mercredi 23 janvier 2013

Traité franco-allemand : le triste anniversaire


Hier avaient lieu les célébrations des 50 ans du traité de l’Elysée. Malheureusement, les choix malheureux réalisés pour cet anniversaire et plus encore le déséquilibre croissant dans les relations entre nos deux pays montrent que nous sommes sur une mauvaise voie, malgré l’annonce de quelques mesurettes.

Quand la France rapetisse

Le traité de 1963 signé par le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer était d’une importance capitale. Même s’il fut en partie vidé de son sens par le Parlement Allemand, il signifiait que nos deux pays oubliaient les guerres passées pour se tourner vers un avenir de coopération. On ne se rend pas assez compte de la révolution que représentait cette réconciliation qui suivait trois guerres entre nos deux pays en moins d’un siècle. Il fallait le Général de Gaulle pour réaliser un tel geste.



L’amitié franco-allemande (terme que nos voisins préfèrent au terme de « couple », qui n’est pas sans poser quelques problèmes symboliques) est essentielle. Malheureusement, la relation entre nos deux pays est de plus en plus déséquilibrée. Le traité de Nice, qui a accordé à Berlin plus de droits de vote qu’à Paris a mis fin à la tradition égalitaire entre nos deux pays. Et depuis 2007, il est difficile de ne pas constater qu’Angela Merkel a plus de poids que nos dirigeants en Europe.



C’est pour cela que la symbolique de la célébration est maladroite. Bien sûr, le traité initial avait été signé en France, mais que tout se passe aujourd’hui en Allemagne semble confirmer qu’aujourd’hui, le centre de décision est bien outre-Rhin. Il aurait été plus habile de faire un sommet gouvernemental dans un pays et une rencontre des parlementaires dans un autre, plutôt que de tout faire en Allemagne, en envoyant le message que c’est là que se prennent les décisions.

Une Europe déséquilibrée


Certes, l’Allemagne, qui tenait tant à son deutsche mark, ne voulait pas vraiment de la monnaie unique. Mais l’abandonner était sans doute le prix à payer pour pouvoir se réunifier. Cependant, à Bonne a réussi à faire accepter aux autres pays européens que la Banque Centrale Européenne soit installée en Allemagne et que ses statuts soient une copie de ceux de la Bundesbank. En clair, l’Allemagne a accepté d’abandonner le deutsche mark à condition que l’euro n’en soit qu’un décalque…

Et depuis, le déséquilibre ne cesse de grandir. Déjà, en 2007, Angela Merkel a imposé à Nicolas Sarkozy la ratification d’un traité de Lisbonne qui n’était que le ré-ordonnancement du Traité Constitutionnel Européen, malgré ses promesses électorales d’une prise en compte du « non » de 2005. Et si la France a sans doute réussi à forcer la main à l’Allemagne pour mettre en place le FESF, toutes les étapes suivantes ont démontré que c’est Berlin qui dicte l’agenda européen.

C’est l’Allemagne qui a poussé à une restructuration de la dette grecque détenue par les banques privées, contrairement au souhait de la France. C’est l’Allemagne qui a refusé d’augmenter les capacités d’intervention des fonds européens. C’est l’Allemagne qui a imposé des plans d’austérité mortifère pour essayer de garantir qu’elle retrouvera son argent. En fait, c’est l’Allemagne qui a imposé la camisole budgétaire, acceptée par nos présidents contre des broutilles.



Bref, Nicolas Dupont-Aignan a bien eu raison de ne pas aller en Allemagne avec les autres parlementaires. Et il a bien démontré qu’il ne le fait pas par anti-germanisme mais par désaccord profond sur l’evolution de la relation entre nos deux pays. En cela, il est le plus fidèle au message du Général de Gaulle.

