mercredi 1 octobre 2014

Le gouvernement en guerre contre les familles ? (billet invité)


Billet invité de L’œil de Brutus.


La décision laisse pantois : le gouvernement Valls a décidé de diviser par trois la « prime de naissance » (à partir du 2e enfant) et par deux la durée légale du congé parental accordé aux femmes. En sus, les aides aux gardes d’enfants seront diminuées pour les ménages les plus « aisés » (reste à voir comment ce gouvernement défini « aisé »)[i].

Sans revenir sur les débats qui ont largement animés le « mariage pour tous » ou l’ABCD de l’égalité, c’est à se demander si François Hollande et ses sbires n’ont pas ouvertement déclaré la guerre aux familles. Dans un contexte déjà tendu, ces dernières mesures font l’effet d’une véritable provocation.
Et tout cela pourquoi ? Pour obtenir 700 M€, soit même pas 5% du déficit de la sécurité sociale (près de 15 milliards €) …

Mais la vraie question est sans doute : pour qui ? Pour donner des gages à Bruxelles et à sa doxa néolibérale austéritaire de réduction des déficits à tous prix ?

La France conserve un atout majeur sur le continent européen : sa démographie dynamique qui lui offre une population jeune, donc à priori plus dynamique et surtout plus à même de financer son modèle social et de préserver les équilibres sociétaux. Et cette démographie doit beaucoup à la politique familiale mise en place à la sortie de la 2e guerre mondiale (même si, bien sûr, d’autres facteurs l’expliquent). Même cela, François Hollande, destructeur en chef aux ordres de la technocratie bruxelloise et de ses amis « financiers » à qui il faudra bien rembourser, quoi qu’il en coûte, les montages de dettes (pas forcément légitimes …) accumulées pendant les quatre dernières décennies, a décidé de le détruire. Le tout par des mesures annoncées à l’emporte-pièce, sans vision d’ensemble (on aurait pu construire un large débat autour de la manière dont nous voulons faire évoluer notre politique familiale, mais de cela nenni).

Et quel sera l’effet à court et moyen terme ? Ce ne sont certes pas 700M€ qui vont peser lourd face aux 2000 milliards d’euros de dettes. Par contre, cela pèsera lourd sur les budgets des ménages, donc de leur consommation, et, in fine, sur l’activité économique et donc l’emploi. Quelqu’un au PS a-t-il jamais entendu parler du multiplicateur keynésien ?

Illustration : Marisol Touraine, ci-devant ministre des affaires « sociales », de la Santé et du « droit des femmes » (beaux artifices de novlangue …).


[i] Dans le même temps,  de nouvelles coupes sont prévues dans les dépenses des hôpitaux et la CSG sera relevée pour les retraités les plus « aisés ». 

10 commentaires:

  1. De toute façon, cela fait un bail que les politicards et ces gros nuls prétentieux de journalistes sont en guerre contre la France.

    La France gâche ses cartes, depuis la création ex nihilo d'un problème de minorités ethniques en France jusqu'aux questions énergétiques, en passant par la politique familiale et l'euro.

    Tout ceci va finir par se sentir...

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    1. En fait tout le monde croit que Hollande a menti sur le "mon ennemi c'est la finance".
      En fait, il a juste fait un lapsus. Il voulait dire "mon ennemi c'est la France".
      Et cette promesse là est plus que respectée...

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  2. Gilbert Perrin
    À l’instant ·

    MIEUX que BAYROU (il défend le système, pas MOI .....)

    - Il veut supprimer le conseil économique et environnement D'ACCORD

    - Par contre, il ne veut pas SUPPRIMER le SENAT, ce clan de cooptés, chargés de controler leurs électeurs des élus !!!! je le comprends, c'est le système des partis !!!

    - MOI, j'en demande la SUPPRESSION et son remplacement par une institution élue au suffrage universelle de CONTROLE CITOYEN de l'ETAT !!!!

    - DIFFERENCE HONNETE et DEMOCRATIQUE

    Gilbert Perrin

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  3. Au rythme où ça va, je sens que je vais finir par me retrouver à manifester avec Civitas, Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Saint-Pie V et l'Abbé Guy Pagès.

    Si on m'avait prédit ça il y a à peine 1 an, je ne l'aurai pas cru... Sachant qu'avec l'association conservatrice du Pr. Joyeux, j'avais déjà du mal, sauf en me pinçant le nez dans le cortège...

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  4. Gilbert Perrin
    À l’instant ·

    BUDGET, baisse des IMPOTS, ECONOMIES ?????

    Agnès Verdier Molinié et Marc FIORENTINO ont démonté les bonniments, les mensonges et la suffisance de SAPIN, EKERT, MARISOL etc......

    VERITE : Prétendre que nos prêteurs nous prêtent (la dette de 2000 milliards d'euros) parce la FRANCE dispose de répondant dans son patrimoine est un véritable mensonge.

    EN REALITE, la richesse en FRANCE est le patrimoine et les économies des français 12000 milliards d'euros qui inspirent confiance à nos prêteurs.

    C'est dire combien les intentions de nos gouvernants sont de se prendre à notre PATRIMOINE, nos ASSURANCES VIE, on le sait, ils en ont l'intention, c'est la raison pour laquelle, ils nous apparaisent toujours confiants et ironiques, ils se moquent de nous.... Ils veulent nous spolier tous ....

