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mercredi 31 décembre 2014

Clap de fin pour la France à 22 régions


Après le vote final par l’Assemblée Nationale le 17 décembre, est entériné le fait que l’année 2014 sera la dernière pour nos 22 régions, qui seront transformées en 13 l’an prochain. Un nouvel exemple effarant de la logique néolibérale à laquelle cède nos élus.



La politique par le petit bout de la lorgnette

Cette réorganisation de nos 22 régions avait déjà été envisagée par la Commission Balladur, alors lancée par Nicolas Sarkozy. Comme sur d’autres sujets, de manière assez effarante, François Hollande semble vouloir faire ce que son prédécesseur n’avait pas osé faire… D’abord, il est tout de même incroyable que le gouvernement, qui se dit socialiste, recourt aux mêmes méthodes que les multinationales, qui fusionnent leurs filiales, parfois au-dessus des frontières, pour faire des économies. Déjà, cela disqualifie ce projet qui crache sur notre héritage historique et géographique. Pire encore, il s’agit d’un détail insignifiant puisque les régions représentent moins de 3% de la dépense publique.

En fait c’est un peu comme si un patron qui devait tailler dans les coûts se contentait de réorganiser 3% de son organisation seulement, sans s’occuper du reste. Bref, il s’agit de beaucoup de vent, mal inspiré, pour pas grand chose. Cette réforme ne changera rien, y compris niveau dépenses, car elle en occasionnera de multiples pour les fusions et la communication qui va autour. Encore un attrape-gogo, d’autant plus que le découpage de la nouvelle carte échappe à toute logique. On ne comprend pas bien pourquoi l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes sont fusionnées alors que la Corse, le Centre ou les Pays de la Loire restent seuls. Et le choix des noms risque d’occuper 2015…

La vraie réforme : passer de 6 à 3 niveaux

lundi 24 novembre 2014

Régions : non au charcutage néolibéral du territoire !





Réorganisation néolibérale

Tout, dans ce charcutage de nos territoires, ressemble au pire de notre époque. D’abord, ce raisonnement effarant qui consiste à vouloir faire des économies, totalement négligeables par rapport au montant total de la dépense publique, au mépris de l’organisation du pays, qui ne pèse pas lourd face aux injonctions de baisse des déficits ! Mais bien évidemment, cette réorganisation est d’une cohérence limitée, qui révèle le poids des lobbys. Comment justifier le maintien de la Corse, non intégrée dans la région PACA, ou même de la Bretagne, alors que le Languedoc-Roussillon et la Lorraine sont fondus dans le Midi-Pyrénées ou un ensemble avec l’Alsace et la Champagne-Ardennes.

Le territoire national est victime d’une réorganisation qui ressemble furieusement aux réorganisations des multinationales, qui effacent les Etats-nations historiques pour créer des organisations trans-nationales. Encore plus stupéfiant, on parle désormais d’une possibilité pour les départements de quitter les régions auxquelles ils sont affectés : la volonté du moment prime sur les cadres qui permettent d’organiser la vie collective, qui ressemble de plus en plus à une jungle où il y a tous les jours moins de cadre qu’il faudrait respecter, si ce n’est la loi du marché et de l’argent.

Hollande fait ce que Sarkozy n’avait pas osé faire

mercredi 24 septembre 2014

Quelles leçons tirer du référendum en Ecosse ?


Il y a six jours, les Ecossais se prononçaient majoritairement pour le maintien au sein du Royaume Uni. Mais cette bataille gagnée par les unionistes ne doit pas faire oublier qu’il ne s’agissait que d’une bataille et qu’il y en aura sans doute bien d’autres, en Espagne, en Belgique… Qu’en penser ?


