mardi 16 avril 2013

Le Portugal se rebelle contre l’euro récession





L’impasse de l’austérité

Il y a deux ans, le Portugal devenait le troisième pays à être « aidé » par l’Europe. En fait, ce plan de 78 milliards permettait surtout de garantir les créances des banques et des investisseurs sur l’Etat portuguais, au prix d’un plan d’austérité sévère. Les résultats ne se sont pas faits attendre : le PIB a reculé de 2% en 2011 et de 3% en 2012. Du coup, les coupes dans les budgets ont plongé le pays dans le même cercle vicieux que la Grèce, l’effondrement économique faisant tellement reculer les recettes fiscales que le déficit a gonflé de 4,4% en 2011 à 6,4% du PIB en 2012.

Bien sûr, The Economist souligne que le déficit de la balance des paiements est tombé de 10,4% du PIB en 2008 à seulement 0,3% aujourd’hui, ce qui est un progrès important. Néanmoins, cela s’est fait par le biais d’un effondrement économique qui devrait mener le taux de chômage à 19% de la population. Il est bien évident qu’une austérité sauvage tend à améliorer les comptes extérieurs puisqu’elle provoque une très forte baisse de la consommation intérieure, et donc des importations.

Mais la machine se grippe un peu plus puisque la Cour Constitutionnelle du pays vient d’annuler quatre des neufs programmes de coupes budgétaires. La réduction des pensions de retraite, la suppression d’un des deux mois additionnels du traitement des fonctionnaires et des coupes dans l’assurance maladie et l’assurance chômage ont donc été déclarées non conformes à la consitution du pays. Du coup, le premier ministre doit trouver 5,3 milliards d’économies nouvelles sur 3 ans.

La zone euro de plus en plus fragile

La situation du Portugal est beaucoup plus importante que ne le suggère le poids économique du pays. Tout d’abord, le pays était vu comme un modèle par rapport aux autres. Mais surtout, parce que la situation de Lisbonne pourrait bien échapper à tout contrôle. En effet, la dette publique s’est envolée de 90 à 120% du PIB en deux ans. Du coup, on parle de plus en plus d’une restructuration de la dette publique portuguaise, comme cela a été fait en Grèce, et comme l’Irlande le demande.

En fait, ces restructurations auraient du être menées dès le départ. Il n’est pas normal que les investisseurs continuent à encaisser des intérêts bien plus élevés qu’ailleurs tout en se voyant garantis de recouvrer la totalité de leur capital, du fait des plans européens. Ce faisant, ils ont le beurre et l’argent du beurre alors qu’un mécanisme normal aurait conduit à une restructuration. Tout le problème aujourd’hui est que les contribuables européens devraient également être mis à contribution…

Et cela risque de très mal passer dans les pays du Nord de l’Europe, exaspérés par ces plans jamais suffisants et qui constatent que l’addition de la monnaie unique ne cesse de grimper. Du coup, jusqu’aux élections législatives allemandes, il y a fort à parier que rien ne sera fait pour éviter de renforcer le parti opposé à la monnaie unique européenne. Mais les problèmes, encore une fois, ne seront que mis sous le tapis, et ils ne cesseront pas de grandir dans l’intervalle.

Le cas du Portugal montre à nouveau que cette monnaie unique est ingérable. Non seulement elle est ingérable politiquement, et outre une casse sociale monstrueuse, elle conduit à des politiques économiques totalement absurdes : à quoi bon de tels plans d’austérité pour aboutir à un niveau de dette insoutenable ?

17 commentaires:

  1. Par un jésuite une vision intéressante et originale

    http://www.editionsatelier.com/index.php?ID=1018674&contID=1015271

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  2. Et ajoutons l'émigration semble-t-il de 250 000 personnes depuis 2011. C'est la seule "solution" qu'ils ont trouvé pour diminuer (un peu) le chômage. Presque 2,5 % de la population !