    En aparté : la défense en groupe contre les escroqueries instituée par Benoit HAMON, doit nous permettre de porter PLAINTE contre les ASSUREURS qui nous ont menti en nous faisant croire que ces placements assurances étaient garantis. Je pose la question à QUI peut apporter au peuple une réponse sur ce point, Qu'en pensez vous ?

    QUANT à la baisse des impots, quelle tromperie, celà fait 0,1 % chaque année, mais elle va se trouver rapidement reprise dans la poche des français avec les augmentations du gas oil, des impots locaux, de l'audio visuel, de la poste et de tant d'autres dépenses....

    Quant à la taxation des véhicules diesel, force est de constater que les citoyens, les travailleurs ont été incités à l'achat de véhicule diesel qu'au jourd'hui on taxe ....la parole de l'ETAT, n'est plus du tout crédible...

    Les français on besoin d'être informé, je suis fier d'apporter ma pierre, merci Marc FIORENTINO et Agnès Verdier Molinié

    La fin risque d'être bien triste

    Gilbert Perrin

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  5. La politique nataliste a été mise en place essentiellement dans le contexte de la reconstruction du pays, après la 2e guerre mondiale.
    A l'époque, la France avait besoin de "bras" et la création d'emplois était très importante.
    Aujourd'hui, le problème de la France est il d'avoir plus d'enfants ou de leur offrir des conditions d'accès à l'emploi favorables ?
    Vu "l'armée de réserve" des chômeurs, le problème est le même que pour l'immigration. Pensons d'abord à ceux qui veulent un emploi et concentrons nos efforts au lieu de les disperser.
    Autre problème lié à une politique nataliste : l'épuisement des ressources naturelles. A ce jour, les problèmes liés à la rareté des ressources naturelles et à la pollution des énergies fossiles ne sont pas réglés. La croissance de la population n'est pas une fin en soi !

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    1. La croissance de la population est surtout due à l'augmentation de la durée de vie moyenne puisqu'on fait moins d'enfants qu'avant.
      A 2 enfants par femme en France, on n'est même pas au niveau du renouvellement des générations (2.1) ...

      De plus dire que faire moins d'enfant favorise la baisse du chômage, ça n'a rien d'évident.
      La preuve en Espagne (1.5 enfant par femme et 25% de chômeurs) et en Italie (1.4 et 13%).
      Le lien le plus clair est avec les emplois qui concernent directement les enfants (crèche, nourrisses, habits, jouets, etc).

      Et si les systèmes de retraite (par répartition ou capitalisation peu importe) ne sont déjà pas financés avec la fécondité actuelle, alors imaginez si ça baisse...

      L'exemple le plus avancé de cette politique de déclin démographique, c'est le Japon. Il s'y vend plus de couches pour personnes âgées que pour bébés.
      Leur situation économique est bien évidemment désastreuse.

      Le principal problème des pays développés, c'est le vieillissement de la population. Pas le nombre trop élevé de bébés...

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    2. "De plus dire que faire moins d'enfant favorise la baisse du chômage, ça n'a rien d'évident"
      A contrario, le taux de fécondité important des pays sub sahariens devrait favoriser le dynamisme économique, or il n'en est rien.
      Les problèmes des pays développés sont notamment le chômage, la pollution et l'épuisement des ressources naturelles.
      Promouvoir une politique nataliste est un non sens, nous n'avons qu'un planête !

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    3. "A contrario, le taux de fécondité important des pays sub sahariens devrait favoriser le dynamisme économique, or il n'en est rien."

      On est donc d'accord qu'il n'y a rien de mécanique.


      "Les problèmes des pays développés sont notamment le chômage, la pollution et l'épuisement des ressources naturelles."

      C'est pas propre aux pays développés. Mais est-ce que réduire la population va forcément améliorer la situation c'est pas sûr non plus.
      En tout cas, on peut être sûr que la politique démographique française ne changera rien au problème.


      "Promouvoir une politique nataliste est un non sens, nous n'avons qu'un planête !"
      1) Une politique nataliste qui n'assure même pas le renouvellement des générations!!

      2) Si on suit votre raisonnement, pratiquer une politique de soins est un non sens aussi. Que les gens meurent au moindre problème médical permettraient d'économiser des ressources...

      3) Dire qu'actuellement, l'humanité n'exploite les ressources que d'une seule planète serait plus juste.
      Si les ressources s'avèrent insuffisantes, ne vous inquiétez pas que l'humanité s'adaptera (comme toujours depuis des milliers d'années).
      Plusieurs pistes : restriction mécanique du nombre d'humains par manque de ressource, faire mieux avec moins, exploitater des ressources sur d'autres planètes, etc

      Notre histoire n'est pas terminée. La situation actuelle n'est certainement pas la fin du progrès matériel de l'humanité. ;)

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  6. Difficile de discuter à un tel niveau de généralités, en s'envoyant des arguments d'autorité sans citer de références scientifiques ou empiriques.
    J'y ai cédé et c'est assez frustrant ...
    Pour prendre la mesure de l'évolution du problème écologique le film d'Al Gore "Une vérité qui dérange "

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