lundi 31 décembre 2012

La polémique sur la loi de 1973 rebondit


Michel Rocard a relancé la polémique en reprenant les analyses que popularise notamment André-Jacques Holbecq. Etienne Chouard a rebondi en publiant un papier accusateur avec de nouveaux éléments, presque aussitôt contestés  par Magali Pernin. Un débat qui nourrit la réflexion sur la monnaie.

La loi de 1973 est-elle coupable ?

Après avoir relayé le procès fait à la loi de 1973, j’avais publié il y a quelques mois un papier basé sur les travaux de Magali Pernin et Liior Chamla sur le blog Contre la Cour, qui démontrait que ce n’était pas cette loi qui était directement responsable de l’interdiction (ou de la limitation) de la monétisation, mais bien plus le traité de Maastricht. Michel Rocard a relancé la polémique en reprenant presque mot pour mot les arguments défendus par André-Jacques dans son livre.

Etienne Chouard, le héros du combat contre le TCE en 2005, a embrayé sur le sujet en versant de nouveaux éléments au dossier qui, selon lui, incriminaient à nouveau la loi de 1973. Tout d’abord, il note que la loi de 1973 a occasionné l’abrogation par décret de textes permettant à la Banque de France de faire des avances à d’autres institutions publiques. Enfin, il affirme que les conventions de financement de l’article 19 « donne au Gouverneur de la Banque de France un pouvoir scandaleux de blocage total (…) un droit de veto qui ne dit pas son nom ».

Magali Pernin a répondu dans un papier technique très bien documenté. Elle minore l’importance du premier argument et montre qu’il s’agit d’avance « dans un délai qui ne peut excéder trois mois », soit un horizon de temps extrêmement court et négligeable. Ensuite, elle souligne que le gouverneur n’a pas de droit de veto selon les textes. Et même si Etienne Chouard a raison de vouloir vérifier son statut, il me semble qu’il était à l’époque très dépendant du gouvernement (d’où le nouveau statut de 1993, suite à la signature du traité de Maastricht, instaurant une véritable indépendance).

Le verrou est ailleurs

Bref, il me semble que les nouveaux éléments ne remettent pas en cause l’analyse de Magali et Liior et je reste sur la position de mon précédent papier même si je reste attentif à tous les développements. La discussion s’est poursuivie de manière très courtoise entre Etienne et Magali sur les réseaux sociaux, avec un souci commun aux deux de faire avancer le débat. Certains, en revanche, ont attaqué Magali de manière assez vive sur la remise en cause du rôle de cette loi de 1973.

En fait, je crois que la vérité est ailleurs, doublement. Tout d’abord, le verrou incontournable qui empêche toute monétisation me semble, comme avancé par Magali et Liior, plutôt dater du traité de Maastricht (et j’y étais déjà opposé). Mais surtout, le développement de la crise économique depuis 2008 valide en très grande partie l’intérêt de la monétisation de la dette publique par la banque centrale. En effet, les Etats-Unis et la Grande Bretagne la pratiquent à grande échelle depuis 2008.

Alors qu’André-Jacques Holbecq évoquait une monétisation annuelle de 50 milliards d’euros (soit 2,5% du PIB de la France), on constate que Londres et Washington monétisent jusqu’à 6% de leur PIB par an pour soutenir leur économie, principalement pour acheter des bons du Trésor, ce qui permet de maintenir les taux longs sous les 2%, alors que les déficits sont supérieurs à ceux de la Grèce, qui n’a plus accès aux marchés, ou même à l’Espagne, qui emprunte à plus de 5%. Et il ne faut pas négliger le verrou mental d’une grande partie de nos élites sur ces questions, notamment au PS.

Bref, il semble évident que la monétisation des dettes publiques par la banque centrale est parfaitement souhaitable aujourd’hui dans des proportions non négligeables. Les traités européens nous l’interdisent (et non la loi de 1973) et il faut donc les dénoncer (mais pas uniquement pour cette raison). 

74 commentaires:

  1. Hors sujet, mais l'histoire révisée, ca vaut le détour.

    Le principe de nation serait à l'origine des guerres totales et de masse.

    http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/12/verhofstadt-un-saut-f%C3%A9d%C3%A9ral-pour-vaincre-la-crise.html

    Pourtant, les guerres napoléoniennes, staliniennes ou du nazisme étaient quelque part internationalistes, voulant créer une Europe, voire un monde universel. Une des guerres de masse fut la guerre de sécession aux US, donc civile et pas entre nations.

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    1. Merci pour le hors-sujet, cela nous changera du mariage quantique.

      L’historien franco-libanais Georges Corn a traité plus particulièrement de la question dans cet ouvrage :

      http://livre.fnac.com/a1987712/Georges-Corm-La-question-religieuse-au-XXIeme-siecle-geopolitique-et-crise

      Pour lui la matrice des guerres d’exterminations européennes du XXème siècle, d’inspiration nationale, ne se trouve pas dans la révolution française, laquelle vit l’accouchement du grand principe national, mais bien auparavant.
      C’est dans les conflits religieux qui s’étendent durant deux siècles –les seizième et dix-septième- qu’il en trouve l’origine. Georges Corm rappelle surtout à quel point la guerre de trente ans (1618 1648) prit tous les aspects d’une guerre totale, tuant au passage directement ou indirectement un bon tiers des populations d’Europe centrale.
      La guerre n’a pas fondamentalement changé de nature lors de son passage de la guerre religieuse à la guerre purement idéologique. Cette parenté explique qu’aujourd’hui les deux types de conflit semblent à nouveau plus que jamais imbriqués (ci-après l’introduction du livre en pdf http://www.editionsladecouverte.fr/liens/ps/d04716_intro.pdf).

      Sur l’origine et les traces fort lointaines des guerres d’extermination (l’auteur n’hésite pas à parler de guerres génocidaires), voir aussi cet ouvrage passionnant et très dérangeant
      http://www.amazon.fr/Les-guerres-pr%C3%A9historiques-Lawrence-Keeley/dp/226202989X
      dont le compte rendu suivant souligne l’intérêt et les limites :
      http://jsa.revues.org/index926.html

      Par ailleurs, vous éludez dans votre énumération les conflits ethniques –en apparence tout au moins- comme le Rwanda (voir les ouvrages de Jean Hatzfeld sur la grande énigme de cette catastrophe). De même qu’une autre guerre de sécession qui fut au moins aussi meurtrière que la séquence communiste qui suivit quatre vingt ans plus tard, la « révolte » des TaiPing en chine.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_des_Taiping

      Bonne année.

      La Gaule

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    2. @ La Gaule

      Merci pour ce complément et tous mes voeux.

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    3. Quand je disais "bonne année" cela s'adressait bien évidemment aussi à vous et aux autres, même si la formulation est assez vague.
      Je vous le reprécise donc, mais il est vrai avec un certain retard (je viens seulement de lire le fil de vos billets depuis le premier de l'an. Comme je le fais régulièrement mais en fait j'ai trop de chose à lire !).
      Tous mes voeux à nouveau donc, malgré ce qui nous sépare et se réduira sans doute au fil du temps.

      La Gaule

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  2. C'est l'article 123 du Traité de Lisbonne qu'il faut faire abroger ou au moins modifier. En attendant de pouvoir dénoncer en totalité les traités ou de "désobéir", je propose un 3 ième alinéa qui permettrait à la BCE de financer directement les Etats pour une utilisation strictement limitée aux investissements de transition écologique et énergétique

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    1. @AJH : J'apprécie vos analyses, mais je ne comprends pas pourquoi vous souhaiteriez limiter qu'aux investissements de transition écologique et énergétique.

      Tout investissement suceptible de produire une richesse future doit être financé par la création monétaire, car il n'est pas logique de prendre dans le budget d'aujourd'hui le remboursement d'investissements qui produiront de la richesse demain.

      Egalement, on parle de la loi de 1973 mais pas de comment on en sort. Certes, l'abrogation ou modification de l'article 123 serait un pas mais pas suffisant pour régler un problème plus important qui est celui des divergences de compétitivités en zone euro.

      Pour ma part, je suis plus favorable à une évolution de l'euro monaie unique en un euro2 monnaie commune. Cette évolution devant passer par une sortie concertée de tous les pays de la zone euro (pour des raisons juridiques), et suivie de l'établissement de l'euro2 (pourquoi pas la meme journée).

      Concernant la transition écologique et énergétique, il faut arreter de sombrer dans l'idèologie.

      Tout ce que l'on dépense dans les énergies renouvelables ne fait que renchérir le prix de notre énergie et contribuera à tuer définitivement notre industrie.

