vendredi 7 juin 2013

Le scandale des tarifs de l’électricité





Ubu libéralise l’électricité

Dire que les libéraux osent affirmer que la libéralisation fait baisser les prix. Ce que nous comprenons de plus en plus, c’est que c’est le contraire qui est vrai. Les raisons sont simples : il y a des secteurs économiques où la libéralisation ne peut pas marcher : ce sont ce que l’on appelle les monopoles naturels. Dans ces secteurs, des investissements considérables doivent être réalisés, les économies d’échelle sont également très importantes, au point qu’il serait absurde d’avoir deux opérateurs totalement différents : imagine-t-on deux réseaux de train ou deux réseaux électriques ?

Pourtant, la religion du tout marché a même emporté le Parti Socialiste, qui, contrairement à Nicolas Dupont-Aignan, a accepté les traités européens qui imposent la libéralisation de nos services publics. Et nous arrivons à la situation absurde où l’on sépare EDF de GDF, puis on en extrait ERDF pour gérer le réseau de manière « impartiale » en vue de la libéralisation. Et l’on créé une Commission pour la Régulation de l’Energie pour organiser le tout. Déjà, il n’est pas difficile de comprendre que le nouveau schéma ne sera pas plus efficace que le précédent, tant il complexifie les choses.

En outre, comme il est bien évident que les acteurs privés ne vont pas forcément construire des centrales ou un réseau de transports de l’électricité, il faut imposer aux anciens monopoles de le faire à un prix suffisant pour permettre la concurrence. Mais pourquoi libéraliser un secteur si c’est pour organiser une concurrence totalement fictive ? 80% des coûts ne sont pas concurrentiels. Les groupes ne s’affrontent que sur le terrain de la communication, où les dépenses explosent. Au final, on perd des économies d’échelle, on complexifie le système et on augmente les coûts de tous les côtés !

Un gouvernement qui navigue à vue

Le gouvernement actuel se retrouve pris au même piège que l’équipe précédente. Il faut rappeler ici qu’en 2009, Pierre Gadoneix avait demandé une augmentation de 20% du tarif de l’électricité sur trois à quatre ans, alors qu’il venait de payer 15 milliards pour acheter British Energy. Après bien des hésitations, Nicolas Sarkozy avait cédé et accordé une hausse de 7% en 2010. Depuis trois ans, les prix augmentent bien plus vite que l’inflation et pénalisent le pouvoir d’achat des Français. Certes, une part de la responsabilité vient du surcoût des énergies renouvelables, mais ce n’est pas tout.

En effet, tout le monde oublie de rappeler qu’EDF a réaliisé un résultat net courant de 4,2 milliards d’euros en 2012, en progression de 16,9%, ce qui lui permet de verser des dividendes importants à l’Etat. On se demande bien pourquoi l’entreprise a donc besoin d’une nouvelle hausse importante des prix, après déjà cinq années au moins de progression plus forte que l’inflation ? Certes, il semble que tous les coûts du nucléaire ne sont pas bien pris en compte, mais tout de même, il y a déjà eu cinq années de rattrapage et l’entreprise dégage des résultats somme toute plantureux…

En outre, il est particulièrement malsain de voir, comme pour le gaz, qu’une Commission extérieure soit chargée d’évaluer le tarif de l’électricité. Voilà encore un moyen commode pour les politiques de se dédouaner des décisions difficiles : ce n’est pas ma faute, c’est celle de la Commission ! Pourtant, ce sont eux qui ont accepté qu’il y ait une commission ! Leur faudra-t-il bientôt une commission d’arbitrage pour trancher le différend entre le gouvernement et la CRE ? Mais faut-il attendre quelque chose d’une équipe qui avait conçu une réforme délirante des tarifs de l’électricité ?

Bref, comment ne pas regretter le temps où EDF était le seul fournisseur d’électricité du pays ? Tout n’était pas parfait loin de là, mais c’était beaucoup plus simple, moins opaque et moins cher. La libéralisation du secteur de l’électricité est une absurdité de plus où PS et UMP suivent le même chemin.

24 commentaires:

  1. Absolument HONTEUX, quand on connait les avantages monstres dont béneficient les agents EDF ?

    augmentation permanente sur le dos des consommateurs

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    1. Oui c'est scandaleux et il y a des abus, mais pourquoi toujours s'attaquer au petit quand le gros fait des milliards?

