dimanche 6 octobre 2013

Discours du Congrès du 5 octobre


Mes chers compagnons,

Je crois qu’il faut voir la réalité en face. Notre économie, et celle des autres pays européens vont sortir de la récession. La reprise va devenir réalité. Bien sûr, elle sera illusoire. Je vais y revenir.



Mais il y aura reprise, pour plusieurs raisons :
-        Premièrement, c’est un mécanisme mécanique, après avoir touché le fond, les économies rebondissent
-        Deuxièmement, la réduction plus lente des déficits pèse moins sur la croissance
-        Troisièmement, les prix des matières premières devraient rester à peu près stables à moyen terme
-        Quatrièmement, les milliards déversés par les banques centrales apportent un peu de croissance
-        Enfin, le reste du monde continue à croître, ce qui stimule l’économie européenne

Nous ne devons pas nier cette reprise, aussi illusoire soit-elle. Nier la réalité ne nous aidera pas.

En revanche, soyons les meilleurs critiques des limites de cette fausse reprise. Car cette reprise sera triplement illusoire.

Elle est illusoire car elle est faible. Pour l’an prochain, le gouvernement prévoit 0,9% de croissance. Croyez-vous que le chômage va baisser avec un tel niveau ?

Elle est illusoire car elle est inégale. Les chiffres de 2012 le montrent :
-        Alors que le pouvoir d’achat des Français a baissé, la richesse des 500 plus grandes fortunes a augmenté de 25%
-        C’est le même scénario qu’aux Etats-Unis, où 95% des fruits de la croissance depuis 2009 sont allés au 1% le plus riche !
-        Et pendant ce temps, les multinationales battent tous leurs records de profits…

Enfin, cette reprise est temporaire. La prochaine bulle gonfle déjà :
-        le prix de l’immobilier s’envole aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Chine
-        Wall Street est plus haut qu’en 2008
-        Toutes les innovations financières de la crise à venir sont déjà en place : ETS, dark pools, échanges à haute fréquence.
-        Les milliards déversés par les banques centrales ne font que nourrir la spéculation
Bref, la recette du prochain krach est déjà écrite. Il aura lieu. Toute la question est de savoir quand.

Que font le PS et l’UMP ? Ils naviguent à vue, ne se souciant que de déficits, oubliant emploi et pouvoir d’achat. Du coup, ils ont créé 84 nouveaux impôts. Les deux derniers gouvernements ont augmenté les impôts de 60 milliards. Résultat : ils ont plongé le pays dans la récession. Et, alors que c’était leur principal objectif, ils ont été contraints de repousser l’année de retour à un déficit de 3% du PIB, de 2013 à 2015, preuve que leur politique est inefficace.

Et je vais vous dire, je suis fier d’appartenir à un parti, dont le président, Nicolas Dupont-Aignan, avait dit, en mai 2010 à l’Assemblée que ces politiques étaient l’équivalent des saignées médiévales et qu’elles ne résoudraient rien.
Nous avons eu raison contre le PS et l’UMP.
Le pays en a été témoin.
Même le FMI l’a reconnu.

 Du coup, cette avalanche de nouveaux impôts a créé un puissant ras-le-bol fiscal. Et honnêtement, c’est compréhensible.

Mais il faut faire attention. Les néolibéraux en profitent pour essayer de casser l’Etat plus encore. Ne donnons pas trop d’eau à leur moulin.

Oui, il y a des gaspillages dans la dépense publique. Notamment dans certaines collectivités locales ou à la Sécurité Sociale. Mais couper à la hache maintenant serait contre-productif. C’est ce qui a été fait en Grèce ou en Espagne. Résultat, l’économie s’est effondrée, le taux de chômage a triplé, à plus de 25%. Le prix de ces politiques, c’est l’horreur sociale.

Et, comme NDA le souligne dans son dernier livre « les voleurs de la République », il ne faut pas oublier que la désertion fiscale nous coûte 60 milliards par an. De nombreuses multinationales, Apple et Amazon volent le fisc. Elles nous volent ! Elles nous volent en profitant de la mondialisation pour transférer leurs profits dans des parasites fiscaux.