      Je ne dis pas pour autant qu'il faille relancer les centrales très polluantes, mais qu'il faudrait surtout investir utilement dans les systèmes comme ceux de Alstom qui permettent aujourd'hui de produire de l'énergie à base de charbon/fioul sans pollution (bientot à l'échelle industrielle en 2013).

      Il y a aussi le nucléaire propre (MSFR : Molten Salt Fast Reactor), non proliférant, non dangereux, produisant 10 fois moins de déchets qu'aujourd'hui et surtout capable de détruire les déchets que produisent aujourd'hui nos centrales (et celles de demain).

      Que ce soit sur les centrales charbon/fioul propres ou les MSFR, sachez que les chinois investissent massivement (1 milliard sur les MSFR) avec des objectifs de solutions industrielles en opérations avant 2020 (demain).

      Merci en tout cas pour votre important travail d'analyse, et la qualité de vos travaux. Il manque des gens comme vous (qui se posent des questions, sans rester ancrés dans leurs certitudes) au gouvernement ...

      Excellente année 2013.

      JPL

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    2. Merci JPL, et dans l'ensemble je suis d'accord avec vous. Mon commentaire ci dessus délimite la seule chose qui serait possible, me semble t-il, dans le cadre actuel: elle ne signifie pas que rester le cadre actuel soit mon souhait... et je suis particulièrement d'accord avec votre 4 ème paragraphe.

      Mais on ne peut pas non plus trop "monétiser" (directement par la Banque Centrale) car n'oublions pas qu'il s'agit de monnaie de base et que, par conséquent, à la suite, les banques commerciales ont - dans l'actuel système - la possibilité d'augmenter de façon conséquente la masse monétaire ( allez, disons 3 ou 4 fois selon la demande) et qu'il peut quand même au final y avoir un risque d'inflation incontrôlée.

      La proposition de DLR de 100 Md€ (ou euros francs) annuels me semble la limite supérieure; pour ma part, comme signalé, je pense qu'il faudrait rester aux alentours de 50 à 60 ... ce qui imposera également de faire des choix; à mon avis les investissements cités me semblent prioritaires mais c'est à un débat citoyen ou Parlementaire d'en décider.
      Sauf peut être si l'Etat accepte le rôle d'employeur en dernier ressort ? (néochartalisme et finance fonctionnelle de Lerner)

      Bonne année également à tous les lecteurs...

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    3. Cher M. Holbecq,

      Du haut de votre expertise, vous semblez donc estimer qu'une monétisation de 100 Milliards d'euros par an seraient trop importante.

      Faut-il en comprendre que vous reconnaissez, comme je vous l'avais maintes fois indiqué, que vos propositions passées (de monétisation intégrale de la dette publique) étaient démesurées? Avez-vous enfin compris ce que je me tue à vous expliquer depuis des années déjà?

      L'année 2013 commencerait sous de bons augures!!

      Bonnes fêtes à vous,

      Tythan

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    4. @Tythan : Je ne me rappelle pas des propos d'AJH sur une monétisation totale, mais si vous semblez si affirmatif je prends cela comme un manque de ma part.

      Concernant la dette, il n'y a pas besoin de monétiser à outrance pour la neutraliser. Il suffirait de passer dans un système 100% monnaie pour la neutraliser rapidement et au moins sur sa part détenue par des résidents, voire au-delà.

      Il me semble que AJH a déjà travaillé sur ce sujet, et comme vous semblez suivre ses déclarations, alors je pense que je ne vous apprends rien.

      Une excellente fin d'année, ainsi qu'une excellente année 2013 pour vous et tous les lecteurs(trices) de ce blog.

      JPL

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    5. Cher JPL,

      Vous écrivez de façon assez surprenante "il suffirait de passer dans un système 100% monnaie pour la neutraliser [la dette publique] rapidement".

      Et c'est là où il me faut intervenir et vous mettre en garde. Il se trouve qu'effectivement, je me suis penché sur les "travaux" d'André-Jacques Holbecq. Et effectivement, André-Jacques Holbecq développe toute une théorie selon laquelle l'endettement public serait illégitime parce que confisqué par les banquiers et qu'ils suffiraient de mettre fin à cette soi-disant spoliation pour remettre les finances publiques à flot.

      Evidemment, c'est totalement chimérique et j'ai du mal à comprendre on peut se laisser berner par de tels propos. Au passage, je me permets de vous signaler que sous le post d'Etienne Chouard, André-Jacques Holbecq préconise la monétisation totale. Il a tout simplement un double discours.

      Après vous avoir mis en garde, je vous invite à retrouver votre bon sens et à le mettre en oeuvre, plutôt que de croire à des mots magiques qui sont en fait dénués de portée...

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  3. Je rajoute : c'est du moins le voeux que je forme pour 2013.
    Bonne année à tou(te)s en attendant...

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  4. Interessant, mais, juste a premiere vue, il me semble que c est le niveau (effectif) des reserves fractionnaires qui est le pivot ici.

    Ce qui me fait dire cela est la parfaite inter-penetration des monnaies fiduciaires et scripturales. Sur ce point, de nombreux gouvernements ont joue la limite pendant des decennies pour se donner la vie facile (argent facile du credit absorbe par le transfert de la masse fiduciaire vers la masse scripturale afin d etouffer artificiellement l inflation).

    Le crash financier recent n est que le rappel que cette limite a ete rencontree, les nouvelles reglementations comme Bale III enterinent ce << mur fractionnaire >> et le renflouement subsequent, et la << pression sur les peuples >> en Europe, la classique destruction monetaire par le remboursement de la dette puisque l inflation ne peut plus etre contenue desormais par le travestissement scriptural.

    Il me semble que les gens sont en train de payer (le mot est a propos) cette facilite d avoir elu, annees apres annees, des personnes qui leur donnaient l absolution hedoniste qu ils voulaient entendre.

    jb

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  5. Il y a deux façons d'aborder ce débat sur la loi de 73;
    La 1ère est économique, et c'est ce point de vue qui domine et donne lieu à échange de vues.
    La 2ème est plus stratégique et doit s'analyser en fonction de la "continuité historique".
    Cette loi est le premier acte d'une reprise par les banques privées du contrôle de notre monnaie qui transforme l'inflation en dette. L'acte 2 a été Maastricht et l'acte 3 le traité de Lisbonne. N'oublions pas que la monnaie unique était dans les cartons depuis 1944 (AMGOT)et que passer du régime d'avant 1973 a celui du traité de Lisbonne aurait été trop abrupte. On a donc fait un escalier à 3 marches:
    - loi de 73
    - Maastricht (1992)
    - Traité constitutionnel (2005) rejeté par référendum et remis en selle par une forfaiture en 2009.
    Il se trouve qu'aujourd'hui, sous la pression des évènements dont elle est elle-même la cause, l'oligarchie financière mondialiste est obligée de "monétiser" les dettes pour obtenir les liquidités indispensables à sa propre survie.
    Il est déja difficile de convaincre en temps normal l'opinion que la voie tracée est la seule possible et il est encore plus difficile de convaincre cette même opinion qu'il faut prendre une direction totalement opposée...
    Or, ceux-là même qui nous ont imposé le choix de la stabilité monétaire, au titre de la croissance économique et de la rigueur budgétaire, nous disent aujourd'hui que le salut économique se trouve dans la monétarisation de la dette.
    N'y a-t-il personne pour leur dire qu'on ne les avait pas attendu pour en arriver là et que la meilleure solution pour chaque état est de contrôler sa propre monnaie.
    Et puis, tout à fait entre nous, ceux qui nous ont mené à ce désastre devraient avoir la pudeur de se taire et laisser les manettes aux autres.

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  6. Je tiens à préciser que M Holbecq n'est pas du tout visé par mes propos ni, d'une façon plus générale, les autres intervenants sur ce forum.

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    1. Surtout que je suis totalement d'accord avec vous ;-), sauf qu'effectivement "le salut économique se trouve dans la monétisation ...." je ne dirais pas "de la dette", mais "des besoins d'investissements publics"

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  7. Merci Laurent pour nous tenir au courant de ce débat technique, mais très intéressant tant il remet au centre des questions historiques cruciales concernant les origines du cycle néo-libéral. Comme l'a excellemment illustré Nico, sur son blog, il importe de tenir compte du temps long pour saisir ce qui nous arrive et comment la radicalisation euro-libérale (avec son orientation post-nationale et post-politique en divergence relative avec le monde anglo-saxon) s’ente sur un cycle plus général qui commence précisément au début des années 70. L'enjeu du débat, si je ne me trompe, est de déterminer ce qui relèverait dans ce basculement d'une volonté raisonnée (au moins de quelques-uns) de réorienter les dynamiques de la société dans un sens inégalitaire, plus favorable au capital, etc. et ce qui relèverait d'un simple abandon des principaux acteurs à un nouvel air du temps et donc de phénomènes largement inconscients. Je ne suis pas sûr que l'on puisse jamais trancher, mais on gagnera à coup sûr à essayer de préciser les choses autant que possible.

