mercredi 16 octobre 2013

François Fillon, en perdition


Grisé par cinq années de meilleurs sondages que Nicolas Sarkozy, qui n’étaient, en fait, que le fruit de sa tranparence, l’ancien premier ministre multiplie les initiatives pour exister médiatiquement. Mais à chaque sortie, il semble se tirer dans le pied. Retour sur une année de descente vers les abîmes.



L'homme qui change l'or en plomb

Il y a encore un an, François Fillon pouvait être pris pour l’homme fort de l’UMP. Il avait réuni une majorité des hiérarques du parti pour sa campagne pour la présidence du mouvement. Il était en position d’être candidat à la mairie de Paris. Sa transparence pendant le mandat précédent le rendait rassurant. Il semblait bien placé en vue des élections présidentielles de 2017. Et patatras ! Après une élection encore plus pathétique que le congrès de Reims du PS, il se laisse souffler la présidence de l’UMP par son rival, Jean-François Copé. Il ne participe même pas aux primaires pour Paris.

En un mois, l’ancien Premier Ministre vient de commettre trois bourdes. Tout d’abord, il a secoué la classe politique avec ses déclarations sur le choix du moins sectaire dans un second tour entre le PS et le FN, avant de se dégonfler sur les réseaux sociaux en disant qu’il ne votera jamais pour le Front National. Puis, il a affirmé de manière bien péremptoire qu’il était le mieux placé pour la présidentielle et que les militants de l’UMP choisiront sur foi des sondages. Manque de chance : 49% des Français et 70% des militants UMP lui préfèrent Nicolas Sarkozy. Enfin, le Premier Ministre qui a monté les impôts de 30 milliards propose de faire des élections municipales « un référendum contre l’assomoir fiscal ».

Courage, Fillon !

Ce faisant, l’ancien Premier Ministre a perdu une grande part de sa crédibilité. Tous ces épisodes montrent qu’il manque singulièrement de persistance. Après avoir promis de tenir bon face à Jean-François Copé, il a fini par le laisser à la tête de l’UMP. Dans la polémique sur le choix dans un second tour PS-FN, l’ancien Premier Ministre a fini par fâcher tout le monde. Les modérés, attachés à la ligne chiraquienne du « front républicain » ont été choqués par sa première déclaration. Et les plus durs ont trouvé sa retraite sur les réseaux sociaux assez pathétique et le signe qu’il manque de caractère.

Bref, François Fillon semble avoir gâché le capital d’image qu’il semblait avoir emmagasiné à Matignon. Son manque de détermination sur la présidence de l’UMP et la candidature à la mairie de Paris fait logiquement douter de sa détermination pour les élections présidentielles de 2017. Et les mauvaises polémiques sur le Front National semblent lui avoir fait perdre sa prééminence sur l’aile modérée du parti qui regarde de plus en plus vers Alain Juppé. Enfin, son suivisme sur le « ras-le-bol fiscal » confine au ridicule, dans sa course pathétique pour essayer de faire plus anti-Etat que Jean-François Copé.

Malgré tout, il y a un point positif. Pour que les Français veuillent passer à autre chose que le PS et l’UMP, il faut qu’ils parviennent à un état de décomposition avancé. Pour le gouvernement, cela semble bien parti. Et étant donnés les trois candidats potentiels de l’UMP, cela ne semble pas trop mal parti ici non plus.

34 commentaires:

  1. qu'en a t'on à faire ?
    Je préfèrerais qu'on se mette en quatre pour "collectivement favoriser la connaissance du programme complet de NDA ...."
    - sortir de cette europe des fonctionnaires
    - sortir de cette euro destructrice
    - protectionisme
    - Alignement des français PUBLIC/PRIVE : salaires et retraites
    - lutte contre les dépenses publiques (60 milliards/AN)
    - Lutte contre la FRAUDE FISCALE 60 milliards/An
    - lutter contre l'immigration clandestine et son COUT.....
    - BAISSER les charges des entreprises locales PME-PMI-TPE-ARTISANAT pour faire baisser les prix et redonner du pouvoir d'achat...
    - AINSI, on développe la croissance
    - on luttera contre le chomage
    - on rétablira notre commerce extérieur
    - on réduira notre dette...

    CE N'EST PAS en METTANT la charrue avant les bœuf qu'on y parviendra

    PRAGMATISME .... les abstentionnistes attendent une politique GAGNANTE...