41 commentaires:

  1. Ce triste anniversaire aura au moins l'avantage d'ouvrir les yeux au Français même vu de France Inter nid d'europeiste virulent cet anniversaire parait gageste et ringard .
    Avec nous sur l'intervention au Mali il n'y a que les Etats Unis avec son 51eme état , prenons en acte et oublions cette amitié Franco Allemande mortifère ; le General avait raison en 63 maintenant c'est de l'Histoire et c'est nous qui l’écrivons

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  2. Erreur Laurent, la relation franco-allemande ne présente aucun intérêt particulier. Elle est devenue mortifère et monstrueuse. Nous nous faisons les complices de la destruction de pays du sud de l'Europe avant la notre. L'Allemagne devrait être considérée comme un adversaire, il faudrait l'empêcher de mettre l'Europe continentale sous sa coupe, par exemple. Le choix reste toujours d'une simplicité absolue et traditionnelle, pétainisme ou gaullisme.
    Jardidi

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  3. Pour tout commentaire je vous invite ainsi que tous les lecteurs à lire le blog de Laurent de Boissieu du 22 janvier qui dit l'essentiel sur le sujet.

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    1. http://www.ipolitique.fr/archive/2013/01/22/traite-de-l-elysee-1963.html

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  4. J'ai trouvé ces célébrations très tristes, mettant en évidence la nullité de nos politiques français qui se font écraser par le niveau de leurs collègues allemands qui eux défendent réellement l’intérêt de leur pays.
    Une semaine après que Renault annonce 7500 suppression de poste et menace de fermer 2 sites en France alors que volkswagen annonce des chiffre records, on est reparti sur l'Euro qu'il faudrait à tout prix sauvegarder. Non mais les chiffres ne leurs sautent pas aux yeux? Si on garde cette monnaie qui sous-évalue l'euro Mark et surévalue les monnaies de nos voisins du Sud avec qui nous avons d'importantes relations économiques, c'est simplement la fin de notre industrie au profit de l'industrie allemande. Sans compter le refus de l'Allemagne bien installé sur ses marchés de niche de toute protection vis a vis de nos concurrents asiatiques et de leurs multiples dumpings qui finira probablement le travail. Nos politiques béats vont vraiment finir pas faire de la France un dominion s’ils continuent comme ça :-(...

    red2

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  5. Faire un marché unique sans fédéralisme ne peut pas fonctionner. L'Allemagne a proposé plusieurs fois une union politique que les politiques français, malgré leurs discours pro-européens, n'ont jamais signée et qui demandent d'abord une union budgétaire qui n'a aucun sens sans d'abord établir une fédération. L'"union" actuelle est bancale et ne peut conduire qu'à un enlisement lent dans un contexte de crise économique.

    Au delà du problème de l'Europe, les problèmes sont ceux de l'économie mondiale, US, Japon dont on voit difficilement une issue.

    Concernant l'engagement militaire, l'Allemagne a 5000 militaires en Afghanistan tandis que la France n'en a bientôt plus.

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  6. @ Patrice et Jardidi

    Pas d’accord, je pense que l’amitié franco-allemande peut avoir de l’intérêt, à condition que la France défende ses intérêts et ne cède pas en permanence aux demandes d’outre-Rhin. Notre coopération a quand même produit Airbus et Ariane…

    La destruction de l’Europe du Sud est plus la conséquence d’un système mal fichu qui pousse l’Allemagne à effectuer de telles demandes (qu’elle n’est pas la seule à faire…). La cause ultime, c’est l’ordre juridique européen actuel (rappelons que l’Allemagne ne voulait pas de l’euro…).

    @ Cording et Patrice

    Merci

    @ Red2

    Totalement d’accord.

    @ Olaf

    Mais même le fédéralisme ne pourrait pas marcher (cf exemple de la Tchécoslovaquie). La zone euro n’est absolument pas une zone apte à partager une même monnaie. Le dialogue de sourd entre la France et l’Allemagne sur la solidarité et le fédéralisme.

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    1. @Laurent Pinsolle,
      on dit souvent que les nations n'ont pas d'amies, elles n'ont que des alliées! Dès lors, faire croire comme notre élite que l'intérêt du "couple" franco-allemand est plus fort que l'intérêt français lui-même relève d'un état d'esprit digne de celui qui a présidé à la capitulation de 1940 (et tant pis pour le point Godwin!).
      Nos intérêts divergent avec ceux des Allemands, et dès lors, il faut en prendre acte! La paix ne doit pas justifier qu'on abdique notre souveraineté... S'il faut aller à l'affrontement (i.e. guerre économique) avec les Allemands pour défendre nos intérêts économiques et sociaux, alors faisons-le et ne nous cachons pas derrière cette arnaque d'"amitié" franco-allemande pour justifier nos renoncements...

