vendredi 3 octobre 2014

Garder raison sur les 2000 milliards de dettes


Le passage du cap des 2000 milliards de dette publique cette semaine est du pain béni pour les tenants du moins d’Etat austéritaires, qui se déchainent. Malheureusement, cette ligne se retrouve autant dans ce qu’on appelle la gauche avec le papier du Huffington Post que dans le Figaro.



Concours de catastrophisme

Bien sûr, le chiffre est symbolique et marquant, mais une grande partie des médias est tombée dans un grandiloquisme effarant. Le Huffington Post dénonce le fait que le gouvernement « lâche l’austérité sous prétexte de la crise ». Il est malheureux que l’auteur de ces lignes n’aient pas lu les rapports du FMI qui affirment justement que l’austérité produit la criseLe Monde semble presque se réjouir du fait que « l’Etat va vendre des actifs pour se désendetter ». Passons sur le fait que les sommes en jeu sont dérisoires par rapport à la dette publique. Mais il est effarant que les médias dits de gauche s’engouffrent avec un tel manque de recul dans la dialectique austéritaire des néolibéraux.

Mais les médias de droite ne sont pas en reste. Le Figaro en rajoute trois tonnes dans son édition de mercredi. En une, nous avons droit à « 2000 milliards de dettes : la France coule ». Rien que cela. Suit un éditorial sans nuance de Gaëtan de Capèle « Himalayesque », où il soutient que « la France se trouve, de facto, à la merci des marchés », ce qui n’est pas faux mais doit être nuancé par les taux auxquels on nous prête aujourd’hui. Les pages saumon titrent « la dette explose » et les pages intérieures accordent une large place à une interprétation catastrophiste sans nuance et profondément néolibérale, entre menace d’un nouveau 1789 et appel à privatiser plus encore le service public.

Un non événement

D’abord, il faut noter que la France emprunte à 1,35% à 10 ans, un plus bas historique, ce qui relativise grandement le discours alarmiste des uns et des autres. Ensuite, même si le niveau de la dette publique a fortement augmenté depuis 2007, il faut rappeler que notre pays est plutôt moins endetté que la moyenne. En Europe, si Berlin l’est moins que nous, Madrid et Londres, qui affichaient une dette publique 20 points du PIB plus bas que la nôtre il y a 7 ans, affichent désormais un niveau similaire. Et Rome nous domine, du haut de ses 135% du PIB. En outre, on peut également citer le cas du Japon, où la dette publique abyssale de plus de 200% du PIB ne semble pas provoquer d’inquiétudes.

Pour qui a un peu plus de culture historique, il faut savoir que les Etats-Unis et la France ont déjà vécu avec plus de 100% du PIB de dette publique et que la Grande-Bretagne a dépassé le cap des 200%, sans être poussée au défaut. Qui plus est, c’était une époque où les recettes publiques étaient moins importantes. Après tout, la dette publique ne représente que 2 ans de prélèvements obligatoires. Les Etats-Unis de Truman ont connu un multiple de 5 et la Grande-Bretagne de Churchill, un multiple sans doute proche de 10. En outre, il ne faut pas oublier qu’en reprenant notre indépendance monétaire, nous pourrions alors faire financer la dette publique par la banque centrale, que le font la grande majorité des pays (25% du PIB en 4 ans en Grande-Bretagne, 10% du PIB par an au Japon).

Bref, malgré l’abysse que représente la somme, le niveau de la dette publique de la France n’est pas si alarmant que cela, ce que démontrent les taux auxquels nous empruntons. Ce qui est alarmant, c’est son mode de financement, avec une zone euro qui se prive de l’action de la banque centrale.

28 commentaires:

  1. Excellent article Laurent, je partage.
    Quand tu écris " Ce qui est alarmant, c’est son mode de financement, avec une zone euro qui se prive de l’action de la banque centrale." je rajouterais seulement " .. ou la France qui, du fait de ses engagements passés se prive de la possibilité d'éviter de laisser grossir cette dette et s'oblige à emprunter chaque année ses déficits, alors qu'elle pourrait très facilement et sans aucun risque d'inflation monétiser ceux-ci"

