Des
citoyens réduits à des porte-monnaies
Bien sûr, l’Ecosse
est une vieille nation, qui a son identité, ce qu’il ne faut pas négliger. Bien
sûr aussi, elle a une sensibilité politique bien distincte du reste du pays,
sensiblement plus à gauche et attachée à l’Etat. De manière plus
anecdotique, l’Ecosse a toujours une équipe de football et de rugby, un vecteur
de fierté et d’attachement national peu commun à l’échelle du monde pour ce qui
n’est pas un pays à date. Malgré tout, il ne faut pas négliger également que
l’Ecosse fait partie du Royaume Uni depuis trois siècles. Du coup, l’histoire
des écossais s’est largement confondue depuis avec celles des britanniques, que
ce soit la constitution puis la décomposition de l’Empire, ou de nombreuses
guerres.
La campagne
du référendum fait penser à un divorce où le couple qui se sépare, après une
longue vie commune, ne penserait qu’aux aspects matériels, en oubliant
complètement ses enfants. La
campagne s’est centrée sur le pétrôle de la Mer du Nord, sur la monnaie que
pourrait utiliser les Ecossais s’ils quittaient le Royaume Uni, en semblant
complètement oublier qu’il y a des choses plus profondes qui lient désormais
les Ecossais au reste des Britanniques (même si je ne peux pas leur dénier le
choix de partir), trois siècles d’histoire commune, de mêmes dirigeants
politiques (y compris l’ancien Premier Ministre, Gordon Brown, qui venait d’Ecosse).
Comment ne pas regretter un tel divorce s’il avait lieu ?
L’agenda
des eurocrates ?