaires
Oui
Oui
Oui

Report de l’age de la retraite
Oui
Oui
Oui
Oui
Augmentation des impôts
Oui
Oui
Oui
Oui

On constate cependant aujourd’hui, avec désormais de 2 à 3 ans de recul que ces politiques ne donnent pas les résultats escomptés. Une analyse des rentrées fiscales menée sur 3 pays  (Grèce, Espagne et Italie) le montre éloquemment.
Le montant du déficit budgétaire pour les 6 premiers mois de 2012 est équivalent à ce qu’il était en 2011 (Grèce) voire 2009 (Espagne et Italie) et ce en dépit des coupes sauvages réalisées dans les budgets.


Graphiques 1
(a)

Sources : Ministère des Finances des pays considérés, EUROSTAT.

(b)


La raison s’explique par un effondrement des recettes, consécutif à la contraction du PIB dans ces pays, contraction du PIB qui, elle-même, résulte des politiques d’ajustements budgétaires.
En effet, la TVA, qui représente la principale ressource fiscale, tend à se contracter plus que proportionnellement que le PIB. Les autres impôts n’ont que des rendements aléatoires dans un contexte de récession ou de dépression généralisée.
À cela, on peut ajouter des causes spécifiques dans les différends pays, comme la faible efficacité de l’administration fiscale en Grèce, les conséquences des impayés publics en Espagne, etc…


Graphique 1
(c)


Cette situation entraîne  un dérapage à la hausse des déficits publics dans divers pays, dont on peut avoir une idée sur le tableau 2.

Tableau 2
Prévisions et estimations du déficit public en % du PIB

2011
2012
2013

Annoncé par les gouvernements
Annoncé par les gouvernements
Estimé par les économistes
Annoncé par les gouvernements
Estimé par les économistes
Allemagne
-1,0
-0,9
-0,9
-0,6
-0,5
France
-5,2
-4,5
-4,9
-3,0
-4,5
Espagne
-8,9
-6,3
-7,7
-4,5
-7,5
Italie
-3,9
-1,7
-3,1
-0,5
-3,0
Portugal
-4,2
-4,5
-5,0
-3,0
-4,5
Grèce
-9,1
-6,5
-8,8
-4,9
-7,9

Les divers centres de recherches en économie (dont le CEMI-EHESS) sont ainsi amenés a estimer l’ampleur probable du déficit, que ce soit pour 2012 ou pour 2013. Les différences sont ainsi significatives avec les chiffres indiqués par les gouvernements, et devraient atteindre en 2013 l’équivalent de 3 points de PIB pour l’Espagne et la Grèce, 2,5 points pour l’Italie, 1,5 points pour le Portugal et la France.

Le cas de la Grèce est particulièrement tragique. Des mesures tant fiscales que budgétaires (recettes et dépenses) drastiques, dont les conséquences sont clairement dramatiques, ne ramèneront le déficit que de -9,1% du PIB en 2011 à -7,9% en 2013.
Pourtant, les efforts fiscaux réalisés par ce dernier pays sont loin d’être négligeables, comme le démontre le tableau suivant.

Tableau 3
Importance des prélèvements fiscaux en Grèce

2009
2010
2011
Part des recettes en % du PIB
38,2%
39,7%
40,9%
Montant brut des recettes en milliards d’Euros
88,60
90,25
88,07
Charge des intérêts en milliards d’Euros
11,92
13,19
15,03
Intérêts en pourcentage du PIB
5,1%
5,8%
6,99%
Déficit budgétaire en % du PIB
-15,6%
-10,3%
-9,1%
Source : ELSTAT (Hellenical Statistical Authority), Fiscal data for the years 2008-2011 et Fiscal data for the years 2007-2010, Press release, 23 avril 2012 et 17 octobre 2011, Athènes.


Les données indiquent donc clairement que les politiques d’ajustement budgétaire aujourd’hui mises en place ne fonctionnent pas.


II.          Pourquoi ces politiques ne fonctionnent-elles pas ?


Il faut alors s’interroger sur la raison de l’inefficacité, voire de la perversité, de ces politiques d’ajustements.

  1. Elles sont fondées sur une erreur de perspective.

L’erreur de perspective est induite par les comparaisons qui sont fréquemment faites. En effet, des politiques d’ajustement budgétaires ont été menées avec succès dans certains pays, comme le Canada ou les pays Baltes. Mais, la volonté d’en extrapoler des recommandations pour les pays européens a produit l’oubli des conditions spécifiques qui ont pu expliquer leur succès à un moment donné.

Dans le cas du Canada, si la politique d’ajustement a porté ses fruits, ce fut grâce à l’effet de traction assuré par l’économie des Etats-Unis et, secondairement, de l’Europe. La baisse de la demande intérieure a pu être compensée par la hausse de la demande extérieure. De plus, il ne faut pas oublier que le Canada est un producteur de matières premières (énergie, bois, métaux), et que la hausse des prix de ces dernières, pour une partie du cycle d’ajustement budgétaire, a fortement joué.
Pour les pays baltes, la taille microscopique de ces économies a permis aux économies extérieures de jouer pleinement le rôle de « tracteur » lors des politiques d’ajustement. Notons que le commerce entre la Russie et l’UE passe pour partie par les Pays Baltes, et que ces derniers ont largement profité du rétablissement de la Russie de 1998 à 2008.

Les politiques d’ajustement qui ont été menées tant au Canada qu’aux Pays Baltes n’ont donc été possibles qu’en raison de phénomènes extérieurs importants, et de la petite taille de ces économies relative à leur environnement. Vouloir isoler ces politiques de leur contexte ne peut que conduire à des erreurs importantes de perspective, et induire des catastrophes quand on essaye de les imiter.

Graphique 2


  1. Elles sont fondées sur une erreur de contexte.

De plus, des erreurs tout aussi importantes ont été commises quant au contexte extérieur qui accompagne la mise en œuvre de ces politiques européennes d’ajustement.
Tout d’abord, le poids des économies soumises à l’ajustement fiscal et budgétaire au sein de la zone Euro est très loin d’être marginal.

Tableau 4
Poids dans la
Zone Euro   
Grèce
3,0%
Portugal
2,3%
Espagne
12,8%
Irlande
1,7%
Italie
16,7%
France
19,3%
Belgique
3,6%
Pays-Bas
6,2%
Total
65,5%

Si l’on considère les pays appliquant les formes les plus brutales des politiques d’ajustement, ils représentent déjà 35% de la richesse de la zone Euro. Si l’on y ajoute des pays appliquant (pour l’instant) des formes plus modérées, on atteint 65%, soit les deux tiers.
On voit que l’un des problèmes du contexte vient de la simultanéité de ces politiques dans des pays représentant une part importante de la richesse de la zone.

Mais, le problème du contexte ne se limite pas celui de la simultanéité. Ces politiques sont appliquées alors que l’économie mondiale, y compris les pays émergents, connaît sa crise la plus grave depuis celle des années trente. Dès lors, l’ajustement budgétaire et fiscal réalisé dans ces pays vient ajouter des effets à ceux de la crise mondiale. En d’autres termes, ces politiques se révèlent brutalement pro-cyclique dans une période de récession qu’elles contribuent à aggraver, ce qui permet de comprendre pourquoi elles contribuent à empirer la situation.