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  3. Nouvelle du jour : « L'Union européenne et le Fonds monétaire international pensent que la dette grecque sera bientôt solvable. »

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/04/15/20002-20130415ARTFIG00602-la-troika-reconnait-pour-la-premiere-fois-les-efforts-de-la-grece.php

    Extrait : « Un rapport des émissaires de l'UE et du FMI, publié lundi, loue les progrès «importants faits par la Grèce pour améliorer la collecte des dettes dues à l'État et des impôts» et laisse entendre que la dette grecque pourra bientôt être solvable ».

    Le site de Natixis il y a quelques jours indiquait que «l’excédent budgétaire primaire qui assurerait la solvabilité budgétaire est d’environ : 23 points de PIB en Grèce ; 7,2 points de PIB au Portugal ; 9 points de PIB à Chypre. Il s’agit d’une solvabilité budgétaire autonome de long terme, puisque le calcul ne prend pas en compte le soutien apporté par l’Europe, mais regarde la solvabilité lorsque ces pays devront se financer par eux-mêmes sur les marchés financiers. Lorsqu’on compare l’excédent primaire budgétaire nécessaire et l’excédent primaire prévu, on voit que la solvabilité budgétaire de ces 3 pays n’est absolument pas assurée».

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69429

    J’ai l’impression que du côté de l’union européenne comme du FMI, il y a des difficultés à faire des calculs corrects. Ça ne serait pas la première fois.

    Montebourg appelle en Allemagne à une hausse des salaires :

    http://www.20minutes.fr/article/1138591/ynews1138591?xtor=RSS-176

    Merkel: l’Allemagne n’a «pas la force» pour de gros programmes de relance :

    http://www.liberation.fr/economie/2013/04/15/merkel-l-allemagne-n-a-pas-la-force-pour-de-gros-programmes-de-relance_896405

    Qui pourrait croire que Merkel pourrait sacrifier l’intérêt national allemand à celui des pays en difficulté de la zone euro, à part un ministre débile ou menteur du gouvernement français ?

    De Patrick ARTUS : « Les deux blocages idéologiques qui empêchent la zone euro de sortir de la crise » :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69509

    A la lecture du texte, il semble évident que les deux blocages en question tiennent à l’impossibilité de concilier les intérêts nationaux des pays membres de la zone euro, de ceux qui sont en crise et de ceux qui ne le sont pas encore.

    Saul

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    1. La Grèce aspire à une nouvelle restructuration de sa dette :

      http://www.liberation.fr/economie/2013/04/16/la-grece-aspire-a-une-nouvelle-restructuration-de-sa-dette_896603

      Citation : «La Grèce va œuvrer pour parvenir à «à tout prix» à un excédent budgétaire primaire en 2013 afin de pouvoir justifier une nouvelle restructuration de sa dette par ses prêteurs institutionnels UE, BCE et FMI, a affirmé mardi le ministre grec des Finances.»

      Ce matin on avait cru comprendre au vu de certaines déclarations relayées par les médias que la Grèce était redevenu un pays solvable, mais si le ministre grec des Finances demande une nouvelle restructuration de sa dette, c’est que le pays ne peut pas assumer la totalité celle-ci.

      Autre étude de natixis : « Vers un leadership accru et incontestable de l'Allemagne dans la zone euro » :

      http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69524

      Selon cette étude, Il sera de plus en plus difficile de faire accepter à l'Allemagne des choix qui ne correspondent pas à ses a priori idéologiques :

      -déficits publics à la place de la Règle d'or ;
      -fédéralisme, transferts entre pays, investissements européens de grande taille ;
      -achats de dettes publiques ou achats d'actifs risqués aux banques par la BCE ;
      -arrêt des "dévaluations internes" ;
      -mutualisation du risque souverain, etc

      Donc qu’est ce qui va rester comme espoir de solution aux pays en crise de la zone euro ?

      Saul

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  4. Jeudi 11 avril 2013 :

    Plusieurs Etats de la zone euro foncent vers le défaut de paiement :

    1- Grèce : dette publique de 301,193 milliards d'euros, soit 152,6 % du PIB.