    RépondreSupprimer
  2. Juste pour info: 1,25% ce matin sur le 10 ans, soit du 0,75% réel
    C'est aujourd'hui qu'il faudrait emprunter un max ( 500 milliards), nous faire une pelote et investir pendant 5 ans ... en attendant de pouvoir quitter l'euro ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Oui, il faut raison garder à propos du matraquage médiatique des 2000 milliards de dettes parce qu'on ne met jamais en rapport tous les actifs du pays largement supérieurs. De plus la dette publique est une bonne affaire pour les détenteurs de capitaux qui l'investissent, la financent parce que, jusqu'à présent, la dette publique est toujours remboursée quitte à appauvrir de façon totalement honteuse, scandaleuse et inefficace le peuple comme les Grecs. On peut s'interroger sur la légitimité de cette dette qui sert plus des intérêts privés que publics. L'abrogation en 1973 par Pompidou-Giscard de la possibilité d'emprunter à des taux nuls de la part du Trésor public et son aggravation par les traités européens d'où l'obligation de recourir aux taux d'intérêts exorbitants du secteur privé rend cette dette en partie illégitime; Jacques Sapir par ses analyses et proposition montre comment en sortir. En tous les cas certains pays comme la Grèce ne pourront jamais s'en sortir sans un défaut partiel ou total.

    RépondreSupprimer
  4. Pour en finir avec le modèle allemand :

    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20141002trib000851462/pour-en-finir-avec-le-modele-allemand.html

    Explique correctement les problèmes particuliers de la zone euro.

    Que serait la croissance de la France et de l’Italie dans un environnement « normal » ? Rédacteur : Patrick ARTUS (sachant que La France et l’Italie bénéficient en 2014 : de taux d’intérêt extrêmement bas ; de la dépréciation de l’euro ; de la baisse du prix du pétrole ; de l’arrêt de la réduction des déficits publics). Selon l’auteur « Dans cet environnement « normal », la croissance en 2014 n’aurait pas été nulle mais aurait été de l’ordre de : -1,2% en France au lieu de + 0,4% ; -1,4% en Italie au lieu de 0% ; ce qui montre la gravité de la situation de ces deux pays. »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=79193

    La dette publique de la France atteint 2 023,7 milliards d’euros fin juin 2014, soit 95,1% du PIB.

    http://www.francetvinfo.fr/economie/pour-la-premiere-fois-la-dette-publique-de-la-france-depasse-les-2000-milliards-d-euros_706913.html

    Fin 2013 la dette publique française était de 1925,292 milliards d’euros, soit 93,5% du PIB, selon Eurostat.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23042014-AP/FR/2-23042014-AP-FR.PDF

    Apparemment le volume de la dette française a augmenté de 5,11% en 6 mois, ce qui semble énorme mais en pourcentage du PIB, on limite la casse avec une hausse de 1,71%. Tant mieux même si j’ai du mal à comprendre vu que le PIB a quasiment stagné durant cette période.

    Saul


    RépondreSupprimer
  5. @LP,

    Une recension du dernier Zemmour est prévue ? Excellent livre, brillante analyse, et réquisitoire implacable sur 40 années de trahison du pays et des plus pauvres. Le tout dans un style très français, ce mélange de clarté de concision et de pudeur cher à Gide. Désolé pour le hors sujet ; cela étant, son livre brasse tant de faits et notions que ce n'est peut-être pas si hors sujet que cela.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai pas lu ce livre donc je peux rien en dire mais difficile de donner tord au titre : "Le suicide français, les 40 années qui ont défait la France".

      Même si je crois avoir lu Chevènement parler d'un effondrement bien plus ancien dont seul le gaullisme a permis un sursaut.
      Espérons que ce n'ai pas été le chant du cygne de la France...


      J'ai retrouvé :
      "Le Figaro Magazine : La question même de la nation doit-elle être posée pour la France ?
      Jean-Pierre Chevènement : On n’efface pas comme cela une nation, même si la nôtre connaît une réelle éclipse depuis la fin de la Première Guerre mondiale. La France est alors entrée dans une crise de longue durée. La paix de Versailles a d’emblée été fragilisée par le refus des Etats-Unis d’abord d’honorer la garantie donnée par Wilson à Clemenceau, ensuite de ratifier le traité de Versailles et enfin d'entrer à la Société des nations (SDN). Saignée à blanc par la Grande Guerre, la France, déjà démographiquement affaiblie, a sombré dans un pacifisme à courte vue, à droite comme à gauche. Les Français se sont détournés de la République pour aller chercher des exemples à Moscou, à Rome ou à Berlin. L’effondrement de 1940 a sanctionné la division de la France contre elle-même autant que son isolement diplomatique. Le coup aurait pu être fatal, et c’est à De Gaulle, comme en son temps à Jeanne d’Arc, que nous devons la survie de la France.