Il faut même relativiser la critique de notre niveau de dépenses publiques. Bien sûr, on peut considérer que 56%, c’est trop et qu’il faudrait, à terme, le réduire, autour de 50%. Mais cela doit être fait en augmentant notre richesse et non en taillant les dépenses publiques, sinon, on aboutit à la situation de la Grèce.

Et puis, je vais vous révéler un secret : si on se plonge dans les statistiques on se rend compte que les écarts ne sont pas si grands avec les autres pays, même avec les Etats-Unis, qui affiche un taux officiel de 41%.
En effet, nous avons conservé un service public plus développé que les autres pays, dans de nombreux domaines :
-        nos dépenses de santé restent largement publiques, quand 60% des dépenses aux Etats-Unis sont privées
-        pareil pour l’enseignement supérieur : 80% de nos dépenses sont publiques, quand 60% sont privées outre-Atlantique
-        en outre, dans les dépenses publiques, on compte le chiffre d’affaire des entreprises publiques comme EDF, la SNCF, la Poste, France Télévisions, Radio France… Elles pèsent près de 7% de notre PIB. Ce chiffre est beaucoup plus bas ailleurs. La production d’énergie est privée aux Etats-Unis ou en Allemagne. Du coup, chez eux, cela ne compte pas dans la dépense publique.

Qui plus est, nos choix sont les bons
-        La santé aux Etats-Unis coûte 50% plus cher tout en étant moins bonne et sans couvrir tout le monde !
-        Qui aurait envie de payer 40 000 dollars par de frais de scolarité à la fac ?
-        Notre électricité nous coûte près de deux fois moins cher qu’en Allemagne

Une fois corrigé tous ces biais, nous ne dépensons que 1 à 3 points de plus que les Etats-Unis pour les mêmes secteurs économiques. Pas 15 points, mais 1 à 3 points seulement !

En fait, pour sortir de nos problèmes, il y a une seule priorité : l’emploi, l’emploi, l’emploi :
-        mettre en place un protectionnisme ciblé pour équilibrer nos échanges et mettre fin aux délocalisations
-        remettre la finance au service de l’économie réelle au lieu qu’elle se serve elle-même
-        réformer la fiscalité pour qu’elle soit simple et juste. Il est révoltant que les plus riches et les multinationales paient moins que les classes moyennes et les PME
-        rétablir une monnaie nationale, adaptée à notre pays, pas trop chère, avec une banque centrale au service de tous les Français et non pas des banques

Le PS et l’UMP n’ont rien compris car ils ne réfléchissent plus. Ils sont enfermés dans les dogmes du libre-échange, de la finance folle, d’une monnaie chère et d’une Europe supranationale.

Bien sûr, ils ont encore des différences. Hollande, c’est le mondialisation bonne nuit les petits. Il ne dit pas les choses. Il les fait à moitié. Il essaie de faire croire aux Français que tout va bien.

Jean-François Copé, c’est le retour des morts-vivants, Thatcher sortie de son cercueil, la mondialisation décomplexée où l’Etat doit être détruit et les salaires baisser au nom de la sacro-sainte compétitivité.

Bien sûr, tout le monde vous dit qu’on ne pourrait pas faire autrement, qu’on ne pourrait pas revenir en arrière. Mais on vous ment. Partout, des pays montrent que l’on peut déchirer ces dogmes :
-        l’Asie et l’Amérique font du protectionnisme. Les Etats-Unis ferment leur marché aux pneus chinois ou à l’acier importé, contrairement à nous. Il ne faut pas s’étonner qu’Arcelor, Continental ou Goodyear ferment des usines…
-        les banques centrales Londres, Tokyo et New York aident leurs Etats et pas seulement les banques

L’absence de frontières, c’est le paradis pour les multinationales et les plus riches. Et c’est l’enfer pour les autres, les classes populaires, les classes moyennes et les PME.

PS et UMP ont oublié les leçons des Trente Glorieuses. Ils finiront par être balayés. Et parce que je crois que les Français ne voudront jamais d’extrémistes diviseurs, démagogues et incompétents, ce sera à nous, gaullistes, de porter un nouvel espoir.

D’ailleurs, le Général de Gaulle ne disait-il pas « Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera tôt ou tard une source d’ardeurs nouvelles après que j’aurai disparu ».

15 commentaires:

  1. "c’est un mécanisme mécanique", pas très heureux comme formule. "c'est mécanique", tout simplement, serait plus élégant.

