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samedi 2 juillet 2016

François Hollande et la volonté des peuples (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus



Ce 28 juin 2016, en amont du Conseil européen, le président de la République a tenu ces propos proprement hallucinants : "je n'imagine pas un gouvernement britannique quel qu'il soit ne pas respecter le choix de son propre peuple".

Il faut en effet disposer d’une audace sans borne (ou souffrir d’une réelle schizophrénie …) pour simultanément oser donner la leçon au gouvernement britannique qui a eu le courage de donner la parole à son peuple, et découpler à ce point ses propres paroles avec ses propres actes.

jeudi 12 juin 2014

Nicolas Sarkozy, le despote de l’UMP





L’antidémocrate

Il est vrai que l’on ne pouvait pas attendre grand chose d’un candidat à l’élection présidentielle qui déclarait en 2007 qu’il négocierait un traité limité aux questions institutionnelles et prenant en compte le « non » des Français mais qui a fini par se coucher devant l’Allemagne et l’Union Européenne, pour faire voter une copie quasi conforme du TCE à Lisbonne, au mépris de tout bon sens démocratique. Ce grand démocrate voulait aussi reprendre le contrôle de l’UMP sans s’encombrer de l’organisation de primaires pour être son candidat en 2017, provoquant la colère des personnes qui ne le soutiennent pas.

Et en déplacement en Suisse, devant un ancien président de la confédération helvétique, il s’est permis de déclarer que « la Suisse devait entrer dans l’Union Européenne, qu’un pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que (son) système avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet ». Il est effarant qu’un ancien président ne réalise pas que ce genre de propos est totalement inadapté dans sa bouche. Quelle mauvaise image de la France il donne, entre complexe de supériorité, manque de diplomatie mais aussi de la plus élémentaire courteoisie. Cela révèle également une intolérance à l’égard de la façon d’un pays qui respecte la parole de son peuple.

Une campagne qui le disqualifie

samedi 24 mai 2014

La schizophrénie européenne de Nicolas Sarkozy


Finalement, il s’est exprimé. Comme à la veille des élections municipales, l’ancien président de la République a sorti une tribune qui lui permet de continuer à exister médiatiquement. L’occasion de rappeller à nouveau les incohérences de sa pensée sur l’Europe.


Un coup pour les UE-sceptiques

Nicolas Sarkozy est un récidiviste dans la critique de l’UE. Déjà, lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2007, il critiquait l’euro cher et proposait un nouveau traité qui prendrait en compte le « non » des Français au TCE. En 2012, il remettait le couvert en critiquant la politique monétaire européenne. Dans cette tribune au Point, il dénonce « un échec sans appel de la politique migratoire européenne » et propose de suspendre Schengen ! Il dénonce également l’excès de pouvoir de la Commission qui « ne devrait plus avoir de compétences législatives puisqu’il y a un Parlement européen ». Enfin, il propose de « diminuer drastiquement l’étendue des compétences communautaires ». Ce faisant, les opposants de l’UE peuvent trouver des points de convergence.

Mais le problème avec Nicolas Sarkozy, comme souvent, c’est qu’il parle beaucoup mais n’agit pas. En effet, voici un ancien président de la République qui s’est retrouvé dans une position de force en 2007 pour négocier un nouveau traité européen après le rejet du TCE par référendum. Contre une ratification par la voie parlementaire, il pouvait demander beaucoup à nos partenaires : une réforme de la politique monétaire, une réforme de Schengen, dont cet ancien minstre de l’intérieur connaissait les failles. Mais il n’a absolument rien, faisant accepter à Lisbonne une copie conforme du TCE rejeté par les Français. Pour lui aussi, les promesses ne semblent engager que ceux qui les écoutent.

Un coup pour les fédéralistes

mardi 22 avril 2014

Europe : schizophrénie chronique à l’UMP (billet invité)


Billet invité

L’approche d’élection, est toujours l’occasion de voir fleurir des prises de positions plutôt surprenantes. Ainsi, certains ténors de l’UMP, ont trouvé opportuns, à un mois et demi des élections européennes, de critiquer leurs propres échecs. Ils ont signé tous les traités : Maastricht, Schengen, ainsi que le traité de Lisbonne, contre une majorité de Français, qui, avait exprimé leur rejet de plus d’intégration, lors du référendum de 2005.


L’impossible réconciliation de deux visions européennes

 L'UMP depuis sa création, a toujours été parcouru par deux courants. Tout d'abord, celui des libéraux apatrides, voyant dans l'Union Européenne un grand marché libéralisé. Une ligne qui dirige la droite depuis trente ans, trouvant ses origines notamment, dans les mouvements centristes, très vite rejoints par les libéraux de droite. Cela, l'a conduit à détricoter honteusement la souveraineté française.

De l'autre côté, les souverainistes, défenseurs des nations, descendant des mouvements Gaullistes. La réunion de ces deux visions de l’Europe contraires au sein de l'UMP, ne pouvait se terminer, que par l'écrasement d'une doctrine sur l’autre. La bataille est terminée, et ce n'est pas la ligne Gaulliste d'Henry Guaino qui l'a emporté, dans cette bataille interne. Celui-ci l’a bien compris, est là d'ailleurs exprimé, en désavouant le très européiste Alain Lamassoure (tête de liste UMP île de France). Ce parti à cesser de se préoccuper de la nation France, quitte à encourager le vote extrémiste, pour s'engouffrer dans l'idéologie européiste qui nous étouffe. Laissant orphelin tous ceux qui croient en une autre Europe, instaurant des coopérations économiques entre nations, plutôt que leurs disparitions, au profit du libre-échange, et du fédéralisme.