    Pour ma part, je crois à une grande prégnance des phénomènes d'inertie idéologiques et politiques (ce qui n'empêche pas bien sûr les manipulations odieusement intéressées de certains acteurs).

    J'en profite pour dire que mon analyse quant à un éventuel retournement du PS part largement de cette idée que les changements politiques impliquent des temps de maturation longs (et atrocement lents, je suis bien d'accord).

    A cet égard, je ne sais pas, cher Laurent, si vous consacrerez prochainement un nouveau papier aux questions de prospectives et de positions politiques - je n'ai vu que tardivement celui du "poisson pourri" et celui lié au soutien à J. Landfried (les fêtes...). Pour réagir en deux mots, je dirais mon parfait accord sur le positionnement pris dans le deuxième papier, ainsi que sur l'analyse des aberrations des "économistes" du PS, mais je ne vois pas en quoi la domination actuelle de ces euro-libéraux givrés condamnerait l'hypothèse d'un "83 à l'envers". Si l'on suppose une rupture, c'est bien que l'on pensait que la première phase du quinquennat Hollande se situerait du côté des vieilles lunes euro-orthodoxes.

    Bon réveillon à tous,

    Emmanuel B.

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  8. Laurent,
    le débat télévisé auquel vous avez participé avec une responsable du PS en charge des affaires économiques prouve que le blocage mental sur les questions monétaires est profond au sein de ce parti, et je doute, contrairement à Emmanuel B. qu'un retournement idéologique se produise, même si l'on est toujours en droit de l'espérer.
    Cette dame a répété mot pour mot l'antienne de l'ordo-libéralisme allemand, à savoir que confier le pouvoir de création monétaire aux Etats est une folie, et que passer par le marché privé de la dette est un moyen de les discipliner, de brider l'impulsion folle qui serait la leur de créer trop de monnaie et de générer illico de l'inflation. Forcément hyperinflation dans l'esprit monétaire paranoïaque des Allemands,qui ne savent ou ne veulent faire la différence entre une inflation à deux chiffres et une autre à cinq ou six (ah le fantasme de la valise de billets pour aller chez son coiffeur le soir quand on a pris rendez-vous le matin). Surtout ne pas euthanasier les rentiers, qui sont comme chacun sait au PS, le pilier de l'investissement productif et de la croissance du futur.
    On peut s'enfermer à loisir dans les considérations techniques, qui permettent toujours d'apprendre des tas de choses. Mais l'enjeu est anthropologique, culturel et démographique. La société actuelle est contrôlée par des vieux rentiers issus du baby-boom des années 1950 et 1960 soucieux que les générations suivantes ne les poussent pas trop vite vers la sortie. Elle est également dominée par une sur-classe culturelle au sens où Todd la définit dans ses ouvrages : un groupe de bac + 5 qui s'imagine provenir d'une autre espèce que celle à laquelle appartiennent tous les bouseux ignares qui doivent forcément leur confier le pouvoir. La conjonction des de ces phénomènes explique à mon sens le blocage que vous constatez sur les questions monétaires.
    Francis Commarrieu.

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  9. @ Tous

    Excellente année.

    @ Olaf

    Rien de surprenant de la part de Quatremer qui espère construire une fédération sur la haine des nations.

    @ A-J H

    Je crois que cette seule modification est impossible (veto de l’Allemagne) et qu’il faut donc employer les grands moyens. Je pense également qu’il ne faudra pas limiter l’utilisation de la monétisation aux grands investissements pour la transition écologique et énergétique, même si cela doit en être un sujet majeur.

    Sur la monétisation, les expériences de la GB et des USA me semblent indiquer que l’on peut aller un peu plus loin que ce que tu envisageais (ce qui montre – a posteriori – que tes propositions étaient parfaitement raisonnables). Mais après, je suis d’accord, il faut éviter que les banques en fassent n’importe quoi (ce qui sera le sujet d’une série de papiers que je commence demain).

    @ JPL

    D’accord sur l’euro monnaie commune et une sortie concertée. En revanche, je crois qu’il faut entamer la transition écologique et énergétique pour notre avenir, mais en veillant à ne pas pénaliser notre économie, même si je crois qu’il ne faut pas être trop dogmatique sur la question (je suis parfaitement ouvert à l’exploitation des gaz de schistes si on arrive à le faire de manière plus propre et je suis favorable à la 4ème génération de réacteur nucléaire, que vous évoquez).

    @ JB

    En effet, je crois que le niveau des réserves fractionnaires a beaucoup joué. Les pays dits développés ont vécu à crédit depuis 10 à 20 ans, ce qui a permis de soutenir la consommation et la croissance de manière artificielle et camoufler les conséquences de la mondialisation. Parallèlement, les banques en ont très largement profité puisque ce sont elles qui ont créé l’essentiel de cette monnaie.

    Les peuples sont face à un double problème : l’ignorance crasse des politiques sur les enjeux de ces questions monétaires et le fait que les partis dits de gouvernement sont totalement hermétiques à ces questions.

    @ Cliquet

    Sauf si la loi de 1973 n’a eu aucune conséquence réelle sur le cours des choses (et il n’a pas été prouvé qu’elle avait eu un véritable impact sur l’Etat). Le vrai changement a eu lieu en 1992, sous la pression de l’Allemagne qui ne pouvait accepter d’abandonner le DM qu’à condition que l’euro soit un DM-bis.

    On arrive au point où cela arrive dans le débat public (cf prise de position récente de Stiglitz contre l’indépendance des banques centrales).

    @ Emmanuel B

    Je suis bien d’accord sur le temps long et sur les phénomènes d’inertie (ou même de hasard) qui expliquent bien plus que d’éventuels complots les problèmes que nous traversons. Je suis moins d’accord sur la capacité d’évolution du PS, notamment sur les questions économiques, étant donné que les personnes qui sont en charge de ces questions sont dogmatiquement fermées à toute pensée alternative.

    On verra pour le PS qui a raison mais le glacis idéologique de ce début de quinquennat ne me dit rien qui vaille.

    @ Francis

    Je pense qu'il n'y a pas que les phénomènes démographiques. L’impossibilité de changer vient d’un double phénomène :
    - le fait que le PS ne joue pas le rôle qu’il devrait jouer, à savoir celui de contester le système néolibéral, qu’il défend mordicus, ne permettant pas aux Français de changer de système en votant pour lui…
    - phénomène renforcé par le fait que le FN a pris le premier rôle dans l’opposition à l’euro-libéralisme du PS et de l’UMP. Son parcours lui permet à la fois de rassembler beaucoup de Français, rendant plus difficile l’émergence d’autres mouvements alternatifs tout en étant suffisamment extrémiste pour ne jamais pouvoir parvenir au pouvoir

    Et je crois qu’il y a aussi un phénomène de hasard. C’est l’étude des systèmes monétaires il y a un an (de la banque libre mais aussi de l’histoire des banques centrales) qui me fait penser que le système actuel doit beaucoup aux circonstances.

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    1. Laurent,

      Voici un article décrivant une méthode d'exploitation du gaz de schiste propre et sans utiliser de fracturation hydraulique.
      http://www.consoglobe.com/technique-exploitation-propre-gaz-de-schiste-cg

      Pour ma part, la vraie solution viendra de l'hydrogène.

      Excellente fin d'année, et année 2013.

      JPL

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    2. Merci de porter attention a mon message... et meilleurs voeux pour cette annee qui, vraisemblablement, en a bien besoin.

      Je me permets de reagir a votre phrase << soutenir la consommation et la croissance de manière artificielle et camoufler les conséquences de la mondialisation. >> car elle touche un sujet tres au coeur des debats depuis un certain temps. A savoir que la mondialisation, i.e. le libre-echange avec des PBS (Pays a Bas Standards), serait responsable de la desindustrialisation de l Occident. Qu il y ait desindustrialisation par delocalisation en quete de faible cout ne fait aucun doute, bien entendu. Cependant, mon interpretation du probleme est que, ce n est pas l etablissement du libre-echange qui engendre cette situation, mais le fait qu il ne soit pas completement realise : il manque la boucle de retroaction qui force la reallocation (et non la delocalisation) du capital dans le pays dit << riche >>.