    Sinon, le français moyen semble râler. Mon appart en France a vu son impôt foncier grimper de 80% en 5 ans, c'est un peu délirant :

    http://www.lefigaro.fr/impots/2013/10/04/05003-20131004ARTFIG00437-impots-la-france-gronde.php

    olaf

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    1. Le Français moyen aime bien râler, ça n'est pas d'hier...

      Je ne sais pas si les collectivités locales sont très rigoureuses dans leur gestion.
      Mais, pour vous consoler du foncier, il faut quand même remarquer que la valeur de votre appartement a été multipliée par deux en 15 ans...

      Ce n'est pas le cas en Allemagne, où les villes les plus chères (Munich, Hambourg) sont un peu au dessus de Lyon et Marseille, mais bien en dessous de la région parisienne.

      D'après un article récent du Monde, le prix moyen du m2 à la location est en Allemagne à 50% du prix moyen en France.

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  2. Les saignées ne sont pas tant médiévales que celle des médecins de Molière, les Diafoirus de l'économie de Woerth-Moscovici.
    Il peut y avoir une comparaison plus contemporaine à nos Diafoirus c'est la politique déflationniste à la Laval en 1935 tout aussi inefficace que malfaisante.
    De plus il faut mettre l'accent non pas tant sur un couplet classique du gaspillage mais surtout sur l'optimisation-évasion fiscale des grandes entreprises pas seulement celle du CAC40 mais aussi Google, Yahoo, Amazon notamment, qui, si elles payaient autant que les autres ce serait des dizaines de milliards dans le budget qui manquent cruellement de l'ordre de 50 à 100 milliards d'euros.

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  3. Je ne suis pas rêveur, ni béat devant les chiffres auxquels, c'est bien connu, on fait dire ce que l'on veut ?
    Comment peut on nier que la charge publique a une incidence directe sur la croissance. Cette différence de charges publiques, n'apporterait donc pas selon vous de la croissance, du pouvoir d'achat, de la baisse du chomage ?
    SI,
    Bien entendu, nous limitons parallèlement l'immigration !!! et la corruption
    OUI, l'incidence produirait 120 milliards qui entrerait dans l'économie productive .....Agnès Verdier Molinié et Nicolas dupont aignan

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  4. C'est un bon discours, courageux dans ce contexte difficile où la pression fiscale se conjugue à la déflation. J'espère que DLR parviendra à se garder des facilités anti-étatiques et garder le cap d'une sortie de crise par le haut, c'est-à-dire par la croissance.
    La crise de 2008 a été traitée à l'envers : au lieu de gaver la finance de liquidités et de rationner l'Etat et les salaires, il fallait - il faut toujours - faire résolument l'inverse : laisser sombrer la partie pourrie de la finance, quitte à ce que l'Etat prenne temporairement en charge ses activité, et faire en sorte que la dépense (l'Etat, les ménages et l'investissement) anime l'activité et réduise le poids relatif des dettes.

    Quant au nécessaire nettoyage des dépenses publiques, il devra avoir lieu quand la croissance sera revenue. En attendant c'est la dépense qu'il faut soutenir, car le premier scandale n'est pas ceux dont l'emploi est peu efficace, mais les millions qui sont au chômage parce qu'on ne produit pas les biens pour lesquels on pourrait les employer.

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    1. De toutes façons, il n'est pas sûr qu'il y ait de telles marges de manoeuvre dans les dépenses de personnels.

      Voici un document comparatif des effectifs de la fonction publique dans l'OCDE :

      http://www.strategie.gouv.fr/content/tableau-de-bord-de-l%E2%80%99emploi-public-situation-de-la-france-et-comparaisons-internationales

      En effectifs bruts, on trouve quelques surprises par rapport au Royaume-Uni et au Canada à la page 16 (document "tableau de bord 2010", en bas de page).

      En prenant en compte la sous-traitance, on a des surprises également par rapport aux Etats-Unis, page 23. Il faut dire qu'ils ont une plus grosse armée, même si elle ne réussit son coup qu'une fois sur deux (en tout cas pour ce week-end).

      Et en regardant les effectifs par fonction, page 26, on se rend compte qu'il n'y a pas non plus de marges de manoeuvre démentielles par rapport à l'Allemagne, qui se repose beaucoup plus sur le privé pour la santé.

