vendredi 12 septembre 2014

L’Ecosse face aux esprits animaux du régionalisme


La semaine prochaine, les Ecossais vont voter dans un référendum qui pourrait décider de leur sécession du Royaume-Uni. Devant des sondages très sérrés, les principaux dirigeants politiques se sont unis pour tenter d’éviter un tel désastre, dont il est difficile de ne pas voir le lien avec le néolibéralisme.



Un produit du néolibéralisme ?

Bien sûr, certains rétorqueront sans doute que je cède à la facilité en accusant le néolibéralisme d’être à l’origine des velléités d’indépendance de l’Ecosse. Et pourtant, à ceux-ci, je conseillerai la lecture du livre remarquable de Jacques Généreux, « La disociété », qui analyse sur toutes les dimensions (économique, politique, mais aussi sociétal), comment le néolibéralisme affecte nos sociétés, en poussant les hommes à ne plus que se regarder à travers l’être soi et non l’être avec. Car la tonalité de la campagne à Edinbourg comme à Londres l’illustre terriblement. La politique n’est plus ici un débat sur un destin collectif mais réduite à des récriminations financières des uns contre les autres.

Les partisans de l’indépendance veulent garder pour eux la manne pétrolière de la Mer du Nord, argument pourtant très court-termiste. Les opposants soulignent que l’Etat dépense beaucoup en Ecosse, qu’une partie de la dette sera transférée, qu’ils ne pourront pas forcément utiliser la livre sterling, et que cela pourrait pénaliser les ventes de whisky. Bref, au lieu de parler de destin commun, de communauté culturelle et d’identité, de projets à construire ensemble, le débat tourne à une négociation de marchands de tapis. Les chefs des trois principaux partis, dans un dernier effort désespéré, qui ressemble à un coup de poker, se sont mis d’accord pour proposer un nouveau projet qui renforcerait plus encore l’autonomie de l’Ecosse, pour proposer, selon eux « le meilleur des deux mondes ».

Un aboutissement égoïste et communautaire

Bien sûr, il existe une identité écossaise. Mais cette identité a toujours existé au sein du Royaume Uni et elle ne semble pas vraiment avoir dépérie. Qu’est-ce qui peut bien faire que l’unité du Royaume soit remise en question près de trois siècles après sa formation, malgré l’autonomie grandissante déjà accordée à l’Ecosse, qui a son parlement depuis 2007 ? D’abord, cela en dit long sur les conséquences de la délocalisation. Loin de calmer les ardeurs régionalistes, elle semble au contraire les exciter et les nourrir, comme on le voit aussi en Espagne. En accordant plus de pouvoirs aux régions, il est difficile de ne pas constater que cela finit par donner l’idée aux potentats locaux de voler de leurs propres ailes.

Pire, cette tendance est également nourrie par le néolibéralisme, par deux biais. D’abord, quand on théorise que la somme des égoïsmes produirait l’intérêt général, il ne faut pas s’étonner de voir grandir les égoïsmes régionaux. Ce n’est pas un hasard si ce sont l’Ecosse (assise sur sa manne pétrolière) et la Catalogne (plus riche que la moyenne espagnole) qui menacent les premiers de faire sécession, dans une parabole de ces riches déserteurs fiscaux ou ces riches multinationales qui partent en Suisse ou en Irlande. Ce sont toujours les plus riches qui partent en premier. En outre, cela rejoint également l’alliance entre le néolibéralisme et tous les communautarismes, un intérêt bien compris du premier qui peut plus facilement imposer sa loi à des petits ensembles, aussi homogènes soient-ils, qu’aux vieilles nations.

Ce faisant, dans l’époque que nous traversons, il est difficile de ne pas penser que l’issue le plus logique de ce malheureux référendum pourrait être la désintégration du Royaume Uni, emporté par les égoïsmes et les communautarismes nourris par le néolibéralisme que Londres promeut depuis 35 ans.

