dimanche 27 janvier 2013

Gérard Lanvin, ou le diktat de la liberté sur Canal Plus


Mardi 22 janvier, Gérard Lanvin était invité sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus. Il a pris la défense de Gérard Dépardieu, dénoncé les impôts confiscatoires du gouvernement et fait un éloge de la liberté sans la moindre contradiction. Un condensé de l’esprit libéral-libertaire.

Il est interdit d’interdire (et de trop taxer)

Même si cette émission est un condensé de la pensée unique et politiquement correcte qui sévit dans trop de médias, cette interview en est sans doute un condensé tellement parfait qu’il vaut le coup d’être regardé. Gérard Lanvin a affirmé « défendre l’idée de la liberté : on a le droit d’aller où on veut, quand on veut et avec ce qu’on veut » pour justifier le comportement de Gérard Depardieu et a estimé qu’une tranche marginale à 45% est suffisante et qu’à 75%, cela est confiscatoire.

Naturellement, Gérard Lanvin a le droit d’exprimer une telle opinion. Cependant, la solidarité nationale devrait imposer de respecter les choix démocratiques faits par le peuple. C’est trop facile d’être là pour profiter de l’aide publique au cinéma et de déserter quand les impôts sont augmentés temporairement pendant une crise (et encore surtout pour les revenus allant au-delà d’un million d’euros par an, ce qui laisse de la marge). Mais naturellement, personne ne lui a dit.

Michel Denisot, partisan autoproclamé de la liberté, s’est permis de critiquer ses concitoyens en affirmant : « les Français n’aiment pas ce qui dépasse, et chez Depardieu, tout dépasse » et Mouloud Achour a battu tous les records de complaisances avec l’introduction de sa question sur le mariage pour tous (auquel Lanvin est favorable) en disant : « je vous aime beaucoup parce que vous êtes concernés par l’actualité, que vous n’hésitez jamais à donner votre avis et qu’il est rarement inintéressant », confirmant que le Grand Journal n’est pas du journalisme, mais une église libérale-libertaire.

L’oubli du citoyen et de la République

Il est vraiment dommage que Gérard Lanvin n’ait pas eu un contradicteur de valeur en face de lui. Une Natacha Polony aurait pu lui rappeler cette belle citation de Tocqueville : « préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous ». Elle aurait également pu lui rappeler que les Etats-Unis de Nixon (pas vraiment un communiste) avaient une tranche marginale d’imposition à 70%.

Il ne faut quand même pas oublier que dans cette affaire, les revenus jusqu’à 999 999 euros par an (ce qui laisse de la marge pour vivre), sont soumis à un taux marginal de 45% et que ce n’est qu’après que les 75% devraient entrer en jeu, et encore, a priori, seulement pour deux ans. Gérard Lanvin est un exemple parfait de ce que cette dissociété néolibérale produit : des individus qui décrètent qu’il y a un niveau d’imposition acceptable indépendamment de ce que la société décide démocratiquement, et dont la fortune semble leur faire penser qu’ils peuvent s’abstenir de suivre les règles de leur pays.

Et vis-à-vis du mariage pour tous, Gérard Lanvin a justifié sa position en évoquant que toutes les personnes qui s’aiment doivent avoir les mêmes droits, toujours au nom de la liberté. Un argumentaire dangereux si on le suit puisqu’il pourrait justifier la polygamie ou l’inceste. Mais il faut dire qu’au Grand Journal, il ne fait pas bon avoir une opinion différente de celles de ses animateurs. S’il faut être tolérant à l’égard des acteurs millionnaires déserteurs fiscaux, le débat démocratique ne plait pas.

Bref, le Grand Journal a encore démontré cette fois-ci qu’il s’agit juste d’une émission de propagande-divertissement libérale-libertaire où les partisans des idées des animateurs pérorent sans la moindre contradiction alors que tous ceux qui ont des opinions différentes sont mal traités.