      Cette boucle de retroaction est debrayee par la distortion temporelle dans l echange de richesse induite par l accumulation massive des dettes de toutes sortes dans le pays riche. En fait, je prends le contre-pied de votre autre phrase << les pays dits développés ont vécu à crédit depuis 10 à 20 ans >> car, ma comprehension est que la dette ne maquille pas a posteriori les degats de la mondialisation mais a au contraire perverti a priori le libre-echange, ce qui rend alors la mondialisation nefaste, ce qu elle n est pas forcement.

      De facon imagee, la perte de pans industriels ne vient pas du fait que l on achete bon marche ailleurs, mais plutot que l on ne paye pas du tout ce que l on importe. On achete a credit. Des lors, il n y a plus de pression pour avoir << quelque chose a echanger >> et on peut laisser tout partir. Dans le cas contraire, en etant en libre-echange de richesse reelle, meme avec un PBS, l allocation du capital est optimisee, soit parce que cela vaut vraiment le coup d acheter un produit fait plus efficacement ailleurs et alors le capital libere dans le pays riche peut aller vers une activite de meilleurs valeur et avantage comparatif, soit le PBS est vraiment en concurrence frontale avec l industrie du pays riche mais alors cette industrie doit etre maintenue car si elle decline, le pays riche n a plus rien a echanger ce qui stoppe les importations. La penetration de l industrie des PBS est ainsi contenue une fois que l optimum de l allocation du capital est atteinte dans le pays riche. C est cette derniere boucle de retroaction qui est anesthesiee depuis des decennies par la dette massive en Occident. On imagine alors que les industries des PBS sont alors entrees comme dans une fleur et ont tout ravage. Mais ils ont pris un gros risque : ils sont payes avec de la monnaie de singe... puisque l on ne se preoccupe plus d avoir une activite economique, c a d quelque chose a echanger.

      Que l on ne se meprenne pas sur la raison de ce message. Je ne viens pas faire de la scholastique economique, et je suis bien conscient que tout cela n est que theorique. Je m inquiete seulement d une chose : meme si la France est remise en selle, elle est toujours contrainte d avoir a exporter afin d acheter des ressources naturelles. Or, des barrieres douanieres peuvent etre erigees a ses frontieres, mais pas a celles des autres pays, notamment les producteurs de ressources naturelles, ce qui fait que la France sera de toute facon en concurrence directe avec des PBS pour l acces aux ressources dont elle est terriblement depourvue. Afin de ne pas en sortir perdante, il lui faut opiniatrement avoir une offre industrielle correspondant a une allocation de son capital optimisee pour les marches ou les PBS sont aussi des acteurs. Rester en libre-echange pour le commerce direct avec les PBS est peut etre un des outils afin de parfaire cette optimisation du capital, et donc l offre a l exportation et tirer ainsi son epingle du jeu.

      -jb

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    3. @Laurent Pinsolle
      Il est quand même curieux de constater que notre dette publique augmente d'une façon quasi linéaire à partir de 1974. On peut également faire le même constat sur la dette publique d'autres pays qui ont adopté des lois similaires
      (canada en 1970 par exemple)
      Cela me parait cohérent car si on emprunte à intérêt nul, la dette est moins importante que si on paye des intérêts, indépendamment de l'effet d'inflation qui est une "monétisation" de la dette

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    4. @ Laurent,

      Pour moi, il est bien évident que si changement il y a au PS, il s'accompagnera plus surement de la mise à l'écart de l'équipe des "économistes" actuellement aux manettes que de leur conversion. Vivement la nomination de Moscovici au ministère des Anciens combattants.

      Emmanuel B

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    5. @ JPL

      Merci pour l'information et bonne année à vous.

      @ JB

      Merci pour ce commentaire d'une grande qualité. En fait, votre raisonnement rejoint sans doute celui de Keynes, qui, dans la charte de la Havane, prévoyait un mécanisme pour pousser à l'équilibre des soldes commerciaux (en "sanctionnant" déficits comme excédents). Si je suis favorable au protectionnisme, je ne suis pas non plus favorable à l'autarcie. Je crois que les échanges ont des bénéfices, mais dès lors que les PBS tendent à détruire des emplois ou à faire baisser le niveau de vie et le niveau de protection sociale, alors, il faut y mettre des limites.

      @ Cliquet

      Pas d'accord sur "la dette explose à partir de 1974". Si on regarde en montant brut, c'est juste, mais cela s'explique en partie par la hausse de l'inflation. Si on regarde en part du PIB (ce qui a beaucoup plus de sens : une dette n'a d'importance que part rapport à des revenus ou des actifs), alors, elle ne monte vraiment qu'à partir de 1981.

      @ Emmanuel B

      Sauf que ceux qui sont aux commandes ne vont pas s'auto-expulser...

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  10. La loi de 1973, ainsi que toute la législation bancaire, est un sujet extrêmement technique, où la plupart des béotiens se perdent.

    Une chose est certaine: ceux qui hurlaient contre cette loi, en prétendant un accaparement par les banquiers ou je ne sais quoi, se sont trompés. C'était, et il faut bien le constater, le cas d'Etienne Chouard et d'André-Jacques Holbecq (qui a publié un livre sur toute cette affaires, sobrement intitulé "la dette publique, une affaire rentable").

    Malheureusement (ou peut-être en raison de ce plantage en règle), ils continuent à persister dans leur erreur.

    Au bout d'un moment, le débat sur la monétisation et la loi de 1973 est inutile: la monétisation indirecte, c'est à dire une fois les titres de dette publique émis, est toujours restée possible (et d'ailleurs la BCE l'a pratiquée). Donc le débat sur la loi de 1973 n'a au fond qu'un intérêt mineur au regard de la monétisation.

    Pourquoi donc cette focalisation sur cette malheureuse loi? J'ai du mal à me l'expliquer. Je crois qu'en fait, Etienne Chouard et André-Jacques Holbecq ont besoin de cette loi pour attirer l'attention des conspirationnistes, qui sont les seuls, à la notable exception de Magali Pernin et de Laurent, à prêter attention à leurs confuses explications. Et c'est pourquoi ils en remettent une couche...

    Bonnes fêtes à tous,

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  11. "Il suffit" de savoir si le Gouverneur a bloqué des demandes de financement de l'Etat entre 73 et Maastricht pour clore ce dossier une fois pour toute. (Je ne sais pas si c'est simple a vérifier).

    A moins que l'Etat n'est jamais demandé de financement à la BdF durant cette période... Et là il y aura toujours un doute:

    Les "anti-73" ne parlent pas souvent du contexte, il me semble que les "pro-73" disent souvent qu'il ne fallait plus monétiser parce qu'il n'y avait plus l'étalon-or et que notre monnaie était souvent attaqué + crise pétrolière.

    On peut aussi noter que souvent les acteurs du traité de Maastricht disent que l'interdiction de financer directement les Etats était une condition des allemands pour adopter l'euro et qu'il y a eu des négociations et débats là-dessus, ça veut bien dire qu'avant Maastricht nous n'avions pas cette caractéristique contrairement aux allemands (à moins que nos dirigeants mentent là-dessus aussi ? Plus rien ne m'étonne depuis que j'ai vu cette déclaration de Attali sur Maastricht : http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=TDQBseWQv0E)

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  12. la "Loi de 73" présente l'intérêt de "dater" le virage monétariste qui aboutit finalement aux traités de Maastricht et de Lisbonne. A compter du début des années 70, tout le sens des "réformes" fut de tourner les entreprises et les États vers les marchés financiers en les détournant de l'endettement direct auprès du système bancaire. les réformes, de 1973 à Lisbonne, visaient la financiarisation de l'économie, pas l'étranglement des finances publiques.

    Ces réformes inaugurent non la restriction, mais l'explosion de déficits budgétaires... l'objectif le plus immédiat était de fournir une abondante matière aux opérations financières, via les titres de la dette publique, instruments idéaux de "levierisation" jusqu'au années récentes. La mise sous tutelle des finances publiques n'apparait historiquement que comme un effet dérivé, et jusqu'à présent limité aux victimes de la politique allemande.

    Voilà au passage pourquoi Tythan se trompe : la monétisation via le rachat de titres du marché financier n'est pas du tout équivalente à un financement direct par la Banque Centrale. Si elle fonctionne, elle préserve et même amplifie l'inflation financière, en garantissant le collatéral de futures bulles spéculatives... Une telle monétisation vise à une reprise conjoncturelle de l'économie de spéculation que nous connaissons depuis 30 ans, et ne saurait que produire de nouvelles pyramides de dettes encore plus insolvables que les précédentes... le retour au financement direct du déficit par la banque centrale et au financement bancaire des entreprises est la seule alternative à cette économie de spéculation.