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    1. "Alignement des français PUBLIC/PRIVE : salaires et retraites"

      Vous voulez donc dire augmentation des salaires dans le public? Parce que si il faut payer tout les : enseignants-chercheurs, chercheurs, CPE, professeur, ingénieurs de police, des douanes, des travaux publics... au niveau du privé on n'est pas sorti de l'auberge! Votre anti fonctionnarisme primaire vous aveugle.

      Ce que je trouve le plus en difficile à suivre chez NDA et ses supporteurs les plus a droite, c'est leurs aller retour constant entre Reagan et De Gaule. Ce n’est simplement pas compatible ! Entre le plus échevelé des capitalismes débridés avec sa cohorte de baisses d’impôt, de diminution des salaires, de destruction d'acquis sociaux, d'attaque irrationnelle des syndicats et autres fonctionnaires… et la politique de planification pragmatique du général ayant pour unique objectif la grandeur et l’avenir de la nation, il y a un monde et il va falloir choisir!

      Inutile de préciser que pour moi seule la deuxième optique à du sens. Il va falloir laisser les préjugés de droite dure au vestiaire si vous voulez un jour briser le duopole UMPS et le clivage gauche-droite pour arriver au pouvoir.

      J'aimerai bien dans ce cadre connaitre l'avis de Laurent Pinsolle sur le virage à droite enclenché par NDA ces dernières semaines avec notamment la venue de Barjot à DLR ou l’interview très marqué à droite à radio courtoisie la semaine derniere.

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    2. Faudrait que DLR rabatte des électeurs a gauche. Devenir un UMP bis pourrait enlever tout intérêt à DLR.
      L'idée de "gaullisme social" je trouve ca bien plus motivant qu'un simple UMP anti-UE mais pour refaire la même chose que l'UE au niveau national ! (cassage de service publics, loi du plus riche non avoué etc...). Aucun interêt non ?
      Il y'a plutôt un coup à faire avec les déçus du socialisme lorsqu'ils comprendront les escroqueries des sociaux démocrates. Comme lorsque le FN à fait main basse sur une bonne partie de l’électorat communiste. D'ailleurs DLR pourrait en récupérer en étant une alternative moins sulfureuse que le FN.

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  2. C'est pas bien important : Fillon n'est qu'un des dirigeants de l'UMP ex séguiniste, dir-cab de l'agité NS et un membre éminent de l'oligarchie néolibérale et européiste. Il reste malheureusement Copé et NS !

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  3. @Laurent Pinsolle,
    C'est bizarre, mais Fillon est une girouette: il va là où le vent souffle! Il a été séguiniste quand il fallait l'être, ce qui lui a permis d'être chiraquien en 95 alors que la majorité de l'appareil RPR avait choisi Balladur. Puis progressivement, il devient sarkoziste quand l'élan du caïd de Neuilly-Sur-Seine devient irrésistible. Enfin, pour conserver son poste à Matignon, il ravale toute fierté et se fait l'opposant interne au parti, tel un sous-Rocard se battant contre l'hôte de l'Elysée. Enfin, s'avisant que sa politique centriste a été à l'origine de son échec à prendre la tête de l'UMP, il revient à une politique plus à droite, plus "gaulliste" ( je sais que le terme va vous irriter, mais je n'en vois pas d'autre) en draguant l'électorat du FN orphelin d'un courant patriotique gaullo-communiste. Et pour bien marquer le coup, il s'en va faire allégeance à V.Poutine, le président russe, star des mouvements souverainistes et nationalistes français...
    Bref, pour moi, d'une certaine façon, il veut redevenir radical gaulliste pour créer un pôle défendant une certaine idée de la France. Le problème, c'est que dans ce rôle, il n'est pas plus crédible que JF Copé ou Nicolas Sarkozy déblatérant un discours d'Olivier Besancenot...

    CVT

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    1. CVT, pour une fois,je n'ai pas tout à fait la même lecture que vous. Sur l'opportunisme du personnage, vous avez dit l'essentiel. Par contre, je suis plus dubitatif lorsque vous le représentez en "radical gaulliste". Ce portrait me semble peu compatible avec le discours ultra-libéral que Fillon tient actuellement sur les dépenses publiques. Ëtre gaulliste, comme le rappelle utilement plus haut red2, ce n'est certes pas défendre des dépenses excessives ou mal orientées ; mais c'est dans tous les cas s'opposer à des dérives inverses susceptibles d'affaiblir la puissance publique et ses capacités d'intervention. Avec les dernières interventions de Fillon, on est à mille lieues de ce que l'on pourrait désigner comme un projet patriotique gaullo-communiste. On est bien plus proche d'un accès de thatchérisme purement conjoncturel, en réponse à la montée d'un sentiment anti-impôts.