17 commentaires:

  1. En 2 maux : "Esprit CANAL"

    Cordialement

    Eric

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  2. @Laurent Pinsolle,
    tout a été dit à propos de l'affaire Depardieu, et je n'y reviendrai pas. Par contre, je suis très déçu par G. Lanvin, qui nous a tout simplement fait, à l'antenne, un véritable appel à la désertion fiscale! Il déguise son égoïsme et son incivisme sous un torrent de fiel anti-français, et avec au passage, comme d'habitude, une condamnation de cette haine des riches. J'en ai assez de cette soi-disant foutue (passez l'expression) haine des riches! Ce discours de possédants qui instille l'idée d'un racisme anti-riches (et j'insiste bien sur le caractère ESSENTIALISTE du terme racisme) n'est que de la poudre aux yeux: les gens détestent bien les riches POUR CE QU'ILS FONT, et non POUR CE QU'ILS SONT! Les classes possédantes mènent une lutte sans pitié contre les classes populaires, autrement dit, la lutte des classes existe encore et toujours! C'est au nom de cette lutte d'intérêts qu'une petite majorité des français (à mon grand étonnement, mais peut-être est-ce dû à l'origine populaire d'une grande partie des acteurs..) désapprouvent le comportement de Depardieu, et également les propos de G.Lanvin, et non à cause d'un racisme anti-riche! Il faut à tout prix tordre le cou à ce discours justificateur et typique des classes possédantes françaises, qui fait des Français des gens envieux et des jaloux détestant les riches pour ce qu'ils sont, la haine du riche devenant alors une marque d'intolérance comme une autre (xénophobie, antisémitisme, homophobie, etc...). En clair, il faut lutter contre un discours qui se sert de la morale pour justifier le maintien d'un état de la société et surtout qui empêche toute solution politique...


    CVT

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  3. Nous vivons dans un monde où la concurrence entre pays est de plus en plus féroce. Chaque Etat essaie de piquer dans l'assiette du voisin. On le voit dans le cadre de la problématique de l'exode fiscal qui , hélas, atteint notre pays. Les pays voisins se félicitent chaque jour de la politique fiscale menée par notre gouvernement.

    Il aurait été de bon aloi, avant de mettre en oeuvre pareille politique, d'observer et de comparer notre fiscalité avec ce qui se passe ailleurs.

    Il peut être constaté qu'à part la France, aucun pays européen n'a instauré l'ISF ni un alignement de la taxation du capital et des revenus. Il y a également la taxation à 75% ( pour l'instant non applicable ) qui , à elle seule, a brouillé considérablement l'image de la France à l'extérieur.

    Ces mesures ont provoqué, provoquent et provoqueront le départ des forces vives de la Nation. Qui restera pour payer et redresser les finances du pays ? La classe moyenne ( ce qui en restera car la partie supérieure émigrera vers d'autres cieux) et les pauvres.

    Un pays qui ne s'occupe pas de ses jeunes est un pays en déclin et en voie de disparition . Que voit on ? Des jeunes qui émigrent en masse vers d'autres cieux ( principalement les pays anglo saxons ) Celà est très inquiétant . C'est le vrai problème à régler.

    Par ailleurs, il est temps que l'on refonde complètement notre fiscalité, qu'on la modernise en prévoyant des mécanismes d'incitation fiscale pour développer l'investissement et pour protéger les entrepreneurs et entreprises

    Observons à cet égard attentivement la Grande Bretagne où le gouvernement a investi massivement dans la création d'une " sillicon valley " à l'anglaise à Londres. Les anglais ont compris depuis belle lurette qu'il fallait privilégier l'entreprise et les entrepreneurs. Il suffit de constater le dynamisme qui règne à Londres et le nombre de français installés à Londres ( on évoque régulièrement des chiffres allant de 400.000 à 600.000 !! )