    2- Italie : dette publique de 1995,143 milliards d'euros, soit 127,3 % du PIB.

    3- Portugal : dette publique de 201,003 milliards d'euros, soit 120,3 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 190,954 milliards d'euros, soit 117 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 380,923 milliards d'euros, soit 101,6 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1818,147 milliards d'euros, soit 89,9 % du PIB. Prévision : la dette publique de la France dépassera 94 % du PIB en 2014.

    7- Chypre : dette publique de 86,5 % du PIB. Prévisions de la Troïka : 2013 : dette publique de 109 % du PIB. 2014 : dette publique de 123 % du PIB. 2015 : dette publique de 126,3 % du PIB.

    L'ex-commissaire européen Bolkestein veut une monnaie parallèle à l'euro.

    Une monnaie parallèle à l'euro pour les pays solvables comme les Pays-Bas et l'Allemagne doit voir le jour, a déclaré Frits Bolkestein, ancien leader des libéraux néerlandais du VVD et ancien commissaire européen au marché intérieur au début des années 2000. Frits Bolkestein a lancé son appel sur une chaîne de télévision néerlandaise.

    Pour l'homme politique néerlandais, la France ne peut être concernée par cette monnaie parallèle car elle est "pratiquement en faillite" et "mal dirigée".

    La réalisation d'une autre monnaie pour les pays solvables ("appelée mark") devrait venir de la banque centrale allemande. Pour Bolkenstein, si ce n'est pas pour tout de suite, cela finira bien par devenir une réalité. "Dans cinq ans, ils auront un autre discours", dit-il.

    Selon lui, nous n'en serions qu'au début des problèmes. "Il est grand temps de mettre de l'ordre dans le chaos".

    Grâce à une autre monnaie, les pays solvables sont en position de déterminer leur propre politique financière. "Les pays déficitaires vont résister comme le diable à de l'eau bénite", prévoit Bolkestein.

    Mais, au final, une "monnaie des pays du nord" plus chère sera une bonne chose pour leur propre concurrence.

    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_l-ex-commissaire-europeen-bolkestein-veut-une-monnaie-parallele-a-l-euro?id=7969366

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  5. A défaut d'une dévaluation monétaire, une hausse de la TVA aurait les mêmes effets :

    Le débat sur la TVA sociale ou le crédit d’impôt mérite clarification. A court terme, ces dispositifs constituent une dévaluation fiscale, qui imite les effets d’une dévaluation nominale. Ils sont donc positifs pour l’emploi, mais ont pour contrepartie nécessaire une baisse du pouvoir d’achat (tout comme une dévaluation nominale).

    http://frogonomics.wordpress.com/2013/04/02/lincidence-de-la-tva-quelques-reperes/

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  6. @ Patrice

    Merci.

    @ CJ Willy

    Pour être honnête, j’ai cru à une erreur dans les chiffres. L’équivalent de plus d’1,5 millions de personnes à l’échelle de la France ! Quelle horreur

    @ Saul

    Merci pour tous ces liens. En effet, ils semblent fâcher avec le calcul. C’est ce que j’avais dénoncé début 2012 pour le 2nd plan grec dont les hypothèses étaient hautement fantaisistes. Ce sont des multi-récidivistes. Le problème est que les peuples souffrent pour rien car le malade risque de mourir guéri.

    @ BA

    Merci pour les liens.

    @ Olaf

    A la différence que la dévaluation ne renchérit que le prix des importations (23% du PIB en France) alors que la hausse de la TVA porte sur 100% de la consommation si elle est uniforme.

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  7. LP

    Si les charges sociales des produits fabriqués en France sont baissées pour compenser la hausse de la TVA de ces mêmes produits consommés en France, leurs prix de vente en France restent stables, alors seules les importations sont renchéries et les exportations deviennent plus "compétitives", non ? Donc on est bien dans le même schéma qu'une dévaluation monétaire plus homogène sur le pouvoir d'achat de la population qu'une dévaluation "interne".

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  8. A part le tourisme en France qui est une forme d'exportation et dont les métiers devraient bénéficier d'une TVA faible, mon raisonnement me semble tenir la route.