      On pourrait penser qu'il convient de serrer le kiki des enseignants français, par exemple celui des professeurs d'économie, car il y a environ 1/4 de profs en moins en Allemagne.
      Mais, hélas, c'est principalement parce qu'il y a environ 1/4 d'élèves en moins...Il faudra trouver une autre raison.

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    2. Je ne parlais pas des dépenses de personnels. Il y a sans doute des doublons et des "planques" dans l'administration territoriale, peut-être ailleurs. mais à côté il y a d'immense besoins insatisfaits en matière de police, de justice et de défense.

      En revanche du côté des "aides à l'économie" il y a sûrement un peu à gagner. Mais encore une fois, ce n'est pas le moment.

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  5. "Le Français moyen aime bien râler, ça n'est pas d'hier..."

    Et je peux le prouver :

    http://yougov.co.uk/news/2013/06/04/who-are-most-honest-europe/

    "Of the six nations that were given the option to self-rate their honesty levels, France is the most self-deprecating: while the other five nations all give themselves the highest truthfulness rating and a low dishonesty rating, France ranks four other nations as more honest that itself, and self-reports the highest level of dishonesty (17% of the French call their own nation “generally least honest”).
    (...)
    French apologies for dishonesty are consistent with the way they report their own work ethic. In YouGov’s previous EuroTrack study all nations ranked Germany and then themselves as most hard working except France - who ranked four other countries as more hardworking than themselves. The French also gave themselves the highest laziness rating with over a quarter (27%) saying they were the least hardworking European country."

    Dans le graphique, on voit que les Français sont les seuls à se juger plus volontiers "pays le plus malhonnête d'Europe" que "pays le plus honnête d'Europe", et les seuls à se juger à plus d'un quart (!) pays le plus branleur d'Europe.

    Bien entendu, il s'agit de l'opinion des sondés sur leurs compatriotes, pas sur eux-mêmes...

    Objectivement, le tableau n'est pourtant pas si noir.

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    1. Les Français ne sont pas plus râleurs c'est une vrai légende , mais ils sont certainement plus lucides

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  6. Anonyme6 octobre 2013 15:20

    Ayant acheté l'appart fin 2006, il n'a certainement pas doublé de valeur depuis.

    Réfléchissez avant de raconter n'importe quoi.

    olaf

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  7. Les mesures concernant le plafonnement des loyers sont tout simplement idiotes et ne feront qu'aggraver le manque de logements et de SDF.

    olaf

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  8. @ J.H
    La croissance oui, mais elle ne viendra pas la première
    Il faut d'abord
    1°) Il faut en priorité baisser les charges publiques et les répercuter sur les charges des entreprises....
    2°) les prix de ventes vont baisser : CROISSANCE, embauches, diminution du chomage...
    3°) Parallèlement protéger nos frontières
    4°) et, lutter contre les fraude fiscale et transfert dans les paradis fiscaux....
    C'est logique, chronologique, pragmatique

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  9. @ Olaf

    C’est juste.

    @ Cording

    C’est juste.

    @ Gilco56

    Il n’y a pas de preuve que cela pèse sur la croissance

    @ J Halpern

    Merci. Le discours de NDA ne cédait pas aux facilités. Bien d’accord

    @ Anonyme(s)

    Merci pour ces précisions.

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  10. ou est le bon sens ? que fait une entreprise privée pour baisser ses prix de revient quand elle est en difficultés. L'expérience du privé est nécessaire pour le comprendre ?

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  11. La base de tout est une réforme du système monétaire autour des principes de stabilité monétaire!Le Général de Gaulle a souligné les effets délétères de la fin du standard -or dans sa conférence de Février 1965 sur la crise du Dollar.Donc si on veut éviter de nouveaux malheurs à notre pays et au monde il faut impérativement :1.Rendre leur cour légal aux pièces d'or et d'argent frappée par le cabinet des monnaies de l'état( en France la monnaie de Paris)c’est à dire la possibilité de payer en or et argent ses impôts ,taxes ,salaires ,etc...

    2.Refinancer notre dette par des obligations oe et argent à des taux modérés et stables.Cela vaut aussi pour l'Italie et la Grèce...
    3.Garantir cela par une règle constitutionnelle non dérogeable.

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