24 commentaires:

  1. Avec de tels arguments, est-ce qu'on ne pourrait pas aussi regretter l'indépendance de l'Irlande ?

    RépondreSupprimer
  2. Le sentiment étrange de me retrouver transporter dans le temps, en 2005, au moment du débat sur le TCE. Le sentiment finalement d'être devant une défense du Oui au TCE, avec les arguments cent fois égrenés contre le Non, forcément irresponsable (l'apocalypse...). Etonné quand l'on nous indique qu'il y aurait seulement une identité écossais alors qu'il y a un peuple écossais - et un pays -, qui semble formuler sa volonté d'indépendance, de liberté ; un peuple qui souhaite pouvoir librement disposer de lui-même. Le sentiment enfin que c'est aux Ecossais de choisir, que leur décision est la leur et leur appartient. L'étonnement enfin face au titre que je ne comprends pas. Animaux ? De quoi s'agit-il, de qui parle t-on, quand bien même on fait précéder le mot par celui d'esprit ? L'écosse n'est pas une région, elle existe avant le Royaume-Uni. L'Ecosse c'est un pays et un peuple, comme il y a l'Angleterre et les anglais. L'Ecosse est une nation et pas seulement du rugby. Par ailleurs, le souhait d'être libre et autonome n'est pas une réaction au néo-libéralisme, mais bien propre à une communauté politique, un peuple constitué, ce qu'il y ait ou non néo-libéralisme. Cette crise est l'opportunité de mettre en oeuvre un souhait légitime des peuples, pouvoir librement disposer d'eux-mêmes. Vive l'Ecosse libre, non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Monsieur Pinsolle, je partage et admire nombre de vos analyses, mais pour une fois ce n'est pas le cas. Oubliez vous que l'Ecosse comme le Québec sont de vieilles nations ayant droit à l'auto-détermination? Ne croyez vous pas que le Général De Gaulle aurait certainement appuyé l'Ecosse comme il l'a fait pour la Nouvelle-France sur le Chemin du Roy entre Québec et Montréal en 1967? Les indépendantistes écossais sont patriotes avant d'être calculateurs ou égoïstes; après avoir colonisé et exploité la moitié de la planète, les Anglais n'ont que le retour du bâton.

      Supprimer
  3. Toujours la même rengaine éculée de l'anti-libéralisme pour dénoncer tout ce qui plait pas. Pinsolle n'a qu'un marteau et voit donc tout problème comme un clou. La Crimée organise un référendum à elle toute seule sans aucune concertation avec Kiev, pas de problème. Dans le cas de l'Ecosse, le référendum est organisé par le gouvernement anglais, donc légitime, mais Pinsolle n'est pas content.

    Les écossais en ont aussi peut être ras le bol d'être dépendants du pouvoir financier de la City de Londres et de bien d'autres choses issues des gouvernements anglais qui ne brillent pas par leur excellence depuis Thatcher en passant par Blair, ces vendus de la finance pirate.

    RépondreSupprimer
  4. A l'Est, une population a demandé son rattachement à la Russie, par référendum.
    A l'Ouest, une population va se prononcer pour son détachement du Royaume-Uni par référendum.

    Sans débattre des circonstances et détails de ces 2 cas, il faut néanmoins constater que notre continent change, et qu'il y a des phénomène et des forces, prévisibles et imprévisibles, qui préparent sa restructuration profonde...

    Epoque charnière en tout cas.


    Olivier

    RépondreSupprimer
  5. Donc si je comprend bien Pinsolle serait contre l'indépendance du Québec. Dans ce cas d'ailleurs pourquoi la cause indépendantiste à reculé ? Vous êtes contre aussi le statut d'autonomie donné au Québec avec son propre parlement, ses propres lois, son propre système juridique ?

    RépondreSupprimer
  6. Ce qu'en dit Krugman :
    " le mouvement pour l’indépendance de l’Ecosse est très clair sur le fait qu’il souhaite conserver la livre sterling comme monnaie nationale. Et le mélange d’indépendance politique et de monnaie commune est la recette du désastre."

