lundi 13 mai 2013

Pas besoin de 6ème République !


C’est une des sujets du moment. L’alternance illusoire entre le PS et l’UMP et la difficulté de parvenir à un véritable changement seraient le fruit d’un problème institutionnel, ce qui imposerait un changement de Constitution pour s’en sortir. Une analyse à courte vue.



La 5ème République n’est pas coupable

La logique peut sembler imparable. En effet, depuis une trentaine d’années, nous alternons entre des majorités socialistes et des majorités de droite qui vont toutes dans le sens d’une plus grande intégration européenne et d’une plus grande libéralisation économique, sans qu’il semble possible de sortir de cette fausse alternance. Tout ceci donne un sentiment d’impuissance aux citoyens qui veulent changer, et peut les tenter alors de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain.

Mais cela n’est pas juste. Ce n’est pas la Cinquième République qui est coupable. Tout d’abord, il faut bien reconnaître que l’indistinction entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement n’est pas une spécifité française. En Allemagne ou en Italie, elles ont gouverné ensemble et se distinguent encore peu sur ces sujets (Europe, mondialisation). Les alternances en Grande-Bretagne ou en Espagne n’ont pas non plus mené à de grandes révolutions dans ces domaines.

En fait, nous ne devons pas oublier le rôle des circonstances historiques dans les inflexions politiques. Il y a un peu plus de vingt ans, le capitalisme a remporté une victoire triomphante sur le communisme. Il y a quinze ans, à l’approche du nouveau millénaire, le monde a aussi connu une phase de croissance forte qui semblait valider le discours néolibéral, poussant ce qu’on appelle la gauche toujours plus à droite économiquement. Bref, un contexte peu favorable à la remise en cause de la mondialisation néolibérale. L’absence de changement a des raisons profondes.

La 5ème République, une alliée du changement ?

En outre, il ne faut pas oublier que le temps politique est un temps long. Les peuples ne se donnent pas au premier venu. Il faut être patient pour que les citoyens finissent par accorder leur confiance à un nouveau venu. Beppe Grillo n’a pas émergé comme cela en 2013 : il s’était lancé en 2005. Syriza n’est pas arrivé aux portes du pouvoir en 2012 ex nihilo : le parti existait depuis 2007 et ses racines étaient plus anciennes que cela encore. En outre, des partis incapables d’arriver au pouvoir (comme le FN) peuvent aussi fixer une partie de l’électorat contestataire, empêchant l’alternance.

Bref, et cela est somme toute rassurant, la démocratie demande du temps pour changer. Après, on peut se demander si les Institutions que nous avons créent un cadre plus ou moins propice au changement et il est bien évident qu’elles sont toujours perfectibles (surtout depuis que Nicolas Sarkozy les a réformé, dans un mauvais sens). Mais l’absence de changement ailleurs invalide la culpabilité de la 5ème République, qui a déjà permis de gros changements, en 1981 notamment.

Néanmoins, comme le souligne Etienne Chouard, des modifications pourraient être améliorées : réforme du Sénat, une meilleure représentation politique (même si je reste hostile au tirage au sort, que je trouve trop arbitraire), l’amélioration de la démocratie directe (avec le référendum d’initiative populaire), la simplification de notre mille-feuilles territoriale (suppression des régions) et des règles plus strictes pour les médias (qui ne doivent pas appartenir à des groupes dépendant de commandes publiques, et qui doivent mieux représenter la diversité de pensée de la société) sont des idées intéressantes.

Ce faisant, comme le souligne Jacques Sapir, Jean-Luc Mélenchon fait fausse-route avec l’idée d’une  6ème République. Ce n’est pas la 5ème qui est responsable des politiques suivies. Et de manière intéressante, les constitutions des alternatifs sud-américains ont souvent des traits communs avec la nôtre…

40 commentaires:

  1. Tout de même des changements sont souhaitables : ainsi la disparition des partis politiques officiels, donc des consignes de vote (en revanche, peuvent se développer davantage de cercles de pensée, non financés par l'État en fonction de leur notoriété) ; en parallèle la suppression de l'alinéa 1 de l'article 27 "Tout mandat impératif est nul" s'impose, permettant aux électeurs de récuser en cours de mandat un élu qui s'en écarte trop.