  1. Elles sont fondées sur une erreur de jugement.

Ces politiques contiennent, de plus, de nombreuses erreurs théoriques.
D’une part, elles supposent que l’on peut couper dans les dépenses, ou accroître les impôts, sans effets sur la croissance, ce qui est faux, à l’évidence. Plus subtilement, elles sont fondées sur des hypothèses et des calculs qui n’intègrent pas ou peu les effets de contexte sur les agents. Or, ces effets sont importants avec le changement des règles tant fiscales qu’en matière de dépenses publiques. Pourtant, on sait depuis longtemps qu’une remise en cause des prestations de retraites, par exemple, produit une modification immédiate des comportements d’épargne (propension à épargner), qui implique que la contraction de la consommation est proportionnellement plus importante. De même, des modifications à répétitions du cadre fiscal induit une incertitude extrêmement dommageable pour les entreprises. Ces dernières vont alors réduire plus qu’il n’est nécessaire le niveau de leurs investissements.

D’autre part, ces politiques prennent pour constant le « multiplicateur des dépenses publiques » qui lie les dépenses publiques au PIB, sans prendre en compte le fait que selon la nature des dépenses qui seront réduites, il peut augmenter, ou au contraire diminuer, très fortement. On le constate actuellement avec le cas de l’Espagne, mais aussi de la Grèce. En fait, ces politiques s’appuient sur une analyse agrégée des politiques fiscales et budgétaires et elles négligent les transformations, tant dans les comportements que dans les mécanismes de transmission des effets de ces dites politiques, à l’échelle sectorielle. Elles oublient que le « multiplicateur » correspond en réalité à une moyenne, et que ses composants sont susceptibles de fluctuer de manière importante. Elles raisonnent de manière quantitative quand l’importance des ajustements qui sont tentés suggère que des modifications qualitatives importantes se manifestent. La vieille erreur de l’économie standard, le raisonnement « ceteris paribus » (toutes choses étant égales par ailleurs) se manifeste ici dans toute son ampleur.

  1. Elles sont fondées sur une erreur d’analyse.

Enfin, ces politiques reposent sur une erreur d’analyse. La crise actuelle n’est pas une crise des dettes souveraines, mais une crise de la compétitivité relative des économies fonctionnant au sein de la monnaie unique. Il faut le dire et le redire : c’est l’ouverture des écarts de compétitivité qui a provoqué la crise de la dette et non l’inverse. Il en résulte qu’à vouloir traiter une maladie par les symptômes, il n’est pas étonnant de voir l’état du malade se détériorer toujours plus.

Ces écarts de compétitivité, qui peuvent être mesurés par les indices du coût salarial réel (salaire/productivité) ont éclaté depuis 2002.


Graphique 3

Source : Données de l’OCDE.


C’est l’existence de ces écarts qui oblige les pays ne pouvant plus dévaluer depuis 1999, soit à déprimer leur demande intérieure et par là leur croissance (cas de l’Italie) soit à subventionner leurs entreprises ou leurs ménages, aboutissant ainsi au gonflement d’une dette soit publique soit privée. La distinction entre les deux formes de dettes est largement artificielle, comme on l’a vu dans le cas de l’Espagne, car dès que les problèmes rencontrés par ces économies deviennent véritablement sérieux, il y a un mouvement de compensation des dettes privées vers la dette publique.

De plus, il y a un lien quasiment circulaire entre la productivité et la dépression. Au départ, des gains insuffisants en productivité (par rapport à l’accroissement des salaires) détériorent la compétitivité et conduisent à l’accroissement de la dette par le mécanisme décrit. Mais, une fois les politiques d’ajustements fiscales et budgétaires mises en place, et la forte contraction de l’économie, on se rend compte que les gains de productivité ralentissent, voire s’inversent, au contraire de ce que prétend l’économie dominante.
Ce phénomène est lié aux rendements croissants qui existent dans l’industrie, mais aussi à des rigidités techniques qui font que l’emploi ne peut se contracter aussi vite que la production. Cette baisse, relative ou absolue, de la productivité détériore encore un peu plus la compétitivité du pays et dégrade, bien entendu, les résultats des entreprises. Ces dernières, soumises par ailleurs à une instabilité du cadre fiscal (politique d’ajustement fiscal) réduisent plus qu’il n’est nécessaire les investissements, ce qui provoque un surcroît de contraction de la production.


III.       Le risque d’une « grande dépression ».


Dans la situation que nous connaissons actuellement, le risque d’une « grande dépression » à l’échelle européenne apparaît de plus en plus probable si les politiques d’ajustement ne sont pas interrompues. Cette « grande dépression » qui nous menace n’aura pas que des effets économiques et sociaux. Politiquement, elle fera disparaître l’Europe comme acteur important à l’échelle mondiale et provoquera la remontée dramatique des facteurs de conflits au sein de l’Europe. Les divers antagonismes, dont l’antagonisme franco-allemand, se réveilleront inévitablement.

  1. Les conséquences de l’ajustement budgétaire et fiscal.

D’après les prévisions que l’on peut faire il faudra une réduction supplémentaire du déficit public pour que les engagements des gouvernements soient tenus. À multiplicateur budgétaire constant, hypothèse qui s’est avérée fausse, la correction budgétaire supplémentaire pour atteindre les objectifs en matière de déficit budgétaire devrait engendrer une nouvelle contraction de la croissance qui pourrait atteindre 0,9% du PIB en France en 2013, 1% au Portugal, 1,5% en Grèce, 1,7% en Italie et 10% en Espagne. Pour ce pays, les experts ont cependant recalculé le multiplicateur des dépenses publiques, afin de tenir compte de la divergence importante entre les précédentes prévisions et la réalité. Il en découle que, pour 2013, les taux de croissance devraient être largement différent des prévisions, comme on peut le constater sur le tableau 5.
Ce dernier présente les prévisions établies par trois institutions internationales, sur la base des données fournies par les gouvernements (FMI, OCDE et Commission Européenne), des données rassemblées auprès de nombreux prévisionnistes, mais qui datent d’avant juillet 2012, les prévisions du service des recherches de NATIXIS, et enfin les chiffres corrigés à partir des nouvelles données.


Tableau 5
Estimations de la croissance en 2013

NATIXIS
FMI
OCDE
Commission Européenne
Consensus des économistes
Nouvelles estimations[1]
France
0,7
0,8
1,2
1,3
0,7
-0,2
Espagne
-1,4
-0,6
-0,8
-0,3
-0,9
-11,8
Italie
-0,6
-0,3
-0,4
0,4
-0,3
-2,3
Portugal
-1,3
0,3
-0,9
0,3
-2,2
-2,3
Grèce
-1,3
0
-1,3
0
-2,6
-2,8
Sources : NATIXIS (service des recherches économiques), OCDE, FMI et Commission Européenne.

On voit que l’Espagne subirait une dépression impressionnante, et que les résultats de l’Italie, du Portugal et de la Grèce sont appelés à être très mauvais. La France, quant à elle, serait « officiellement » en récession, après une croissance quasi-nulle sur une partie de 2012.