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    1. @J Halpern

      Je n'ai jamais dit que la monétisation via le rachat de titres de dette publique via les marchés financiers était équivalente en tous points de vue au financement direct. Bien évidemment, il y a des différences, il y a même un papier de Patrick Artus sur ce sujet.

      Je ne comprends pas lorsque vous écrivez que le rachat de titres de dettes publiques en "garantissant le collatéral de futures bulles spéculatives". Pour moi, lorsque la Banque centrale rachète ces titres, ils sont sortis du circuit économiques et ne restent qu'au bilan de la Banque Centrale (avant leur annulation d'ailleurs? Savez-vous comment cela fonctionne?

      Et il y a un point sur lequel à mon avis vous vous trompez: vous parlez en effet de "retour au financement direct du déficit par la banque centrale". Or, pour qu'il y ait un retour, il faut qu'il y ait une situation antérieure où ce que vous écriviez ait été valable. A ma connaissance, ce n'est pas le cas.

      Quant à votre dernière proposition, selon laquelle le financement bancaire des entreprises serait une alternative à l'économie de la spéculation, elle me surprend de la part d'un professeur d'économie. Est-ce vraiment ce que vous enseignez à vos élèves?

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    2. Concernant la garantie du collatéral : il est exact que les titres achetés par la BC sortent du circuit, mais la garantie d'un rachat à un taux avantageux sécurise la détention de ces titres, qui peuvent alors servir de garantie pour des opérations de levier.

      Concernant le financement direct par la Banque Centrale : il a eu lieu durant les guerres et de façons très marginale jusqu'aux années 70. Mais ne vous enferrez pas dans un faux débat de plus : mon propos était de souligner que le financement principal de l'économie par le système bancaire est plus efficient que le financement par des marchés financiers myopes et spéculatifs. Je suppose que de mauvais cours d'économie qui font autorité auprès de vous disent le contraire, mais si vous voulez contester ce que j'ai écrit vous devriez chercher des arguments qui me permettraient de vous expliquer pourquoi vous vous trompez.

      Une dernière remarque factuelle cependant : comparez les taux de croissance des années 1950-75 (financement à dominante bancaire) à ceux des années récentes (économie de marchés financiers). Le bilan est édifiant.

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    3. Cher Monsieur Halpern,

      Je comprends à votre commentaire que vous acceptez mes critiques.

      Le reconnaître clairement aurait été nettement plus élégant que de poster ce que vous avez écrit.

      Je me permets de nouveau de m'inquiéter quant à ce que vous enseignez à vos élèves lorsque vous me demandez de comparer les taux de croissance des années 1950 à 1975 à ceux d'aujourd'hui et les relier au seul mode de financement. L'idée qu'il puisse y avoir d'autres facteurs explicatifs de ces différentiels de croissance vous a-t-elle traversée l'esprit?

      Je crains bien que non et j'espère avoir ainsi réparé cet oubli.

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    4. @ Tythan

      Tu es toujours aussi fatiguant et le ton de ton commentaire précédent est toujours aussi détestable. Tu es bien mal placé pour te faire l'arbitre des élégances, comme le montre ta phrase sur ce qu'enseigne Joël Halpern.

      Et ce n'est pas comme si je t'avais pas prévenu X fois...

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    5. Cher Laurent,

      Je ne vais pas polémiquer outre mesure, mais en l'occurence je trouve ta réaction totalement déplacée. En l'occurence, j'ai répondu à Joël Halpern qui expliquait que je me trompais et qui, dans un commentaire suivant, m'accusait de troller la discussion.

      Par ailleurs, reconnais-le, la réponse de Joël Halpern comprenait deux affirmations totalement fausses.

      Je me suis donc permis une légère pique, pas bien méchante.

      Et, au lieu d'admettre son erreur, Joël Halpern a persisté, en écrivant une nouvelle énormité.

      Alors je veux bien tout entendre, mais dire que j'aurais trollé quoi que ce soit, c'est n'importe quoi. Il n'y a pas d'autres mots.

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    6. Je ne vois pas d'erreur dans ce qu'a dit Joël Halpern. Au contraire, il a apporté des précisions utiles au débat.

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    7. En fait il y en a quatre:

      La première, c'est de m'avoir fait dire ce que je n'ai pas écrit.

      La seconde, c'est d'employer un terme qui ne veut rien dire en disant que la la monétisation indirecte amplifierait la bulle spéculative en "garantissant le collatéral de futures bulles spéculatives" alors que ces titres sortent du circuit. Ce qu'a reconnu Jöel Halpern.

      La troisième, (et c'est une énormité), c'est qu'il écrit que le financement bancaire serait une alternative à la spéculation.

      Enfin, la quatrième, c'est de croire qu'on pourrait expliquer le différentiel de croissance des périodes 1950-1970 à celle postérieure par le mode de financement.

      Je crains qu'il y en ait d'autres, mais c'est déjà un bon début!

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    8. Il faut dire que tu es spécialiste pour faire dire des choses que les personnes n'ont pas écrites.. Je ne vais pas continuer car tu caricatures tout.

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  13. La vérité sort de la plume de VGE: " La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j'étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'il soit émis par une entité privée ou publique."

    C'est clair, net et précis...

    Bon réveillon ou bon réveil, selon le moment où vous regarderez ce commentaire ;-)

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  14. Cette loi de 73 est devenue la tarte à la crème de l'élection de 2012, arguée par presque tous les candidats!
    Je découvre grâce au travail sérieux de Magali que sa portée n'était pas celle qu'on lui accordait...

    Mais pourquoi alors l'Etat ne s'est plus fait financer par la BdF pendant ces années et que le dernier budget voté à l'équilibre date de 1973...(Pompidou fondé de pouvoir de la banque Rothschild?)

    Dans la situation actuelle, les traités de Maastricht et Lisbonne interdisent pour de vrai des prêts directs de la BCE aux états membres de la zone euro! Cette dernière prête aux banques à 1% qui ensuite prêtent aux états à des taux usuriers, si j'ai bien compris, et donc se sont bien sur les peuples que les financiers (le marché) se payent! Cette situation n'est pas compatible avec notre conception de la démocratie on en convient aisément.

    Pour sortir de la « crise de la dette », les états doivent reprendre, entre autres, leur pouvoir de création monétaire.
    Deux solutions, une BCE dépendante du pouvoir politique financerait directement les états, l'euro pourrai continuer d'exister comme « monnaie unique » pour certains et « monnaie commune » pour d'autres afin de pallier aux divergences économiques et l'avenir reste sous contrôle; soit le statu quo actuel perdure, impossible de transformer la BCE, la zone euro éclate de manière erratique sous l'effet de la pression sociale et économique « du sauve qui peut » et là l'avenir n’est plus du tout sous contrôle…

    Question : quel niveau politique peut imposer ce changement de statut de la BCE ? Le conseil européen, émanation des différents parlements nationaux, ou le parlement européen ? La réponse détermine l’élection qu’il faut privilégier pour les prochaines années !

    Mes meilleurs vœux.

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  15. @JPL 31 décembre 2012 19:52
    Désolé de placer ici ma réponse mais la fonction "répondre" ne fonctionne pas ce matin chez moi( c'est la faute à Java ;-) ) .

    Je n'ai évidemment jamais proposé une monétisation instantanée, mais j'ai fait plusieurs hypothèses de remboursement étalés, dont la plus courte (17 ans, en partant d'une dette de 1600 Md€) prenait comme hypothèse de départ une monétisation de 100 Md€ annuels, une inflation de 2% et un taux d'intérêts stable de 3% sur le solde. Mais il n'est sans doute pas pertinent d'utiliser les 100 Md€ de monétisation possibles juste pour cela.

    Je pense qu'effectivement le passage au 100% monnaie (système SMART : http://postjorion.wordpress.com/2012/10/31/260-smart-for-you/ ) qui permet de geler sur un temps très court 1000 à 1200 Md€ de dette, et en envisageant la vente des actifs financiers de l'Etat de 922 Md€ (fin 2011) serait la solution la plus pertinente outre ses nombreux autres avantages; là, la dette disparaitrait instantanément.

    Mais je dis bien "*je* pense" ... il faudrait sans nul doute un grand débat de spécialistes bancaires et monétaires à l'esprit ouvert sur ce sujet. Néanmoins, le papier d'août 2012 des deux économistes du FMI, Jaromir Benes and Michael Kumho, « The Chicago Plan Revisited » ( http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2012/wp12202.pdf )peut laisser quelque espoir d'une idée qui fait son chemin.