    Je vois aussi à ajouter à la constitution un article interdisant au gouvernement de déployer les forces armées à l'étranger : ce qui aboutit automatiquement à sortir totalement de l'OTAN (j'y tiens beaucoup) puisque notre seul véritable ennemi, ce sont objectivement les USA.

    Encore :
    ARTICLE 54.
    Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'engagement international est caduc. La Constitution n'est pas révisée pour s'y plier.

    Ce ne sont là que quelques-unes des dispositions auxquelles j'ai pensé pour rendre la Constitution "présentable" sans l'effacer complètement. Ah oui, et compte tenu des engagements différents des députés vis-à-vis des électeurs, le sénat n'existe plus. Économies...

    Et bien entendu le Titre XV est intégralement effacé, avec la sortie de l'Union Européenne. Plus besoin de financer les fonctionnaires européens, ni les députés du même nom, ni de se plier aux diktats d'un traité de Lisbonne dont le peuple lui-même ne veut pas, et qui est déclaré tout simplement nul. Cela n'empêche pas de continuer à utiliser l'Euro, monnaie commune, pour les transactions, mais au niveau des comptes bancaires des français et de leurs entreprises un ajustement de parité périodique entre la monnaie "officielle", peu importe son nom, c'est juste un bidouillage entre la BdF qui détermine l'ajustement et les banques de dépôt - les banques ou filiales d'affaires étant désactivées - et l'euro. Ceci afin de mener une politique monétaire indépendante filtrant les échanges interbancaires avec l'étranger, y compris les autres pays européens.

    Tout cela n'est qu'une affaire de volonté. Si notre pays montre l'exemple, d'autre pays - du sud probablement - voudront le suivre, et renouer des liens étroits avec notre pays, et un peu moins avec les "pays du nord" aux motivations différentes.

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    1. @Babelouest,
      pas mal les propositions, mais pour l'OTAN, pourquoi ne pas en sortir, tout simplement? Et puis, le pays doit pouvoir conserver la liberté d'action: toutes les interventions armées extérieures ne sont pas mauvaises (cf Mali), il faudrait juste que le processus de décision soit moins discrétionnaire et plus délibératif.
      Sinon, je suis réservé sur le mandat impératif: c'est séduisant sur le papier, mais comment faire les conditions qui ont présidées à l'élaboration du mandat ne sont plus valides? Faut-il une obligation de résultats ou de moyens?
      Evidemment, je partage également votre point de vue sur la sortie de l'UE...

      CVT

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    2. Précisément, au Mali il s'agissait de déployer des soldats pour favoriser une multinationale. Pour moi précisément, ce n'est pas acceptable.

      Le mandat ? Quand les représentants du peuple votent l'ANI, ils sortent de leur mandat qui n'est certainement pas de démanteler de cette façon le droit des travailleurs. Ce n'est qu'un exemple. S'ils savent qu'ils sont sanctionnés, et que de plus ils n'ont pas sur leur dos un parti qui les incite à voter contre leurs convictions, et contre l'intérêt de tous ou presque, ils continueront à rester intègres. Ce n'est qu'un exemple.

      J'avais avancé d'autres pistes ici. Ce ne sont que quelques lignes sur la question bien entendu, des ébauches.