Du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

Il est évident que, comme gaulliste, j’accorde le plus grand respect à la démocratie et au verdict des urnes, quel qu’il soit. En outre, le Général de Gaulle a défendu toute sa vie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fussent-ils des anciennes colonies françaises. Tout ceci devrait peut-être pousser à une certaine sympathie pour ce réveil du peuple écossais qui souhaiterait s’émanciper de la tutelle de Londres, d’autant plus qu’il semble porteur d’un projet de société plus progressiste et donc davantage en ligne avec les idéaux gaullistes, selon ma grille de lecture. Tout d’abord, il faut rappeler ici que ce qui s’est passé en Ecosse est une affaire intérieure britannique et que je rejette tout interventionnisme.

Mais, même s’il est bien évident que je rejette toute remise en question, même minime, de la souveraineté populaire, je n’ai pas pu cacher un certain manque de sympathie pour cette éventuelle sécession.  Il est bien évident que si la majorité de la population écossaise avait souhaité prendre son congé du Royaume Uni, il fallait l’accepter, à défaut de s’en réjouir. Mais ce n’est pas parce que l’on respecte la souveraineté populaire et la démocratie que l’on ne peut pas se poser des questions sur cette vague sécessionniste qui point en Europe et qui menace Madrid et Bruxelles, outre Londres et qui semble aller avec une certaine idée de l’Europe. Même si je crois qu’il faut partir du principe que la démocratie a toujours raison, cela n’exclut pas de s’interroger sur les raisons et les conséquences de ces mouvements.

Une aspiration libérale-libertaire ?

jeudi 18 septembre 2014

Une Ecosse indépendante : le rêve à peine caché des eurocrates





Des citoyens réduits à des porte-monnaies

Bien sûr, l’Ecosse est une vieille nation, qui a son identité, ce qu’il ne faut pas négliger. Bien sûr aussi, elle a une sensibilité politique bien distincte du reste du pays, sensiblement plus à gauche et attachée à l’Etat. De manière plus anecdotique, l’Ecosse a toujours une équipe de football et de rugby, un vecteur de fierté et d’attachement national peu commun à l’échelle du monde pour ce qui n’est pas un pays à date. Malgré tout, il ne faut pas négliger également que l’Ecosse fait partie du Royaume Uni depuis trois siècles. Du coup, l’histoire des écossais s’est largement confondue depuis avec celles des britanniques, que ce soit la constitution puis la décomposition de l’Empire, ou de nombreuses guerres.

La campagne du référendum fait penser à un divorce où le couple qui se sépare, après une longue vie commune, ne penserait qu’aux aspects matériels, en oubliant complètement ses enfants. La campagne s’est centrée sur le pétrôle de la Mer du Nord, sur la monnaie que pourrait utiliser les Ecossais s’ils quittaient le Royaume Uni, en semblant complètement oublier qu’il y a des choses plus profondes qui lient désormais les Ecossais au reste des Britanniques (même si je ne peux pas leur dénier le choix de partir), trois siècles d’histoire commune, de mêmes dirigeants politiques (y compris l’ancien Premier Ministre, Gordon Brown, qui venait d’Ecosse). Comment ne pas regretter un tel divorce s’il avait lieu ?

L’agenda des eurocrates ?

jeudi 17 juillet 2014

Les plaques d’immatriculation, paraboles de cette mauvaise Europe


Pendant les vacances, beaucoup d’entre nous faisons des kilomètres sur la route. L’occasion d’observer les plaques d’immatriculation de nos véhicules, actuelles, mais aussi anciennes. Une des meilleures illustrations de ce qui ne va pas dans cette construction européenne.



Petit rappel historique

Bien sûr, les eurobéats trouveront que les plaques d’immatriculation ne sont qu’un détail insignifiant de nos vies. Cependant, il n’est pas inintéressant de constater l’évolution d’un de ces symboles de notre vie en société. Il y a quelques décennies, les plaques françaises étaient noires, avec l’immatriculation indiquée en blanc. Déjà, il y a environ 20 ans, au nom de l’Europe, une première standardisation fut instaurée, avec des plaques blanches devant, et l’immatriculation en noir, avec un petit bandeau bleu comprenant en haut les étoiles européennes et en dessous la lettre du pays. On peut déjà voir dans cette première évolution un double sens. Le premier, qui place l’Europe au-dessus du pays, semble instaurer une hiérarchie entre les deux. Ensuite, le pays est ravalé à une simple lettre quand l’UE est représentée par son drapeau, comme si le seul pays d’attachement des citoyens de l’UE était l’Europe.