    En dehors de cet aspect du problème, Laurent a raison de souligner que les séparatismes européens sont souvent appuyé par un refus de solidarité avec le reste du pays : Comme la Croatie et la Slovénie hier, la Flandre, la Catalogne ou l'Ecosse sont des zones plus riches que le reste du pays qu'elles voudraient quitter. C'est un cas de figure relativement nouveau ; rien à voir avec les révoltes coloniales, y compris celles des Irlandais.

    RépondreSupprimer
  7. @ Toutatis

    Ne peut-on pas forcément regretter la possible fin d’une union volontaire de trois siècles ?

    @ Anonyme

    Oui, il y a sans doute un peuple écossais, intimement lié aux peuples anglais et gallois au sein du Royaume Uni. Les « esprits animaux » sont une référence à la critique de Keynes des libéraux dogmatiques. Je sens que le même phénomène est à l’œuvre, ce que vous refusez d’un bloc sans argumenter. Le néolibéralisme, c’est croire que la somme des égoïsmes produit de l’intérêt général, s’appuyer sur les communautarismes. Tout ceci est à l’œuvre ici.

    Même si le démocrate que je suis respecte la volonté populaire, je trouve que la logique pourrait nous mener loin et va dans une mauvaise direction.

    Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait aucun problème avec ce qui se passe en Ukraine, de la part des pro-russes, même si les partisans de l’indépendance de l’Ukraine doivent également beaucoup balayer devant leur porte, ainsi que les pays occidentaux.

    @ Olivier

    Je crois que cela illustre un malaise et des déséquilibres

    @ Fiorino

    Plus compliqué sur le Québec, qui a identité propre plus marquée, ne serait-ce qu’avec la langue.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les écossait et les catalans n'ont pas leur langue ?

      Supprimer
  8. "Le néolibéralisme, c’est croire que la somme des égoïsmes produit de l’intérêt général, s’appuyer sur les communautarismes. Tout ceci est à l’œuvre ici."

    Mais c'est ce que vous défendez en permanence avec votre communautarisme français, sorte d'individualisme national qui mettrait des écluses protectrices. A votre façon vous êtes individualiste nationaliste.

    RépondreSupprimer
  9. Moi, je ne connais l'Ecosse qu'à travers des Ecossais sympathiques que j'ai rencontrés et de beaux paysages sauvages, mais il paraît évident que l'idéologie dominante influe sur les évolutions politiques en cours d'autant que les mouvements centrifuges et centripètes se succèdent dans l'histoire.
    Ici, dans notre pays, c'est l'UE qui pousse les dirigeants à redécouper les régions, dont les citoyens ne demandent rien en général, pour en faire, demain, des féodalités. On pourrait d'ailleurs se demander si les libéraux défendent une forme particulière d'organisation en dehors du "tous consommateurs" ou si, ce qui compte, c'est de faire moderne en cassant des systèmes dits archaïques. Au-delà des questions d'héritage, d'identité, d'histoire commune voulue ou subie, apparaît tout de même en filigrane l'idée du chacun pour soi, non ?

    Demos

    RépondreSupprimer
  10. @LP,

    Je ne refuse en rien d'argumenter, j'indique juste que les notions de peuple, souveraineté et nation, existent et se sont révélées et construites avant ou hors le néo-libéralisme ou même le libéralisme ; qu'elles ne sont pas de simples théories, mais d'abord les invariants de nos communautés politiques. De plus, je ne vois pas ce que le néo-libéralisme, historiquement daté quant à son apparition, change à cela, j'entends à ces notions politiques fondamentales qui ne se réduisent pas à une idéologie.

    Le néo-libéralisme, comme précédemment le communisme, n'est qu'un temps de l'histoire, un moment idéologique. Les peuples et les nations demeurent ; l'histoire de l'Ecosse le prouve, non ?

    Dire que le néo-libéralisme casse les identités et les solidarités nationales, ce au nom de l'homo-oeconomicus, ce strict calculateur nourri du mythe de l'individu né de lui-même, cela est acquis. Mais est-ce que le Royaume Uni est une nation ? N'est pas une agglomération de nations ?