    AJH

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    1. Cher Monsieur Holbecq,

      Vous avez proposé de monétiser intégralement la dette publique. Je vous ai à plusieurs reprises indiqué combien c'était réaliste, surtout vis-à-vis des délais que vous indiquiez. Par exemple vous aviez ainsi pris cette hypothèse de 17 ans, dont vous nous indiquez aujourd'hui que ce serait la plus courte que vous ayez prise.

      Alors maintenant assumez. Ce serait une bonne résolution pour 2013, en plus d'enfin d'accepter de débattre.

      A tous les lecteurs de ce blog:


      Je crois que tous les lecteurs devraient méditer cette phrase absolument ahurissante "la dette disparaitrait instantanément".

      Tout ce que je dénonce est résumé là: André-Jacques Holbecq veut vous faire croire, à grand renfort de concepts abscons et d'économistes que personne, en dehors des spécialistes, ne connaissent, au père noël.

      Je n'ai qu'un mot à vous dire: saisissez-vous de votre bon sens et appliquez-le aux propos de M. Holbecq.

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    2. @ Tythan
      Votre manière de "troller" la discussion est toujours aussi détestable. La monétisation de la dette publique est un vieux thème de la pensée économique, qui ne date pas d'André-Jacques. les "'économistes que personne, en dehors des spécialistes, ne connaissent" ont nom Fischer, Allais, Keynes, excusez du peu... Quand aux auteurs de la note de FMI, je suppose que vous les placez aussi dans la catégorie des inconnus qui font croire au Père Noël ! Que n'avez-vous demandé à ce dernier quelques bons manuels d'économie, qui vous éclaireraient sur les questions que vous abordez avec tant de légèreté sur le fond et d'outrecuidance sur la forme !

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    3. @ Jöel Halpern

      Je n'ai en rien trollé la discussion et je commence à avoir assez de ces internautes incapables de débattre sereinement. On a vraiment l'impression que vous compensez la non-réponse que vous avez apporté à mon commentaire par cette réaction agressive et complètement à côté de la plaque. Sur la forme, j'ai toujours été extrêmement correct, contrairement à mes contradicteurs dont vous êtes l'illustration parfaite.

      Ce que je dénonce chez André-Jacques Holbecq, c'est le fait qu'il veuille faire croire au père noël. Pour ce faire, il cite à tire larigot des noms d'économistes qui n'ont jamais endossé les thèses qu'il professe, à l'instar de Maurice Allais par exemple (cf. propos de Jean Peyrelevade ou de Christian Gomez) quand ils ne disent pas le contraire de ce que André-Jacques Holbecq prétend (notamment Pucci et Tinel).

      Je n'ai rien contre Jaromir Benes and Michael Kumho, qui sont très certainement des personnes très respectables et respectées. Ce n'est pas le sujet.

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    4. @ Tythan

      Je suis bien d'accord avec Joël Halpern sur ta tendance à troller. Le ton du commentaire précédent, laissé par une réponse parfaitement cordiale, était franchement déplacée.

      En outre, comme je l'ai écrit des dizaines de fois, tu critiques ta vision de la pensée d'A-J, qui est une caricature outrancière de ses propos.

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    5. Et lorsque Joël Halpern m'accuse de troller la discussion, c'est quoi?

      Et je ne caricature en rien la pensée d'André-Jacques Holbecq, qui fondamentalement pense que le crédit devrait être gratuit et que donc, par conséquent, ceux qui touchent des intérêts sont des accapareurs.

      Lis ce qu'il écrit bon sang! Par exemple, il vient de reconnaître, en essayant de l'atténuer, la prédiction absurde qu'il avait faite de remboursement de l'intégralité de la dette publique en 17 ans! Ou lis encore ses propos sur d'autres médias, sous le billet d'Etienne Chouard, ils sont édifiants!

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    6. Si tu la caricatures comme je te le dis depuis des années. Il a proposé de monétiser 50 Mds par an (2.5% du PIB). Depuis 4 ans, les USA et la GB dont du 6% / an. Ses propositions sont donc modérées et responsables.

      Avec 6% / an, on rembourse la dette publique à peu près en 17 ans, c'est mathématiques. Après, il faut prendre la décision politique de monétiser de telles sommes pendant une aussi longue période.

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    7. Laurent,

      J'avoue en avoir assez. Non, je ne caricature en rien ce que dit ou disait André-Jacques Holbecq. Le problème, ce n'est pas de dire qu'ont peut ou pas monétiser x milliards d'euros par an. Ce que je reproche et que j'ai toujours reproché à André-Jacques Holbecq, c'est de présenter la monétisation comme sans limite et sans aucun impact sur l'économie autre que celui d'effacer la dette publique.

      Sur le fond, ce que fait la Banque centrale anglaise n'est possible que dans le contexte actuel, d'une crise très forte avec des impacts déflationnistes extrêmement puissants. Je ne leur souhaite pas de pouvoir le faire pendant 17 ans, puisque cela signifierait que la crise durerait tout ce temps!

      Par

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    8. Tythan

      A-J n'a jamais recommandé une monétisation sans limite. Il explique qu'avec 100 Mds par an, cela revenait à effacer la dette en 17 ans, ce qui est mathématiquement juste. Mais quand il venait aux recommandations, il proposait 50 Mds par an, une somme qui apparaît très raisonnable aujourd'hui. C'est la différence entre des hypothèses ou des scénarii et une recommandation, que tu n'arrives toujours pas à comprendre.

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  16. @ Tythan

    Tu devrais noter qu’André-Jacques a fait amende honorable sur la loi de 1973 dans un papier sur son blog suite au papier de Magali et Liior (avant moi d’ailleurs). Mais cela ne retire rien au fait que dans la zone euro, la quasi totalité de la dette publique est financée par les marchés, alors que d’autres pays pratiquent la monétisation à grande échelle (environ un quart de la dette de la GB et des USA aujourd’hui), ce que recommande A-J (soit dit en passant, à un niveau deux fois moindre que ce que ces deux pays pratiquent aujourd’hui).

    Je pense qu’A-J et Etienne sont parfaitement sincères dans leur démarche. D’ailleurs, il suffit de voir leur réaction à la contradiction pour le constater : le papier d’A-J ou le dialogue entre Etienne et Magali. Après, que certaines personnes en aient une lecture excessive, bien sûr, mais il faut aussi admettre que certains faits mis bout à bout peuvent pousser à des interprétations complotistes. Le travail de Magali et Liior démontre que cela est une mauvaise piste, mais il n’est pas inintéressant de s’intéresser à tous les détails de cette loi car le contrôle de la création monétaire est une question de première importance, où certains lobbys auraient pu essayer de pousser leurs intérêts comme cela se pratique si souvent aujourd’hui.

    Bonne question sur la monétisation directe. Je serai intéressé par savoir si les programmes de QE des Etats-Unis, de la GB ou du Japon se font de manière directe ou de manière indirecte, après une première vente des titres d’Etats sur les marchés ?

    Après, il me semble que dans le passé (18ème et 19ème siècle), c’était une pratique courante des BC avec l’Etat.

    Il ne sert à rien de prendre un extrait de phrase déconnectée de tout le raisonnement.

    @ Flo Pat

    A priori, il me semble que ce n’est pas possible car le gouverneur me semblait vraiment être dans la main du politique (avec le représentant de l’Etat ayant un droit de veto dans le conseil de politique monétaire), mais je ne suis pas juriste.

    Très juste sur Maastricht. Ce point accrédite la thèse de Magali.

    @ J Halpern

    Très juste. Maurice Allais date de la même époque le début du virage néolibéral dans son livre sur la mondialisation et l’emploi. Et très juste également sur le débat monétisation directe / monétisation indirecte dont j’avais parlé il y a deux ans.

    @ Thierry

    Ne pas oublier que la dette publique / PIB ne monte qu’à partir de 1981 et que le krach pétrolier a été un immense choc économique pour nos pays, qui, couplé avec une accélération de la mondialisation (libre-échange avec des pays aux salaires plus bas que les nôtres) peut expliquer les déficits budgétaires, qui ont pu faire passer la pilule de cette mondialisation.

    L’option d’une BCE monétisant me semble totalement impossible. Non seulement les Allemands ne voudront jamais mais ensuite, il faudrait des règles byzantines pour décider des montants entre les différents pays… Il faudrait une unanimité des pays qui ne sera jamais obtenue.

    Tous mes vœux.