Déjà, quand j’ai eu ma première voiture, la première chose que j’ai faite a été de cacher ce drapeau dont je ne voulais pas. Puis, est venue la nouvelle plaque d’immatriculation européenne, avec la standardisation de l’immatriculation des véhicules dans l’UE. Dans un premier temps, elle devait supprimer toute référence au numéro du département et ne comporter que le bandeau bleu de gauche, où les étoiles européennes trônent au-dessus de l’Etat, ravalé à une simple lettre. Après d’intenses polémiques, la France a décidé d’ajouter un second bandeau bleu, à droite, avec la mention de la région mais aussi le numéro du département. Cette dernière trône au dessus du second, un autre symbole qui montre bien les préférences des concepteurs de cette nouvelle plaque d’immatriculation, d’inspiration euro-régionaliste.



Ce que cela dit de cette Europe

vendredi 27 juin 2014

Réforme de la carte territoriale : et si on cherchait à répondre aux vrais enjeux de la décentralisation ? 4/4 (billet invité)


Billet invité de Vincent M

4/4 Rendre son sens à la politique, ou : pourquoi ces réformes seront dures à faire passer…

Le sens de la politique


Quand un maire envisage de faire construire une piscine pour ses concitoyens, il doit choisir entre l’absence de cette piscine, et l’augmentation des impôts pour financer celle-ci. Il s’agit d’une décision politique, chaque choix ayant son avantage et son inconvénient.
Quand un Conseil Régional doit voter le budget pour l’entretien d’un lycée, il n’a ni à en assumer le coût, puisque l’argent vient de l’Etat, ni même le choix de ne pas l’entretenir, puisqu’il est tenu de le faire. Il n’y a aucune décision politique ; il s’agit d’une tache de gestion courante, ou d’administration.

Si je devais résumer en quelques mots le principe que je propose, pour la nouvelle décentralisation : Les élus doivent se cantonner à ce qui relève de la décision politique. S’il s’agit de réaliser des tâches administratives de gestion courante, un administrateur peut très bien le faire.

Et c’est justement là que se posera le principal problème : depuis quelques décennies, l’essentiel de notre classe politique fuit les responsabilités politiques. Des municipalités jusqu’au sommet de l’Etat, les politiques se voient comme des administrateurs, des gestionnaires, qui se cachent derrière les multiples contraintes qu’ils subissent pour expliquer, plus ou moins honnêtement, qu’ils n’y a qu’une seule politique à mener, et qu’ils n’ont aucun choix à faire, ni aucune alternative à proposer.

En effet, même au sommet de l’Etat, les contraintes, européennes notamment, mais également des nombreux engagements internationaux, font qu’il n’y a à peu près aucune marge de manœuvre, sauf à « renverser la table ». Quand on dit de François Hollande, qu’il gouverne la France comme il dirigeait son conseil Général, c’est bien de cela qu’il s’agit : il subit des injonctions et des contraintes, et mène les politiques qui lui sont imposées sans chercher à peser réellement sur celles-ci.

La spécificité de François Hollande, par rapport à ses prédécesseurs, c’est que, même quand il a encore un choix à faire, il tergiverse, il louvoie… et ne choisit jamais vraiment
Le sens de la politique, c’est l’inverse. Le sens de la politique, c’est de donner un cap, une direction, de faire des choix. Même si ceux-ci peuvent être contestés, même s’ils sont mauvais, mieux vaut bien souvent une mauvaise décision que pas de décision du tout…

C’est ce que nos politiciens le veulent !

jeudi 26 juin 2014

Réforme de la carte territoriale : et si on cherchait à répondre aux vrais enjeux de la décentralisation ? 3/4 (billet invité)


Billet invité de Vincent M

3/3 Et si la décentralisation en France s’appelait « déconcentration » ?