      La parenthèse gaullienne s’est refermée quand un jeune Président a expliqué à la France qu’elle ne représentait plus que 1 % de la population mondiale. Les accords de la Jamaïque (1976) ont instauré le dollar comme monnaie mondiale, tandis que le franc s’accrochait au mark, monnaie trop forte pour une économie française aux pôles de compétitivité encore mal assurés. L’abandon de l’Etat stratège a suivi dans les années 80. Avec la réunification allemande et l’élargissement à l’Est, la France a perdu sa position centrale en Europe. L’abandon de notre souveraineté monétaire en 1992 s’avère avoir été un choix désastreux. Une monnaie surévaluée plombe aujourd’hui notre économie. La Ve République a peu à peu tourné le dos à l’intention première de De Gaulle de soustraire le gouvernement à l’influence des partis. La situation s’est retournée au point qu’aujourd’hui la logique des partis domine l’Etat. Même si l’on glose sur l’arrivée du FN au premier tour de la présidentielle, la victoire au second tour reviendra encore en 2017 à l’un des deux partis dits de gouvernement. Mais dans ce système dont le FN est lui-même partie prenante, l’intérêt de la France se perd. Notre pays a désappris à penser mondial, en oubliant que la France est d’abord l’aînée de la grande famille des nations humaines et non pas seulement une nation occidentale parmi d’autres.


      Comment le désamour, pour ne pas dire la haine de la nation, se sont-ils développés ?
      La déconstruction du mythe national a été reprise, dans les années 70, en réaction au gaullisme, qui avait remis la nation à l’honneur. Cette animadversion est alimentée par plusieurs courants : la mondialisation et l’ultralibéralisme d’une part, avec la débandade des élites optant pour l’expatriation, persuadées qu’elles sont que, dans l’océan du marché mondial, la France ne compte plus. L’autre courant, héritage d’un internationalisme mal pensé, décrit les nations comme si elles étaient la source de tout le mal."

      Supprimer
  6. 1999 milliards, aucun problème. 2000 milliards, ah attention, horreur, on coule!! Ridicule... (mais y a rien à attendre d'autre de nos merdias)

    Un minimum d'honnêteté aurait été de mettre ça en proportion du PIB (pas forcément pertinent mais classique), puis d'indiquer le montant de la dette privé puis de comparer tout ça avec les autres pays développés.

    Ou sinon on compare juste avec les 2150 milliards de dette publique allemande et on détruit le discours débile du "modèle allemand qui va tous nous sauver".

    Mais non c'est tellement mieux de cracher sur la France. Cracher, cracher, même si c'est n'importe quoi y en restera toujours quelque chose.

    RépondreSupprimer
  7. Les banques françaises sont autant endettées, ça n'inquiète pas beaucoup...

    RépondreSupprimer
  8. Il est un peu ridicule Chevènement. La France s'en sort pas si mal rapport à d'autres, c'est seulement la gestion de l'Euro qui freine son activité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chevènement ridicule. Ben tiens. Qui met dans le mur depuis 30 ans ? La gauche libérale, la droite libérale, les économistes libéraux. Qui peut se targuer de s'être autant trompé sur la société, le monde, la vie, et sur une si longue période, si ce n'est les économistes libéraux ? Syndrome de Dorian Gray : plus le portrait libéral est radieux, mythique, plus le réel libérale est sinistre. L'équation est connue. Plus le mythe investit le discours, plus le discours est déphasé du réel qu'il veut traduire : voir le récit irénique de l'union soviétique des années 70-80 au sein des hautes instances du bonheur communiste suprême. Le Bonheur est à 48 heures de là camarade...Plus les discours et les images glacées de ce libéralisme idéal, fantasmé par toutes les gazettes aux ordres de l'idéologie du marché total, s'amoncellent, plus le tragique du réel apparait. Faire un petit tour dans les banlieues américaines, vers ces villes ou l'industrie a fuit, tuée par la saine concurrence ; un petit tour hors des campus à fils à papa et du mensonge hollywoodien... il est beau le monde libérale... et non, il n'est pas ridicule le marché totale, il est sinistre, il est même pire que cela... les économismes, les uns après les autres, s'effondrent.