      CVT

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    2. Certainement pas Airbus et Ariane c'est l'onera les Allemand sont entré la dedans comme des coucous ce qu'ils savent très bien faire et nous béats europeistes étions comme des idiots a nous lancer dans la finance et les marchés en abandonnant l'industrie . Il n'y a pas d'amitié entre les peuples uniquement des intérêts il est plus que temps de se reprendre et d'abandonner les nanarderies et l'amitié franco-allemande en est une belle

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    3. @patrice lamy

      Complétement d'accord et pour Airbus on pourrait rajouter les savoir faire accumulés de sud aviation dans les projets concorde et caravelle dans lesquels les allemands n'étaient absent et dont ils ont bien profité...

      red2

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  7. @olaf,
    vous savez parfaitement que le vrai cheval de Troie des Américains en Europe, ce sont les Allemands! Qui a le plus bénéficié du plan Marshall? La RFA! Qui n'a pas eu de dommages de guerre conséquents à payer pour toutes les méfaits commis par le régime nazi? Encore la RFA!
    Dès lors, faire croire au populo que le "couple" franco-allemand est le moteur de la construction européenne, c'est, passez-moi l'expression, se foutre de la gueule du monde! Le vrai moteur de la construction européenne est le couple USA-RFA: c'est ce dont s'était aperçu Mongénéral six mois seulement après la signature du traité de l'Elysée quand le Bundestag a ajouté en douce le fameux préambule interprétatif qui l'avait complètement dénaturé!
    C'est à cause du lien USA-RFA que les dirigeants français se sont longtemps méfier de toute union politique avec les Allemands. Mais depuis Pompidou, la France a basculé progressivement vers un tropisme atlantiste pro-USA qui a rendu cette union politique possible. Mais entre temps, cette union n'avait plus grand intérêt pour les Allemands, rattrapé eux par leur fameux tropisme du Drang Nach Osten...

    CVT

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    1. Voilà la véritable explication .Les allemands n'ont jamais conçu une europe qui ferait contrepoids à la puissance américaine comme le souhaitait DE GAULLE .

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  8. Bonjour,

    C'en est presque drôle. On croirait voir l'histoire se répéter encore une fois:

    Sous Louis XV et Louis XVI, le peuple français voyait chez les autrichiens un ennemi à abattre et chez l'aimable dirigeant de Prusse un allié.
    Au final, c'est pendant la révolution que la Prusse s'est retournée contre nous.

    Le peuple français a l'air d'avoir historiquement une habitude de classer les gens qu'il ne connait pas dans la rubrique allié ou ennemi éternel, de s'autodétruire (religions ou institutions), d'aimer les militaires entreprenants (les rois, Bonaparte et De Gaulle) et il a peut-être une volonté inconsciente de prendre des coups gratuitement avant que la situation ne se renverse?

    D'ailleurs, pendant ces temps d'affaiblissement, il y en a toujours une qui avançait ses pions: l'Angleterre. Aujourd'hui, on pourrait dire que ce sont aussi les marchés, PVD, etc.

    Le salut venait alors de dirigeants ou ministres forts qui réussissaient à rétablir l'ordre global dans le pays.

    Aujourd'hui, cette solution peut venir:
    -d'un coup d'état de on ne sait qui (mais aujourd'hui, la logique des partis politiques l'emporte et ne laissera pas faire)
    -d'un réveil des dirigeants qui mettent alors un bon ministre (peu probable car ce sont les copains et l'idéologie avant tout)
    -d'une révolution du peuple (mais le peuple ne se soulève que s'il y a quelqu'un pour attiser le feu)
    -d'un vote du peuple pour un nouveau parti (difficile et long vu la camisole médiatico-idéologique, mais plus probable)
    -d'un référendum (mais ce dernier est honni par les idéologues)
    -etc. (vous avez peut-être d'autres idées...)