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    3. @Babelouest,
      pas d'accord avec vous sur la Mali: l'intervention était justifiée, multinationale ou pas. D'abord, elle a été faite à la demande EXPRESSE du Mali. Ensuite, il ne faut pas négliger le pouvoir de déstabilisation d'Al Qaïda et des fondamentalistes islamistes: regardez ce qu'il se passe au Nigéria, où le pays est quasiment coupé en deux... Des troubles similaires pourraient se produire au Mali et dans les pays voisins. On ne pourrait pas exclure que des réfugiés arrivent en masse en Europe, et en premier lieu, en France!
      Donc il faut arrêter avec l'anticolonialisme de salon, qui ressemble ici à de l'angélisme: l'intervention était justifiée et en plus conforme à nos intérêts (éviter un afflux massif de réfugiés chez nous).

      CVT

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    4. J'ai des doutes assez forts concernant la légitimité du gouvernement malien. J'ai aussi des doutes concernant l'amalgame qui a été fait entre les Touareg de la région correspondant très vaguement avec le nord-Mali (les frontières sont parfaitement arbitraires dans cette région-là) et des trouble-fêtes descendus de la malheureuse Libye après la destruction de facto de celle-ci. J'avais suivi avec des amis ce qui s'est passé là-bas jour par jour, grâce à l'unique reporter cameraman indépendant de Cyrénaïque qui correspondait avec nous directement. Il avait d'ailleurs fini par avoir peur pour sa vie, à raison : un sniper lui a mis une balle en plein front. C'est sa femme enceinte qui nous en a prévenus avant tout le monde. Ce fut le même processus qu'au Mali et en Syrie. Des troupes plus ou moins mercenaires issues de pays multiples, encadrées par des "spéciaux" français, US, italiens...

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  2. Le système actuel favorise les partis en place avec le financement public des partis politiques, les parrainages pour l'élection présidentielle, le mode de scrutin majoritaire.
    Vous dites que Beppe Grillo s'est lancé en 2005 et Syriza en 2007. C'est relativement récent. Il me semble que NDA est présent depuis plus longtemps mais ne perce pas... il faut dire que la France n'est pas encore dans la situation de la Grèce et de l'Italie, le paysage politique est moins mouvant.

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  3. Le général de Gaulle voulait réduire l'influence des partis. Depuis, ils sont redevenus très influents. Les députés sont plus à l'écoute de leur parti politique que des citoyens qu'ils sont censés représenter.

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  4. Le Président est élu au suffrage universel mais il est le représentant d'un parti; c'est là où le bas blesse dans la 5 ième ... il ne peut être le Président de TOUS les français,
    Il faudrait qu'il soit un premier ministre, un chef de gouvernement, c'est tout (et qu'il n'y ait plus de Président; on s'en passerait très bien)

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    1. @Anonyme,
      le problème n'est pas que le président soit issu d'un parti, car tous les partis doivent proposer des programmes dans l'intérêt général (nous sommes en république, non?).
      Le problème, c'est que les changements successifs de la Constitution ont achevé de dénaturer la Vè République (je songe au raccourcissement du mandat présidentiel à 5 ans, ou à la cohabitation, qui dans l'esprit de De Gaulle, ne devait pas advenir).
      Je suis foncièrement contre les régimes parlementaires, car ils sont une prime aux partis charnières, et pire, par leur aspect collégial, ils diluent les responsabilités en terme de décisions...


      CVT

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    2. C'est bien pourquoi il faut supprimer les partis, et les remplacer par de simples cercles de réflexion non subventionnés, et surtout, n'ayant pas le droit de présenter des candidats. Les dérives actuelles viennent entre autres de ces candidats qui feraient n'importe quoi pour obtenir l'investiture d'un parti.

      Bien entendu, il faut que l'exécutif ne puisse que difficilement présenter des projets de lois, les propositions de lois des parlementaires devenant prioritaires.

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    3. Pourquoi pas alors, ne voter que pour des programmes politiques. Une serie de mesures à appliquer sur des années ou une année pourquoi pas. Les "cercles de réflexion" seront seulement chargés de proposer ces programmes au vote. Ceux qui le mettront en oeuvre ne devront pas être issus de ces "cercles de réflexions" ce seraient des fonctionnaires surveillés par exemple par des citoyens tirés au sort. La on aurait quelques garanties que la volonté populaire soit respectée.