    L'Ecosse n'est-elle qu'une simple région du Royaume-Uni ?

    Si l'Ecosse est une nation, comment le souhait d'indépendance de son peuple pourrait-il être du régionalisme ?

    Je crois comme vous que le tout est plus que la somme des parties. Je crois ainsi que l'Ecosse est un tout : elle est une nation, un peuple, une histoire. N'est-elle pas un tout plus cohérent qu'un royaume fait de peuples et de nations distincts ?

    Et l'UE, c'est un autre Royaume-uni selon vous ?

    Vous écrivez, si je vous lis bien, que les Ecossais sont sans doute un peuple. Est-ce bien cela ? Votre formulation contient-elle une part de doute et d'interrogation sur ce point ? Le peuple Ecossais n'est-il pas en train de vous répondre ?

    Pour finir, je ne lis pas d'ouvrage d'économie ou d'économistes - pas le temps - et je n'ai pas parlé de l'Ukraine - sans doute répondez-vous sur ce point à un autre anonyme.

    Cordialement.

    RépondreSupprimer
  11. Pinsolle n'a pas compris qu'il ne s'agit pas là d'individualisme libertaire, mais d'une logique nationaliste, celle qui privilégie ses proches, comme dirait Le Pen.

    L'Ecosse n'est pas un individu mais une population. L'Ecosse ne fait vis à vis de la GB que ce que Pinsolle préconise pour la France vis à vis de l'Europe. Ces sécessions possibles, Ecosse, Catalogne, Flandre... ne sont pas le fait du libéralisme, mais celui de nationalismes régionaux. Il est même probable qu'in fine ces nouveaux états finissent par quitter l'UE ou l'Euro. Là encore Pinsolle râlera.

    RépondreSupprimer
  12. Je vous prie de m'excuser mais je trouve que ce papier est nullissime. Il semble que que vous n'ayez rien suivi à ce qu'il se passe et appliquiez betement de schemas de pensée pré-construits.

    L'independantisme écossais n'a rien à voir avec le liberalisme, c'est meme tout l'inverse. Culturellement l'Ecosse est de centre-gauche, sociale-democrate, etatique et redistributrice, tres proche des mentalités des pays scandinaves voisins. Les aspirations indépendantistes se nourrissent donc justement de l'opposition populaire aux politiques beaucoup plus libérales éditées à Westminster. Ayant toujours à travers de la gorge les brimades de Thatcher, les Ecossais doivent desormais subir un Cameron otage de son aile dure et de l'UKIP, un parti qui se proclame "libertarien" je le rappelle.

    Toutes les études montrent d'ailleurs que la percée récente du Oui vient de l'électorat traditionnellement travailliste, qui cherche un moyen de s'émanciper des ultra-liberaux de Westminster mais qui n'est pas séduit par Ed Miliband pour autant. Le SNP joue d'ailleurs habilement le coup en politisant la campagne à fond, pour eviter un debat identitaire toujours un peu casse-gueule, et transformer le referendum en une simple question Gauche/Droite classique bien plus à son avantage vu le corps électoral. Regardez les clips de campagne, bon sang !

    Vous parlez de la manne petroliere. Evidemment, c'est un énorme atout pour l'Ecosse, mais il ne faut pas oublier aussi l'immense potentiel hydraulien et eolien du pays, un des plus gros d'Europe. Le SNP souhaite le developper depuis des lustres pour prendre le relais des hydrocarbures de la Mer du Nord dont les reserves, bien que toujours importantes, sont quand meme declinantes. Or cette volonté d'équilibrer le mix énergétique ecossais se heurte encore une fois aux conservatismes du gouvernement britannique sous influence UKIP, qui cherche plutot à relancer les centrales à charbon ! Faut-il rappeler que Nigel Farage est un climato-sceptique et a mené une ardente campagne anti-éolienne sur la cote Sud ? D'ailleurs, parmi les grands partis, les Greens sont les seuls à soutenir l'independance écossaise.