    Cordialement,
    GB

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    1. " Aujourd'hui, cette solution peut venir:
      -d'un coup d'état de on ne sait qui (mais aujourd'hui, la logique des partis politiques l'emporte et ne laissera pas faire)"

      Si vous croyez que le peuple, qui est en train de se réveiller aujourd'hui,va leur demander leur avis, aux partis politiques ! Une révolution, une vraie, celle qui vient et qui sera là en 2017 au plus tard, n'a rien à voir avec le happening pour gosses de riches de mai 68 ! Vous vous rappelez comment il a commencé, ce happening ? Parce que Danny Le Rouge et ses copains voulaient le libre accès aux dortoirs des filles !

      Si vous voyez un point commun avec la situation d'aujourd'hui, faites-moi signe...

      Et ce n'est pas l'invraisemblable mépris que la classe politique française, Président de la République en tête, crache on ne peut plus ouvertement sur les citoyens qui va arranger les choses.

      Sancelrien

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    2. Toujours un peu hors-sujet ( mais pas tant que cela finalement, excusez-moi, Laurent ) je recommande la lecture de ce petit bouquin écrit par un socialiste, ce qui donne du piquant à la chose :

      "La Gauche est-elle en état de mort cérébrale ?"
      Philippe Corcuff
      Textuel, Paris, 2012

      Sancelrien

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    3. @Sancelrien,
      Ph.Corcuff, ancien membre du PS puis de NPA, incarne tout ce qu'il y a de plus détestable à gauche: le gauchisme, ennemi du peuple et surtout de la gauche! C'est à cause de gens comme lui que, moi, homme de gauche jacobin, et républicain, je suis en plein désarroi!
      Sans même avoir lu son livre, je suis certain de son diagnostic: la gauche est morte! Le problème, c'est qu'il faudrait revenir à la généalogie de la gauche, comme l'a fait JC Michéa, dont les livres sont bien plus pertinents et efficaces que la bouillie intellectuelle professée par Corcuff (il faut suivre son parcours politique: c'est saisissant!).

      CVT

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    4. @ CVT

      D’accord sur l’état d’esprit. Je ne pense pas que nous irons jusqu’à l’affrontement. Aujourd’hui, la France tient plus à l’UE que l’Allemagne (il n’est pas inintéressant de voir la réaction de Merkel aux déclarations de Cameron). Si nous allons dans un sens moins euro-béat, je crois qu’au contraire, l’amitié franco-allemande se renforcera. C’est cette Europe qui l’empoisonne en créant un système absurde.

      Oui, mais je crois que le tropisme étasunien de l’Allemagne s’est affaibli (cf guerre d’Irak)

      @ Patrice & Red2

      Je sais que malheureusement, Jospin et Chirac, puis Sarkozy ont trop cédé mais à l’origine, c’était positif pour nos deux pays.

      @ GB

      « Vote du peuple pour un nouveau parti ». Partout, de nouveaux partis émergent. Cela ne va pas tarder en France. Un coup d’Etat ne me semble naturellement pas une solution.

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  9. Mercredi 23 janvier 2013 : chiffres de la dette publique pour le troisième trimestre 2012.

    En zone euro, la dette publique de plusieurs Etats atteint des sommes inimaginables.

    En zone euro, la dette publique de plusieurs Etats est devenue hors de contrôle.

    Plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

    Nous entrons dans une nouvelle époque : l’époque des défauts de paiement de plusieurs Etats européens.

    1- Médaille d'or : la Grèce. Dette publique de 301,193 milliards d'euros, soit 152,6 % du PIB. Tous les soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce ont échoué. Le premier défaut de paiement avait effacé 107 milliards d’euros de dettes. Mais la dette publique continue à augmenter, à augmenter encore, à augmenter toujours. La Grèce va de nouveau se déclarer en défaut de paiement.

    2- Médaille d'argent : l'Italie. Mario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1995,143 milliards d'euros, soit 127,3 % du PIB. Mario Monti a fait la preuve de sa nullité. Mario Monti a fait la preuve de son incompétence.

    3- Médaille de bronze : le Portugal. Dette publique de 201,003 milliards d'euros, soit 120,3 % du PIB. Là encore, le soi-disant « plan de sauvetage » a échoué. La dette publique du Portugal continue à augmenter. Le gouvernement portugais a annoncé que le Portugal était incapable de rembourser comme prévu les 78 milliards d’euros du soi-disant « plan de sauvetage ».