    @ A-J

    Merci pour ces compléments.

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    1. @ Laurent

      Ton aveuglement à l'égard de certaines des personnes citées me sidère: as-tu bien lu les propos incriminés? Te rends-tu compte du ton employé?

      Cela te jouera des tours, c'est certain!

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    2. Il n'est pire aveugle que celui qui refuse de voir.

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    3. Contrairement à d'autres, je n'ai jamais refusé le débat. Je me suis à de nombreuses reprises remis en question. Ce n'est pas ton cas, reconnaîs-le.

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    4. Pas d'accord. Sur la loi de 1973, je me suis remis en question, tout comme A-J. Toi, j'ai du mal à voir où et tu es seul à persister dans tes mauvais procès à A-J, J Halpern et moi, ce qui devrait pourtant te pousser à te remettre en cause...

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  17. J'ai bien cherché, mais je n'ai pas trouvé une seule bonne raison qui puisse me donner l'envie de débattre avec Tythan / Arthur Messier alors que j'ai plein de choses intéressantes à faire.

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    1. Pas de problèmes, je vais vous en donner un exemple :

      Débattre avec moi vous permettrait peut-être de vous rendre compte de vos innombrables erreurs. Si vous m'aviez écouté et aviez accepté de débattre en temps utile, vous auriez par exemple pu éviter ce lamentable plantage au sujet de la loi de 1973.

      Juste un exemple!

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    2. Tu ne donnes pas du tout envie de débattre avec toi...

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  18. J'ai écrit le 1 er janvier à 9 h 30
    " Je pense qu'effectivement le passage au 100% monnaie (système SMART : http://postjorion.wordpress.com/2012/10/31/260-smart-for-you/ ) qui permet de geler sur un temps très court 1000 à 1200 Md€ de dette, et en envisageant la vente des actifs financiers de l'Etat de 922 Md€ (fin 2011) serait la solution la plus pertinente outre ses nombreux autres avantages; là, la dette disparaitrait instantanément. "

    Ce n'est pas tant pour Tythan / Arthur Messier que j'apporte les précisions qui suivent (j'ai peur que son dogmatisme et sa fermeture d'esprit lui empêche seulement de considérer la possibilité de ce que j'écris) et qu'il ne continue à retenir que " la dette disparaitrait instantanément", considérant cette phrase "ahurissante" alors que j'ai précisé qu'il fallait pour "ça" un certain nombre de condition que je vais préciser pour les lecteurs:

    I - il faudrait passer au "SMART" / 100% monnaie (c'est loin d'être fait)

    II - dans le cadre du 100% monnaie c'est au moment de la substitution pour les banques qui seront dites "de dépôts" (CSM = Compagnies de Sureté Monétaire) :

    1) Lors de la mise en place de la réforme, les banques (actuelles) ont bien besoin de se procurer de la monnaie de base pour satisfaire à leurs nouvelles obligations de réserves (100%). Donc la Banque Centrale prête à ces banques cette somme qui est donc égale aux nouvelles réserves obligatoires ( prêt = monnaie de base requise = Masse monétaire disponible à vue en CSM )

    2) Quand les banques vont rembourser ce prêt à la Banque Centrale, il va y avoir nécessairement une destruction de monnaie de base et donc, si rien est fait, une destruction de monnaie (c’est ce qu’il faut éviter), puisque dans le nouveau système M (masse monétaire) = monnaie de base

    3) Pour recréer cette monnaie de base détruite par le remboursement du prêt aux banques, afin d’éviter une baisse de la Masse monétaire qui ne pourrait avoir que des effets défavorables, la Banque Centrale doit donc regonfler son bilan en prêtant à nouveau ou, mieux, en achetant des actifs sur le marché , ces actifs pouvant être la dette publique existante: donc en faisant cela, pour maintenir la monnaie de base à son niveau initial, la BC va donc substituer au prêt fait aux banques un prêt fait à la puissance publique (en devenant le créancier de l’État, suite au rachat de la DETTE EXISTANTE).

    CELA NE MARCHE QU’UNE FOIS… et au maximum pour le montant des liquidités dans le nouveau système mis en place, c'est à dire en première approximation les actuelles liquidités scripturales en Dépôts à Vue, plus une estimation de 20% des Dépôts à Terme soit un total estimé au minimum à 1000 Md€

    III - Il suffit de télécharger le TEE 2011 sur le site de l'INSEE pour connaitre le montant des actifs financiers des administrations publiques; il était fin 2011 de 922 Md€ qui pourraient être vendus si ce choix était fait par les Parlementaires.

    Sous ces trois conditions la dette pourrait être effacée rapidement, en précisant qu'une partie serait gelée dans le bilan de la BdF...

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    1. Moi aussi, j'ai autre chose à faire que de lire vos propos.

      Je me permets cette simple remarque: comme toujours, André-Jacques Holbecq refuse de débattre avec moi... Tout en postant pour se justifier un commentaire aussi abscon qu'à côté de la plaque.

      Autrement dit, il noie le poisson.

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    2. @ A-J

      Merci pour la patience et la réponse à la question posée par Tythan.

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    3. Devant le commentaire de Laurent remerciant André-Jacques Holbecq de sa "patience" et de sa "réponse à la question posée", je me suis finalement décidé à la lire.

      En réalité, je n'avais pas posé de question précise. J'avais simplement mis en garde les internautes quant au contenu utopique de la phrase "la dette disparaitrait instantanément".

      Force est de constater que que cette mise en garde reste toujours valable.

      Dans sa longue "réponse", André-Jacques Holbecq précise en effet, dans un style confus, usant de concepts extrêmement techniques et d'un vocabulaire particulièrement abscon, les conditions pour obtenir ce mirifique résultat. Je précise que personnellement, je ne suis pas toujours parfait, qu'il m'arrive parfois d'oublier un mot, de faire quelques erreurs de copié-collé. Mais là, il faudrait tout de même qu'André-Jacques Holbecq comprenne qu'il est à la limite du compréhensible.

      Je ne vais répondre sur le fond du I ni de son II, qui supposent donc l'instauration d'un système financier totalement révolutionnaire, le 100% monnaie.

      Personnellement, je maîtrise assez peu ce système et je n'ai pas la prétention de l'analyser en détail, ce qui n'enlève en rien de ma critique: lorsqu'on prétend faire disparaître instantanément de la dette par l'instauration d'un autre système financier, de quelque manière que ce soit et quelles que soient les conditions, j'invite tous les hommes de bonne foi à se méfier.

      A la lecture d'économistes sérieux, j'avais compris qu'effectivement, le passage au système du 100% monnaie permettrait l'effacement d'une partie de la dette, mais de mémoire dans des proportions inférieures à celles proposées par André-Jacques Holbecq.

      Je précise que cette proposition de 100% monnaie a toujours été extrêmement marginale dans le débat économique, avec pour tenants Irving Fisher (mais il n'a jamais parlé de cet effacement de dette public), et Maurice Allais (même remarque que pour Irving Fisher).

      Ce sont les deux références mises en lumière par tous les tenants du 100% monnaie. Il y a bien entendu d'autres économistes: en France, Christian Gomez, professsionnel de la finance et ancien élève de Maurice Allais. L'économiste alternatif Alain Grandjean en a également parlé. Je ne connaissais pas le papier mis en lien par Joël Halpern et les économistes du FMI. Je ne suis pas sûr qu'il soit sur la même ligne qu'André-Jacques Holbecq, ou de Joël Halpern (etje dois malheureusement rappeller qu'André-Jacques Holbecq avait déjà réalisé de fausses citations).

      Précisons que ces économistes, déjà très marginaux, ont désavoué André-Jacques Holbecq par la voix de Christian Gomez qui expliquait, je cite de mémoire, qu'on ne le ferait jamais croire au crédit gratuit.

      Tout ça pour dire que le 100% monnaie est peut-être une idée intéressante, mais qui reste extrêmement marginale. Qu'il s'agit d'une idée très complexe, qu'à titre personnel je préfère laisser aux professionnels. Ce qui exclut André-Jacques Holbecq, qui n'a, je le rappelle aucune qualification particulière à faire valoir.

      Quant au III, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, mais il me semble qu'André-Jacques Holbecq suggère de vendre l'ensemble des actifs financiers appartenant à l'Etat pour effacer la dette publique.

      Si je suis dans le vrai, je m'étonne que personne n'ait réagi. En effet, il me semble évident que si l'Etat détient des actifs financiers, c'est pour une bonne raison et pas pour rien. Bien sûr, l'Etat dispose de ses actifs comme il l'entend, mais il me paraît totalement idiot de penser que l'Etat puisse se passer complètement d'actifs financiers...