      Supprimer
  9. http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2014/10/01/%C2%AB-l%E2%80%99imposture-economique-%C2%BB-puissante-critique-de-la-theorie-economique-dominante-1/

    RépondreSupprimer
  10. Les analyses de Jean Pierre Chevènement sont faites comme s'il était sur Sirius et n'avait pas été un acteur de ce déclassement de notre pays en soutenant la variante de gauche de l'oligarchie néolibérale, européiste et mondialiste. Il a donc une part de responsabilité dans la situation actuelle.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les analyses libérales sont d'un monde qui n'existe pas. Sirius n'est qu'à 8,6 milliard d'années de la terre. En comparaison, c'est la porte à côté.

      Supprimer
  11. Ce chiffre des 2000 Mds me fait penser à une intervention célèbre d'Henri Krasucki, qui bafouillait et mélangeait millions et milliards.
    Ce chiffre est aussi vide de sens pour le citoyen lambda qu'il est utile pour les classes dirigeantes. Utile pour faire passer l'austérité et la régression sociale. C'est un formidable levier pour les possédants, qui crient au loup tout en demandant une baisse des impôts et en s'enrichissant grâce aux pays endettés.
    Je note par ailleurs qu'aucun expert ne fait la moindre allusion à cette démarche perverse.

    Demos

    RépondreSupprimer
  12. Dans la société contemporaine, il est bon que les ménages s'endettent pour faire fonctionner le système, mais les Etats ne le doivent pas.
    C'est une conception débile, surréaliste et malhonnête.

    Demos

    RépondreSupprimer
  13. garder, mais surtout perdre la raison !!!! oui, s'endetter en fonction de ses possibilités de remboursement, de ses recettes ??? vous voulez pour l'état le régime des surendettements privés, les dettes à l'état sont remboursées, mais pas les particuliers, loyers etc.... C'est votre proposition qui est débile et malhonnéte !!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Gardez votre calme, mon pôv' Gilbert ! Il vous a probablement échappé qu'il s'agit là d'un constat. Vous n'avez pas a priori remarqué entre vos crises d'hystérie anti-fonctionnaires récurrentes que le crédit fait vivre l'économie.

      Demos

      Supprimer
  14. @ André-Jacques

    Très juste. Merci pour l’info

    @ Anonymes

    J’aurais pu également précisé que la France a de nombreux actifs, ou que globalement, notre pays est relativement peu endetté (si on cumule dette des ménages et des entreprises). Attention en revanche sur la loi de 1973. C’est un mirage. C’est Maastricht qui porte la vraie responsabilité. Bien d’accord sur la Grèce, qui devra passer par un nouveau défaut, après les précédents.

    Il faudrait que je lise le dernier Zemmour, mais ma pile de livres à lire est déjà fournie…

    Chevènement nous prévient depuis 30 ans. Il est un phare de la pensée alternative.

    @ Saul

    Je crois qu’il y a eu une révision du mode de calcul du PIB, qui inclut désormais les dépenses de R&D.

    @ Bip

    Merci pour la citation

    @ Démos

    Pas faux

    RépondreSupprimer
  15. La dette selon marc FIORENTINO, est cautionnée par les placements des particuliers, notamment en assurance vie (20000 milliards d'euros). Ce n'est pas le patrimoine de l'état qui sera (c'est déjà commencé) bradé à des puissances étrangères ????

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marc Fiorentino est un âne...
      Il a écrit un livre pour dire de mettre toute son épargne dans l'immobilier pas loin du sommet d'une bulle immobilière il y a 2 ans. Si ça ne vous situe pas déjà son niveau d'imbécillité...

      Parce qu'à votre avis une assurance-vie c'est quoi comme placement sinon essentiellement des titres de dette? Donc pas de dettes d’États, pas d'assurance-vie...
      Dites-vous que dans votre assurance-vie, y a des titres de dettes grecques et italiennes. Pour vous rassurer, en cas de défaut c'est pas votre assurance-vie qu'on viendra chercher vu qu'elle se sera volatilisée. ;)


      Sinon citez-nous 3 pays dans lesquels vous avez plus confiance qu'en la France pour placer vos liquidités?

      Aide : l'ensemble des pays développés ont une dette publique gigantesque, hormis quelques parasites fiscaux

      Supprimer
    2. Précisions :

      "Sinon citez-nous 3 pays dans lesquels vous avez plus confiance qu'en la France pour placer vos liquidités [dans leurs obligations souveraines]?

      Aide : l'ensemble des pays développés ont une dette publique gigantesque, hormis quelques parasites fiscaux [(mais alors pas beaucoup d'obligations à émettre...)]