    4- Dette publique de l'Irlande : 190,954 milliards d'euros, soit 117 % du PIB. Là encore, le soi-disant « plan de sauvetage » a échoué. La dette publique de l’Irlande continue à augmenter. Le gouvernement irlandais a annoncé que l’Irlande était incapable de rembourser comme prévu les 85 milliards d’euros du soi-disant « plan de sauvetage ».

    5- Dette publique de la Belgique : 380,923 milliards d'euros, soit 101,6 % du PIB.

    L'Irlande bénéficie depuis novembre 2010 d'un plan de sauvetage sur trois ans de l'Union européenne et du FMI. Le Portugal a quant à lui dû solliciter un plan de sauvetage sur trois ans en mai 2011.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0ARB6520130122?pageNumber=3&virtualBrandChannel=0

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    1. certes mais comparer une dette a un pib c'est un peu comparer des choux et des carottes

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    2. @patrice lamy,
      je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous: il faut bien comparer la capacité d'emprunt avec les revenus :-)! Or le PIB, ce sont nos revenus...
      Par ailleurs, on ne parle jamais de la dette des ménages et des entreprises: ce serait encore plus instructif, car on verrait alors que les ménages français ne sont pas si endetté que ça (c'est la mentalité paysanne qui sommeille en chaque français :-), c'est aussi corrélé à un fort taux d'épargne).
      En fait, ce sont les pays les plus libéraux qui ont en générale une dette des ménages les plus élevées (cf Irlande, GB, Espagne), d'où une difficulté à relancer l'économie par la consommation.

      CVT

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    3. oui si vous dite que le PIB sont nos revenus , je parlai du stock et du flux ; mais je suis d'accord sur le reste

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    4. @ Patrice,

      Pas d'accord pour dire que ce sont des choux et des carottes. Il y a un sens à comparer la dette publique avec ce que la nation produit. Remarque, on pourrait comparer la dette avec les recettes fiscales annuelles, cela aurait plus de sens. Soit dit en passant, cela ferait relativiser le niveau de la dette si on raisonnait sur une très longue période.

      @ CVT

      Très juste sur la dette totale des acteurs économiques (cf expérience Irlande, GB, Espagne).

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    5. Une dette est un stock le pib un flux !
      Mais nous pouvons changer le sens des mots dans ce cas chacun peut dire n'importe quoi dans son coin

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  10. CVT

    Ah lala, le complot américain, vieille rengaine...

    LP

    La création de la monnaie unique à l'initiative des français est effectivement la pire ennemie d'une union fédérale et éloigne de l'optimum :

    http://www.internetactu.net/2011/01/05/linnovation-monetaire-35-differentes-monnaies-pour-differents-objectifs/

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    1. @olaf,
      c'est un peu court, comme réplique, jeune homme :-)!
      Aucune complot là-dessous, ce sont des faits historiques et avérés: ne pas oublier que tout ceci se déroulait dans un contexte de guerre froide, donc il était normal que les Américains prennent les choses en main pour lutter contre les communistes. La mainmise américaine pouvait alors se comprendre (même s'il n'était pas admise facilement par Mongénéral...), mais c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui!
      Il va falloir que les Européistes admettent une fois pour toutes que l'UE est le résultat de la guerre froide, et donc d'une volonté AMERICAINE et non une volonté issue des peuples de s'unir pour créer une "nation européenne"...


      CVT

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  11. Contrairement à ce qui peut être colporté régulièrement,
    l'euro est une idée de Kohl, pas de Mitterand.
    Une monnaie unique en Europe a toujours été un objectif de la politique allemande depuis que son industrie a doublé les industries britanniques et françaises (-révolution industrielle plus tardive)

    J'invite ceux qui connaissent un peu l'allemand à lire de temps en temps le Spiegel, le Welt et autres...
    C'est du 'French bashing' au quotidien
    Jamais on ne pourrait lire de tels papiers aussi chauvinistes, nationalistes, méprisants dans le Monde ou le Figaro ou autres.