Ces chiffres appellent les commentaires suivants.
Les chercheurs de NATIXIS, dans le cadre de leurs « nouvelles estimations » ont probablement surévalué le « multiplicateur » en raison des erreurs commises au précédent. En fait, il est probable que la baisse du PIB ne devrait pas excéder, si la politique de rigueur est appliquée dans sa totalité, les – 8% pour 2013, mais qu’une correction plus importante devrait être faite sur 2012 (et peut-être 2011)[2]. Par contre, ils sous-estiment très probablement le phénomène de dislocation de l’économie grecque, qui devrait connaître une baisse plus importante que les -2,8% prévus.
Globalement, et à l’exception de l’Espagne, on devrait avoir un écart de 3 points environ entre les prévisions de la Commission Européenne et la réalité pour 2013 pour l’Italie, le Portugal et la Grèce, et d’au moins 1,5 points dans le cas de la France.

Tableau 6
Prévisions de croissance pour 2013, en pourcentage du PIB

Nouvelles estimations
Estimations CEMI-EHESS
Écart avec les prévisions gouvernementales
France
-0,2
-0,5
-1,7
Espagne
-11,8
-8,0
-7,5
Italie
-2,3
-2,3
-2,7
Portugal
-2,3
-2,5
-2,8
Grèce
-2,8
-3,0
-3,0
Sources : NATIXIS, service des recherches économiques et CEMI-EHESS.

Les conséquences du point de vue de l’accroissement du chômage peuvent être imaginées. On devrait connaître un nouveau bond de ce dernier en Espagne, et une forte augmentation dans le cas de la France et de l’Italie.
Pour la France, les prévisions de 500 000 chômeurs supplémentaires de juillet 2012 à juin 2013 qui ont circulé depuis la fin du mois de juin 2012 sont très probablement inférieures à ce que sera la réalité. Il faut ainsi s’attendre à une hausse sur ces douze mois d’au moins 600 000 chômeurs et peut-être de 750 000 si le gouvernement renforce l’ajustement tant fiscal que budgétaire.

  1. L’illusion de la « relance européenne ».

Dans ces conditions, que pourrait signifier une hypothétique « relance européenne » ?

Il faut commencer par faire un sort au « codicille » concernant la croissance, rajouté à la sauvette au nouveau « Traité Européen ». Les sommes sont dérisoires par rapport aux besoins : 120 milliards d’euros, qui plus est étalés sur trois ans. Cela ne représente même pas, par année, 1% du PIB des pays considérés.
À l’échelle française, le même constat peut être dressé concernant les diverses mesures pour l’emploi, soit la création de 50 000 emplois aidés pour 2013 (150 000 sur trois ans) et la mise en place des « contrats de génération ». Avec des hypothèses optimistes, ces différents dispositifs devraient aboutir à la création de 120 000 emplois « aidés » en 2013. Ceci ne représenterait que l’équivalent de 3 mois d’accroissement du chômage !

Plus sérieusement, dans le cas d’une relance « symétrique » (autrement dit affectant de même manière tous les pays) que l’on imagine alors pouvoir être financée par la Banque Européenne d’Investissement, le problème des écarts de compétitivité se posent immédiatement. Admettons que des sommes suffisantes (probablement de l’ordre de 300 à 450 milliards d’euros par ans) soient engagées. Cette demande supplémentaire profiterait massivement à l’Allemagne, et détériorerait d’autant la balance commerciale de pays comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce ou la France. Il faudrait alors financer ces déficits. Admettons que la BCE y consente, et rachète alors massivement les obligations émises par les pays en difficultés. Une « pyramide » de dettes se constituerait à l’échelle européenne. Or, dès que les programmes de relance seraient interrompus, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui se manifesteraient à nouveau. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de renouveler ces programmes et de faire grandir cette « pyramide » de dettes. La croissance ne serait maintenue qu’à ce prix et toute interruption ferait immédiatement ressurgir le spectre de la déflation.
Il est excessivement peu probable que l’Allemagne accepte un système d’accumulation des dettes de cette ampleur.

Le cas d’une relance « asymétrique » apparaît, en théorie, comme plus intéressant. Dans cette hypothèse, on mettrait des barrières douanières provisoires entre l’Allemagne et les pays du Sud de l’Europe afin de compenser en partie les écarts de compétitivité. La relance bénéficierait alors aux pays qui en ont besoin. Mais, dans une telle hypothèse, il faudrait que ces barrières douanières soient adaptées à chaque pays pour compenser des écarts de compétitivité qui sont loin d’être uniformes. Outre la complexité du système, ici encore on constate qu’il ne peut être de courte durée. Pour que la réindustrialisation engendre des gains de productivité suffisants pour rétablir la compétitivité avec l’Allemagne, il faudrait faire perdurer ce système sur longue période (de 7 à 12 ans). Il est très peu probable que l’Allemagne consente dans la durée à une telle situation qui est, en réalité, la négation de l’acte unique européen.

  1. Le mythe des « réformes structurelles ».

Devant l’urgence de la situation, et les blocages évidents en matière de relance concertée à l’échelle européenne, on reparle de plus en plus de « réformes structurelles ». Il y a, sous ce vocable, le meilleur et le pire : les réformes structurelles, telles qu’elles ont été appliquées depuis plus de 25 ans ont très souvent signifié des pertes importantes de pouvoir d’achat pour une majorité de la population sans contrepartie. De plus, on peut douter que ces mesures soient capables de produire des effets positifs à court ou moyen terme.

La première piste explorée (y compris par un syndicat comme la CFDT) est celle de la flexibilisation du travail. Mais, dans une conjoncture de récession, et peut-être de dépression, cela signifierait surtout faciliter les licenciements et donc aggraver la crise. La flexibilisation du travail, avec de très sérieuses garanties pour la sécurisation des revenus des travailleurs, peut être une solution en période de croissance. On constate d’ailleurs qu’au Danemark, pays qui fut le champion de la « flex-sécurité », depuis deux ans la dimension « sécurité » s’est effondrée et seule ne demeure que la facilité de licencier. Si la mobilité sur le marché du travail doit être améliorée, c’est bien plus par l’adaptation des compétences aux demandes.

Ceci constitue alors la deuxième piste explorée. Il est parfaitement exact qu’un nombre important de demandes d’emploi restent insatisfaites alors que le chômage est important. Ceci indique la permanence de problèmes concernant la formation professionnelle, mais aussi la reconnaissance de cette formation par les entreprises. Il est justifié d’explorer une telle voie. Mais, en période de forte contraction des offres d’emploi, l’efficacité de ces mesures ne pourra être que très limité. En fait, améliorer les compétences ne peut fonctionner que si les offres d’emploi sont en expansion. Autrement dit, oui la France a un problème avec la formation professionnelle, et non, ce n’est pas en améliorant notre système que nous résoudrons le problème d’emploi que nous connaîtrons dans les 18 prochains mois.

Une troisièmes piste concerne la hausse de la valeur ajoutée par produit que devrait viser l’industrie française. Ceci correspond à une « montée en gamme » de nos productions. C’est la tarte à la crème depuis la fin des années 1970. En fait, les différents pays (et industries) se sont positionnés sur des spécialisations productives, tant dans le choix des produits que dans le choix de gamme à l’intérieur d’une ligne de produit. Une modification de cette spécialisation est une entreprise ardue, qui prend entre quinze et vingt-cinq ans. Si l’on doit tendre vers des productions dites « haut de gamme », il faut aussi comprendre que ceci n’implique pas d’abandonner les autres productions, car l’innovation en matière de techniques de production est au moins aussi importante que l’innovation en matière de produits. De toute façon, ce n’est nullement une réponse aux problèmes actuels.