Quelles sont les bonnes compétences des élus locaux ?

C’est un sujet qui peut prêter à des débats sans fin. Il suffit de voir qu’entre la Suisse, l’Allemagne, et la France, les réponses sont très différentes, pour savoir qu’il n’y a pas de bonne solution.
Pourtant, je pense que, dans un pays donné, compte tenu de sa culture, de sa mentalité, de ses traditions, il n’y a pas tant de sujets qui prêteront à discussion.

On a vu précédemment que, parmi les compétences départementales et régionales, des sujets comme la politique culturelle ou touristique, les transports locaux, ou des initiatives destinées à favoriser l’apparition d’un tissu industriel étaient pertinentes à l’échelle locale.

Il ne faut pas oublier les nombreuses compétences des communes, qui, elles aussi, sont pertinentes à l’échelle locale :
-        Action sociale facultative (facultative = pour laquelle l’élu peut décider de la mettre en place ou pas, au contraire du conseil général),
-        Ecoles primaires,
-        Domaine culturel (bibliothèques, musées, etc.), où on remarque que la commune fait doublon avec les autres instances décentralisées,
-        Domaine des loisirs et du sport,
-        Politique d’urbanisme et permis de construire,
-        Entretien des voieries communales,
-        Ordre public local.

A ces fonctions, je n’ai pas ajouté l’état civil ou l’organisation des élections, qui relèvent non pas de la décentralisation, mais de la déconcentration, le maire obéissant dans ce domaine-là au ministère de l’intérieur.

Nombreux sont ceux qui constatent que, pour beaucoup de ces missions (maisons de retraites, piscines, terrains de sport, bibliothèques), les petites communes sont trop petites pour pouvoir offrir, seules, ce que les administrés seraient en droit d’attendre. Il ne serait donc pas aberrant que certaines compétences remontent à un échelon supérieur. C’est le cas actuellement avec les intercommunalités…

Combien d’échelons locaux ?

mercredi 25 juin 2014

Réforme de la carte territoriale : et si on cherchait à répondre aux vrais enjeux de la décentralisation ? 2/4 (billet invité)


Billet invité de Vincent M

2/4 Pourquoi la décentralisation ?

Paris et le désert français

C’est le titre d’un livre, et d’un film, de l’immédiat après-guerre, qui constatait que Paris prenait une place bien trop prédominante dans le paysage national. Toutes les décisions étaient prises à Paris, l’économie et la population s’y concentrait, alors que les campagnes se vidaient. Il était urgent de lutter contre ce phénomène, et la solution politique à ce phénomène a été la décentralisation, avec la création des régions, et des transferts de compétence vers des élus locaux… Déjà à l’époque, pour suivre le modèle allemand…

Plus de 60 ans après, force est de constater l’échec total de ce plan : la région parisienne a cru bien davantage que ne le craignaient les auteurs de l’ouvrage, et que la campagne s’est effectivement désertifiée. Paradoxalement, les campagnes qui résistent à la désertification sont celles qui réussissent à jouer de leur proximité avec une agglomération dynamique pour attirer des personnes travaillant en ville (c’est le fameux péri-urbain). C’est l’inverse de ce que préconisaient les auteurs du livre ; pour eux, la richesse devait être créée dans les campagnes, et aller vers la ville qui jouerait un simple lieu d’échange… Mais, si cette nostalgie du 19ème siècle a quelque chose de sympathique, il faut bien reconnaitre que cette conception de l’aménagement du territoire est morte.

De ce point de vue-là, il faut admettre que la politique de décentralisation n’a joué le rôle qu’on attendait d’elle.