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  9. Dans le projet du MEDEF, la TVA sociale devait être encore plus consacrée à baisser les charges patronales que les charges salariales d’où un moindre gain de pouvoir d’achat pour les salariés qui ne compensera pas la baisse du pouvoir d’achat par hausse de la TVA qui doit prendre en compte la diminution des charges patronales et salariales. Voyez:

    http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20120105.OBS8176/tva-sociale-les-trois-scenarios-du-medef.html

    En cas de dévaluation de la monnaie la baisse du prix de revient des produits fabriqués en France, par rapport aux produits importés, est automatique, je ne suis pas certain que ce soit le cas aussi pour le projet de TVA sociale, du moins dans des proportions similaires. De plus on sait que les mesures de baisse du pouvoir d’achat déjà mises en œuvre en zone euro provoquent une récession qui nécessiterait des mesures de soutien « mutualisé » aux pays qui mettent en œuvre ces mesures mais les allemands n’en veulent pas car contraire à leur intérêt.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69524

    Saul

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  10. L'article de Juan Torres López censuré par El Pais

    http://www.latinreporters.com/espagnepol26032013ik.html

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  11. Saul

    Une dévaluation monétaire produit aussi une baisse du pouvoir d'achat externe, gaz, pétrole etc...

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    1. olaf

      Bien sur la dévaluation monétaire provoque une hausse des produits importés, donc une baisse du pouvoir d’achat. Mais de toute façon dévaluation monétaire ou pas, il y a parait-il nécessité de faire baisser le coût du travail en France, de l’ordre de 30% pour rétablir une situation de compétitivité et de profitabilité normales dans l’industrie :

      http://www.leparisien.fr/economie/goldman-sachs-conseille-a-la-france-de-baisser-les-salaires-de-30-30-01-2013-2525317.php

      http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69477

      Ce qui est susceptible de provoquer, une chute de la consommation, une récession, des faillites d’entreprises, ce qu’on constate dans les pays de la zone euro qui mettent en œuvre la dévaluation interne (par baisse des salaires). Mais en sortant de l’euro le pays retrouve aussi une banque centrale qui peut soutenir l’économie et faire ce que la BCE ne peut pas faire car la zone euro n’est pas une union de transferts. Par exemple dans la note de natixis citée dans mon précédent message « achats de dettes publiques ou achats d'actifs risqués aux banques par la BCE ». Quels sont les gros problèmes de l’Italie et de l’Espagne actuellement : Taux d’intérêt excessifs des deux Etats pour se financer sur les marchés, crédit Crunch en interne, les PME ne trouvent plus à se financer et font faillite, cas flagrant en Italie. Avec une banque centrale qui soutient l’économie, ces deux problèmes pourraient être résolus, avec en plus un taux de change de la monnaie adapté aux réalités de l’économie.

      Saul

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  12. @ Olaf

    OK, si vous parlez de TVA sociale (à laquelle je suis favorable), alors seuls les prix des importations augmenteraient. C’est donc un schéma similaire.

    @ Saul

    La mise en place de la TVA sociale doit se faire dans le cadre d’une réforme fiscale globale, qui permettra de protéger le pouvoir d’achat des classes populaires et des classes moyennes. On peut trouver des mesures complémentaires pour s’assurer de cela.

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  13. Jeudi 18 avril 2013 :

    L'euro n'est plus une monnaie unique !

    Ce sont deux articles dans des journaux allemands qui ont révélé l’affaire : Die Welt a publié dimanche 14 avril un article intitulé « La planche à billets incontrôlable », alors que son confrère l’hebdomadaire Wirtschaftswoche accuse la Banque de France d’être l’éminence grise qui a incité la BCE à violer ses règles de fonctionnement.

    http://www.welt.de/finanzen/article112420942/Die-europaeische-Notenpresse-geraet-ausser-Kontrolle.html

    http://www.wiwo.de/politik/europa/banque-de-france-die-graue-eminenz-hinter-der-ezb/7599876.html

    De quoi s’agit-il exactement ?