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    4. Tu ne comprends pas le raisonnement scientifique d'André-Jacques.

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    5. Cher Laurent,

      Je m'échine depuis des années déjà à te desciller les yeux quant aux propos d'André-Jacques Holbecq, qui pour moi n'est en rien un scientifique, sans revenir sur son parcours.

      Dans ce cadre, je développe des arguments. Arguments auxquels tu ne réponds jamais. Plutôt que de mettre en ligne de telles réactions ou des commentaires aussi injustes que ridicules sur le ton que j'emploierais, serait-il possible qu'enfin tu prêtes attention à ce que je me donnes la peine d'écrire?

      D'avance merci.

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    6. Cf commentaires précédents.

      Soit dit en passant, tu devrais noter qu'A-J utilise le conditionnel, ce qui a un sens en français. Et je ne vais pas reprendre des débats que nous avons eu 100 fois.

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  19. Pour une fois je vais répondre à Tythan qui écrit le 3 janvier 2013 10:13 : "Si vous m'aviez écouté et aviez accepté de débattre en temps utile, vous auriez par exemple pu éviter ce lamentable plantage au sujet de la loi de 1973."

    Je ne doute pas que vous aviez bien compris il y a 5 ans le fait que ce n'était pas loi du 3 janvier qui interdisait à la Banque de France de financer directement l'Etat mais qu'en fait c'est bien plus grave que ce que j'avais pensé: les gouvernements *pouvaient* le faire (l'article 19 le leur permettait) mais ils ne l'ont pas fait ... avec pour conséquence aujourd'hui que le cumul des intérêts payés (et donc empruntés, puisque les soldes *primaires* ne furent qu'équilibrés la majorité du temps) dans la dette publique est aux alentours de 80%.
    Bravo pour votre perspicacité, si, si !

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    1. Cher André-Jacques,

      Posez-vous une question, qu'à mon avis vous ne vous êtes jamais posé: pourquoi, si les gouvernements pouvaient financier directement l'Etat, ne l'ont-ils pas faits?

      Je crains qu'il ne soit utile de vous préciser que toute réponse basée sur la malhonnêteté supposée des hommes politiques est évidemment insuffisante.

      Par ailleurs, je vous prie de retirer vos accusations aussi blessantes que ridicules quant à ma fermeture d'esprit: si je passe autant de temps avec vous, c'est bien parce que j'essaie de vous faire sortir, de l'erreur où vous vous enfoncez depuis des années déjà.

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    2. Il y a juste la GB qui vient de faire 375 Mds de livres de monétisation en quatre ans (au moins un quart de la dette publique). Plus de 27% de la dette publique des USA est également détenue par la Fed (sur les titres à 10 ans. Ce qu'André-Jacques proposait en 2006, les USA et la GB le font à une échelle deux fois plus importante depuis plus de 4 ans (ainsi que le Japon).

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    3. Cher Laurent,

      La question que j'ai posée plus haut à André-Jacques Holbecq s'adresse également à tous ceux qui voudraient bien y répondre.

      Pourquoi donc, si les gouvernements français pouvaient financer l'Etat par monétisation, ne l'ont-ils pas faits?

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    4. Le problème de la monétisation n'avait pas la même acuité avant la dérégulation : la dette publique restait très faible et à des taux d'intérêts minimes. Et en cas de besoin, les gouvernement auraient pu monétiser.

      La bonne question est donc : pourquoi les gouvernements nous ont-ils livrés aux marchés financiers après 1970 ? Vaste sujet !

      Ignorance et connivence : les gouvernants maîtrisent mal ces questions. Ils sont dépendants d'experts qui, en cette matière, sont eux même partie de prenante du système financier. C'est, à grande échelle, le mécanisme bien connu de "capture du régulateur". Les hommes politiques eux même pantouflent abondamment, et épousent parfois les intérêts des banques ou grandes entreprises qui les emploient.

      Et aujourd’hui, ils sont prisonnier d'une configuration qui ne se transformera que par bouleversement. Notre système politique ne sélectionne pas des hommes d’État, mais des fonctionnaires routiniers du politique qui préfèrent toujours le bricolage à la rupture. Ils préfèrent avoir tort tous ensemble que d'avoir raison au risque de bouleversements qu'ils ne maîtrisent pas. En temps normal, cela évite les aventures politiques, mais actuellement cela nous enferme dans une spirale de déclin.

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    5. Une raison majeure à mon sens : l'inflation. Il ne faut pas oublier que l'inflation augmente fortement dans les années 1970, ce qui permet la percée des idées monétaristes. Du coup, dans le contexte bien spécifique des années 1970 (et à un moment où les Etats étaient, de plus, peu endettés et avec des déficits faibles - moins de 1% du PIB en France), il n'était pas illogique de ne pas monétiser. A partir du milieu des années 1980, la question aurait du revenir sur la table.

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  20. polémique sur la portée de la loi de 1973!

    La loi de 1973 autorisait-elle le financement de l'Etat par la BdF? au travail des "uns" (Magali-Lior) et des "autres" (Etienne-Alain Jacques), ma réponse semblerait être celle-ci: la loi n'interdisait pas formellement à l'Etat de se financer auprès de la BdF mais donnait en quelque sorte un pouvoir d'initiative prépondérant au gouverneur et à son conseil très dissuasif...

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  21. Thierry,

    Sauf qu'il me semble que le gouvernement avait la main sur le fonctionnement de la BdF à cette époque (d'où la loi d'indépendance de 1993...)

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    1. il est question d'un pouvoir d'initiative à l'instar de la grosse Kommission détient aussi une bonne partie de l'initiative en matière législative au détriment de la "démocratie " représentée par le parlement européen?

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  22. A tous ceux qui sont intéressés part la problématique de la dette publique (et de la loi de 1973), vous pouvez sans hésitation lire les excellents commentaires suivant l'article d'Etienne Chouard ( http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/12/28/293-loi-de-1973-les-aveux-de-rocard-et-deux-nouvelles-pistes-pour-comprendre-l-effet-veritable-de-la-loi ) en particulier ceux de Sam et de Phil.
    Je vous préviens, il y a de la lecture pour la fin du week end...

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  23. Allez, bon, je me force mais je vais répondre à ce "cher Arthur" ( 4 janvier 2013 12:09 )qui se demande " Pourquoi donc, si les gouvernements français pouvaient financer l'Etat par monétisation, ne l'ont-ils pas faits?"

    - Entre 73 et 93: les débats parlementaires préparatoires à la loi de 73 et VGE l'ont bien montré; c'est un problème de dogme ("il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'il soit émis par une entité privée ou publique."), tout autant que celui de favoriser - sans absolue nécessité - les copains banquiers. L'avis de Michel Rocard le confirme.

    - Après 93 parce que la loi n° 93-980 du 4 août 1993 relative au statut de la Banque de France interdit à celle-ci dans son article 3 d'autoriser des découverts ou d'accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme ou entreprise publics, de même que l'acquisition de titres de leur dette. Les services bancaires (opérations de caisse, tenue de compte, placement des bons du Trésor, etc.) encore assurés par la Banque pour le compte du Trésor sont désormais rémunérés par l'État...

    Mais vous n'êtes pas obligé de me croire...

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    1. c'est donc la loi de 93 qui interdirait le financement du Trésor par la bdF et non pas celle de 73? éclairez-moi, merci!

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  24. Maintenant, les aveux de Jean-Yves Haberer (haut fonctionnaire du Trésor en 1973) :

    « la politique monétaire est faite de mesures discrètes prises sous une forme un peu ésotérique, lisible pour les initiés et destinés aux initiés.

    La politique monétaire permet de ne pas avoir à affronter un Parlement (ce qu’impose au contraire, toute politique budgétaire) ; de ne pas affronter les syndicats (ce que fait, naturellement, toute politique des salaires) ou les catégories socioprofessionnelles sensibles (ce qu’impose la politique des prix).

    La politique monétaire s’accompagne donc d’un assez fort degré d’anesthésie politique et sociale… »

    http://tinyurl.com/a7gghwh

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  25. (je n'arrive toujours pas à utiliser la fonction "répondre", désolé pour la position de ce commentaire)

    @ thierry delbos8 janvier 2013 21:24

    "c'est donc la loi de 93 qui interdirait le financement du Trésor par la bdF et non pas celle de 73? éclairez-moi, merci!"

    Oui, mais c'est la simple mise en conformité de la loi française avec l'article 104 du traité de Maastricht signé le 7 février 1992 et qui entrera en vigueur le 1er novembre 1993

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