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    1. il faut dire qu'en 2002 H KOLH a reçu le grand Prix de l’Académie des Sciences Morale et Politique sous le titre
      Helmut Kohl, « père de l’euro »

      http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/textacad/albert/030612_prix_kohl.pdf

      amusant non ?
      le texte vaut son pesant de cacahuètes

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    2. Effectivement, il suffit de lire la presse allemande pour savoir que cette histoire de « couple franco-allemand » ou de « moteur franco-allemand » n'est qu'une gigantesque fadaise. Il se trouve que je lis couramment l'allemand, que j'ai de la famille en Allemagne, et que j'ai fait plusieurs longs séjour là-bas. La France, pour les Allemands, ce n'est (dans le meilleur des cas) que du vent. Il faut vraiment être très naïf, d'une coupable ingénuïté, pour croire une seule seconde que les Allemands puissent défendre les intérêts de la France. Laurent Pinsolle parle de coopérer avec les Allemands – mais pourquoi diable précisément avec les Allemands? Pourquoi avec eux plutôt qu'avec les Italiens, les Brésiliens, les Québécois, les Camerounais? Qu'on veuille bien me fournir une bonne raison propre à justifier cette prédilection (supposée réciproque) qu'affichent certains Français pour l'Allemagne, dès qu'il est question de trouver un partenaire de coopération. Se demande-t-on même seulement si les Allemands eux-mêmes ont envie de collaborer avec les Français? Il est pourtant évident, pour qui les fréquente un tant soit peu, que les Allemands préfèrent, et de loin, les Américains ou les Britanniques, et de façon générale, tout ce qui parle anglais, ou de façon plus générale encore, tout ce qui donne une impression de puissance: États-Unis, Chine, Russie etc. Quant à la France là-dedans, ach...

      Torsade de Pointes

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  12. En même temps les monnaies locales sont assez répandues en Allemagne, Autriche, Suisse :

    Une étude du chercheur américain James Stodder a montré que cette monnaie, dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 1,5 et 2 milliards de francs suisses, était la raison principale qui expliquait la stabilité de l’économie suisse.

    Il agit de manière anticyclique. Dans les périodes de récession, l’activité en WIR augmente et elle ralentit lorsque la croissance est forte.

    http://fr.myeurop.info/2012/03/20/les-monnaies-locales-se-multiplient-en-allemagne-4943

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  13. La relation entre les deux pays est de plus en plus déséquibrée, déséquilibre principalement au niveau du poids économique respectif de chaque pays.
    Ce serait une grave erreur de copier le modèle allemand ; pays ayant un fort taux de pauvreté et des salaires très bas !! C'est une réalité occultée par les médias.
    Chaque pays a son identité propre. Les critères budgétaires à l'allemande adoptées , sans sourciller , par nos dirigeants, conduisent peu à peu le pays vers l'abîme . Quelle évolution économique négative pour la France depuis une bonne quinzaine d'années !!

    Il faudrait, à mon sens, s'inspirer de la Grande Bretagne où le principe d'un référendum sur la sortie ou non de ce pays de l'UE a été annoncée par voie de presse ( référendum pour 2017)
    en renégociant au prélable les termes de l'appartenance de la GB à l'UE
    Pourquoi ne pas essayer de constituer un rapprochement politique entre les eurosceptiques anglais et le bloc souverainiste en France ?

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  14. "certes mais comparer une dette a un pib c'est un peu comparer des choux et des carottes"

    Non, l'erreur est dans le fait de comparer des valeurs cumulées à un instant T, donc valeurs intégrales ou absolues, alors que ce sont les valeurs différentielles qui donnent le "la". Ce qui a un sens c'est de comparer des évolutions tendancielles, donc le taux de croissance du PIB avec des taux d'évolution de la dette nationale publique, mais avec aussi le taux d'évolution de la dette nationale privée.

    Le PIB n'est pas un revenu en soi si il est alimenté par la croissance sans fin de la dette, les revenus d'aujourd'hui peuvent se révéler être les dettes de demain. Accroitre la dette n'a d'intérêt que lors des périodes nécessitant du contre cyclique, Keynes, accroitre tout le temps la dette n'est ni Keynes ni Hayek.