Une quatrième piste porte sur la réforme de l’État. Ici encore, il faut comprendre que c’est une entreprise de long terme (au moins quinze ans) et dont on ne doit pas attendre une baisse immédiate du coût de fonctionnement de la puissance publique, même si – à terme – on peut s’attendre à une amélioration de l’efficacité de l’action publique. Les baisses immédiates de coûts se traduisent en réalité par des pertes importantes d’efficience de l’action publique, qui font surgir des coûts cachés qui compensent les gains obtenus. Assurément, la charge de ces coûts n’est pas supportée par les mêmes agents. Le plus souvent, la « réforme de l’État » signifie le transfert de charges vers les plus pauvres au profit des plus riches, par baisse de la qualité des services publics. Les pertes en productivité générale (relatives ou absolues) engendrées par ces mesures sont susceptibles de compenser les hausses de compétitivité immédiate enregistrée initialement par ce transfert de charges.

On le voit, les différentes pistes explorées n’offrent aucune alternative à la montée de la récession et de la dépression à l’échelle européenne.


IV.        Quelles perspectives à court et moyen terme ?


Les pays de la zone Euro se sont engagés dans une spirale de politiques d’ajustement à cause d’une erreur fondamentale faite quant à l’identification des causes de la crise. Il faut le répéter, cette dernière est engendrée par la crise de compétitivité qui a explosé depuis les années 2002. C’est cette crise qui a produit le gonflement des déficits, tant privés que publics, et l’accumulation de la dette.

En l’état actuel, il y a de fortes probabilités pour que la zone Euro s’enfonce un peu plus dans la récession, pour 2012 et 2013. Le risque d’une dépression généralisée deviendra important à partir du second semestre 2013, surtout si les objectifs de réduction des déficits budgétaires sont maintenus, conduisant inéluctablement à de nouveaux durcissements des politiques d’ajustement fiscales et budgétaires. Ces durcissements menacent de précipiter la zone Euro de la récession vers la dépression. La comparaison avec les perspectives de croissance des pays européens non-membres de la zone Euro (Suède et Royaume-Uni) et des pays non-européens de l’OCDE (États-Unis, Japon, Australie, Canada) marque un cruel contraste avec la situation des pays de la zone Euro, à l’exception de l’Allemagne.


Graphique 4

Sources : données 2007-2011, OCDE, Economic Outlook n°91, mai 2012 ; 2012 : estimations du service de recherches économiques de NATIXIS ; 2013 : estimations CEMI-EHESS.


La dynamique de ce dernier pays s’appuie certes sur des avantages connus mais aussi sur le profit qu’il tire de l’existence de l’euro, et qui serait en réalité amplifié dans le cas d’une relance dite « européenne ».

La possibilité que la BCE mette en place un programme de rachat massif des dettes n’amènera de répit qu’à très court terme : entre 6 et 8 mois, au plus. La morphine, certes, soulage les douleurs du malade, mais ne soigne pas la maladie, et le traitement aujourd’hui prescrit, l’ajustement fiscal et budgétaire, contribue en réalité à aggraver celle-ci. De plus, il est clair que des pays comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne ne pourront pas rembourser les titres achetés par la BCE. Ces pays sont durablement insolvables, au niveau de parité actuel dans la zone Euro.
On va d’ailleurs voir la situation de l’Italie et de la France continuer à se détériorer dans le cours de 2013. L’accroissement du chômage, qui est aujourd’hui déjà très important avec plus de 40 000 chômeurs supplémentaires tous les mois, devrait s’accélérer à partir du second semestre de la prochaine année.

Pour surmonter cette crise, qui n’a pas d’équivalent sauf la dépression des années trente, la zone Euro n’a que deux solutions :
-       soit procéder à une relance dite « asymétrique », mais qui poserait des problèmes politiques nombreux et difficiles, surtout si elle doit être, comme il est hautement probable, maintenue pour une longue période ;
-       soit procéder à la dissolution de la zone euro, en profitant du répit temporaire qu’apportera l’intervention massive de la BCE, afin de faire en sorte que cette dissolution soit concertée et ordonnée.

À ne pas vouloir choisir, les dirigeants européens s’exposent à subir l’équivalent de la « grande dépression », dont les conséquences politiques seront bien évidemment dramatiques, tant pour eux que pour les peuples qu’ils auront entraînés dans le chaos.




[1] Ces nouvelles estimations ont été communiquées par le service des recherches de NATIXIS à la fin du mois d’août 2012.
[2] Le service espagnol des statistiques a d’ailleurs déjà été amené à corriger ses estimations sur 2010 et 2011, et il est probable que d’autres corrections seront annoncées d’ici à la fin de l’année 2012.

20 commentaires:

  1. Comme d'habitude, l'analyse de J. Sapir est remarquable par son détail, sa précision et en même temps sa justesse de vue. Je tiens à indiquer avant toute chose que je partage l'essentiel des propos, y incluant la solution "idéale" de la monnaie commune, et du démontage coordonné et organisé de la monnaie unique. J'ai néanmoins trois questions à poser à l'auteur de ces lignes. La première paraîtra anecdotique, mais ne l'est pourtant pas ; la seconde est plus "politique" ; la troisième me paraît vitale et encore trop peu énoncée.

    Première question : J. Sapir annonçait, dans l'émission Ce Soir Ou Jamais du 13 Décembre 2010, que nous aurions à « l'hiver prochain, c'est à dire l'hiver 2011-2012, la crise terminale de l'Euro ». E. Todd, dans une interview accordé à un quotidien Belge au tout début de l'année 2011, avait formulé une prédiction similaire. Nous sommes aujourd'hui dans la seconde partie de l'année 2012, et non seulement la monnaie unique est malheureusement toujours bel et bien là, mais sa disparation m'apparaît même plus lointaine que jamais - ne voit-on pas les responsables politiques européens affirmer que désormais l'Euro survivrait à une sortie de la Grèce de la zone ? N'a t-on pas vu la mise en place de "plans de sauvetage", d'émissions massives de liquidités par la BCE en direction des banques (et beaucoup moins massive en direction des Etats), d'institutions comme le FESF et le MES - tout cet ensemble ne produisant aucune solution à la crise, l'aggravant même, mais permettant à l'euro de tenir par une augmentation du chômage, laquelle peut durer encore longtemps vu "l'armée de réserve" restante de travailleurs ? Aussi, en plus de la question de la poursuite de la propagation de la crise de la zone, comme il est fait dans cet article, ne faudrait-il pas se poser une autre question : pourquoi l'euro tient-il toujours à cette date ?