      Quand on voit comme le dit bien Laurent Pinsolle les scandales de la libéralisation du marché de l’électricité. Critiquons surtout la gabegie de ce système: les frais de com qui s'emballent, les pseudo concurrent d'EDF Direct énergie et consort qui se goinfre sur la bete, la gouvernance d'EDF qui n'est plus sous controlle de l’État est investie n’importe ou dans le monde grâce au bonne vache à lait que constitue les consommateurs Français ...

      De par la nature du produit "electricité" (pas de stockage, réseaux, stratégie nationale...) sa gestion doit de rester un monopole d’État.

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    2. C'est vrai ça, salauds de salariés ! Encore un peu ils empêcheront nos riches de s'acheter un deuxième yacht.

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  2. Il y a 6 mois, la Commission n'a-t-elle pas demandé à la France une "nécessaire" augmentation des tarifs de l'électricité de +30% d'ici 2017, afin de permettre à la "libre concurrence" de pouvoir pleinement s'exercer ???

    Les énergiciens européens ne sont en effet plaints que les tarifs actuels d'EDF ne permettaient pas de se faire du gras en raison de coûts de production et d'acheminement trop bas... Aujourd'hui, on justifie la première étape de cette hausse par la nécessaire prise en compte des augmentations de coûts d'EDF (notamment dans le nucléaire).
    Les medias ont la mémoire courte (on le savait)... mais ce gouvernement prend vraiment les citoyens pour des imbéciles.
    Pimo29

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    1. Elle est belle la concurrence libre et non faussée!

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  3. Certains disent qu'il nous faudrait un nouveau de Gaulle, je pense qu'il nous faudrait plutôt un nouveau Robespierre...

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  4. Bien d'accord pour l'absurdite de la concurrence artificielle dans l'electricite (ou le chemin de fer).
    J'ai l'impression que cela ne rajoute que des couches d'administration/marketing, mais cela remplit les poches des actionnaires/dirigeants..
    (6 mois apres la fusion GDF/Suez, l'ancien president de GDF, devenu vice-president de l'ensemble, avait multiplie son salaire par 3 au motif que la boite etait devenu 3 fois plus grosse...)

    - Il y a 4-5 ans, ou on parlait deja de l'ouverture a la concurrence (poweo, ...), a la tv je me souviens d'Elie Cohen expliquant que si les prix montent apres liberalisation, cela signifie simplement que le prix avant liberalisation n'etait pas le bon et etait trop bas !!
    Les ayatollahs de la concurrence libre et non faussee ne reconnaitront jamais leurs torts.

    - dans la meme emission, il expliquait qu'au nom de la logique economique il faudrait a terme moduler de maniere significative les prix de l'electricite selon les endroits (a cause des couts de transports, production locale +ou- chere,...).

    - sur un sujet connexe, je ne suis pas anti-nucleaire, mais une trop grande privatisation du secteur me ferait peur. En voyant ce qui s'est passe au Japon avec Tepco, lorsque EDF sera geree par des J-M Messier ou D. Bouton, je n'aurai plus guere confiance dans la surete des installations...

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  5. Ce n'est pas parce que Montesquieu dit que c’était la concurrence qui mettait un prix juste aux marchandises que nous sommes obligés de le suivre , l'homme n'est pas un animal concurrentiel avec son espèce d’ailleurs il est même collaboratif avec d'autres , canine ou féline par exemple . La concurrence est une utopie et comme toutes les utopies ce ne peut être qu'une dictature pour décervelés

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  6. http://www.bvoltaire.fr/nicolasgauthier/photovoltaique-berlin-tire-dans-le-dos-de-paris,25853

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  7. On voit bien dans ce cas que les europeistes se fichent de la concurrence et du libéralisme. Tout cela n'est que du cinema.
    L'important n'est que de donner des rentes à l'investisseur privé ! Comment s'etonner de l'aggravation des inegalités avec les politiques ultracapitalistes (mais pas liberales) de l'U.E.

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  8. Il ne serait pas étonnant qu'il en soit de même en matière de téléphonie où 3 opérateurs se partagent les décombres du service public en faisant de juteux, confortables bénéfices grâce/à cause d'une grille tarifaire opaque à dessein. Un quatrième dénommé "Free" cherche sa place au soleil pour engranger à son tour de juteux bénéfices toujours sur le dos de ses clients.
    A la Poste, c'est moins prononcé mais guère différent dans la mesure où "l'opérateur" historique n'est concurrencé que sur les créneaux juteux ou devenus bien rentables. Les agents de la Poste sont tous devenus des commerciaux qui doivent vendre au client le produit à plus haute valeur ajoutée avec les ventes additionnelles. Toutes les activités du "Groupe La Poste" ont été bien séparés pour qu'aucune ne soit vraiment déficitaire et ne comble l'éventuel déficit d'un service public au rabais dit selon la terminologie bruxelloise un service "universel".