    Bref, l'indépendantisme écossais c'est l'histoire d'un peuple et d'une Nation qui se réveille et se soude pour porter un projet de société plus égalitaire contre la domination des élites financieres de la City et des libéraux de Westminster. Mince, cela devrait parler à des souverainistes francais ! Cela n'a strictement rien à voir avec de l'egoisme ou les cas flamands, catalans ou italiens du Nord.

    Meme d'un point de vue geopolitique, le discours independantiste devrait parler à des esprits gaullistes, puisque Alex Salmond et le SNP se sont vivement opposés à la guerre en Irak alors que Tony Blair faisait allegeance aux USA, ce qui ne manque pas non plus d'etre rappelé dans cette campagne.

    Comme le signale un intervenant au dessus, le seul fait que toutes les élites politiques et économiques du pays soient coalisées pour empecher cette independance, avec en plus le soutien de Barroso, devrait suffir à vous mettre la puce à l'oreille.

    Votre position est d'ailleurs d'autant plus navrante que vous avez soutenu par ailleurs le patronat breton dans ses delires autonomistes et poujadistes avec les "bonnets rouges".

    Il faut travailler davantage et vite revoir votre copie ;-)

    Talisker.


    RépondreSupprimer
  13. Oui, c'est cette dame qui est dans le Vrai.

    Ce passage resume bien la situation :

    "Ce n’est pas un nationalisme dans le sens patriotique. Les Ecossais sont très fiers de leur culture, de leur histoire, de leurs paysages, de tout temps ils se sont sentis Ecossais, c’est-à-dire différents, mais ce n’est pas cela qui joue dans le débat indépendantiste. Ce n’est pas un mouvement basé sur la culture écossaise, c’est un nationalisme politique. Une confrontation entre deux traditions politiques. Les Ecossais ont toujours été plus à gauche, plus collectivistes que les Anglais, qui ont opéré un virage à droite. Depuis Tony Blair, ils ont compris que le travaillisme de Londres n’était pas le même que leur conception du travaillisme. Ils ont en outre l’impression que leur vote ne pèse pas puisqu’ils votent à gauche mais se retrouvent avec une série de gouvernements de centre droit et conservateurs. En Grande-Bretagne, il n’y a plus d’option à gauche en dehors de l’Ecosse et du Pays de Galles. Le nationalisme s’est durci en Ecosse parce que les gens rejettent la politique de Londres."

    En tout cas, cela me semble une evidence pour moi qui vivais et travaillais à Aberdeen pendant les élections générales de 2011, puis ai passé trois ans et demi pres de Londres. Pour le dire vite, les Ecossais sont des sociaux-democrates à la scandinave et les Anglais des liberaux à l'americaine. La sympathie d'un republicain francais est alors vite trouvée.

    Talisker.

    RépondreSupprimer
  14. D'un coté, Laurent soutient les trolls ultra-liberaux de l'UKIP adorateurs de Thatcher, et de l'autre il crache sur le SNP qui se bat pour des universités moins cheres, une meilleure protection sociale, un service de santé qui reste public, des investissements dans l'eolien et l'hydraulien... C'est navrant...

    Talisker.

    RépondreSupprimer
  15. élections générales de 2010, pas 2011 ;-)

    Talisker.

    RépondreSupprimer
  16. @ Talisker : Tout à fait d'accord avec vous !
    Le scepticisme de LP vient certainement de son jacobinisme , mais le contexte britannique est totalement différent .
    Au niveau purement économique , jamais les Ecossais n'auraient laissé passé des abominations comme par exemple les contrats zéro heure qui sont un très grave recul social .
    Juste un mot sur UKIP : je trouve très navrant que DLR proclame être proche de ce parti , UKIP considère que l'UE est trop socialiste , nous considérons que l'UE est trop libérale !
    C'est quand même triste de voir les gens qui souffrent le plus de la politique antisociale des gouvernements anglais voter pour un ancien trader de la City qui promeut une flat tax .
    Le UKIP est un parti profondément antisocial : plusieurs députés ont avancé l'idée de retirer le droit de vote aux chômeurs ...