    2ème question : Comment expliquer que la vision de la crise en terme d'euro-divergence, pour le dire d'un mot, et partant sa solution adaptée, la monnaie commune, reste encore aussi périphérique dans le débat politique européen et singulièrement français ? Nous sommes là face à un mystère des sociétés qui continuent à ne pas voir les vrais problèmes et à s'enfermer dans de fausses solutions. La vision "sapirienne" de la crise, si j'ose dire, n'est-elle pas tout simplement incompréhensible par nos sociétés explosées, idéologiquement vides, à l'exception de la foi européenne ? L'hypothèse de construction "incrémentale" des politiques publiques (en gros, les décideurs, quand ils prennent une décision, choisissent celle la plus proche de l'existant, et sont donc incapables d'une réforme d'envergure type monnaie commune) ne paraît-elle pas vérifiée, soit en cas général, soit en raison de la médiocrité du personnel politique actuel en général, soit en raison du vide idéologique de nos sociétés qui ne se perçoivent guère plus que comme une somme d'individus ?

    3ème question : ne serait-il pas possible de proposer, plutôt (ou en plus), d'un démontage coordonné et global de la monnaie commune par 17 pays (hypothèse qui paraît politiquement à peu près aussi improbable que le saut fédéral), un démontage pas à pas de l'Euro ? On pourrait commencer par proposer la création d'une monnaie commune avec deux monnaies : l'euro monnaie unique à 16 pays, et la Grèce, avec une Drachme dont la valeur serait dévaluée mais dont le nouveau cour pourrait être garantie par les partenaires européens. On pourrait ensuite proposer cette solution de démontage pas à pas à chaque envolée des taux dans un pays donné, et procédé ainsi à un démontage progressif, incrémental, et compatible avec la logique de "compromis" à l'oeuvre dans l'UE (qui empêche de mon point de vue toute grande réforme d'envergure).

    A vous lire,
    Et merci à Laurent de relayer cette publication.

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    1. @ Nicolas,

      Je sais pour la date de prévision de la fin de l'euro. C'est un débat qui nous a animé en 2010 et en 2011. Sapir, Gréau, Todd et Huraux pariant sur une fin rapide alors que Lafay et moi penchions pour une fin lente :

      http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/03/04/grece-le-supplice-de-l-euro-pourrait-durer.html

      Comme le dit bien Patrice, l'euro est une construction politique donc comme la BCE et les dirigeants font tout ce qu'on leur demande pour essayer de le sauver.

      2- sur l'euro divergence, il est logique qu'elle ne soit pas évoquée car cela signifie que la monnaie unique ne peut pas marcher...

      3- c'est une possibilité. Je crois que la Grèce a des chances de sortir seule d'ici 1 à 3/4 ans et ensuite, l'euro explosera quand l'Espagne ou l'Italie n'en pourront plus

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  2. Synthèse saisissante! dont on ne peut que partager les conclusions.

    @ Nicolas Gonzales,

    L'idée d'une fin de l'euro monnaie unique par scissiparité progressive et coordonnée (autant que faire se peut) me paraît très judicieuse.

    Emmanuel B



    PS : Je signale une coquille dans le texte : "En effet, la TVA, qui représente la principale ressource fiscale, tend à se contracter plus que proportionnellement que le PIB."

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  3. L'euro tient parce que c'est une monnaie politique destiné a accélérer le processus d'intégration dans une Europe fédérale de région cette monnaie s'effondrant c'est l'idée d’Europe qui s'effondre avec . Vu autrement cette "crise" n'en est pas une c'est un état chronique du monde occidental qui ne s'analyse pas uniquement par l’économie le vivant est beaucoup plus complexe

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  4. Sapirlipopette!

    Sapir ne croit pas si bien écrire(!),puisqu'en effet "c'est l'analyse de base qui est en cause",mais comme il n'est pas un imbécile on peut raisonnablement penser qu'il fait semblant de ne pas comprendre,à dessein...

    Sapir fait mine de ne pas comprendre que c'est la dépense publique improductive qui est à l'origine du niveau de dettes,et non les écarts de compétitivité entre pays de l'Union.
    L'Union monétaire est un désastre mais il ne faut pas pour autant tout confondre.

    En 1980,alors même que la France avait beaucoup souffert des chocs pétroliers,la dette publique pesait près de 20 points de PIB,le budget était pratiquement équilibré(et le chômage à 6 ou 7%,un chômage déjà élevé au regard des niveaux connus dans les années 60),en 1995 la dette publique pesait près de 60 points de PIB(!),le budget était structurellement déficitaire(pas un budget équilibré en 14 ans),naturellement le chômage atteignait des niveaux stratosphériques(près de 12%).
    En 1999 la dette publique pesait toujours près de 60 points de PIB,en 2007 près de 65.
    Sapir ne peut donc pas écrire que "ces décalages[de compétitivité]ont conduit les pays à accumuler des dettes excessives dans le long terme(depuis 1999)".
    ?

    Dès lors la suite de l'exposé ne présente plus beaucoup d'intérêt(et est dans la même veine...).

    Plus simplement,en 2008/2009 une énième relance,illusoire,a précipité un désastre financier de toute façon inévitable(puisque que la droiche a prouvé pendant près d'un demi-siècle qu'elle était congénitalement incapable de redresser la barre).

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    1. Vous parlez de la France alors qu'en fait Sapir parle de l'ensemble de la zone € et de tous les pays qui ont vu leur compétitivité et leur balance commerciale se dégrader depuis 1999.
      Pour la France si son chômage et sa dette se sont tant dégradés dès les années 90 c'est parce qu'ils ont adopté en avance le même type de politique que l'Euro c'est a dire une monnaie surévaluée avec en même temps un abaissement des barrières douanières. Faut pas aller chercher plus loin mais en effet ca nous apprends qu'on peut faire de mauvaises politiques même sans l'Euro.

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    2. @ Balthazar

      Pas d'accord. Voir les derniers Stiglitz et Krugman :

      http://www.gaullistelibre.com/2012/08/paul-krugman-tord-le-cou-aux-politiques.html

      N'oubliez pas que la dette publique de la Grande-Bretagne était de plus de 200% du PIB au début du 20ème, avec des recettes fiscales de 12% du PIB. Aujourd'hui, notre dette est équivalent à 2 fois les recettes fiscales annuelles...

      Idem pour les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne au sortir de la guerre.

      Comme le disait Keynes, "l'austérité, c'est pour le temps de la croissance, pas pour le temps de la récession".

