samedi 6 décembre 2014

L'effarante vente de près de 50% de l'aéroport de Toulouse à la Chine






Le bien commun vendu à la sauvette

Cette vente ressemble à m'y reprendre à l'effarante vente des autoroutes, qui n'a abouti qu'à transformer un service public qui faisait la fierté et la réputation de notre pays en une rente juteuse pour ses acquéreurs. Déjà que les 15 milliards glanés par Dominique de Villepin ne pèsent pas grand chose par rapport à une dette publique qui approche 2000 milliards, ce ne sont pas les 308 millions de cette opération qui y changeront quoique ce soit. Pire, il est totalement aberrant de confier la gestion d'un aéroport à un consortium privé, qui ne vient qu'y chercher une rente lucrative puisqu'il s'agit encore une fois d'un monopole naturel qui ne devrait pas sortir du giron public.



Déjà, cela ne fait pas de sens de vendre à un groupe privé un aéroport, comme cela n'avait pas de sens, du point de vue de l'intérêt général, de vendre les autoroutes. Le vendre revient à lui donner une rente qu'il pourra toujours rendre plus lucrative, au détriment des intérêts des salariés et des usagers, en absence de véritable concurrence. C'est ainsi que les sociétés d'autoroutes dégagent d'indécentes marges d'exploitation de 40%, après avoir monté leurs tarifs et supprimé de nombreux postes par l'automatisation. Pire, l’Etat aurait récemment lâché 14,7 milliards d’euros de recettes nettes contre 3,2 milliards d’euros de travaux pour relancer le BTP. Les seuls à profiter de ces privatisations, ce sont les dirigeants et les actionnaires des entreprises issues de ce qui aurait du rester un service public.

Poste d'espionnage sur Airbus ?

Pire encore, l'affaire de Toulouse pose un autre problème fondamental. La Chine veut construire un grand constructeur d'avion concurrent de Boeing et Airbus. Et comme par hasard, ils décident de prendre la moitié du capital de l'aéroport de Toulouse, au coeur de l'écosystème de l'avionneur franco-allemand, la ville où sont réalisés une partie des tests et des vols des avions, à proximité de nombreux fournisseurs stratégiques et des usines du groupe. Etant donné le passé de l'industrie chinoise, qui n'a jamais été fermée à l'espionnage industriel ou à la copie, il est tout de même délirant que l'Etat français donne ainsi un poste d'observation aussi enviable à la Chine pour construire le concurrent d'Airbus.

Ce nouvel épisode démontre une nouvelle fois que ce gouvernement, comme le précédent, est complètement hors sol et est dépourvu du plus élémentaire bon sens. Il est aberrant de vendre des services publics comme les aéroports. Et il est encore plus aberrant de le faire à la Chine.

6 commentaires:

  1. L'article 9 du préambule de la constitution de 1946, qui fait soi-disant encore partie du bloc de constitutionnalité en vigueur, a été violé à nouveau.

    "9. Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité"

    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946.5077.html

    Ivan

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    1. Ce dont les socialos et l'UMP, avant eux, tirent bénéfice, c'est de l'interprétation qu'ils font de ce qu'est un service public (voir ce qui a été fait pour les SPIC).

      Demos

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  2. Annonçant la cession à des investisseurs chinois de l'aéroport de Toulouse, Emmanuel Macron a assuré « qu’il ne s’agit pas d’une privatisation ». Or Mediapart révèle les clauses secrètes du pacte d'actionnaires qui établissent strictement le contraire. C'est le coup d'envoi d'une rafale de privatisations qui touchent aux infrastructures.

    http://www.mediapart.fr/journal/economie/051214/privatisation-de-laeroport-de-toulouse-emmanuel-macron-menti?onglet=full

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  3. Par le principe des vases communiquant et parce que -rien ne se crée rien ne se perd-: les Chinois n'achètent pas notre patrimoine. C'est nous, français, qui l'échangeons en contrepartie de notre balance commerciale déficitaire envers la Chine, payée en Euros qui ne pouvant rien en faire chez eux, nous les retournent en prêtant à l'Etat, pour qu'on leur paye des intérêt, mais voyant qu'aucun gouvernement ne budgète un remboursement d'emprunt il leur est préférable aujourd'hui, de faire l'acquisition de notre patrimoine avec nos euros.
    Unci TOÏ-YEN

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  4. Macron est un guignol, il fait ce que Hollande lui dit de faire, vendre les bijoux de famille. Ce gouvernement PS est aussi nul que celui UMP d'avant.

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  5. Croyez-vous que je puisse acheter un aéroport en Chine?

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