    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez raison sur l'UKIP. L'electeur UKIP moyen est un vieil homme blanc de 65 ans, retraité dans une des stations balneaires du Sud, qui peste contre les jeunes qui allument des feux sur la plage, ne veut pas voir d'eolienne dans son jardin car "ce n'est pas joli", trouve que quand meme il y a un peu trop de pakistanais quand il monte à Londres, et voit dans l'UE un complot des "communistes" du continent pour freiner la puissance de la City. Il n'y a rien à attendre d'eux, sauf si on cherche un bon job d'assistante au parlement de Strasbourg ;-)

      Talisker.

      Supprimer
  17. @ Fiorino

    Le statut du français au Québec et au Canada n’est pas le même que celui de l’écossais en Ecosse.

    @ Démos

    Très juste…

    @ Anonyme

    Je pense que le néolibéralisme pousse à certains comportements.

    L’Ecosse est sans doute une nation et il y a sans doute un peuple écossais.

    Mais le Royaume Uni est également une nation et les peuples qui le composent forment également un peuple uni. Il est difficile de ne pas reconnaître qu’il s’agit d’une nation, unie de manière volontaire et pacifique depuis environ 3 siècles. La comparaison avec l’UE est non opérante. Les deux choses ne sont pas comparables quand même.

    J’ai l’impression, mais je peux me tromper, qu’il s’agit plus d’individualisme libertaire que de patriotisme étant donnée la tonalité de la campagne… Aucun espoir que je regrette le départ de l’UE dans sa forme actuelle, dont je souhaite la disparition tant elle est néfaste.

    @ Talisker

    Bien sûr, l’Ecosse penche plus à gauche, mais ce que vous décrivez (l’hydrolien et l’éolien) n’est pas forcément un raisonnement de gauche d’ailleurs, mais un peu égoïste… Oui, il y a sans doute un peuple écossais, mais j’ai l’impression ici que ce n’est pas vraiment pour de bonnes raisons que cette indépendance pourrait aboutir. Et je n’ai pas écrit cela à la légère, mais en m’étant documenté. Mais n’étant pas spécialiste de la question écossaise, je peux aussi me tromper…

    Attention à ne pas raconter des sornettes sur mon pseudo soutien aux revendications autonomistes des patrons bretons, ce qui est faux.

    Il est encore faux de dire que je soutiens UKIP. D’abord, je suis français, donc je n’ai jamais eu l’occasion de m’exprimer dans des élections où ils se présentaient. J’ai toujours dit que je n’étais pas d’accord avec UKIP sur les aspects économiques.

    Sur UKIP lors des européennes, à partir du moment où nous sommes d’accord pour dire que chaque pays doit pouvoir faire ce qu’il veut chez lui, c’est déjà l’essentiel, même si nous ne mènerions pas du tout la même politique économique. C’est le parti qui me semble le moins éloigné de DLR en Grande-Bretagne.

    RépondreSupprimer
  18. LP soutient l'UKIP comme Hassad soutient l'EIL contre les autres rebelles syriens, les ennemis de mes ennemis sont mes amis... On connait la chanson cynique, et après ça va dauber sur les USA qui font pareil.

    RépondreSupprimer
  19. @ LP :

    Certes, vous avez rappelé à maintes occasions ici votre profond jacobinisme et votre volonté d'un Etat plus fort et centralisé, ce que j'ai d'ailleurs parfois interrogé / critiqué dans les commentaires.
    Mais vous ne pouvez pas nier que DLR, dont vous faisiez encore partie du bureau national, a soutenu les bonnets rouges et même manifesté avec eux. Le Parti de Gauche, lui, a été plus "fin" sur ce sujet en décelant le poids des lobbies patronaux et autonomistes derrière l'exaspération citoyenne qui s'exprimait.

