samedi 7 mars 2015

Fonds activistes : l’ode effarante de The Economist aux requins du capitalisme

Il faut le lire pour le croire. Mais pouvait-on attendre autre chose de la part de la bible des élites globalisées que cette véritable déclaration d’amour aux investisseurs activistes qui secouent les comités de direction des grandes entreprises, pour qu’ils donnent toujours plus aux actionnaires ?



Secouer le cocotier capitaliste


Ce sont ces fonds qui poussent les entreprises à donner toujours plus aux actionnaires, que ce soit par des rachats d’action ou autres moyens. C’est ainsi qu’Apple a remis en question son refus des dividendes et a lancé un vaste programme de rachat d’action. C’est ainsi également qu’IBM consacre deux fois plus d’argent aujourd’hui à racheter ses propres actions plutôt qu’à investir en recherche et développement. De manière sans doute pas si étonnante, l’entreprise voit son chiffre d’affaire reculer et même The Economist reconnaît qu’il y a sans doute un lien de cause à effet. Ce sont aussi ces investisseurs qui poussent à des ventes de filiales, des fusions ou à des restructurations sauvages…

Le nouvel excès du capitalisme actionnarial ?

Bien sûr, certains peuvent croire qu’il n’est pas illégitime que les actionnaires jouent un rôle plus important dans la marche des entreprises qu’ils possèdent, in fine. Mais les excès délirants des rachats d’actions ou les bouleversements poussés par ces actionnaires permettent-ils un meilleur fonctionnement du capitalisme ou s’agit-il seulement d’un rançonnage des entreprises par des actionnaires qui souhaitent toujours plus et s’organisent pour l’obtenir d’une nouvelle manière. Il est tout de même difficile de soutenir que les intérêts des entreprises aujourd’hui n’ont pas déjà été rapprochés ces dernières années de ceux des actionnaires, avec les stocks-options ou les programmes de rachat d’action.

Comment peut-on croire, ou faire croire, aujourd’hui, que la pression des marchés n’est pas en permanence exercée sur les dirigeants des entreprises, jusqu’à l’absurde quand on voit que Sanofi donne une prime de bienvenue de quatre millions d’euros à son nouveau patron, qui ne sera pas mal payé par ailleurs, mais refuse une prime de cent vingt euros pour quelques chercheurs ? Les entreprises n’ont plus que le retour aux actionnaires et la création de valeur pour ces mêmes actionnaires à la bouche, d’autant plus que ceux qui voudraient s’y soustraire peuvent à tout moment être chassés et rachetés par une proie plus docile pour les intérêts d’actionnaires, qui financeront alors son rachat…


D’ailleurs, de manière étonnante, The Economist semble représenter ses investisseurs activistes comme des hyènes aux pieds du taureau capitaliste, qui incarnerait ces marchés prétendument indolents. Il me semble que les hyènes dévorent souvent les charognes. Ne s’agit-il pas de cela ici aussi ?

9 commentaires:

  1. Encore une histoire de conspirationnistes...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il ont payé ce que Brandicourt aurait gagné si il était resté chez Bayer, c'est comme le transfert de stars du foot, ça coûte cher.

      D'autres personnes avaient reçu une proposition pour le poste et elles ont refusé...

      Juste pour rire, Russia Today en plein délire complotiste, Hollande aurait manigancé l'attentat Charlie pour faire remonter sa cote de popularité, ça devrait plaire à Berruyer, le fan des médias russes :

      http://aitia.fr/erd/le-management-par-la-terreur-rt-deutsch/

      Supprimer
    2. Il est vrai qu'on a l'impression que certains "attentats" tombent parfois très bien. Mais dans le monde actuel on en parle 1 semaine, et après ça tombe aux oubliettes. C'est comme si la population était de moins en moins manipulable.

      Supprimer
    3. Vu le nombre de favorables au FN et de poutinolatre en France, je pense qu'une partie importante de la population est très manipulable.

      Supprimer
    4. Mais mon vieux, tout le monde sait bien que c'est vers l'est qui faut chercher les responsables. Il n'y a qu'à voir l'état du monde, du Moyen-Orient en particulier. Il y a de toute façon toujours eu, depuis la nuit des temps, des boucs émissaires, pardon des responsables, et si on prend le temps de comparer les périodes historiques entre elles, on remarque que nos dirigeants font toujours preuve de la plus grande honnêteté, d'une lucidité et d'un courage sans pareils.
      La seule question que je me pose - personnellement - c'est la raison pourquoi ces conflits ne sont réglés puisque tout est si simple, si clair et depuis si longtemps.

      DemOs

      Supprimer
    5. Mon message s'adresse bien sûr au fin analyste qui s'identifie sous "anonyme 7 mars 2015 15:38"

      DemOs

      Supprimer
  2. La finance est devenue un parasite de l'économie et des peuples en général.

    De grandes sociétés l'ont compri et sont sorties de ce "marché des capitaux" de dupes :
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/02/18/dell-quitte-la-bourse-pour-retrouver-sa-liberte_1834175_1698637.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dell rachète ses titres pour retrouver plus de liberté de décision.

      Herblay condamne à longueur de temps les entreprises qui rachètent leurs propres titres, comprenne qui pourra. Une entreprise qui rachète ses propres titres en période de crise et de taux d'intérêts bas adopte une stratégie pertinente.

      Les marchés sont utiles au moment de la croissance d'une entreprise comme le dit le directeur de Dell, il s'agit de gérer les cycles d'une activité avec différents modes de financement.

      Les entreprises allemandes sous investissent alors que les taux sont au plus bas, c'est une erreur complète.

      Supprimer
  3. @ Anonymes

    Le nombre de partisans du FN est malheureusement proportionnel au nombre de Français qui sont en colère et déçus de leurs dirigeants depuis si longtemps

    Le cas Dell est intéressant, mais quand la trésorerie d’une entreprise sert à racheter ses actions, je persiste à penser que quelque chose ne va pas (même The Economist souligne les limites de cette pratique). Il faudrait sans doute en renchérir le coût

    RépondreSupprimer