      Et que dire du discours sur le déclin programmé de la France, présenté comme un phénomène de fond avec lequel il va falloir composer à l'avenir, en vue de demander aux Français de se serrer la ceinture durant plusieurs années ? "L'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice" comme disait le vieux Maréchal... Fillon ne peut tout simplement pas se démarquer de Copé sans réclamer la sortie de l'euro et de l'UE ainsi qu'un programme de relance keynésien comme alternative à l'austérité et au projets euro-fédéraliste. Bref, exactement le genre de rupture qu'il est incapable de porter, peut-être même de concevoir. Et puis il lui faudrait claquer la porte de l'UMP, comme NDA...

      Ceci étant dit, je suis forcément influencé dans mon analyse par le fait de n'avoir jamais perçu le gaullisme comme un courant politique de droite. Ceux pour qui Pompidou représente le gaulliste n'auront forcément pas la même vision que moi. ;)

      YPB

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    2. @YPB,
      en fait, c'est un abus de langage: en tentant de rattraper le FN en matière de nationalisme, il croit revenir à ses racines gaullistes. Mais je vous l'accorde: son côté caricaturalement provincial et étriqué, et son côté décliniste le fait plus ressembler à un Pinay en matière socio-économique qu'à un De Gaulle...


      CVT

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  4. A red2 ..Merci ! C'est exactement mon raisonnement ..C'est un plaisir de vous lire !

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  5. RED 2, comme moi, vous ne connaissez pas les chiffres exacts, ni d'un coté, ni de l'autre....le salaire moyen dans le public est supérieur au salaire moyen dans le privé. La retraite dans le public comptée sur 6 mois, après une augmentation d'indice jusque avant... Elle est de 25 ans dans le privé ... l'abstentéisme est supérieure dans le public : facile avec o jour de carences !!!! et, 3 dans le public
    Vous défendez votre chapelle, c'est votre affaire, mais ne nous dites pas que le privé, que les entreprises privées sont aujourd'hui à la noce !!! Alez donc faire un tour chez GAD en BRETAGNE à qui on propose des emplois en ROUMANIE, sous la couverture du gouvernement français ?????

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    1. "le salaire moyen dans le public est supérieur au salaire moyen dans le privé"

      => parce que ce ne sont pas les même fonctions. Ce qu'il faut regarder, c'est la rémunération à fonctions comparables.

      "La retraite dans le public comptée sur 6 mois"

      => parce que les primes ne sont pas prises en compte. Ce qu'il faut regarder, c'est le taux de remplacement, et la retraite moyenne à fonctions comparables.

      Il y a sans doute des ajustements à faire, notamment sur les retraites, les journées d'absence maladie.
      Mais il ne faut pas en attendre des économies gigantesques, et ce n'est pas le problème principal qui se pose, et de loin.

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    2. ["le salaire moyen dans le public est supérieur au salaire moyen dans le privé"

      => parce que ce ne sont pas les même fonctions. Ce qu'il faut regarder, c'est la rémunération à fonctions comparables.]

      J'ajouterais une chose: le niveau d'instruction des fonctionnaires est en général plus élevé que celui des salariés du privé, et c'est pour une raison fort simple: les concours d'accès à la fonction publique drainent beaucoup d'étudiants diplômés...

      CVT

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    3. Je pense que les fonctionnaires de catégories C ont été les plus remplacés par des contractuels. Et comme c'était les salaires les plus modestes de la fonction publique normal que la moyenne des traitements montent. On risque pas d'entendre ce genre de remarque chez Fillon Copé ou Le Chypre de BFM TV...

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  6. gilco56

    A niveau de qualification égale, le privé paye mieux. C'est simplement que le public correspond en moyenne à des fonctions qui demandent un niveau de qualification plus élevé. Il y a peu de techniciens de surface, de manœuvres...dans le public.

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  7. Tous vos arguments sont discutables !!!!! vous pensez bien ?
    Ceci dit, je suis inquiet de constater que dans le programme de NDA, vous ne retenez que l'alignement PUBLIC/PRIVE, c n'est qu'une question de justice et d'égalité.
    Il serait intéressant que vous dialoguiez aussi sur les autres lignes ......