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    3. La montée de la dette publique, en France et dans d'autres pays européens n'est pas contestable dans la période précédant la récession actuelle, mais elle elle n'a pas pour origine la hausse des dépenses publiques, celles-ci étant restées dans l'UE stables ou en baisse en part du PIB depuis le début des années 1990. En France, le un point culminant a été atteint en 1996 avec 54,5 % du PIB. Entre 1995 et 2007, les dépenses publiques ont toujours été inférieures à ce chiffre. Elles représentaient 52,7 % du PIB en 2007. La croissance de la dette publique n’est donc pas corrélée avec celle de la dépense publique en part du PIB. La cause essentielle de la montée de l’endettement est en fait l’érosion des recettes publiques, du fait de la faiblesse de la croissance économique sur la période, mais aussi d'abandons de recettes menés un peu partout au nom des dogmes néolibéraux.
      Libre à certains de considérer qu'il y aurait eu plus de croissance avec moins de dettes. Quoi qu'il en soit, la zone euro aurait du être logiquement beaucoup moins affectée que les États-Unis ou le Royaume-Uni par la crise financière, du fait d'abord d'un moindre endettement des ménages, mais aussi parce que les finances publiques étaient dans une meilleure situation, le déficit public de l'ensemble des pays de la zone étant de 0,6% du PIB en 2007, contre près de 3% aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou au Japon. À la veille de la crise financière, les budgets de l'Irlande et de l'Espagne étaient équilibrés ou excédentaires (même après 2008, la situation de la dette privée ou publique en Europe n'était pas dégradée au point de justifier une telle crise de confiance ; voir « State of the Union: Can the euro zone survive its debt crisis? », Economist Intelligence Unit, 1 March 2011). La Grèce est de fait le seul membre de l'eurozone pour lequel on puisse invoquer une réelle irresponsabilité fiscale.
      Sapir a donc entièrement raison de rappeler que la crise actuelle de la zone euro n’est pas prioritairement une crise des déficits publics, mais avant tout une crise de gouvernance monétaire et une crise de compétitivité. Il est loin d’être le seul à l’avoir souligné. Voir notamment : Silvia Merler et Jean Pisani-Ferry, Sudden stop in the euro area, Bruegel Policy Contribution, issue 2012/06, march 2012 ; ou encore Martin Wolf, There is no sunlit future for the euro, Financial Times, 18 octobre 2011 (Wolf écrit notamment : « The fundamental challenge is not financing, but adjustment. Eurozone policymakers have long insisted that the balance of payments cannot matter inside a currency union. Indeed, it is a quasi-religious belief that only fiscal deficits matter: all other balances within the economy will equilibrate automatically. This is nonsense. By far the best predictor of subsequent difficulties were the pre-crisis external deficits, not the fiscal deficits »).

      YPB

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    4. La dette publique croissante est la "cause psychologique" de la frilosité politique et économique (abandon des investissements publics créateurs d'emploi et de croissance) amenant à la récession: il faut donc une relance keynésienne par une politique d'investissements publics (écologiques et indépendance énergétique) financés par création monétaire centrale.

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    5. @TeoNeo,vous avez raison(!),et j'ai regretté mon commentaire juste après l'avoir envoyé,pas parce que ma démonstration était fallacieuse mais parce qu'elle était réductrice(je n'ai pris qu'un seul exemple la France).

      "La crise de la zone euro n'est pas une crise de la dette mais une crise issue des décalages accumulés de compétitivité"
      Sapir

      C'est "faux",en tous cas Sapir confond les effets d'un taux d'intérêt unique avec ceux provoqués par le protectionnisme allemand(lui le protectionniste...c'est confondant!),et à plus forte raison puisqu'il ne considère que la séquence 99/12.
      Entre parenthèse vous avez raison aussi quand vous notez que l'euro ne date pas en réalité de la fin des années 90!
      Ne vous méprenez pas,je suis souverainiste,je n'ai jamais été pour l'euro(qui je le répète est un désastre),simplement il est insensé de ne pas reconnaître qu'en France la dépense publique improductif mine l'économie,et a détruit les Finances publiques,in fine l'économie!

      L'analyse de Sapir est donc fausse en ce qui concerne la France(comme je l'ai noté dans mon premier commentaire),le pays est bien face à une crise de la dette,publique.

      Je ne connais pas vraiment l'Italie(et la Belgique)mais on peut parier que la situation est similaire,que les déficits sont structurels et antérieurs à l'Euro(que l'euro n'est pas la cause originelle mais plutôt l'étincelle,même si c'est vrai que le secteur productif allemand a laminé le secteur productif italien).

      Si on considère l'Irlande;le pays n'a pas souffert des écarts de compétitivité,au contraire,le pays au même titre que les Pays-Bas ou l'Autriche par exemple était un remarquable exportateur(soit dit en passant du fait d'un IS raisonnable...).Simplement les taux d'intérêts,pas adaptés à la conjoncture(beaucoup trop bas)ont provoqué un surinvestissement dans le secteur immobilier,creusés des déséquilibres profonds,l'explosion de la bulle a précipité l'effondrement financier du pays.Le pays fait bien face a une crise de la dette(privée et publique)!

      Même cause mêmes effets en Espagne(qui à l'inverse de l'Irlande n'avait pas de secteur productif véritablement compétitif).

      En Grèce pas vraiment de bulle immobilière,mais un endettement privé débridé,une administration hypertrophié pour un pays pas...administré(!),une dépense publique inconsidéré(clientélisme,corruption,détournements,dépenses militaires excessives)!

      Un mots sur "les barrières douanières".
      J'étais contre l'Euro(sans l'Euro les écarts de compétitivité auraient été corrigés sur le marché des changes),je suis contre le protectionnisme(sinon dans quelques domaines bien particuliers).
      Comme Mr Pinsolle vous devez choisir votre camp(!),vous êtes pour l'Euro et protectionniste(difficile de faire pire...)ou souverainiste et libre échangiste(souverainiste et protectionniste c'est la Corée du Nord!)?

      PS:Peut être que vous allez pouvoir m'éclairer,est-ce Sapir est un souverainiste canal historique,ou alors un résistant de la 25 ème heure?

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    6. @Mr Pinsolle

      Vous confondez dépense publique et recette fiscale.

      Je vais lire les nouvelles élucubrations de Krugman,et si il y a lieu je commenterais.

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    7. @YBP

      "La dette publique n'a pas pour origine la hausse des dépenses publiques,celles ci étant restées dans l'Union stables ou en baisses en part du PIB depuis le début des années 90"

      C'est très amusant(!),vous êtes probablement un socialiste(de droite ou de gauche),protectionniste(?),et vous notez,sans même vous en apercevoir(...),que la dette est un héritage des socialistes(!),et que l'Union(et la mondialisation,le libre-échange,ou le capitalisme financier)n'est pas la cause de l'augmentation du niveau de la dette publique!
      Vous démontrez donc que Sapir se trompe sur toute la ligne,mais vous concluez "qu'il a donc entièrement raison de rappeler que la crise actuelle de la zone euro" est une conséquence de l'Euro!
      ?
      Vous êtes comme beaucoup dans la confusion la plus totale.

      Encore une fois(...),en 1980 la dette publique pesait 20 point de PIB(le budget était pratiquement équilibré),en 1995 près de 60,le budget était devenu structurellement déficitaire.
      Le secret bien gardé de la crise c'est qu'entre 80 et 85 la dépense publique a augmenté de...7 points de PIB!

      En 1958(...)la dette publique pesait près de 30 points de PIB,mais le budget était déficitaire depuis près de 30 ans,il atteignait alors près de 5 points de PIB(comme aujourd'hui!).
      De Gaulle a alors l'intelligence de s'attacher les service de J Rueff(économiste libéral),il propose son plan,le génial Général l'accepte(il menace de démissionner pour l'imposer).En moins de 2 ans le budget est équilibré.
      En 1968 la dette publique pèse près de 15 points de PIB(il n'y a alors pas de chômage).
      En tendance pas de déficit,croissance forte,le PIB augmente,la dette sur le PIB diminue!
      La dette est le résultat de 40 ans de déficit budgétaire.