Discours de circonstance

vendredi 24 mai 2013

Les dangers du traité transatlantique UE-USA


Jeudi, le parlement européen a voté les amendements sur le projet déposé par la Commission Européenne pour négocier un accord de libre-échange transatlantique. Un accord qui révèle tout ce qui ne va pas dans cette Union Européenne, dogmatiquement néolibérale et sous influence étasunienne.



La course au moins-disant

Il faut remercier l’Humanité pour avoir publié le texte du projet de mandat de négociation de la Commission Européenne et sensibiliser l’opinion à cet accord dont on ne parle pas suffisamment, ainsi que Magali Pernin, qui a publié sa traduction en français. Vous pouvez également trouver de nombreuses informations sur la genèse et l’avancée de ce traité sur le site La théorie du tout, de Liior Chamla. Même l’ultra-fédéraliste Jean Quatremer s’est inquiété sur son blog de l’avancée de ce texte, qui donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent « l’Europe pro-étasunienne et ultralibérale ».

Et il faut dire que c’est bien le cas. Comme d’habitude, la Commission annonce des bénéfices colossaux pour l’Europe : 119 milliards de dollars de PIB additionnel, sans que l’on comprenne bien comment, d’autant plus que les précédents traités ne semblent pas vraiment avoir soutenu notre croissance. Mais en plus, ce genre de pronostic est totalement ridicule sachant que l’euro est au moins surévalué de 15% par rapport au dollar. A quoi bon réduire des droits de douane, qui tournent entre 3 et 4%, si c’est pour être pénalisé de quatre fois plus du fait de la sous-évaluation chronique du billet vert ?

Ensuite, se pose aussi la question des normes. Cet accord représente aussi pour les Etats-Unis le moyen d’imposer à l’Europe de démanteler ses barrières contre les bovins aux hormones ou les poulets aux antibiotiques, après avoir déjà réussi à nous imposer les volailles lavées à l’acide. Mais pourquoi libéraliser le commerce si c’est pour faire reculer les normes sanitaires de notre continent ? On comprend l’intérêt mercantile des Etats-Unis, mais on ne voit pas bien l’intérêt pour les peuples européens, qui vont à la fois perdre des emplois et des ventes, mais aussi sur notre sécurité !

L’Europe étasunienne

mercredi 23 janvier 2013

Traité franco-allemand : le triste anniversaire


Hier avaient lieu les célébrations des 50 ans du traité de l’Elysée. Malheureusement, les choix malheureux réalisés pour cet anniversaire et plus encore le déséquilibre croissant dans les relations entre nos deux pays montrent que nous sommes sur une mauvaise voie, malgré l’annonce de quelques mesurettes.

Quand la France rapetisse

Le traité de 1963 signé par le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer était d’une importance capitale. Même s’il fut en partie vidé de son sens par le Parlement Allemand, il signifiait que nos deux pays oubliaient les guerres passées pour se tourner vers un avenir de coopération. On ne se rend pas assez compte de la révolution que représentait cette réconciliation qui suivait trois guerres entre nos deux pays en moins d’un siècle. Il fallait le Général de Gaulle pour réaliser un tel geste.



L’amitié franco-allemande (terme que nos voisins préfèrent au terme de « couple », qui n’est pas sans poser quelques problèmes symboliques) est essentielle. Malheureusement, la relation entre nos deux pays est de plus en plus déséquilibrée. Le traité de Nice, qui a accordé à Berlin plus de droits de vote qu’à Paris a mis fin à la tradition égalitaire entre nos deux pays. Et depuis 2007, il est difficile de ne pas constater qu’Angela Merkel a plus de poids que nos dirigeants en Europe.



C’est pour cela que la symbolique de la célébration est maladroite. Bien sûr, le traité initial avait été signé en France, mais que tout se passe aujourd’hui en Allemagne semble confirmer qu’aujourd’hui, le centre de décision est bien outre-Rhin. Il aurait été plus habile de faire un sommet gouvernemental dans un pays et une rencontre des parlementaires dans un autre, plutôt que de tout faire en Allemagne, en envoyant le message que c’est là que se prennent les décisions.

Une Europe déséquilibrée


lundi 22 octobre 2012

La fausse bonne idée de l’article 50


Comment réformer l’Europe ? Faudrait-il même carrément sortir de l’Union Européenne ? Certains évoquent l’article 50 du Traité de Lisbonne comme la seule issue de cet ordre juridique européen, antidémocratique et antisocial. Analyse d’une voie juridique qui est une impasse politique.

Et si on utilisait l’article 50 ?

Pour étudier la pertinence de l’utilisation de l’article 50 pour sortir de l’ordre juridique européen, il suffit de pratiquer un simple exercice de politique fiction. Imaginons un instant qu’un président favorable à la sortie de l’Union Européenne par l’article 50 du traité de Lisbonne ait été élu en mai 2012. Que se passerait-il ? Investi le 15 mai, on peut imaginer que le premier geste du nouveau gouvernement, le plus rapidement possible, serait de lancer la fameuse procédure.

Le paragraphe 2 de l’article 50 affirme que « l’état membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. A la lumière des orientations du Conseil Européen, l’Union négocie et conclut avec cet Etat un accord fixant les modalités de son retrait (…) (L’accord) est conclut au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen ». Le paragraphe 3 affirme que « les traités cessent d’être applicables à l’Etat concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’Etat membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai ».

Supposons, cas probable puisque les institutions européennes et les dirigeants euro-béats seraient sans doute hostiles à une telle issue, qu’aucun accord ne soit trouvé entre la France et ses partenaires. Dans ce cas, les traités pourraient rester intégralement applicables jusqu’en mai 2014 pour un dirigeant qui souhaiterait respecter la signature de la France, volonté louable à priori. Mais du coup, cela signifie que le nouveau gouvernement resterait pieds et mains liés.

Deux ans de perdu !