Certes, des métropoles de province se sont développées, créant de grands bassins d’emploi, qui font heureusement de la concurrence à Paris. Mais il est probable que ceux-ci se sont développés essentiellement suite à des initiatives d’entreprises privées, ou de maires de ces communes. Ainsi, des villes ayant connu un très fort développement, comme Nice, Grenoble, ou Tours ne sont pas des capitales régionales, quand des capitales de régions, comme Limoges, Poitiers, Châlons-en-Champagne, ou Amiens, n’ont pas connu le développement qu’on aurait pu espérer…

Des régions, pour quoi faire ?


mardi 24 juin 2014

Réforme de la carte territoriale : et si on cherchait à répondre aux vrais enjeux de la décentralisation ? 1/4 (billet invité)


Billet invité de Vincent M

L’impossible découpage territorial

Le redécoupage de Hollande : pas si idiot que ça…

Ca va devenir une habitude, quel que soit le sujet : Haro sur François Hollande. En ce moment, c'est à cause de la réforme territoriale. D'aucuns disent qu'il chamboule tout. D'autres qui ne fait que fusionner des régions entre elles, sans chercher à obtenir des ensembles cohérents, comme l’avait fait par le passé le comité Balladur....

Outre que ces critiques sont incohérentes,  que n'aurait on dit de lui s'il avait entièrement redécoupé les régions, en faisant fi du découpage qui existe aujourd'hui ? On l'aurait accusé de magouilles politiciennes, d'effacer d'un coup de crayon des décennies d'histoire de ces régions,  de ne faire que ressortir de ses cartons les vieux plans du Comité Balladur, datant d’il y a 15 ans… Somme toute, politiquement, son initiative semble être un moindre mal.

Maintenant que le découpage est proposé, va se poser la question, bien plus difficile encore, du choix des futures capitales de région. En effet, pour les français qui habitent les principales villes, et particulièrement les élus, appartenir à une région ou à une autre... est nettement secondaire par rapport au fait que sa ville sera –ou non- une capitale régionale (au détriment de la rivale voisine…)
Cette question du choix des capitales régionales risque d’occasionner tellement de duels sanglants qu’il était sage, pour François Hollande, d’essayer de déminer cette question dès le choix du découpage des régions.

Et tout laisse penser que c’est bien ces considérations qui ont prévalu, puisque l’essentiel des découpages tombe relativement bien :
-        en ne mettant pas la Loire Atlantique en Bretagne, on évite le duel Nantes / Rennes,
-        en fusionnant les régions Centre, Poitou-Charente, et Limousin, cela permet de supprimer les 3 capitales régionales en les remplaçant par Tours, à la fois centrale et plus dynamique... 0 partout, balle au centre, en quelque sorte,
-        Entre la Bourgogne et la Franche Comté, la place prédominante de Dijon devrait être acceptée,
-        Idem pour l'Alsace et la Lorraine avec Strasbourg, ou pour Auvergne et Rhône-Alpes avec Lyon.
Les seules fusions un peu problématiques dont celles des deux Normandies (qui pourront bien s’arranger entre elles, puisqu’aucune des deux n’aurait accepté un autre regroupement) et celle de la Picardie avec la Champagne; voire celles de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, bien qu'on imagine que Toulouse devrait l'emporter.
Vu sous cet aune, le découpage de François Hollande est même assez intelligent.
Mais les opposants à ce découpage ont beau jeu de critiquer…

… Mais un découpage très mauvais quand même !

mercredi 4 juin 2014

Fusions des régions : quand Hollande se prend pour un patron peu inspiré





Une proposition effarante

La proposition faite par François Hollande ressemble un peu trop  au plan que pourrait concocter le comité de direction peu imaginatif d’une entreprise en difficulté qui ne verrait son salut que dans la baisse des coûts, sans proposer la moindre perspective de croissance ou même de remise en question. Pour faire quelques économies, la majorité propose donc de réduire le nombre de régions comme les entreprises fusionnent des départements ou des organisations nationales. Une illustration de plus du naufrage idéologique complet du PS au pouvoir.