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    1. Mais c'est parce que je suis plus que d'accord avec une majorité des autres lignes du programme que je n'en parle pas et que cela m'attriste! C'est justement ce que j'explique plus haut, le discours gaulliste qui dépasse le clivage gauche droite pour rationnellement remettre notre pays à flot me va très bien et est plus que nécessaire aujourd'hui. Je met juste en garde contre une dérive reaganiene dogmatique et irrationnelle qui pointe son nez depuis quelques temps et qui rend rend caduque tout ce qui a été construit a ce jour. Attention NDA à beaucoup a perdre et nous avec...

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    2. Vous avez entièrement raison de vous inquiéter de la dérive !!!, de la cacophonie qui démontre que chacun défend sous "pré carré" et se moque des autres.. ce que , je combats !!!!

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    3. Gilco. Chacun mène les batailles qu'il veut, mais, franchement, vous vous trompez de cible et de sujet.
      D'où vient donc cette haine si forte et si tenace des fonctionnaires ? Avez-vous échoué à un concours, avez-vous subi un préjudice de la part de l'administration ? est-ce le cri du cœur du petit artisan qui a subi les foudres d'une inspection x ou y ? ou n'est-ce que le bout de la lorgnette par lequel vous voyez le monde ?

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  8. C'est marrant Laurent, tu ne dis rien sur le rôle de faire-valoir qu'il est allé jouer auprès de Poutine (discours pro-Poutine dans un forum organisé par Poutine, le tout devant Poutine), alors même que la diplomatie française (que l'on peut ne pas approuver bien entendu) était à couteaux tirés avec la diplomatie russe à ce moment-là.

    J'ai bien peur que le respect et l'admiration (en partie légitime) des souverainistes et autres pour Poutine ne se soit transformés en suivisme aveugle lors de la crise syrienne, notamment quand les services russes prétendaient que ce sont les rebelles qui utilisaient des armes chimiques alors que nos services affirmaient sans l’ombre d’un doute que c’était le régime Assad (à qui d’ailleurs ces mêmes russes demandent de désarmer pour offrir une porte de sortie à Obama, dont chacun se rend bien compte désormais qu’il ne voulait pas y aller).

    Je pense que tu n'avais pas apprécié quand Sarko président de l’UMP avait été voir Bush en 2006 et s'était "excusé" pour la position de Chirac sur l'Irak...

    Là Fillon n'a même pas laissé passer 2 ans.

    Les russes sont impérialistes à leur façon comme les américains le sont, comme les chinois, comme les turcs, comme les iraniens, comme les allemands, chacun à sa manière et avec ses armes, mais il est très naïf de croire qu’un alignement sur eux va régler nos problèmes stratégiques.

    Ils ont leurs intérêts (énergétiques, en Europe Orientale, en Asie Centrale, au Proche-Orient, etc.) qui ne sont pas les nôtres et ils se moquent bien des petits français qui viennent faire allégeance au grand Vladimir sans rien demander en retour.

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    1. Oui la Russie est impérialiste; elle a aussi assez souvent trahi la France lorsque des alliances ont été nouées. Cependant,
      1- ce qui est recherché avec Poutine, ce n'est pas le suivisme comme vous le pensez, mais l'équilibre des puissances sans lequel la France ne peut pas tirer son épingle du jeu puisqu'elle n'est ni la première ni la deuxième puissance. Donc, actuellement ce qui renforce la Russie au détriments de l'hégémonie Etats Unienne est bon à prendre.
      2- vous semblez négliger que Sarko est allé présenter des excuses alors que la France avait refusé une guerre dont tout a montré qu'elle était illégale au regard du droit international et qu'elle avait donc utilisé sa souveraineté (pour la dernière fois); alors que sur la Syrie, la France a commis une double faute (i) elle a fait du suivisme ardent contre le droit international (ii) elle a choisi le mauvais cheval.

      Le Gars Huzac

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    2. @Le Gars Huzac,
      Désolé, mais les Russes défendent au moins leur pré-carré, et leurs intérêts de grande puissance! D'autant que depuis l'effondrement de l'URSS, le pays ne fait que réagir aux multiples ingérences, voire menaces venues de l'occident (cf bouclier anti-missile européen, révolutions colorées, etc...).
      Sinon, sorti de la Campagne de Russie de Napoléon Bonaparte, les Russes ont toujours été de bons alliés! N'allez pas leur reprocher, par exemple, le pacte germano-soviétique, conclu par Staline par dépit avec les Allemands car les fautifs étaient les Français et les Anglais, qui par anti-communisme viscéral, ont refusé de faire une alliance stratégique avec les Soviétiques.
      Pour le reste, concernant la calamiteuse position de la France à propos de la guerre en Syrie, je suis complètement d'accord avec vous.