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  9. Bientôt les actionnaires de France-Télécom décideront en assemblée générale que seul subsistera la marque "Orange" ce qui entérinera la mort définitive de tout service public. Cependant un gouvernement Républicain s'inspirant des principes du CNR dont j'ai fêté le 27 Mars 2013 le 70è anniversaire de sa création pourrait considérer la non seulement la re-création d'un service public de la téléphonie en y incluant la téléphonie mobile qui est devenue indispensable à la plupart de nos compatriotes.

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  10. Hors-sujet mais cela mérite attention : le "couple" franco allemand en pleine scène de ménage, et ils ne se donnent presque plus la peine de le cacher !

    "Le "miracle japonais" a toutefois son revers dans un pays où la dette a atteint 220% du PIB en 2012 selon l'OCDE et Berlin craint de voir la France, sommée par toutes les institutions internationales de réduire ses dépenses, suivre le même chemin.
    "C'est très inquiétant si la France prend le Japon en exemple", note un haut responsable allemand.
    "Financer la croissance par l'explosion de la dette, ce n'est pas notre conception de la politique économique", ajoute-t-il, soulignant que "la solvabilité du Japon n'est plus assurée que par la Banque du Japon"".
    Reuters 06/06/2013

    "M. Hollande a fait l'éloge des initiatives prises par M. Abe depuis son arrivée en décembre à la tête de la troisième puissance économique mondiale qu'il a promis de relancer.
    "Cette priorité donnée à la croissance, cette volonté de lutter contre ce qui est appelé ici déflation, cette exigence de faire en sorte que la compétitivité des entreprises soit recherchée en même temps afin qu'il puisse y avoir un soutien à l'activité, c'est une bonne nouvelle pour l'Europe, parce qu'en Europe aussi nous avons à donner priorité à la croissance", a estimé le président français.
    Cette politique, surnommée "Abenomics", comprend des dépenses budgétaires de soutien à l'économie et un assouplissement monétaire considérable de la part de la Banque du Japon, dont le gouverneur a été désigné en mars par M. Abe.
    Elle comporte aussi un volet pour doper l'investissement des entreprises, via des dérégulations, dont M. Abe doit toutefois encore fournir les modalités concrètes.
    M. Hollande a concédé que les deux pays connaissaient "des situations différentes", le Japon disposant par exemple d'une banque centrale autonome alors que la Banque de France est sous l'autorité de la Banque centrale européenne (BCE): "Le Japon peut décider sa politique monétaire souverainement", a constaté le président français.
    Mais le Japon est sorti fin 2012 de six mois de récession et affiche aujourd'hui un retour de la croissance, même s'il est encore difficile d'en attribuer le mérite aux Abenomics. Aussi ce vent nouveau a-t-il suscité un vif intérêt dans la délégation française de sept ministres et d'une quarantaine de patrons qui accompagnent M. Hollande, en plein débat européen sur le degré de rigueur budgétaire et monétaire à tenir pour maîtriser les déficits sans renoncer à la croissance.
    Par Karyn POUPEE et Sabine WIBAUX | AFP – 07/06/2013."

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  11. @ Gilco56 & Red2

    Bien d’accord

    @ Pimo29

    Merci du rappel. Je n’ai pas trouvé de lien vers cette recommandation. Vous en avez ?

    @ Anonymes

    Bien d’accord
    - sur la concurrence artificielle
    - sur les oligopoles
    - sur le nom de FT et on peut se poser la question du service public ici

    @ Patrice

    100% d’accord

    @ TeoNeo

    Totalement d’accord

    @ J Halpern

    Merci pour l’info

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  12. Concernnt la nécessaire hausse des rpix de vente en france pour permettre à la concurrence de s'exercer "librement", un article de Terra Nova (oui, je sais, mais je n'ai trouvé que ça en 5 mn de recherche...) publié sur Mediapart en 2010 à l'occasion de la loi NOME votée sous Sarkozy pour satisfaire la Commission :

    Mediapart 17 juin 2010 Par Terra Nova :
    http://blogs.mediapart.fr/edition/terra-nova/article/170610/nouveau-marche-de-l-electricite-l-ideologie-contre-l-economie

    Pimo29

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  13. Interessant, cela va dans le sens des remarques d'Elie Cohen que j'avais rappele plus haut. De toute facon, comme ecrit dans votre reference, la liberalisation/privatisation est une fin en soi, et les "avantages" pour le public (pardon, les consommateurs) sont la pour les gogos...

