dimanche 8 février 2015

Législatives partielles dans le Doubs et effet « 11 janvier », vous êtes sûr ? (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus

Voilà donc, nous annonce-t-on, que, d’un coup d’un seul, François Hollande aurait enfin (après presque trois ans de mandat, il serait temps …) trouvé sa « stature présidentielle » après les évènements liés à l’attaque de Charlie Hebdo. Par effet ricochet, l’ensemble de la majorité présidentielle serait même en posture d’en bénéficier.


Et pour preuve : cette élection législative dans le Doubs pour laquelle c’est l’UMP, et non le PS, qui fait les frais de la montée du Front National, la droite sarkozyste se trouvant éliminée dès le premier tour au bénéfice de la « gauche de droite » hollandienne. Le Magnificient et volubile leader d’une droite en perpétuelle décomposition n’en a d’ailleurs eu cure puisque dès le lendemain il préférait remplir son portefeuille de dollar émiratis plutôt que de gérer une énième hystérie du parti dont il se présente pourtant comme le sauveur et dont il a grandement contribué à faire une machine à perdre, accessoirement dépourvu de programme et d’idée (car dans le monde politicien actuel, les idées ne sont guère mieux qu’un accessoire duquel toute forme de pensée élaborée s’évapore avant même d’être apparue).

Cela ne garantit pas pour autant le renouveau socialiste (si l’on peut encore user du terme « socialiste », le mot étant paraît-il devenu choquant aux oreilles de quelques charlatans en idéologie néolibérale des rues de Solferino et Matignon). Car, derrière le story-telling médiatique du retour de la gauche (de droite), il y a grand mais. Une simple vérité des chiffres.
Dimanche dernier, donc, M. Frédéric Barbier, ci-devant représentant du PS, est arrivé second aux législatives partielles du Doubs avec  7 416 voix (28,85% des suffrages exprimés). Youpi ! Pour la première depuis longtemps le PS ne se prend une raclée magistrale dès le premier tour. Sauf que … aux législatives précédentes (2012), le PS, emmené par le sieur Moscovici (celui qui a été tellement performant à la tête des finances françaises qu’on l’a transformé en financier en chef du volapük européen), réalisait un tout autre score : 16 421 voix (40,81% des suffrages exprimés). Vous lisez bien : en même pas trois ans, le PS a divisé son nombre de suffrages par plus de 2. Si ça ce n’est pas une nouvelle raclée ! Dans le même temps, le FN est resté à peu près stable (8 382 en 2015 contre 9 605 en 2012) et l’UMP s’est, elle aussi, effondrée (6 824 en 2015 contre 9 341 en 2012).


Pas de quoi pavoiser, donc, pour le PS. Et comment pourrait-il en être autrement ? Comment croire des sondages qui annoncent des hausses brutales de plusieurs dizaines de points pour un président dont le bilan reste désespérément lamentable (s’il y en a pour donner encore une once de valeur aux sondages après ça …) ? Pourrait-on croire les Français suffisamment versatiles et le peuple bénêt au point d’oublier sous le coup de l’émotion et d’une comm’ présidentielle (pour une fois) à peu près maîtrisée, deux ans et demi de trahisons, de mensonges, de dogmatisme néolibéral, d’affaires, de délires austéritaires, de saccages de notre protection sociale, d’instature présidentielle, d’insultes à la France, d’agitations stériles, de compromissions avec le monde de la finance, de retraites menacées,  de chômage en hausse, de clientélismes, de réformettes pathétiques, de jeunesse sacrifiée, de novlangue, d’encouragements des rentes, de démantèlement de l’Etat, de république des copains,  de diplomatie de bazar ?

6 commentaires:

  1. Quelle fut également ma stupéfaction cette semaine, moi ne suit quasiment plus les actualités par aversion envers la présentation qu'on nous fait de celles-ci, de me voir imposer sur une grande radio, le fait que désormais notre nullisme président était devenu grandissime, suite à un beau discours et quelles belles photos le 11 janvier. Et ce n'était pas une opinion, bien sûr, mais bien un fait incontestable qui m'était présenté !

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  2. Il est vrai que tout ce vacarme au sujet de ce nain pathétique est ridicule.

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  3. A moins que les sondages soient bidons. Je ne comprends pas les français...Une popularité devrait être lié à l'action du président pas au fait que des attentats se produisent...

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    1. Ce sont les sondages qui sont bidons ! Pour les décrypter, lire ceci : http://loeildebrutus.over-blog.com/article-manuel-anti-sondages-la-democratie-n-est-pas-a-vendre-111958208.html

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    2. Pourquoi vous parlez de droite sarkozyste alors que le candidat a été soutenu par Juppé et n'a même pas voulu de visite de sarko. Un candidat qui dit que ce sont les petits blonds qui l'emmerdent et pas les gens issu de l'immigration c'est la droite sarkozyste ?

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    3. C'est l'UMP et à moins que quelque chose m'ait échappé l'UMP n'a toujours pas fait le deuil du sarkozysme puisqu'elle repris M. Sarkozy comme chef ...

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