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  15. @ Anonyme

    Et les sources pour dire cela ? Chevènement a expliqué que non, lui qui était au gouvernement à l’époque des préparatifs.

    Sur la coopération, elle me semble naturelle car nous sommes voisins, les 2 premières puissances économiques du continent. Le Brésil, c’est beaucoup plus loin, le Cameroun, un peu petit économiquement (ce qui ne signifie pas qu’il ne faille rien faire avec eux). L’Italie bien sûr, il faut travailler avec.

    Bien d’accord pour dire que l’Allemagne n’est pas un modèle. J’en ai parlé souvent :

    http://www.gaullistelibre.com/2012/02/les-illusions-du-modele-allemand.html

    @ Olaf

    1 à 2 milliards de francs suisses, cela ne peut pas stabiliser l’activité d’un pays dont le PIB dépasse les 600 milliards et les banques doivent peser au minimum 3000 milliards…

    Bien vu sur la dette

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    1. Nous sommes aussi voisin du Bresil que de la Belgique ce sont d'ailleurs les 2 pays qui commencent par b est qui bordent un département Français ; avec les réseaux les distances réelles n'ont plus vraiement d'importance j'ai personnellement travaillé avec des indiens que je n'ai connu qu'a travers des satellites de la fibre et du cuivre ; aucun problème !

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  16. J'ai été choqué de constater que BFM TV et iTélé ont fait toute l'après midi sur l’investiture de Obama au lieu de couvrir la rencontre franco-allemande et notamment la conférence Hollande/Merkel. Seul Arte l'a diffusé.

    S'il y avait un évènement politique c'était bien celui là, l'investiture d'Obama ne méritait pas cette couverture, un mini-reportage en décalé aurait suffit (surtout que c'est sa réélection, la première fois j'aurais déjà plus compris).

    Ces 2 chaines étaient américaines ce jour là et non pas françaises ni européennes. Et la cerise sur le gâteau, la question sondage de BFM TV était : "Etes-vous satisfait du 1er mandat de Obama ?" comme si nous étions américains. On n'ose imaginer une question du genre "Etes-vous satisfait du 1er mandat du président chinois ou du 1er ministre anglais".

    Déjà lors de la campagne américaine j'avais été choqué, ces 2 chaines s'étaient mis aux couleurs de l'Amérique et avaient couvert la campagne comme une campagne française, à la fin le téléspectateur en arrivait a regretter de ne pas pouvoir voter (même si j'ai apprécié qu'ils diffusent le débats avec traducteur, pas la peine de changer leurs chaines en FOX News et CNN). Il y a là un traitement de l'info et des évènements concernant les USA qui me paraissent totalement fou, on se croiraient de + en + dans pays satellite des USA comme c'était le cas pour les pays membres de l'URSS à coté de la Russie maison mère. J'ajoute que le "C dans l'air" sur Obama était digne de la Pravda, une émission entièrement à la gloire de Obama. Ridicule, risible et en même temps très inquiétant et préoccupant.

    Pour revenir au traité franco-allemand, je conseille a tous les journalistes de réviser leur Histoire (ainsi qu'a de nombreuses personnes de droite et/ou dites gaullistes). Ce traité a été vidé entièrement de sa substance par l'Allemagne, qui a rajouté un préambule réaffirmant l'alliance RFA/USA/UK:OTAN, ce que ne voulait pas du tout De Gaulle. Il avait alors compris que le projet européen était fait pour que peu à peu vider les Etats de leurs souverainetés et faire de l'Europe une zone politico-économique incompréhensible et antidémocratique tenue à distance par les USA notamment via l'Allemagne et bien sûr l'UK. De Gaulle voulait l'Europe des Nations EUROPÉENNE, l'Allemagne voulait l'Europe protectorat américain, nous en somme encore là aujourd'hui. Son erreur aurait été de croire qu'il pouvait encore renverser la tendance, il n'a pas osé claquer la porte et détruire l'Europe... Pour notre plus grande malheur vu la suite de l'Histoire.