    Signé anonyme 1

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    1. Depardieu et Lanvin comme forces vives de la nation, on aura tout lu et entendu.
      Deux confusions qui légitiment par avance la désertion fiscale des riches en France comme ailleurs. J'espère que vous tombez dans ce piège à votre corps défendant.
      Confusion d'abord entre riche et investisseur. C'est le mythe du ruissellement que Frédéric Lordon, dont certains sur ce blog suivent les papiers décapants, met régulièrement en évidence. Il faudrait des riches parce que leur richesse retombe mécaniquement sur l'ensemble du corps social. Et si les riches l'étaient et le devenaient encore plus par captation des ressources produite par ceux qui sont en-dessous ?.. Cela ne vous vient pas à l'idée ?
      Ensuite entre investisseur et créateur, dans le sens schumpétérien du terme, celui qui investit dans un projet technique ayant un impact décisif sur les manières de produire, projet qui est donc directement branché sur l'intérêt général. Dans ce cas de figure, les bénéfices ne sont d'ailleurs pas forcément au rendez-vous tout de suite, le destructeur-créateur recevant des récompenses psychologiques dépassant largement le seul souci comptable de son portefeuille personnel.
      Résultat : la confusion du riche avec le créateur soucieux de l'intérêt général.
      Il faudrait que vous vous rendiez compte de l'immense bêtise de ce raisonnement. Bêtise à double titre.
      Intellectuelle d'abord, voir ci-dessus.
      Morale et politique ensuite. Les riches n'ont nul besoin de vous comme petit soldat aliéné (au sens marxiste du terme) pour se défendre. Les riches d'ailleurs ne se défendent pas, ils attaquent...
      Francis Commarrieu.

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    2. Idem Francis Commarrieu

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  4. Ce qui fait fuir beaucoup de diplômés, qui sont nettement plus nombreux que les quelques très riches qui partent, c'est qu'ils ne trouvent pas de travail en France ou pas de travail dans des conditions motivantes.

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  5. Tout a été peut-être dit et écrit sur le sujet, mais il faut pourtant y revenir inlassablement pour faire entendre une autre parole que celle qui nous est assénée à longueur de journées par les médias.

    Assez de ce soi-disant experts et de tous ces nigauds imbus de leur personne, dégoulinant de bonne conscience, qui se congratulent en croyant faire preuve de courage face à des institutions qui seraient archaïques et des esprits qui seraient rétrogrades. Libéraux-libertaires, l'expression est juste pour ceux qui véhiculent leurs idées simplistes en abusant de lieux communs, de clichés et de mensonges bien commodes pour empêcher toute discussion sérieuse. Comble de mépris, ils "crachent" sur leur pays et nous donnent des leçons.

    Cela en dit long sur la déliquescence de notre société dans laquelle n'existe qu'une solidarité de groupe ou de classe s'affranchissant allègrement des limites géographiques de nos pays.

    Aujourd'hui, la nouvelle frontière, la seule qui existe, est celle qui divise les sociétés en classes, en groupes arc-boutés et luttant pour défendre leurs avantages et promouvoir leurs idées.
    Si l'on y regarde bien, ce n'est pas la première fois que cela se produit dans notre histoire. Nous faisons un formidable bond en arrière.








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  6. Moi crise ou pas crise, Depardieu ou pas Depardieu, Lanvin ou pas Lanvin, je trouve inacceptable de prendre + de 50% des revenus de quelqu'un et pour moi ça aurait dû être précisé dans les Droits de l'Homme au même titre que la liberté d'expression, naitre égaux, resistance à l'oppression.

    Les Droits de l'Homme, de l'individu, passent avant les droits de la majorité. Et pour moi il est clair que prendre plus de la moitié des revenus de quelqu'un n'est pas normal, chacun peut donner de lui même plus... mais pas se le faire imposer quand bien même ça viendrait de la majorité du peuple.

    Le taux confiscatoire est à 50% pour chaque individu, pour moi c'est très clair et c'est un défaut de la DDHC de ne pas l'avoir mis. Et ça vaut pour les riches, et les pauvres ! Aujourd'hui un français lambda est déjà taxé à + de 50%, certains parlent de 70% même pour les smicards si on met bout à bout tous les prélèvements sur leur pouvoir d'achat.