      CVT

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    3. Je ne leur reproche pas de le défendre, CVT. Je trouve même très sain qu'il le défendent à nouveau et j'aurais préféré qu'ils ne cessassent de la faire depuis 1990. Pour autant je m'attache plus à ce que nous défendions le nôtre.
      Il y a aussi Brest Litovsk. Je ne leur fais pas de reproche car je comprends bien ce qui les a poussés à le faire, mais ça n'empêche pas de regarder cette alliance, comme toute autre, une association d'intérêts convergents à un moment donné, susceptible d'être modifiée au gré des circonstances vitales pour l'un des partenaires.

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  9. "Ce faisant, l’ancien Premier Ministre a perdu une grande part de sa crédibilité."

    Je n'ai pas aimé la politique libérale de François Fillon quand il était premier ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais, sur le dossier syrien, force est de constater qu'il s'est comporté en homme d'Etat responsable. En particulier, sa réplique à J-P. Elkabbach sur Europe 1 : « La France n'a pas été choisie par Dieu pour faire régner l'ordre sur la planète » (sous-entendu, contrairement aux Etats-Unis d'Amérique) est la marque d'un homme sensé.

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    1. @Marc-Antoine,
      désolé, mais on ne l'avait pas trop entendu, ce cher Fillon, quand Sarkozy avait décidé, en 2008, de réintégrer la France dans le commandement intégré de l'OTAN!
      C'est facile de venir dire ensuite qu'on ne devait pas suivre les Américains, puisqu'ils voulaient intervenir dans ce cadre...

      CVT

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    2. "on ne l'avait pas trop entendu, ce cher Fillon, quand Sarkozy avait décidé, en 2008, de réintégrer la France dans le commandement intégré de l'OTAN!"

      Ni quand la France a décidé de bombarder la Libye, en 2011, avec les résultats désastreux qu'on mesure aujourd'hui.

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  10. "Manque de chance : 49% des Français et 70% des militants UMP lui préfèrent Nicolas Sarkozy."

    En réalité, le sondage que vous mettez en référence ne dit pas que 49% des Français préfèrent Sarkozy contre 40% pour Fillon.

    Il dit que 49% des Français pensent que Sarkozy est plus capable de remporter la présidentielle. Ce n'est pas la même chose...

    Soupir. Et c'est reparti pour le cours "instrumentalisation des sondages 101".

    - Première recette : faire un sondage chez les sympathisants UMP (20% de la population) qui ne le seraient plus après 5 ans de quinquennat sarkozyste s'ils n'étaient pas des fanatiques endurcis. Utiliser ce sondage pour faire tout un battage médiatique en faveur du lapin duracel.

    - Deuxième recette : poser une question dont la réponse fait peu de doute (Sarkozy est, nul n'en doute, meilleur, en tant que candidat, que Fillon). Rependre le résultat dans un article, avec un titre faisant croire qu'une question différente a été posée. Compter sur les bloggeurs astreints à un post par jour pour enfoncer le clou.

    La vraie question est de savoir si les Français préfèrent, comme président, le matamore hongrois, ou un candidat plus calme et moins friand de rupture*. Mais cette question-là n'a pas été posée aux sondés : ne confondons pas.

    * rupture : le bordel partout, le saccage dans ce qui marche encore à peu près, rien que pour que ma gueule soit réélue.

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  11. @Le Gars Huzac
    Avant de répondre à vos deux points : mon propos était avant tout et sans forcément rentrer dans le débat syrien, de critiquer une attitude de sabotage de la diplomatie officielle de son pays par un ancien PM (a) et la manière de le faire, chez le dirigeant d’une puissance étrangère, devant lui (b).

    1. Concernant votre premier point, je comprends ce besoin d’équilibre mais il ne faut pas que cela aille à l’encontre de nos intérêts.

    En l’occurrence, vous savez bien que le seul point d’accord entre Bush et Chirac avait été l’opposition au régime d’Assad. C’est une alliance franco-américaine qui avait obtenu le départ des troupes syriennes du Liban, rendant un semblant de souveraineté à ce pays.