    Je me souviens d'un papier d'il y a quelques annees (pbt Le Monde) ou J.-L. Beffa s'inquietait de cette politique, en disant que le prix bas de l'electricite etait un des rares avantages comparatifs de la France (par rapport a certains voisins europeens) et que si on l'abandonnait certaines industries partiraient, par ex. en Russie...

    Grace a google je n'ai pas retrouve ce papier mais un article similaire de Libe de 2004 (!!!) qui s'inquiete deja de la hausse des prix pour l'industrie

    http://www.liberation.fr/evenement/0101490216-la-facture-s-alourdit-deja

    Je reprends leur derniere phrase:
    "Conclusion de Jean-Louis Beffa : «Le monopole a donné un avantage concurrentiel à la France. Ce n'est pas le statut d'EDF qui est en cause, ce sont les orientations fausses de marché de la Commission européenne.»"

    Je ne sais pas comment cela a evolue depuis (puisque le papier de Laurent est sur les menages).
    Mais bon, comme les gouvernements successifs et les "experts" trouvent depuis 15 ans que les usines c'est sale et ringard, ca n'a pas du emouvoir grand-monde... et on continue pbt sur la meme ligne...

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  14. "EDF a réalisé un résultat net courant de 4,2 milliards d’euros en 2012, en progression de 16,9%, ce qui lui permet de verser des dividendes importants à l’Etat."

    Tout est dit, c'est l'Etat qui est a mettre en cause, pas le "monstre de la concurrence".

    L'EDF, UN CONTE FANTASTIQUE : La Cour des comptes a épinglé EDF dénonçant les avantages versés aux dirigeants et salariés sans lien avec la performance de l'entreprise http://www.contrepoints.org/2013/02/20/115456-ledf-un-conte-fantastique

    UNE POLITIQUE D'ENERGIE COUTEUSE POUR LES FRANCAIS http://www.contrepoints.org/2012/12/10/107374-une-politique-denergie-couteuse-pour-les-francais

    EDF est encore géré par l'Etat et fort mal évidemment. Quand le prix est bas, il est subventionné par nos impôts. Quand il est haut, on paye la gabegie de ces messieurs.

    Quant au "monopole naturel", il est fortement discutable. Et quand bien même, la concurrence ne devrait en aucun cas menacer EDF s'il est si fort et le seul a pouvoir fournir de l'énergie et a moindre coût que les autres.

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  15. Frédéric IZARD8 juin 2013 à 06:09

    Nos tarifs EDF ont encore augmenté !

    On peut dire merci à la libéralisation du marché de l'énergie ! Les prémices de cette libéralisation, remonte aux décisions du sommet de Barcelone de Janvier 2000, qu'ont cautionné et signé, messieurs Chirac et Jospin ! Une transposition en droit français de la directive européenne sur " l'ouverture à la concurrence du marché de l’électricité ". Un mois après, par la loi du 10 février 2000, dite " de modernisation du service public de l’électricité ", le gouvernement socialiste JOSPIN, détricote la loi "PAUL" (communiste) de nationalisation du 8 avril 1946 ! Et depuis le 19 janvier 2004, un certain Ministre de l'Economie, Mr SARKOSY, donne à EDF à un statut de SA à capitaux publics . Vive la nouvelle EDF... pour les actionnaires bien sur, pas pour nous, les usagers, enfin, "pauvres couillons que nous sommes", continuons de payer, jusqu'au jour ou on ne pourra plus le faire, alors un tonnerre patriotique grondera sur nos dirigeants français et européens !!! J'espère pour les européennes de l'an prochain ! Nicolas Dupont-Aignan, Député et Président de DEBOUT-LA-REPUBLIQUE, s'est toujours opposé à ce choix funeste comme parlementaire, il mérite que les Français votent pour les listes des européennes qu'il va présenter en 2014, contre cette "Union Européenne" de l'argent roi et de la dictature Bruxelloise. Il propose une ambition vaste pour la France et son continent.