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  5. @Laurent Pinsolle,
    c'est rare de voir quelqu'un qui partage mon point de vue sur les régions, et je le salue! Les régions ont démontré surtout leur inefficacité et sont une source de gabegie incroyable! Loin d'être une expression démocratique, elle incarne pour moi le retour aux baronnies et au féodalisme.
    Enfin, elles sont la cheville ouvrière des politiques européennes, qui préfigurent un démantèlement de l'Etat, et donc du pays...

    CVT

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    1. L'empilement des structures politiques territoriales, du canton au Sénat en passant par la région, le département et les intercommunalités, a un seul mérite : garantir de confortables revenus à nos élus à vie. De plus, cette architecture, gourmande en moyens, leur a permis et leur permet de recruter selon leur bon vouloir tout en développant un clientélisme politique bien utile pour se maintenir au pouvoir.

      Pour reprendre la formule de Frédéric Lordon, un bon coup de balai me paraît nécessaire. Il suffirait de supprimer certains échelons inutiles, de limiter le nombre de mandats et le mode de désignation de nos représentants pour donner un autre visage à la politique. Pas besoin de débat stérile sur la VIème République pour ça.

      Ce serait un bon moyen de faire des économies avec des politiques, qui donneraient l'exemple - pour une fois -et de mettre fin au système de cooptation des "élites" politiques. Bien sûr, certains ne manqueront de dire de ces propositions qu'elles sont "populistes" pour les disqualifier pour continuer à ... ne rien changer.

      A nous de choisir.

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    2. @ Laurent Pinsolle

      Comme CVT je suis tout a fait d'accord et également surpris.
      Tout le monde dit qu'il faut supprimer le mille feuille administratif, et plus précisément les départements.
      Lorsque je répond que se ne sont pas les régions mais les départements qu'il faut conserver je ne trouve jamais personne qui soit d'accord.
      Les régions sont bcp trop grandes et avantagent souvent une part de leurs territoires au détriment des autres, alors que les départements sont plus anciens et petits (et donc plus proches des citoyens).
      C'est le principe de subsidiarité qui devrait primé lorsque l'on réfléchie à l'organisation des collectivités territoriales (autrefois dites LOCALES).
      Vous devriez développer vos idées à ce sujet.

      A propos de la 5e ou la 6e République vous en avez déjà parlez et je ne vous rejoins pas. Il est bien difficile d'être d'accord sur tout les points, c'est la démocratie (se rejoindre sur l'idée d'une démocratie républicaine est déjà bien).

      http://www.gaullistelibre.com/2012/05/plaidoyer-pour-la-cinquieme-republique.html

      http://www.gaullistelibre.com/2012/05/plaidoyer-pour-la-cinquieme-republique_06.html

      Bonne continuation.

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  6. La 6 ème république n'est très probablement qu'un prétexte fournit par les Girondins pour revenir à un système de notables.
    jard

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  7. @anonyme 10:09
    Il n'y a pas que De Gaulle qui ait voulu réduire ce rôle, pas mal de rois de France se sont mordus les doigts d'avoir laissé l'agitation partisane se développer dans les parlements et bien inspirés ont été ceux qui y ont mis un coup de frein.

    @ CVT
    En se barrant de l'UE et en supprimant les régions, on doit pouvoir renflouer la dette, ou au moins cesser de l'alimenter :)

    Le Gars Huzac

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    1. A l’évidence les régions sont la 5eme colonne de l'ue et certains identitaires sont tombés dans ce piege . Avant de songer a renflouer la dette il faudra sans doute l'auditer pour savoir ce qu'est vraiement de la dette et ce qu'est magouilles de banquestère

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    2. Absolument, la dette n'est que de la poudre aux yeux, qu'il convient de ramener à sa juste place, c'est-à-dire pas grand-chose.