    La BCE a mis en place un marché baptisé STEP qui permet aux banques centrales nationales, comme la Banque de France, d’échanger avec la BCE des actifs toxiques contre de l’argent frais.

    En clair, cela veut dire que la Banque de France transforme dans ses comptes des titres qui ne valent potentiellement plus que des clopinettes en de bons vrais Euros bien réels.

    Les journalistes allemands accusent la Banque de France d’avoir transformé cette lessive artisanale du linge sale des banques françaises en une lessiveuse industrielle, afin d’épurer les actifs toxiques qui plombent les comptes des quatre plus grandes banques françaises, notamment le Crédit Agricole, dont les bilans seraient gravement dans le rouge.

    Pour les Allemands, transformer du papier sans valeur en Euros, c’est faire fonctionner la planche à billets, chose qui reste leur pire cauchemar depuis l’hyper-inflation de la république de Weimar.

    Mais au delà des réticences de l’Allemagne, cette planche à billets franco-française qui contourne les règles de la BCE, avec sa complicité, sonne le glas de la monnaie unique Européenne.

    En effet, il y a désormais plusieurs Euros.

    Pour les Grecs et les Chypriotes, c’est l’Eurodrachme, une monnaie forte imposée par l’Allemagne. Pour sauver leurs banques, on ruine le pays, on se sert dans les comptes des particuliers, mais pas question de faire marcher la planche à billets.

    Pour sauver le Crédit Agricole, on invente l’Eurofranc, une monnaie qui faiblit puisqu’on en produit des masses à partir de rien.

    Evidemment, l’Euro reste la monnaie commune, mais ce n’est donc plus une monnaie unique. C’est comme si le taux de change entre l’Eurofranc, l’Euro-drachme était fixé arbitrairement comme le fait la Chine pour le Yuhan, un équilibre fictif. Voilà donc que réapparait une sorte de « serpent monétaire européen » où chaque pays fait fluctuer le volume de monnaie dans son coin.

    Si on en est venu là, c’est pour une raison simple : le système de l’Euro fort n’est pas viable car il ruine les pays du sud dont l’économie n’est pas capable d’équilibrer les échanges avec l’Allemagne.

    Jusqu’à présent, l’Allemagne a imposé sa vision d’Euro fort en écrasant les pays du sud sans pitié, mais elle ne peut pas se permettre de se comporter avec la France comme elle l’a fait avec la Grèce, le Portugal ou Chypre. Imagine-t-on une troïka venir à Paris donner des ordres au peuple français ? Ca serait la révolution. Aussi, l’Allemagne a bien dû accepter que la France fasse ce qu’elle a interdit à Chypre et à la Grèce : jouer les faux-monnayeurs aux dépens des autres pays de l’Eurozone.

    Mais cette situation nouvelle n’est pas moins intenable que la précédente. La France évitera à moindre coût la faillite des ses quatre grandes banques en transférant leurs actifs toxiques à la BCE, c’est-à-dire en nationalisant les pertes, mais on ne peut pas imaginer que la France utilise indéfiniment son monopole de faire de la planche à billets sans que l’Eurozone n’explose, soit à cause de la révolte des autres pays qui jouent le rôle de vaches à lait, soit à cause des tensions au sein de ce « serpent monétaire européen » nouveau genre.

    Tout va très bien madame la marquise.

    Tout va très bien, tout va très bien !

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-euro-n-est-plus-une-monnaie-134470

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  14. Dans l'Antiquité et au Moyen Age, les alchimistes essayaient de transformer le plomb en or.

    Les alchimistes sont des petits joueurs.

    Mario Draghi, lui, a fait plus fort : il a transformé la merde en euros !

    Les banques françaises ont dans leurs livres des centaines de milliards d'euros d'actifs pourris, de créances irrécouvrables, bref des merdes, ... mais des merdes françaises.

    Pour s'en débarrasser, les banques françaises donnent leurs merdes à la Banque de France.