    Sur l'UKIP, nous avons déja eu cette discussion ici. J'entends vos arguments, mais vous-même notez au sujet du FN que ce n'est pas parce que deux partis sont d'accord sur certains sujets qu'ils doivent forcément s'allier, car il faut aussi partager des valeurs communes. Je m'interroge alors sur les valeurs que vous partagez avec l'UKIP, dont vous me semblez systématiquement minimiser la xénophobie (j'ai recu pendant trois ans leurs tracts dans ma boite aux lettres et c'est un expérience tres désagréable quand on est soi-même un "immigré issu de l'UE"). Ensuite, meme sur le sujet de l'Europe, il resterait aussi à montrer que vous êtes d'accord. Je serais par exemple surpris que Nigel Farage accepte de signer le traité alternatif que vous avez proposé pendant la campagne européenne. Avait-il été consulté sur ce point ? S'il faut vraiment soutenir quelqu'un en Angleterre (ce qui est discutable), ne serait-ce que le parti conservateur et de facon générale le groupe parlementaire ECR (qu'a d'ailleurs rejoint l'AfD allemande) me semblent plus proches de DLR (ou du moins de l'image que je m'en fais) que l'UKIP et le groupe EFD.

    Sur la question écossaise, je maintiens qu'à mes yeux vous inversez les rôles. D’après ma petite expérience (plusieurs mois de vie en Ecosse, plusieurs années en Angleterre), les "libéraux égoistes" gravitent plutôt autour de Westminster tandis que les "égalitaires" sont dans le camp du SNP. Et c'est justement le durcissement de la ligne des Tories à Westminster, sous l'influence de l'UKIP, qui a grossi les troupes indépendantistes en Ecosse, du fait du ras-le-bol de nombreux électeurs de Gauche. Après, c'est clair que si l'Ecosse était aussi pauvre que le Pays de Galles, le projet serait peu viable et donc aurait du plomb dans l'aile, mais cela ne me semble pas être le moteur principal de l'indépendantisme, au contraire de ce qu'il se passe dans les Flandres par exemple.

    Par ailleurs je note que, meme si le SNP est un parti assez pro-européen, les élites de Bruxelles et notamment Barroso font campagne contre l'indépendance, ce qui met quelque peu en branle la théorie habituelle du régionalisme piloté par les pouvoirs européens pour affaiblir les Etats, au moins sur ce cas précis. Il semblerait plutôt que nous ayons à faire ici à une lutte émancipatrice du peuple écossais contre tous les conservatismes, qu'ils soient issus de Westminster, de la City, des sièges des grandes sociétés britanniques, ou de Bruxelles. Et cela devrait donc suffire à attiser, si ce n'est notre sympathie, au moins notre respect ;-)

    Talisker (un pseudo made-in-Scotland !)









    RépondreSupprimer
  20. Pour une fois, je ne partage pas l'avis de cet article et m'oppose d'ailleurs aussi aux positions similaires d'Asselineau.

    - L’Écosse est, dans ses lois particulières, beaucoup plus sociale que l'Angleterre. Par exemple, l'université y est gratuite.

    - Une ligne de fracture dans la thalassocratie anglaise ne pourrait qu'être bénéfique aux anti-atlantistes. La France trouverait par ailleurs un allié de poids.

    - Historiquement, les Anglais ont importé leur perfide landlordisme, comme en Irlande, ancêtre crapuleux du néolibéralisme.

    Si l’Écosse abandonne la livre, elle prendra le pétrole mais laissera la dette aux Anglais : scénario jouissif.

    Le scrutin est serré ; la position des jeunes électeurs de 16 et 17 ans (voir mon article http://www.pre-majorite.fr/en-ecosse-les-16-17-ans-voteront-referendum ) qui penchent plutôt vers le non sera déterminante. Je compte sur eux pour changer d'avis d'ici jeudi !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rodolphe : nous sommes donc d'accord !
      Comme quoi, tout arrive ;-)

      Talisker.

      Supprimer