    Il y a la une dérive, alors étant donné que ce n'est pas dans les DDHC, ni dans la Constitution, le citoyen doit s'y plier ou partir ! Quelqu'un est libre de ne pas être d'accord avec la majorité et partir s'il estime que c'est abusif, ce n'est pas le droit des riches de partir qu'il faut remettre en cause, c'est l'inégalité avec les pauvres qui eux ne peuvent pas même s'ils aimeraient bien, c'est pour cela qu'il faut se réveiller et commencer à créer un système qui ne pompe pas les citoyens pauvres et riches comme la France le fait.

    Ce n'est pas être libéral/libertaire, au bout d'un moment c'est juste du bon sens. l'Etat, le système, n'est pas là pour prendre plus de la moitié de ce que gagne ses citoyens, il est là pour palier les carences des pauvres sans emplois, handicapés, retraités pauvres. Ce qu'il y a de repoussant chez ses artistes et au Grand Journal c'est qu'ils défendent ça que pour les riches, mais c'est aussi vrai pour les français lambda qui sont pompés comme rarement on a vu ça.

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    1. Ceux à qui sont imposés de l'ordre de 50% voire plus ne sont pas les plus à plaindre et il leur reste quand même l'autre moitié pour vivre ce qui n'est pas rien et peut suffire largement à vivre. De tels revenus ne sont pas obligatoires, si vous voulez payer moins d'impôts il suffit de gagner moins cela ne les empêchera pas de très bien vivre! C'est justement donner les moyens à la puissance publique de venir en aide tous les pauvres et même les moins pauvres qu'eux!
      Vous me permettrez de leur réserver ma sollicitude et non pas à ces gens-là qui pensent et raisonnent comme des individualistes et petits-bourgeois égoïstes, libéraux-libertaires surtout quand ils vivent comme c'est parfois le cas dans le monde du cinéma d'un système qui leur assure un cachet conséquent quelque soit le succès du film auquel ils ont participé!

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    2. Analyser les changements de comportement individuels et collectifs est certainement plus complexe qu'il n'y paraît. L'homme, riche ou pauvre, a beaucoup changé en une trentaine d'années. Comme l'explique le psychanalyste Charles Melman dans son livre : "la nouvelle économie psychique", une nouvelle morale est apparue concernant la jouissance, qu’il oppose au désir. Jouir est aujourd'hui un droit. C'est en cela que les socialistes sont libertaires, comme ils sont libéraux sur le plan économique.

      Pour les libéraux, rien ne doit entraver le marché, la finance, la liberté individuelle ... Il n'y a plus aucune référence à l'intérêt général, à la solidarité, ni aucune conscience de ce qui lie les hommes et les femmes d'une société. Le seul horizon des politiques libérales, française comme européennes, est de nous condamner à faire toujours plus de sacrifices au motif que les pays ne doivent pas être endettés. Une vision particulièrement risible quand on connaît la situation des Etats-Unis, pays libéral s'il en est.

      Pour les gouvernants, dont les nôtres, volontairement soumis aux injonctions de Bruxelles, la seule marge de manoeuvre reste donc au final de choisir ceux qui vont payer : les riches, les pauvres, les chômeurs, les entreprises ...

      Absence de vision, manque de courage et convictions libérales et libertaires nous ont conduit où nous en sommes aujourd'hui : une France en situation de crise morale autant que financière.

      Pour comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons, les gouvernants doivent être capable de l'analyser globalement et sous différents angles et, encore plus, de prendre des initiatives qui nous sortirons des fausses bonnes idées actuelles.

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  7. C'est la chaine de la gauche bourgeoise parisienne qui veut bien aider les sans papiers ou les riches (bref tous ceux qui ne sont pas attachés a la France), mais n'a aucune empathie pour le français moyen.

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  8. Dimanche 27 janvier 2013 :

    Michel Sapin évoque « un État totalement en faillite. »

    « Il y a un État, mais c'est un État totalement en faillite. » Le diagnostic, dressé par le ministre du Travail, Michel Sapin, ce dimanche sur Radio J, n'est pas nouveau.

    Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, François Fillon, quelques mois après son arrivée à la tête du gouvernement, avait usé des mêmes mots lors d'une visite en Corse. Un même constat alarmant plaidant pour des mesures d'économies.

    «C'est la raison pour laquelle il a fallu mettre en place des programmes de réduction des déficits et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif», s'est justifié Michel Sapin, répondant là aux critiques de la gauche qui s'élèvent contre l'objectif de ramener le déficit public sous les 3 % du PIB à la fin de l'année.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/01/27/20002-20130127ARTFIG00150-michel-sapin-evoque-un-etat-totalement-en-faillite.php

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  9. La tendance n'est certainement pas à l'augmentation de l'impôt, comprendre surtout l'impôt sur le revenu, qui demeure le principal impôt progressif du système fiscal de nombreux Etats.

    Le gouvernement Merkel, immédiatement après avoir été réélue, n'avait-t-il pas annoncé pour 24 milliards de baisse d'impôts pour supposément doper la "reprise" ? C'est la course à l'échalote de la compétitivité, et à celui qui opérera le plus sévère dumping. Et l'on s'étonne après cela de la contraction de la demande, et de l’absence de croissance...

    Ce sont, comme pour la France d'ailleurs à travers le bouclier fiscal, les allégements de charge divers et variés et la décision jadis de Sarkozy de supprimer la taxe professionnelle, principalement des cadeaux fiscaux réalisés aux profits des entreprises et des ménages réputés les plus riches.

    Ainsi on opère plus ou moins subrepticement, car cela commence à ce voir même auprès des consciences politiques les plus timorées, un transfert de la charge de l'impôt - fondamentalement un effort de solidarité - qui auparavant incombait à ceux-ci, vers tous les autres: le reliquat (à entendre ici aux sens premier et second du terme). Ce transfert ce fait naturellement via les impôts et taxes indirects, les plus injustes par principe et les mieux à même surtout de masquer le phénomène, de types de ceux que l'on nous présente comme des nécessités écologiques, par exemple la taxe carbone; nécessités budgétaires, par exemple les franchises médicales et les déremboursements médicaux, ce qui équivaut à la même chose; nécessités enfin politiques, comme le "grand emprunt" dont le remboursement - soit la charge de la dette - incombera notamment à ceux qui ne bénéficient pas du bouclier fiscal, soit... 99,92% des foyers fiscaux français ! (environ 26 millions de foyers fiscaux en France en 2013 pour 20 mille bénéficiaires du bouclier fiscal, chiffre Insee)

    Cette tendance a une réalité: le fait que la mondialisation a balayé le consensus historique et fondé empiriquement entre le capital d'une part et le travail d'autre part. Elle a modifiée en conséquence les termes du rapport de force et occasionnée un déséquilibre macro-économique à l'échelle du monde tout à fait mortifère.

    Le capital est à présent libre de fixer ses exigences les plus délirantes, comme on peut le distinguer à travers les bonus exorbitants attribués aux traders, et les revenus colossaux des majors de la fiance anglo-saxonne, et qui ne sont que l'arbuste masquant la forêt. Plus encore des rendements réclamés à très court terme puisque répondant à la rationalité d'un jeu économique débridé dans un cadre de compétition extrême, qui se rapporte progressivement à un processus de canibalisation ou de phagocytation correspondant à la constitution de monopole à terme (en violation de ses règles propres). Comme du chantage permanent autant qu'il est insupportable au citoyen lambda, attaché à quelques idéaux et doué (jusqu'à quand ?) d'une conscience nationale donc politique, d'une frange de la population qui est elle la grande gagnante du mondialisme et qui se rapporte à une oligarchie, transnationale et apatride.

    Toute ces perles sont enfilées avec une telle dextérité et sans vraiment de résistance, la question demeure plus que jamais d'actualité: quand une majorité d'individus, contribuables autant que citoyens, vont-ils cesser de se se rapporter à ce qu'ils sont en réalité, des dindons de la farce ?

    Rappelons un phrase de Churchill bien à propos : "Pour gagner des élections dites que vous baisserez les impôts, même ceux qui n'en payent pas le croiront !"