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  16. Frédéric IZARD8 juin 2013 à 06:12

    Très bon papier Laurent sur EDF, conséquence de ce qu'avaient décidé nos dirigeants politiques. En dehors de la consommation, de l'abonnement et du montant du KW, comme beaucoup de gens, après régularisation de ma facture en fin d'année, je viens de constater une hausse des différentes taxes sur ma facture EDF, mais plus importante que l'an dernier. J'observe qu'Il n'y avait pas autant de taxes il y a quelque années encore. La TCFN (Taxe sur la Consommation Finale d'Electricité à 76 euros), la CSPE (Contribution au Service Public d'Electricité à 99,25 euros), et la CTAE (Contribution Tarifaire d'Acheminement Electricité à 11,96 euros). (Taxes graduées selon le montant de nos factures). Au téléphone avec l'opératrice, comme mon appel fut enregistré, j'ai dénoncé la libéralisation du marché de l'énergie ! Donc, on y ajoute la TVA à 5,5% de 5 euros + celle à 19,6% de 154,25 euros, au bout du compte la note est salée à l'arrivée.

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  17. @ Pimo29 et anonyme

    Merci pour ces compléments très intéressants. J’avais entendu parler de la recommandation de la Commission sans pouvoir retrouver d’article s’y référant. Le papier de JL Beffa est hallucinant.

    Le prix monte beaucoup plus pour les ménages que pour les entreprises (dans la proposition de la CRE, la hausse est de 9% pour les ménages, 3% pour les entreprises…)

    @ JP

    Sur l’électricité, je crois qu’il y a bien un monopole naturel puisque le réseau de distribution est nationale et qu’il serait délirant d’en constituer deux.

    @ Frédéric

    Bien d’accord. Il est hallucinant que ce soient les socialistes qui aient accepté la libéralisation.

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  18. Gadonneix avait effectivement demandé la hausse des tarifs que l'on constate aujourd'hui...et cela lui a couté son poste.

    D'autant plus difficile à avaler pour lui, sans doute, que le besoin d'une hausse des tarifs ne venait effectivement pas d'erreurs de sa part, mais de l'ouverture à la concurrence, décidée notamment...par celui qui l'a viré. Carton plein.

    Sur le sujet, des personnes connaissant bien le secteur et l'économie se sont prononcés à de multiples reprises, pour dire qu'il y a bien monopole naturel : 2 anciens présidents d'EDF, Marcel Boiteux et Pierre Delaporte.

    Boiteux a été président de 1967 à 1987 (il a donc été nommé par...) et a été professeur d'économie à l'école des Ponts. Son CV (remarquez la 2eme ligne) :
    http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/boiteux_carriere.htm

    Un article où il explique son point de vue, "deux régulations" :
    http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/boiteux_alire.htm

    et deux articles plus polémiques, en 2007 :
    http://www.cfe-energies.com/archive/2007/mai/les_ambigu__tes_de_la_concurrence_par_marcel_boiteux__president_dhonneur_dedf

    et en 2011 :
    http://www.mines-energie.org/Dossiers/Ouverture2011_17.pdf

    Un point de vue voisin, avec des détails historiques, donné par Pierre Delaporte, autre ex président :
    http://www.sauvonsleclimat.org/points-de-vue-de-signatairehtml/comment-en-un-plomb-vil-lor-pur-sest-il-change/35-fparticles/669-comment-en-un-plomb-vil-lor-pur-sest-il-change.html

    A l'intervenant qui déclare que s'il y avait monopole naturel, il n'y aurait pas de concurrence possible : mais c'est précisément le cas, et c'est pour cela que diverses mesures sont prises pour permettre une concurrence. Par exemple, sous Sarkozy, une loi a été passée obligeant EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à ses concurrents, à un tarif artificiellement bas. L'article de Boiteux en 2011 l'explique.

    Enfin, la dernière étape en date, ce sont les barrages :
    http://www.sauvonsleclimat.org/debats-publicshtml/delacoux-concessions/35-fparticles/1403-delacoux-concessions.html

    que la France va peut-être être obligée de remettre en concurrence. Ce qui ne risque pas de simplifier la gestion...

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  19. Question ?
    Y at'il un ou plusieurs anonymes ???
    La prolifération "anonyme (s)" est gênante !

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  20. Cher Laurent,
    Voici quelques élémenst our compléter vos réflexions :

    From www.latribune.fr - March 15, 2012 10:10 AM
    "Le prix de rachat de l'électricité d'origine renouvelable en France devrait entraîner un surcoût annuel de 7 milliards d'euros par rapport aux prix de marché à l'horizon 2020, a estimé mercredi Henri Proglio, le PDG d'EDF."

    JP


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  21. Intéressant de lire cet article. En tentant la réouverture d'un compteur hors service depuis un an, je m'aperçois qu'en effet les fournisseurs ne sont que des pantins et que seul ERDF fait la pluie et le beau temps avec visiblement trop peu de personnel, et des ordres d'installer des nouveaux compteurs (Linky?) alors même que l'ancien fonctionne encore très bien.

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