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  8. La 5 eme République a été totalement pervertie par les modifications successives le plus simple est de revenir a celle de 1958 peut être en y ajoutant un texte empêchant la représentation nationale de s'assoir sur les referendums

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    1. @patrice lamy,
      j'aimerais bien revenir à la Vè république originelle (élections présidentielles incluses),
      mais là, ce n'est plus possible depuis mai 68! Il manque à nos politicards d'aujourd'hui pas mal de choses pour être des hommes d'état, dont une chose essentielle: le sens des responsabilités. En effet, bien des gens au pouvoir aime les apparats du pouvoir, mais exècrent les responsabilités: à votre avis, pourquoi la Commission Européenne existe? En plus de confisquer le pouvoir exécutif, elle permet au personnel politique de se défausser de leurs responsabilités dans l'application d'un programme politique contraire aux intérêts des électeurs!
      C'est bien cette irresponsabilité organisée qui est en fait à l'origine de la déréliction du régime de la Vè république. Et une VIè république n'y changerait, sinon qu'elle ajouterait encore plus de contrôles et d'entraves à l'exécutif...

      CVT

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    2. Pour être vrai, un exécutif doit strictement appliquer ce que le législatif a décidé, et en aucune façon intervenir en amont (simplement c'est à lui d'organiser techniquement des décisions prises par le législatif, qu'il s'agisse de nouvelles élections, de référendums, de l'application dans les détails de lois déjà votées sans contraintes précisément de l'exécutif...).

      Cela peut se concevoir en remaniant très légèrement la Constitution.

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  9. Vous évitez la question principale, qui n'a rien à voir avec l'alternance politique : le système juridique des pays développés se meurt, sous le poids de la complexité. Le droit articulé monolithique ne dispose pas d'outils pour gérer la complexité et doter le système juridique d'une architecture solide. Ce type de crise de complexité n'est pas nouvelle ou originale et nous savons comment en sortir : il faut passer au paradigme objet. Et ça, ça nécessite de réécrire la Constitution depuis zéro (remarquez que ça ne veut pas dire changer les institutions, juste changer le mode de construction du système juridique : vous pouvez réécrire la même chose d'une autre manière).

    Ah oui, et puis vous avez raison de ne pas soutenir le tirage au sort, c'est une idée auto-contradictoire. La logique d'Etienne Chouard devrait logiquement déboucher non pas sur le tirage au sort, mais sur le gouvernement par sondage (ce qui est encore pire ...).

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    1. Un sondage, c'est du bidon. Et surtout cela n'a rien à voir avec le tirage (qui nécessairement ne peut se faire que sur un large panel de volontaires, ou plus exactement de personnes qui n'ont pas refusé par avance)

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  10. @Anonyme
    Sur le tirage au sort, en quoi est il auto contradictoire, ou du moins plus contradictoire que le vote?
    Par contre je ne vois qu'un rapport ténu avec les sondages dans lesquels les questions influent fortement sur les réponses. Un collège ou un parlement tiré au sort disposerait d'un accès à plus grand nombre d'informations et de plus de temps pour réfléchir aux différents problèmes.
    Contrairement à une idée reçue populaire dans nos élites, les citoyens (vous et moi) ne sont pas du tout incapables de comprendre des situations complexes.

    @Laurent
    Si je comprend bien l'idée de E. Chouard, c'est justement son côté arbitraire qui rend le suffrage aléatoire intéressant, exactement comme pour les jurés populaires.
    Si je suis convaincu que la politique doit aussi être une profession, mettre en place un mécanisme aléatoire de ce genre quelque part dans nos institutions me parait une voie intéressante à explorer.