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  10. Je ferais aussi quelques rappels sur cette proposition:
    -Sur TF1, Hollande nous sort cette proposition d'on ne sait où, qui n'était même pas dans son programme (qu'il a renié à 90% d'ailleurs).
    -Le même soir, sur France 2, J. Cahuzac, actuel ministre du budget et ayant un rôle important dans la campagne de Hollande nous dit qu'il n'est même pas au courant quand Yves Calvi lit la dépêche AFP.
    -1 ou 2 jours plus tard, Mickaël Darmon, journaliste sur ITV et qui sort quelques infos tirées des coulisses dit que le PS envoie des émissaires pour prévenir les people concernés et qui le soutiennent que cette loi ne sera pas appliquée. Alors certes, on peut se poser des questions sur des infos qui viennent de nulle part; mais la suite lui donnera raison.
    -Quelques semaines ou mois plus tard, la taxation est modifiée: elle ne touche pas les gens du spectacle car leurs revenus sont irréguliers. Pour les personnes qui ont un salaire régulier supérieur à 1 million, seulement la proportion du salaire qui dépasse le million d'euro est taxé au lieu du salaire entier comme c'était prévu.
    -Pendant les vacances de Noël, le conseil constitutionnel retoque cette proposition. La raison: dans le projet de loi, il est écrit que "1 personne gagnant plus de 1 million d'euro", alors que le Conseil attendait plutôt "1 foyer gagnant plus de 1 million d'euro".
    -Cette semaine, dans le lab d'europe1, il écrit que les socialistes veulent se débarrasser de cette proposition le plus vite possible.

    Conclusion:
    -Hollande nous a sorti cette proposition démagogue pour reprendre les voix qui partaient vers Melenchon, et pour dire que l'UMP et le FN sont les partis des riches.
    -Qu'il n'a jamais eu l'intention de l'appliquer, et qu'ils ont volontairement rendu inconstitutionnel cette propostion, histoire de montrer au peuple français "Nous sommes de gauche, on veut taxer les riches, mais le méchant Conseil Constitutionnel pro_UMP n'a pas voulu"

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  11. Laurent , depuis des années les entreprises sont libres de faire circuler librement leurs capitaux non seulement en Europe mais dans la Monde. Les lois ont été adaptées en ce sens ! Ces lois concernent aussi les citoyens ! Je ne vois donc pas pourquoi on critique ceux qui profitent de ces lois !

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  12. @ CVT & Démos

    Bien d’accord.

    @ Anonyme 1

    La taxe à 75% ne concerne pas non plus beaucoup de monde… Après, d’accord sur la refonte complète de notre fiscalité. Je crois à un impôt simple pour un impôt juste.

    @ Francis

    D’accord.

    @ Marius

    Quand les PO atteignent près de 45%, que les écarts de revenus augmentent très fortement, il me semble qu’il n’est pas injuste de demander une contribution supplémentaire aux plus riches, qui ont largement profité des dernières années. C’est ce qu’avait fait Roosevelt. 75%, cela me semble beaucoup, honnêtement, mais cela ne frappe que les revenus au-delà d’un million. En outre, dans le cas des acteurs, il ne faut pas oublier que leurs revenus sont aussi le produit d’un système national de protection du cinéma.

    @ Julien

    Complètement d’accord.

    @ Anonyme

    Merci pour ce triste rappel

    @ Exvil

    Certes, mais les acteurs qui sont concernés bénéficient du système de protection nationale.

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  13. je pense que Lanvin n'a aucune compétence pour répondre à ce genre de question. Néanmoins son talent reste intact, c'est l'essentiel pour un artiste qui n'est pas philosophe.
    J'ai aimé son propos quand Drucker l'a interrogé sur son film : mais vous êtes comme dans le film vous avez sans doute deux trois vrais amis. ET LANVIN de répondre :" je n'ai pas d'amis, mes amis c'est ma famille".
    D'un acteur on réclame de la sincérité et du talent. Lanvin en est pétri !

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