    Contrairement à la propagande très efficace qu’il est parvenu à faire passer ici (via les russes d’ailleurs) sur son hostilité aux islamistes (libérés des prisons par Bachar soit dit en passant), sur l’instrumentalisation du sort des chrétiens (le faux massacre de Maaloula abondamment relayé en France), ce régime syrien n’a jamais été notre allié.
    En réalité il est notre ennemi depuis la guerre au Liban (pas la peine de rappeler les paras du Drakkar, ni l’ambassadeur Delamare, tués par les services syriens), tout simplement parce qu’il était parvenu au début des années 90 à bouter la France hors de cette zone d’influence traditionnelle.
    Les Russes soutiennent les Assad au Proche-Orient depuis l’ère soviétique et c’est bien leur droit, mais cela n’en fait donc pas automatiquement notre ami. De même, je ne pense pas que nous devrions nous allier sans réfléchir à tout régime qui fait profession d’ « anti-impérialisme ».

    Par ailleurs, je pense que la vraie erreur d’Hollande dans cette histoire a été de gravement surestimer la volonté américaine d’y aller.

    En effet, pour les Etats-Unis comme pour Israël (qui a toujours préféré avoir un membre de la famille Assad à sa frontière), le mieux actuellement est que ces gens continuent à s’entretuer, donc pas d’intervenir en faveur d’un camp ou de l’autre. D’ailleurs si on regarde la vigueur du soutien dont dispose chaque camp là-bas, on voit clairement que le régime a la chance d’être soutenu par des alliés forts (Iran, Russie, Hezbollah, chiites Irakiens), alors que les rebelles sont soutenus par des faibles (France/US du bout des lèvres et sans armes de qualité, et Arabes du Golfe riches mais incompétents en matière militaire).

    2. Cette question du droit international me semble être à double-tranchant. Souvenez-vous du mépris du Général de Gaulle pour le « machin » onusien et du même mépris de Poutine pour la légalité internationale lorsqu’il a corrigé la Géorgie, se permettant même de créer une République Autonome pro-russe à l’intérieur du territoire officiel de la Géorgie (bonjour la souveraineté des Etats !).
    Je ne leur jette pas la pierre, mais les puissances qui veulent quelque chose ne s’arrêtent pas à la légalité internationale.

    Sur la question du mauvais cheval, je pense qu’en réalité, il y a 3 chevaux et que le nôtre est le moins soutenu.
    -Il y a Assad, dopé par ses alliés cités plus haut (dont certains vont même jusqu’à être cobelligérants sur le terrain),
    - il y a les islamistes (poussés par Assad au début pour des raisons évidentes de com’ envers les Américains et Européens, soutenus par les pays Arabes du Golfe)
    -et il y a les rebelles non-islamistes issus du nationalisme arabe que personne n’aide vraiment (le général Sélim Idriss s’est vu refuser plusieurs fois un visa pour les US, alors que c’est censé être leur allié).

    La victoire de l’un des deux premiers chevaux serait bénéfique soit au bloc chiito-russe, soit aux islamistes.
    Pas à la France au Proche-Orient. Hors c’est quand même une zone dans laquelle nous devons compter.

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  12. @ Gilco56

    J’ai quand même le droit d’écrire ce que je veux sur ce blog. Pas d’accord sur une réduction de 60 Mds des dépenses publiques. Le moment n’est pas le bon. Et nous n’avons pas de preuve que cela serait possible. L’objectif ne doit pas être de réduire notre dette, sinon nous allons casser la croissance durablement, ne pas réduire le chômage, et in fine, nous ne réduirons pas le poids de la dette. L’objectif premier est de relancer la croissance et l’emploi et le reste suivra.

    Sur les retraites, assez d’accord avec Red2. Pas sûr que la rémunération des professeurs soit si juste que cela par rapport au niveau d’études et aux contraintes de leur métier. Sur le fond, je suis d’accord pour avoir un seul système (dans le sens d’une seule caisse avec les mêmes règles), mais il faudrait aussi prendre en compte les primes des fonctionnaires et leur redonner une perspective. Certes, les retraites sont calculées sur 6 mois, mais les primes ne sont pas prises en compte… OK sur les jours de carence en revanche. Je pense que ce n’est pas normal.

    Attention à ne pas tomber dans un anti fonctionnaire trop systématique. C’est en se rassemblant que nous pourrons changer les choses et pas en cherchant sans cesse des ennemis de l’intérieur. Nous sommes tous sur le même bateau. Il faut juste virer le PS et l’UMP de la cabine de bord, tout en évitant que ce soit le FN qui s’en empare. La guerre entre le privé et les fonctionnaires est le terreau idéal pour nous faire tous perdre.