    Lelien

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    1. Justement, il ne faut à aucun prix que la politique soit une profession, juste une sorte de "contrat" avec les électeurs, qui ne dure qu'une fois. A force de se baser sur l'idéologie (qui doit rester la base, mais rien que la base), on peut oublier le pragmatisme.

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    2. @babelouest
      Je ne suis pas d'accord. Diriger et contrôler les grands corps de l'état demande de l'expérience. Obtenir la confiance des différents acteurs de la vie économique, religieuse et politique française demande du temps et du savoir faire, or cette confiance est souvent nécessaire pour obtenir des compromis avantageux pour tous les partis.

      Par contre j'admets volontiers que les élus actuels ne sont (majoritairement) pas au niveau des critères que je vient d'énoncer. Je suis également contre le mélange des genres qui est la source de bien des maux : parcours professionnel entre grandes entreprises, banques, haut fonctionnaire, inspection des finances, postes élus...

      C'est pourquoi l'idée un système mixte me semble, pour l'instant, un compromis qui mériterait d'être étudié sérieusement.

      Lelien

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    3. Certes , mais l’expérience s’acquière en faisant parti de ces corps et du copinage nous arrivons vite au coquinage

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  11. La proposition de Chouard c'est qu'il ne faut pas laisser l'écriture d'une Constitution à ceux qui vont s'en servir ("ce n'est pas aux hommes de pouvoir d'écrire les règles du pouvoir")

    D'autre part il souhaite le tirage au sort parmi les seuls "volontaires" d'une chambre qui remplacerait le Sénat ... croyez vous que ce serait une catastrophe ?

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  12. @ Babelouest

    Merci pour vos contributions.

    Disparition des partis ? Non à mon sens car ce sont aussi des véhicules de la démocratie. Je crois que ce sont des corps intermédiaires nécessaires. Après, il faut corriger les excès. Sur la révocation, pourquoi pas mais dans des conditions assez strictes pour éviter les abus. C’est une question à creuser.

    Sur l’intervention à l’étranger, pas d’accord (cf Mali). Mais on peut y mettre des conditions (vote systématique au Parlement), si cela n’existe pas déjà.

    D’accord sur le reste : la Constitution doit rester supérieure à tout traité européen et ne doit pas en faire mention.

    Sur la dette, je suis d’accord également. Si la BC était au service du peuple, tout changerait.

    @ CVT

    D’accord sur le Mali, sur la révocation et les régions.

    Totalement d’accord sur les gouvernements actuels : ils veulent l’apparence du pouvoir et pas les responsabilités (d’où l’acceptation des réformes européennes).

    @ Anonyme

    La première vraie campagne nationale de DLR a été en 2009 (et 1ère présidentielle, l’élection qui compte, l’an dernier). Le financement public me semble essentiel car il ne faut pas que les partis dépendent de l’argent des lobbys (cf USA). On ne peut pas dire que NDA ne perce pas. Il ne perce pas aussi vite que ce que l’on souhaite, mais, il s’installe (devant LO et la LCR en 2012, qui pesaient pourtant près de 5% en 2007), proche des Verts…

    @ Anonyme

    Pas d’accord sur la dyarchie président / premier ministre. Je trouve que cela fonctionne plutôt bien (sauf quand le président fait tout comme sous Sarkozy ou que le PM est trop effacé). Cela donne deux modes des gestions (plus long terme vs plus court terme), cela donne un recours supplémentaire.

    @ Patrice

    Pas totalement pervertie quand même ! En partie néanmoins. Bizarrement, j’ai voté contre le quinquennat mais je suis moins sûr de moi maintenant.

    @ Lelien

    Je crois qu’il faut plus de transparence, mais je crois que le tirage au sort dénie le principe même de la démocratie qui veut que le peuple se donne une direction qui recueille l’assentiment de la majorité (au moins relative).

    D’accord sur les politiques.

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    1. Le quinquennat tel qu'il est appliqué accentue le bipartisme qui veut dire en réalité parti unique pour avoir un commencement de démocratie il faut avoir un choix impair a partir de 3 .