      "La démocratie fonctionnera jusqu'au jour où les élus se rendront compte qu'ils peuvent acheter les voix des citoyens avec l'argent de ces mêmes citoyens"
      Tocqueville.

      Le ver est dans le fruit depuis 81(!),et l'Euro a eu un effet pervers redoutable,les Français n'ont pas acheté des maisons ou des voitures à crédit mais les gouvernants ont continué à dépenser sans mesure,profitant de taux d'intérêts à la baisse.En tendance la dette n'a pas cessé d'augmenter mais le service de la dette n'a pas augmenté,dès lors les politichiens n'ont pas bougé une oreille!

      L'imposture socialiste est totale,la gôche a détruit les Finances publiques,et pour continuer à s'acheter des clientèles elle a libéralisé les marchés de capitaux!
      La "droite" a fait deux erreurs historiques,elle n'a pas rétablie les Finances publiques(elle a renié les principes qui devraient gouverner sa conduite,je veux dire elle a mené une politique de gauche)),et main dans la main avec les socialistes elle a imposé l'Union.

      Si le problème c'est le socialisme(le clientélisme,la corruption,l'interventionnisme de l'Etat,la règlementation),et le fédéralisme,alors l'homme providentiel devra être souverainiste et libéral,comme de Gaulle et Rueff(et pas socialiste et raciste,national socialiste...)!
      Aujourd'hui NDA chasse sur les terres de l'extrême-gauche,il va droit dans le mur!





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    8. @Laurent Pinsolle,

      Vous m'avez à nouveau renvoyé vers un billet saluant Krugman,si il écrit toujours la même chose moi aussi!

      Florin Aftalion vient de sortir un nouveau livre dans lequel il démonte le mythe de la relance keynésienne du début des années 30.
      Rien de bien nouveau sous le soleil...

      Krugman se trompe,sa seule chance c'est que les républicains gagnent,si ils perdent il finira par être détesté,parce qu'évidemment les EU vont droit dans le mur.
      "Aux EU le secteur privé commence à repartir.Dans 2,3 ans on pourra parler de vrai redémarrage.A ce moment là,l'Etat américain pourra mettre le frein sur la dépenses publiques"
      Depuis 5 ans le déficit budgétaire américain tourne autour de 8%(!),la croissance moyenne est en ligne avec celle enregistrée sous le gouvernement précédent...
      Aux EU la croissance ne va pas augmenter(comme en France la machine est cassée,la croissance structurelle a baissé),dès lors dans "2/3 ans" la dette aura encore augmenté(8 points de déficit budgétaire supplémentaire par an),pis nul besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre qu'immanquablement une récession va finir par arriver.
      Ils relanceront encore?
      Naturellement la FED peut continuer à manipuler le marché obligataire,faire baisser les taux(elle n'est pas limitée par son bilan),mais alors elle va détruire le dollar,et l'inflation l'économie,in fine les taux finiront par exploser(et les EU feront défaut).
      Se moquer des Cassandres qui annoncent l'effondrement du dollar c'est ne pas comprendre qu'il baisse(et pas qu'un peu!)depuis que Nixon a abandonné le système de l'étalon or,et c'est manquer de hauteur de vue,confondre le court terme et l'Histoire en marche(ce qui différencie l'homme d'Etat du politicard).
      Comme disait allais,"Ce qui doit arriver arrive"...

      A propos de "l'austérité" en Europe.
      Vous faites,et c'est malheureux,la même erreur que les fédéralistes(encore une fois...)!
      En voulant intégrer l'Union européenne ils l'ont désintégré(!),et aujourd'hui ils persistent dans l'erreur,accélèrent encore!
      Comme les libéraux l'avait annoncé l'Union doit aujourd'hui faire face à des chocs asymétriques,dès lors la raison commande d'adopter dans chaque pays des politiques différentes(!),mais les fédéralistes n'ont trouvé rien d'autre à proposer qu'une nouvelle politique unique(!),un pacte budgétaire,la règle d'or,c'est là encore insensé,complètement fou!
      Quel rapport aujourd'hui entre l'économie allemande et l'économie espagnol?Entre la Grèce et les Pays-Bas?Entre la France et l'Irlande?
      Ces économies ne souffrent pas des mêmes problèmes(qui seraient résolus par une baisse de la dépense publique),je n'ai jamais écrit que le gouvernement espagnol devait baisser sa dépense publique!
      La Grèce est un pays sans Etat,l'Espagne et l'Irlande doivent faire face aux conséquences de l'éclatement d'une bulle immobilière(l'Espagne n'a pas un problème de dépense publique improductive!).L'Allemagne à des excédents commerciaux trop élevés(au prix d'une furieuse déflation salariale).
      Ne vous en déplaise la France(comme l'Italie)a bien un problème de dépenses publiques.

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    9. Affirmer que faire baisser le déficit budgétaire est récessif est non seulement faux,mais stupide!
      Si l'Etat privatisait EDF,GDF et France Telecom le déficit budgétaire baisserait,pas la croissance(c'est un exemple pas une proposition)!
      D'autres plus malins(ou plus vicieux...)expliquent qu'une baisse non plus du déficit mais de la dépense publique a un effet récessif,c'est la cas de P Artus qui affirme qu'une baisse de la dépense publique d'un point de PIB fait baisser la croissance de 0.6%.Là encore c'est faux,et c'est la marque de socialistes.

      L'Etat dépense aujourd'hui pour sa politique du logement probablement pas loin de 4 points de PIB(encore un secret bien gardé...)!C'est le montant du déficit.
      Si on libérait le marché de l'emprise des politichiens la dépense publique baisserait sensiblement(l'Allemagne dépense 0.5 points de PIB...),et la croissance augmenterait(le secteur privé produirait à moindre coût les logements produit aujourd'hui par le secteur public),comme le pouvoir d'achat.
      Que fait le PS?
      Le contraire(HLM,nouveau Scellier,contrôle des loyers)!

      Comme le dit très justement Madelin(désolé mais depuis qu'il a fait son mea-culpa sur l'Euro il est le plus brillant sur la scène politique,il n'est même plus fédéraliste!);
      "Si vous voulez faire des économies,faites de l'économie!"

      En somme empêchez les politichiens de détruire le pays,laissez faire la nature économique,que les gauchiste appellent le marché.

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    10. @ YPB

      Merci pour cette longue réponse, à laquelle je souscris totalement. La crise dans laquelle nous sommes a été déclenchée par une trop grande intégration financière qui a fait que la crise immobilière des USA s’est répercutée chez nous. Elle persiste parce que nous réduisons agressivement les déficits avant que la croissance n’ait repris.

      @ Balthazar

      Je ne vois pas en quoi vous démontrez que Sapir a tort. Le problème des pays du Sud, c’est que l’euro taille unique a permis aux salaires d’augmenter plus vite que dans les pays du Nord en période de croissance, creusant des déficits extérieurs énormes et qu’avec la crise et l’impossibilité de dévaluer, leurs économies ne peuvent pas se redresser. Il a donc raison.

      Je suis souverainiste et protectionniste, mais voyez-vous, il y a des nuances entre l’autarcie et le libre échange sans la moindre protection.