S’il faut bien reconnaître que la régionalisation, accélérée par ces mêmes socialistes il y a trois décennies a provoqué certains abus et une augmentation sans doute pas totalement justifiée des dépenses des collectivités territoriales, le plan proposé hier n’y répond qu’en surface. Traiter les régions séparément des autres collectivités est une aberration. Pourquoi fusionner les régions ? Et quelles compétences doivent-elles gérer ? Quelle sera l’articulation avec les départements ? Le gouvernement se contente d’afficher de nouvelles cartes pour remplir l’actualité, laissant penser que l’organisation de l’Etat est similaire à celle des entreprises. Quelle défaite de la pensée pour ceux qui ont encore le culot de s’appeler socialistes !

Le problème, ce sont les régions

vendredi 11 avril 2014

Régions, départements : non au charcutage territorial de la France !




Manuel Valls, premier communiquant

Tous les jours il devient plus clair que le président a ajusté son casting gouvernemental uniquement à des fins de communication. Et cela ne marche pas si mal en un sens, dans la mesure où l’étalement des nominations et le discours du Premier Ministre ont réussi à remplir l’actualité depuis près de deux semaines, avec pourtant une quantité très limitée de fond puisque la direction reste celle annoncée par le président il y a trois mois. Mais cela occupe le terrain médiatique au point d’empêcher le démarrage de la campagne pour les élections européennes, qui reste dans les limbes, malgré une durée extrêmement courte. La majorité bouge et cela lui donne au moins l’apparence de la vie.

Mais cette résurrection médiatique ne signifie pas qu’il faille espérer quoique ce soit du gouvernement, pas si nouveau dans sa composition. En effet, la direction reste à peu près la même que celle d’avant, proche de celle de la majorité précédente, chose somme toute assez logique de la part de bébés Jospin, le chef de gouvernement qui a le plus privatisé et sacrifié nos services publics au nom de sa foi européenne. Bref, la seule chose qui change est une reprise en main de la communication. Un hyperactivisme factice, des évenèments, des annonces, et des déplacements sont donc organisés tous les jours pour occuper le terrain, sans vraiment avoir réfléchi à ce qu’il convenait de faire…

Le serpent de mer de la réorganisation territoriale

vendredi 17 janvier 2014

Fusion des régions : ce n’est pas la solution !


C’est un des ballons d’essai lancé par François Hollande lors de sa conférence de presse de la rentrée. Mais il est assez illusoire de vouloir faire des économies en fusionnant quelques régions et départements. Il faut envisager des réformes bien plus radicales que cette resucée du rapport Balladur de 2009.



Et vogue la galère territoriale…

Contrairement aux préjugés, notre Etat central n’est pas si dépensier. De nombreuses études montrent au contraire que l’Etat n’a pas tant de fonctionnaires que cela, pas si bien payés que cela, dans de nombreux domaines. J’ai détaillé le cas de l’éducation nationale récemment, mais on pourrait également parler des forces de police ou même de l’administration du budget, en manque criant de personnel pour lutter contre la désertion fiscale par exemple. En revanche, il semble que nous dépensions davantage que la moyenne pour notre système de protection sociale et pour nos collectivités territoriales, même s’il faut reconnaître que l’Etat leur a transféré des compétences, rendant les comparaisons difficiles.



En fait, nous sommes passés de 1,2 à 1,75 millions de postes de 1998 à 2010, près de 50% de hausse ! Pire, malgré l’envolée de l’effectif de l’intercommunalité (de 50 à 170 mille personnes en 12 ans), les effectifs des communes sont passés de 1 à 1,2 millions. Non seulement l’intercommunalité semble venir en addition et ne permettre aucune synergie, mais la complexité de la gestion induite pourrait même provoquer une augmentation des effectifs dans les communes ! Le Huffington Post rapporte une étude qui affirme qui les fusions de région ne changeront pas grand chose. Logique étant donné que les effectifs régionaux ne représentent que 5% du total des collectivités locales !

Pour une solution radicale