    @ Red2

    Je n’ai pas vu beaucoup de fans de Reagan à DLR. Il y en a peut-être quelques uns, mais c’est une infime minorité. Et le discours de NDA m’allait bien. Virage à droite ? Sur son discours et ses interventions médias, je ne trouve pas. Je n’ai pas encore écouté son intervention sur Radio Courtoisie en revanche.

    @ CVT

    Non, en 1995, Fillon était un séguiniste balladurien ! De ce moment, je me suis méfié…

    @ YPB

    Bien d’accord sur le discours décliniste de Fillon, qui est franchement antigaulliste. Bien d’accord sur le fait que le gaullisme n’est ni de droite ni de gauche.

    @ Anonyme

    Sur Poutine, il ne faut pas oublier les (grandes) limites de son règne.

    @ Le Gars Huzac

    Mais cela n’empêche pas de reconnaître l’importance du dialogue avec la Russie d’un point de vue géopolitique. Bien d’accord sur Sarkozy.

    @ Marc-Antoine

    Mais une remarque de bon sens n’efface pas tout le reste…

    @ Anonyme

    Merci d’avoir corrigé. Vous avez raison. Je suis allé un peu vite. En revanche, je pense qu’il y a un an, une majorité aurait jugé Fillon plus capable.

    @ Anonyme

    Merci pour toutes ces précisions.

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    2. [Non, en 1995, Fillon était un séguiniste balladurien ! De ce moment, je me suis méfié…]

      Je vous crois sur parole, vous savez cela mieux que moi :))).
      Dans mon souvenir (à l'époque, je me réjouissais de la débandade de Jacques Delors...), Juppé et Fillon m'avaient parus effectivement tangents quant à choisir leur camps dans la lutte fratricide entre Balludur et Chirac. Finalement, Juppé avait choisi le camp chiraquien, là où comme d'habitude, Fillon avait suivi la ligne de plus grande pente des sondages...

      CVT

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    3. Merci Laurent pour l'intelligence de vos remarques relatives à la fonction publique.

      Sur la question de la journée de carence, les différentes sources disent à peu près la même chose, ce que j’avais déjà eu l’occasion de résumer ici : un assez grand nombre de salariés du privé sont effectivement au moins partiellement couverts pour leurs jours de carence par les conventions d’entreprise. Les désaccords entre ces sources ne portent en fait vraiment que sur la proportion de salariés concernés : selon la fondation IFRAP : 49% ; pour le Gouvernement : les ⅔ ; d'après la Cour des Comptes : entre 50 et 80%.

      La fondation libérale iFrap, pourtant très critique vis-à-vis des « avantages » des fonctionnaires , et qui avait milité pour l’alignement du secteur public sur les jours de carence du privé (http://www.ifrap.org/Jour-de-carence-le-mauvais-deal-du-gouvernement,13151.html), reconnaît donc la réalité de ces conventions pour environ la moitié des salariés du privé et réclame simplement que les fonctionnaires s’alignent sur le type de couverture suivant : trois jours de carence payés à 80%, avec une limite de 6 jours par an. Une telle réforme laisserait pourtant de côté la véritable inégalité, celle qui oppose aux autres catégories de salariés les précaires du public comme du privé, le plus souvent exclus du bénéfice de ces conventions.

      Pour ce qui est des écarts de revenus entre privé et public, plusieurs intervenants ont rappelé que cela n’avait pas de sens de comparer des carottes et des tringles à rideau. Si l’on compare (source INSEE) le revenu moyen des cadres du privé avec celui des cadres de la fonction publique d’État, ces derniers touchent mille euros de moins par mois… Selon les chiffres de l’OCDE (voir les séries intitulées « Regards sur l’éducation »), sur 31 pays développés ou émergents, seuls 5 à 6 font pire que la France en matière de rapport entre le salaire enseignant et le PIB par habitant (6 pour l’enseignement primaire, 5 pour l’enseignement secondaire). Inutile d’invoquer le temps de travail : les enseignants du primaire en Corée du Sud gagnent à l’échelon maximum presque 40 000 dollars par an de plus que leurs collègues français, pour une durée du travail inférieure (seule leurs classes sont plus chargées).

      YPB

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    4. "Mais cela n’empêche pas de reconnaître l’importance du dialogue avec la Russie d’un point de vue géopolitique."