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    1. C'est assez délirant c'est vrai mais obama est une icône bobo intouchable en France ceux ci vivent dans un monde ou tous le monde est café au lait avec un accent de canard a chaque fois a que je le voie je pense au formidable fim de Mike Judge "Idiocratie" . Mais j'ai confiance l'ue va s'autodetruire a nous d’être la pour ramasser les morceaux ( de la France)

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  17. @Mr. Pinsolle:

    L'excellent livre de Marie-France Garrot 'Impostures politiques' montre que l'Euro est une invention allemande,
    imposée à la hâte par Kohl,
    tout ceci est aussi à l'origine de la politique du Franc fort dans les années 90.

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    1. La monnaie commune a été voulue par les socialistes "français" pour soit disant partager la souveraineté monétaire après la chute du Mur de Berlin et par peur d'une Allemagne toute puissante. Cette dernière y a consenti à la condition que cette monnaie soit fondé sur leur modèle de monnaie forte et évidemment les socialistes "français" y ont consenti parce que pour eux il faut faire l'Europe à tout prix même ceux de nos intérêts nationaux. Nous en subissons les conséquences et n'en sommes pas près d'en sortir pour notre plus grand malheur.

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    2. Donc Kohl est un socialiste français

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  18. @ Patrice,

    Je pense qu’il ne faut rien exclure mais que l’Allemagne est un partenaire plus naturel.

    @ Flo Pat

    C’est vrai que cela est exagéré mais les médias sont libres. Bien d’accord sur l’accord, en partie vidé de sa substance, comme je l’avais écrit dans le papier.

    @ Anonyme

    Je sais que MF Garaud a avancé cette théorie, mais elle est contredite par beaucoup de monde, dont JP Chevènement, dont je crois davantage la parole car il était au pouvoir à l’époque.

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  19. Que l'Allemagne soit un partenaire, personne n'en doute. Mais je pense que l'un des énormes avantages que vous pourriez présenter dans vos analyses, justement, est de vous détacher de l'idée devenue assez absurde de "l'amitié franco-allemande" ou du "moteur franco-allemand". Et ce n'est même pas comme si cette alliance avait un temps fonctionné avant de dévier : elle a été vidée de sens dès le départ par le parlement allemand et le préambule interprétatif du "Traité de l'Élysée". Ca n'est pas détester l'Allemagne que de dire ce qui est : partenaire, oui, ami privilégié, non, ça ne l'était pas en 1960 et ça ne l'est guère plus aujourd'hui (et qu'on ne me dise pas que nos entreprises collaborent ou commercent plus avec l'Allemagne : on collabore et commerce tout autant avec la Chine, voire plus, sans que ce pays soit notre allié, tant s'en faut).
    On constate bien aujourd'hui qu'on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments : quels que soient les sentiments que peuvent éprouver les Français pour les Allemands (et je pense que, sans les détester, ils ne les adorent pas et ne sont pas passionnés par l'Allemagne outre mesure, un bon indice de cela étant l'écroulement de l'apprentissage de l'allemand en France), et quel que soit le passé (on est réconcilié depuis quelques décennies, maintenant, je pense que tout le monde l'a bien compris, et personne de sérieux ne pense que nous allons refaire une guerre franco-allemande : le simple fait que nous ayons l'arme atomique et pas les Allemands empêche toute guerre bilatérale en Europe), la France doit défendre ses intérêts et pas attendre que l'Allemagne le fasse à sa place.
    Les dirigeants et les élites allemands sont bien moins bêtes que nous : la place des 50 ans du "Traité de l'Élysée" dans les journaux ou médias allemands (et surtout dans les discours politique allemand) est marginale, pour ne pas dire plus, là où nous en faisons tout un foin en Europe. Ils essayent de défendre leurs intérêts de leur côté (avec plus ou moins de succès), ce qui est on ne peut plus normal, et nous devrions faire de même.
    Le fait que nous ayons passé l'entente cordiale avec le Royaume-Uni au début du XXe siècle ne justifie pas le fait que nous soyons des "amis privilégiés" de ce pays - il en va de même pour l'Allemagne et le "Traité de l'Élysée".
    Mais si vraiment vous voulez défendre cette idée à la fois surannée et inopérante, pourquoi pas, donnez au moins des arguments concrets pour ce faire. Sinon, je peux tout aussi bien déclarer que nous devons avoir une relation privilégiée avec les USA par-dessus tout...

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