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    2. D'accord avec votre remarque. Du coup que pensez vous d'utiliser le tirage au sort dans un mécanisme de surveillance anti corruption, anti clientélisme? A charge pour les tirés au sort de vérifier que les élus respectent leurs programmes, de vérifier que les élus ne sont pas ensuite embauchés par les sociétés qui ont bénéficié de leurs lois, de vérifier leur comptes pendant et après leur vie politique, etc. Car qui s'en occupe de nos jours, si ce n'est les élus eux même?

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  13. '[UMP et PS] vont dans le sens d’une plus grande intégration européenne et d’une plus grande libéralisation économique."

    intégration, ok, mais libéralisation économique... moi j'attends toujours et je l'appelle de mes voeux nationalement ! (internationalement, libéralisation n'égale pas s'ouvrir à ceux qui restent fermer à notre pays, ça ne s'appelle pas libéralisation mais débilité ou traîtrise).

    DLR j'aime bien mais bon sang, ce pays doit se libéraliser, 57% d'Etat/PIB, 46.6% de fiscalité, ultra-administré et réglementé, monopole étatiques en tout genre. Le premier principe de notre devise c'est Liberté, ce n'est pas pour rien. Combattre l'absurdité européenne OUI, mais nationalement il faut être libéral-réformateur, avec un Etat resserré sur le régalien, léger, stratégique d'accord, mais qui laisse respirer l'économie et la cagnotte de ses citoyens.

    Sinon sur les institutions, je suis pour de la démocratie directe, référendum populaire, de la proportionnelle, le non-cumul, la réduction-réorganisation du mille feuille territoriale, la fin de la gouvernance autorisée par ordonnance, séparation nette entre l'AN et le pouvoir exécutif, le mandat de député limité à 2 ou 3 ans pour pouvoir changer au milieu de mandat etc.

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    1. Bref.. je suis plus UKIP que DLR :)

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    2. La libération économique n'est pas une bonne chose, parce que certains ne jouent jamais le jeu, USA en tête, GB aussi, etc...

      La liberté c'est bon pour les personnes, à condition de la pondérer largement par le principe d'égalité : sinon certains seront bien plus libres que d'autres.

      Séparation des pouvoirs ? Une bonne mesure de changement serait une interdiction au gouvernement de peser sur les votes de l'AN, avec une inversion des priorités entre projets de lois et propositions de lois. Le gouv. doit appliquer les décisions des parlementaires, pas l'inverse.

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    3. Concernant la libération économique, je rajoute que, si les différents pays ont des différences de niveau - ce qui est très largement le cas - les plus respectueux de l'humain sont forcément perdants. C'est donc une très, très mauvaise idée.

      J'ajoute que pour moi, si la juste rémunération est normale, le PROFIT (entre autres par certains qui ne font qu'empocher) me fait horreur.

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    4. La démocratie directe est idéale a condition que nos concitoyens aient une culture et un accès a l'information minimale ce qui est loin d’être le cas ; j'y préfère la conférence de citoyens pour les décisions a moyens long terme . L’économie doit être un outil que d'ailleurs personne ne maitrise vraiement il suffit de lire les articles livres commentaires donc a manier avec précaution

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  14. A mes yeux, le principal problème de la 5eme est son système de monarchie elective peut être adapté au Général de Gaule mais surement pas au moins que rien d'aujourd'hui. On peut donc se faire élire en disant plus ou moins le contraire de ce que l'on fait réellement, une fois élu, le système constitutionnel n'y trouve rien a redire avant la fin du mandat (problème encore plus criant depuis le quinquennat et la conjonction des élections législatives et présidentielles). Un referendum d'initiative populaire bien pensé pouvant amener à de nouvelles élections me semble sujet a réflexion. Les courbe de confiance de l’exécutif depuis une dizaine d'année sont proprement hallucinantes, elle n'ont dépassé les 40% que pendant environs 1 an sur les 10 et sont signe qu'il y a un grave problème...