      Idem sur le commentaire de YBP. Je vous signale que l’Espagne est en crise alors qu’elle avait un excédent budgétaire en 2005, 2006 et 2007, que sa dette publique était inférieure à 40% du PIB, la plus faible d’Europe, ce qui démontre justement la pertinence de l’analyse de Sapir en montrant que ce n’est pas une crise issue de la hausse des dépenses publiques, mais bien de l’euro.

      Sur la France et la dette, il faut relativiser le niveau de la dette par rapport à l’histoire. Et comme le soutient Keynes, « l’austérité est pour les booms, pas pour les récessions ».

      Sur les Etats-Unis, on ne peut que constater la divergence entre les deux côtés de l’Atlantique puisque l’Europe s’enfonce dans une seconde récession alors que les Etats-Unis y ont échappé.

      Sur les déficits, une étude du FMI dit le contraire. Entre le fait que des keynésiens et des libéraux le disent et que cela est confirmé par le simple bon sens, cela fait beaucoup. Vous ne démontrez rien.

      http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/10/17/quand-le-fmi-flingue-la-bce-et-jacques-attali.html

      Le secteur privé n’est pas toujours plus efficace. Que dire du secteur de la santé aux Etats-Unis qui coûte proportionnellement 50% que chez nous pour une 40ème place au classement de l’OMS.

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    11. Comme toujours une réponse qui ressemble fort à une manoeuvre dilatoire.

      Je ne me donne même pas la peine de répondre sur Sapir(relisez mes commentaires),les lecteurs apprécieront.
      Mais j'attends avec impatience la réponse de YPB(si bien sûr il n'use pas de la même ficelle que vous).

      Pour le reste,
      "Souverainiste et protectionniste"
      Un jour peut être je comprendrais,souverainiste et partisan de la préférence communautaire?
      Ou souverainiste et pour un protectionnisme aux frontières nationales?
      Relisez encore une fois "Le" discours de Séguin...

      "Sur la France et la dette il faut relativiser le niveau de la dette"
      Evidemment quand on pense que les recettes fiscales dépassent les 1000 milliards...
      Là encore on se pince pour y croire(!),surtout quand on "se souvient" des discours vibrants du Général pour convaincre les Français de faire un effort pour ne pas que le pays reste "à la traîne oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité",alors même que la dette n'était que de 30 points de PIB!
      Le drame et la médiocrité,81/201?.
      Vous n'avez toujours rien compris(un service de la dette de 2.5 point de PIB avec des taux d'intérêt historiquement bas,une dette à 90% et un déficit budgétaire structurel de plus de 4 points de PIB!)mais vous restez fidèle à votre église,comme "l'économiste" de Mélenchon vous pensez;"Vive la dette"(un livre publié en 2009,génie visionnaire...)!

      Les Etats-Unis.
      Là encore une réponse dilatoire.
      Les EU,repoussoir ou exemplaires avec vous on ne sait plus très bien(personnellement je n'ai jamais pris les EU comme modèle)...
      Les salaires ont baissé aux EU(de près de 10%),et les prix de l'énergie ont aussi beaucoup baissé(gaz de schiste)...
      On reparlera bientôt du soutien keynésien(encore une fois si malheureusement pour Krugman les républicains perdent),l'économie est artificiellement dopée par de la dette(8 point de PIB de déficit annuel moyen)!Une pyramide de Ponzi prise pour modèle par des "gaullistes",singulier(!)...

      "Sur le déficits,une étude du FMI dit le contraire"
      Le contraire de quoi?
      Si l'Etat vends pour 20 milliards de titres boursiers le déficit ne baisse pas de 20 milliards?
      "Vous ne démontrez rien"
      Si(!),vous lisez bien,prétendre qu'une baisse du déficit c'est l'assurance d'une baisse de la croissance c'est à proprement parlé stupide.
      Depuis quand le FMI est un aiguillon pour un gaulliste?
      Le FMI est libéral(il a critiqué le peg yuan/dollar,l'Union monétaire,le protectionnisme allemand,avant Lagarde?)?

      "Le secteur privé n'est pas toujours plus efficace.Que dire du secteur de la santé aux EU"
      Pourquoi vous faites référence au secteur de la santé aux US?
      En France(je l'écrivais tout à l'heure)la sous-productivité du secteur public coûte à la collectivité 40 milliards.

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  5. Même si Nicolas Gonzales a tord(puisqu'il partage le point de vue "sapirien"),et c'est cruel quand on lit son commentaire(les "sociétés[...]idéologiquement vides..."),je partage au moins sa proposition,au combien évidente.

    Il faut détruire cette Union comme ils l'ont construite,brique par brique,et non à la pelleteuse ou plus justement à l'explosif(posé en plus par des personnes non qualifiées).
    Proposer la fin de l'Euro(la sortie simultanée de l'ensemble des pays composant l'Union),c'est non seulement parler pour ne rien dire(ne rien comprendre aux enjeux financiers,économiques donc sociaux),mais en plus c'est commettre une erreur politique funeste(!),parce qu'évidemment les Français ont bien compris qu'il n'existait pas de plan de démantèlement sérieux(vous ne proposez rien d'autre qu'un effondrement).
    Le Pen a fini par le comprendre,elle a alors,en pleine campagne,abandonner cette obsession pour se recentrer sur ses basiques,ses idées nauséabondes(à ce propos NDA persiste manifestement dans le suicide politique).

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  6. Pour se sortir du bourbier, les propositions auxquelles nous sommes presque tous arrivés sont les suivantes:
    - Monnaie seulement émise par l'état sans charge d'intérêt (100% monnaie),
    - Gestion équilibrée de la quantité de monnaie à la charge de l'état ( néo chartalisme),
    - Échanges internationaux négociés ( accords de change renégociables, monnaies nationales et monnaie commune au niveau européen ) et régulés ( protectionnisme "intelligent" et sélectif).
    Mais qui sont les dirigeants des "grands" partis qui se tourneront vers ces pistes ...?

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  7. Bonjour,

    Il faut s'organiser à gauche contre l'euro. C'est le sens de l'appel du M'PEP :

    "Si la gauche, la vraie, continue à ne pas vouloir comprendre cette exigence montante de souveraineté et d’indépendance nationales qui vient du fond du peuple, elle sera balayée (...)"

    "Le Front de gauche, pour l’instant, a refusé de s’élargir au courant de gauche qui, dans la suite logique du « non » de 2005, revendique la sortie de l’euro et de l’Union européenne pour redevenir libres. Et qui ajoute à la nécessité de formes de protectionnisme, le retour de l’État et des nationalisations. En un mot : la démondialisation. Le moment est donc venu pour ceux qui se reconnaissent dans ce courant de s’organiser. Et de rassembler les forces qui voudront s’engager sur cette ligne politique, articulée au Front de gauche et sans rupture avec lui. Mais à l’extérieur du Front de gauche, de manière libre et totalement autonome à son égard. Ce courant, pourquoi ne pas le nommer la gauche républicaine démondialisatrice et émancipatrice ?"

    http://et-pendant-ce-temps-la.eklablog.com/pour-une-gauche-republicaine-demondialisatrice-et-emancipatrice-appel--a49838004

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  8. Petite remarque, la seule solution proposée est une sortie de l'Euro, mais comment fait on pour améliorer la croissance, réduire le déficit, etc ?

    L'article est très critique mais ne propose pas de solution

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