      Évidemment que ça n'empêche pas, car à tout prendre nos intérêts ont convergé et continuent de converger avec les siens bien plus qu'avec ceux des anglo-saxons. Alliance, les yeux ouverts....

      Le Gars Huzac

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  13. @ laurent,
    je ne conteste pas ton droit d'écrire ce que tu veux sur ton blog et, constate une grande différence d'interprétation. Je suis pour une même classification et grille de salaires pour tous, tenant compte de l'activité exercée, de sa pénibilité et de la conscience professionnelle déployée.
    Ce qui veut dire que ce n'est pas tant le niveau de formation, mais de sa capacité à l'emploi SINON un licencié qui fait un travail de manœuvre doit être payé comme un licencié.
    Sans formation professionnelle, je suis entré dans la vie active avec un BEPC et quitté avec un évaluation à BAC + 4. J'ai toute ma vie été en concurrence avec des gens possédant BTS, DUT etc...recruté pour le diplôme ; une sanction qui ne veut rien dire en capacité professionnelle ?
    Quant aux retraites, on me parle des primes sur lesquelles, pas de charges, Pourquoi, il suffit de les soumettre à charge et dans ce cas, elles passeraient dans le calcul des retraites... MAIS TOUT de MEME, 6 mois de référence comparés à 25 ans dans le privé : CA FAIT BEAUCOUP !!!!
    La solution est toute simple : RETRAITE PAR POINTS pour TOUS ....c'est pour quand ?
    Avec mes excuses
    Non à l'UMP, non au PS, non au FN : Accords sur les idées de Nicolas dupont aignan

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  14. @ CVT

    Etant séguiniste à l'époque et animant le comité de soutien de Chirac dans mon école de commerce, je suivais bien l'actualité...

    Sur Juppé, son leit motiv, c'était d'être "fidèle à Chirac et loyal par rapport à Balladur" : il jouait placé dans les deux cas.

    @ YPB

    Très juste. Pour une bonne partie des salariés du privé, il n'y a pas de jours de carence. Merci de le rappeler.

    @ Gilco56

    Le problème, c'est que nous avons un système très complexe. Nos profs sont peu payés, dont les primes ne comptent pas pour la retraite, mais avec une retraite calculée sur les 6 meilleurs mois. Difficile de savoir s'ils y gagnent au global.

    Je suis d'accord avec vous sur le principe d'une retraite à points, calculé de la même manière pour tous, pour que ce soit juste. Pour les professeurs, il y aurait sans doute besoin d'une revalorisation.

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  15. @Laurent, je globalise le problème, je ne détaille pas....
    Il n'y a pas que les profs .....il y a toute la fonction publique, avec, partout des cas particuliers, ce n'est pas cela l'unité ? ce n'est pas cela notre république une et universelle, ni notre FRANCE : liberté, égalité, fraternité ?
    Peut être les profs sont ils insuffisamment payés, je n'en sais rien. Toujours est il que les résultats ne sont pas nécessairement ce qu'ils devraient être ?
    La classification de tous, selon une même règle d'emploi est possible dans tous les métiers !!!! sur un même indice de rémunération.
    Par ailleurs je voudrais aussi dire que le baratin qui consiste à nous faire croire que les fonctionnaires n'ont pas été augmentés depuis plusieurs années est un mensonge : Pourquoi ne parlent ils jamais du relèvement d'indice régulier tous les 3 ans pour TOUS, sans distinction de GRADE, de COMPETENCE etc.....J'aimerais qu'on en tienne compte ? et qu'on le dise ?
    Je voudrais répondre à YPB : Les jours de carence, dans le privé, sont effectivement, pris en charge par l'entreprise au bénéfice d'une convention prévoyance à laquelle les salariés cotisent !!!!
    Et puis, allez donc voir dans toutes les PME, PMI, TPE, ARTISANAT, COMMERCANTS etc.... si c'est le cas !!!!! Leurs salariés ne sont pas des sous hommes, ils ont aussi droit à l'égalité et la justice
    Laurent, en outre la retraite par points pour TOUS, quoi de plus juste ? Par contre pourquoi revalorisation pour les profs ? Comme les autres, ils dépendraient de la classification, cette classification dépendant de son action, de son emploi, de la qualité du service rendu ....
    Pas de demies mesures, la justice pour tous, la loi pour tous. EN FINIR AVEC les PRIVILEGES, les PASSE DROITS, les NICHES FISCALES

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