      Supprimer
  16. Le projet de budget français risque d'être retoqué par Bruxelles :

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/afp-00612954-le-projet-de-budget-francais-risque-etre-retoque-par-bruxelles-source-1049864.php

    « La France risque d'être contrainte par la Commission européenne de revoir son projet de budget 2015, qui prévoit un net dérapage des finances publiques, a indiqué vendredi une source européenne à l'AFP. "Le projet de loi de finances va être présenté" d'ici le 15 octobre à la Commission européenne. "Il y a une forte probabilité pour qu'il soit rejeté, ce qui va accentuer les tensions entre la France et l'Allemagne", a confié cette source, confirmant une information du Figaro.

    "Ce qui passait il y a peu comme la +bombe atomique+ dans la confrontation entre Paris et Bruxelles apparaît désormais plausible: dans les derniers jours de son mandat, le 31 octobre au plus tard, la Commission Barroso pourrait retourner pour correction à François Hollande son projet de loi de finances", a affirmé le quotidien vendredi soir. Le gouvernement français a présenté mercredi son projet de budget pour 2015, qui prévoit une très légère baisse du déficit budgétaire, à 4,3% du PIB après 4,4% cette année. Il devrait être réduit à 3,8% en 2016 puis 2,8% en 2017, revenant ainsi sous la limite fixée par Bruxelles deux ans après la date prévue.

    Depuis l'an dernier, la Commission européenne dispose d'un droit de regard sur les budgets des pays de la zone euro, et peut exiger des changements s'ils ne sont pas conformes aux objectifs de déficit ou aux recommandations économiques adressées aux Etats au printemps.

    Si la Commission constate des manquements graves, elle peut demander au Parlement du pays concerné de lui présenter un projet de budget révisé. Son principal critère est de juger si le texte traduit bien les efforts du pays sur le chemin de la réduction de son déficit.
    En repoussant à 2017, au lieu de 2015, son objectif de réduction du déficit sous la barre de 3%, la France s'expose en théorie à des sanctions financières, sauf si elle obtient un nouveau délai.

    Paris veut mettre en avant des "circonstances exceptionnelles" pour justifier ce dérapage des finances publiques, mais ne semble pas bénéficier du soutien de ses partenaires européens, à l'exception de l'Italie qui mène la fronde anti-austérité en Europe. "Je crois que personne n'a le droit de traiter les autres pays comme des écoliers", a affirmé vendredi le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. "Je préfère une France avec (le président François) Hollande et (le Premier ministre Manuel) Valls et 4,4% de déficit plutôt que Marine Le Pen", a-t-il ajouté. Les dirigeants français, allemand et italien se retrouvent mercredi à Milan pour un sommet consacré à l'emploi, notamment des jeunes. »

    Saul




    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais en fait les seules sanctions prévues c'est des amendes?

      Parce que par exemple si je suis condamné en tant que particulier par l’État à verser une amende, je le fais. Parce que si je ne le fais, la puissance de l’État est sans aucun doute supérieure à la mienne pour m'y contraindre.

      Mais la commission européenne, ils ont combien de soldats pour obliger la France à payer quoique ce soit?

      Je propose à Hollande de rendre visite à la commission en char d'assaut pour leur expliquer le problème ^^

      Supprimer
    2. En fait si la commission européenne demande au gouvernement français de réviser son budget, il va tout simplement s’exécuter parce qu’il a signé des traités qui l’obligent à s’exécuter, de même s’il est condamné à payer des amendes il doit les payer pour la même raison. C’est vrai que la révision du budget doit passer par l’Assemblée Nationale mais l’expérience que l’on a des autres pays en difficulté de la zone euro, indique que jusqu’à présent leurs parlements se sont exécutés. Je parie qu’il en sera de même pour la France.

      Saul

      Supprimer
  17. oh la la vous êtes bien conditionné !!!! bien sur vous n'aimez pas les économistes, financiers claivoyants, vous préférez les enfumeurs, j'ai compris, FIORANTINO est à mon avis moins CON que vous dites, GODET, Jean Marc DANIEL, ce ne sont pas des cons non plus ... chacun ses préférences...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Godet, Daniel, vous aimez bien les fonctionnaires maintenant?

      Supprimer
    2. bip, rigolo, ce sont les idées qui m'intéressent pas la fonction, il y a des cons partout , des sectaires partout, des gens de bon sens partout !!!

      Supprimer
  18. Jean Pierre Chevènement est un homme politique très conscient et lucide de la situation et des remèdes à y porter. Et pourtant il n'a rien fait ou presque pour autant: c'est un lâche qui a toujours vécu confortablement sans prendre le moindre risque pour faire triompher ces idées.

    RépondreSupprimer