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  15. Mardi 14 mai 2013 :

    Le soutien à l’Union Européenne en forte chute, selon un sondage.

    Le soutien à l’Union Européenne et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, notamment en France où la chute est particulièrement forte, selon une enquête menée par le centre de recherche américain Pew.

    Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% de réponses favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points.

    La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41% d'opinions favorables).

    Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement de 1 point en Italie (58%), selon l'étude intitulée : "Le nouvel homme malade de l'Europe : l'Union européenne".

    Des pays où le taux était déjà bas continuent de perdre des soutiens à l'UE : la Grèce chute à 33% (-4), et la Grande-Bretagne à 43% (-2).

    Le seul pays où la cote de l'UE progresse est la République tchèque (+ 4 points à 38%).

    Le phénomène est identique pour le soutien à l'intégration économique de l'Europe, dont Pew rappelle qu'elle a été à l'origine de la construction européenne. Le soutien, déjà faible, enregistre une nouvelle baisse sur un an, de 34% à 28% (-6).

    Là encore, la France se distingue avec une baisse de 14 points (22% contre 36%), devant l'Italie (-11 à seulement 11% d'opinions favorables), l'Espagne (-9 à 37%), la Grèce (-7 à 11%) et la Pologne (-7 à 41%).

    Seule l'Allemagne reste au dessus de 50%, malgré une baisse de 5 points.

    "La crise économique qui se prolonge a créé des forces centrifuges qui divisent l'opinion publique européenne, séparant les Français des Allemands et les Allemands de tous les autres", selon Pew.

    "Les pays du Sud, Espagne, Italie et Grèce, s'éloignent de plus en plus en raison de leur frustration vis-à-vis de Bruxelles, de Berlin et ce qu'ils perçoivent comme l'injustice du système économique".

    Cette étude a été menée au mois de mars auprès de 7.646 personnes dans huit pays de l'UE (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Grèce, Pologne et République tchèque).

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00521062-le-soutien-a-l-ue-en-forte-chute-selon-un-sondage-566250.php

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  16. @ Patrice

    Je ne suis pas sûr que le quinquennat accentue le bipartisme. Nous verrons en 2017.

    @ Lelien

    Il faut sans doute améliorer le contrôle des élus, mais le tirage au sort ne permet pas forcément d’avoir les personnes les plus qualifiées.

    @ JP

    Libéralisation économique au sens de la libéralisation financière et commerciale. Et cette libéralisation peut aller de pair avec un très haut niveau de dépenses publiques (moyen de stabiliser le système). Etat léger ? Le poids de l’Etat ne doit pas être trop lourd, mais son poids est aussi un sujet à trancher démocratiquement.

    Deux-trois ans pour les mandats : cela me semble beaucoup trop court pour permettre une action efficace (cf ce qui se passe aux Etats-Unis).

    @ Babelouest

    D’accord globalement, sauf sur l’agenda de l’Assemblée : je crois que le gouvernement doit en garder la maîtrise pour mettre en place son programme, validé par les électeurs.

    @ Red2

    Je pense que la 5ème République a le grand mérite de donner beaucoup de pouvoir au président car une fois élu, il peut facilement mettre en œuvre son programme, au contraire de beaucoup de pays. Mais je pense également qu’un référendum d’initiative populaire est sans doute une bonne idée.

    @ BA

    Merci

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  17. @laurent
    Mais helas l'élection encore moins!
    Je ne suis pas un chaud partisant du hasard,et mon avis sur le sujet est loin d'etre tranché. Mais je trouve les arguments de Chouard sur ce point précis très interessants.

    je suis maintenant persuadé que le sujet mérite d'etre etudié, ne serait-ce que par les nouvelles reflexions que cela entraine sur notre système actuel.

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