    Ensuite, la Banque de France donne à Mario Draghi ces merdes françaises ... et Mario Draghi lui donne en échange des milliards d'euros, tout beaux, tout neufs, tout propres.

    Ensuite, la Banque de France donne ces milliards d'euros aux banques privées françaises, qui les utilisent pour acheter les obligations de l'Etat français.

    Et tout le monde est content !

    Les banques espagnoles font pareil avec la Banque d'Espagne, les banques italiennes font pareil avec la Banque d'Italie, etc, etc, Mario Draghi est un très grand alchimiste !

    Bon, évidemment, les journalistes allemands et les hommes politiques allemands disent que la BCE a tort de recevoir toutes ces merdes et de donner en échange tous ces milliards d'euros aux pays européens du sud : France, Espagne, Italie, etc.

    Schäuble en faveur d'une action de la BCE pour réduire les liquidités.

    Le ministre allemand des Finances verrait d'un bon oeil une action de la Banque centrale européenne (BCE) pour réduire les liquidités en circulation dans la zone euro, selon un entretien à WirtschaftsWoche, mais juge que cela est difficile dans la situation actuelle.

    "Il y a beaucoup d'argent sur le marché, selon moi trop d'argent", a déclaré Wolfgang Schäuble dans un entretien au magazine allemand à paraître lundi, mais dont des extraits ont été publiés vendredi.

    Donc "si la BCE essaie d'utiliser sa liberté d'action pour réduire un peu cette grande quantité de liquidités, je ne pourrais que le saluer", a-t-il ajouté.

    Mais la liberté d'action est minime actuellement en raison de la crise qui frappe nombre de pays de la région, a-t-il aussi souligné. "Nous ne devons pas oublier en Allemagne que beaucoup de pays européens sont encore dans une situation de croissance précaire".

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00515597-schauble-en-faveur-d-une-action-de-la-bce-pour-reduire-les-liquidites-560016.php

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  15. Lundi 22 avril 2013 : chiffres de la dette publique pour le quatrième trimestre 2012.

    La dette publique de plusieurs Etats européens atteint des sommes inimaginables.

    La dette publique de plusieurs Etats européens est devenue hors de contrôle.

    L’Union Européenne, la BCE et le FMI ont échoué dans leurs soi-disant « plans de sauvetage ».

    Tous les « plans de sauvetage » sont un échec total.

    En Europe, plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

    1- Médaille d'or : la Grèce. Dette publique de 303,918 milliards d'euros, soit 156,9 % du PIB.

    Le premier défaut de paiement de la Grèce avait effacé 107 milliards d’euros de dettes. Mais depuis, la dette publique continue à augmenter, à augmenter encore, à augmenter toujours. La Grèce va de nouveau se déclarer en défaut de paiement.

    2- Médaille d'argent : l'Italie. Mario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1988,658 milliards d'euros, soit 127 % du PIB. Mario Monti a fait la preuve de sa nullité. Mario Monti a fait la preuve de son incompétence.

    3- Médaille de bronze : le Portugal. Dette publique de 204,485 milliards d'euros, soit 123,6 % du PIB. Là encore, le soi-disant « plan de sauvetage » a échoué. La dette publique du Portugal continue à augmenter.

    4- Irlande : dette publique de 192,461 milliards d'euros, soit 117,6 % du PIB. Là encore, le soi-disant « plan de sauvetage » a échoué. La dette publique de l’Irlande continue à augmenter.

    5- Belgique : dette publique de 375,389 milliards d'euros, soit 99,6 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1833,810 milliards d'euros, soit 90,2 % du PIB.

    7- Royaume-Uni : dette publique de 1387,436 milliards de livres sterling, soit 90 % du PIB.

    8- Chypre : dette publique de 15,350 milliards d’euros, soit 85,8 % du PIB.

    9- Espagne : dette publique de 883,873 milliards d’euros, soit 84,2 % du PIB.

    10- Allemagne : dette publique de 2166,278 milliards d’euros, soit 81,9 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22042013-AP/FR/2-22042013-AP-FR.PDF

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