dimanche 11 octobre 2015

Vous avez dit subversif ? (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux, qui vient de publier « Portrait de l’homme moderne »


La subversion ne consiste pas à mettre les rieurs de son côté, car les rieurs sont bien souvent les repus et les puissants. Auquel cas le rire devient une forme de collaboration, de soumission servile, celle des bouffons de cour.

Lorsque le rire devient l’instrument de son propre pouvoir ou du pouvoir des autres, l’esprit de finesse dont il se croit investi ne fait que masquer le plus banal des arrivismes.

La dérision systématique qui envahit certains de nos médias est de façon évidente une stratégie de tabula rasa visant à ne laisser la parole qu’à une seule opinion. Il nous est infligé un humour sinistre, accompagné par des commissaires du peuple grimés en clown, chargés de repérer et désigner ceux qui n’ont pas ri.

La subversion véritable consiste à ridiculiser les tartuffes, quel que soit le catéchisme qu’ils emploient, celui des anciennes ou des nouvelles dévotions.


De la libération sexuelle

Lorsque le film « La belle saison » est sorti récemment sur nos écrans, je me suis demandé combien de films nous pouvions compter dans les dernières années relatant les émois homosexuels de jeunes gens en recherche d’eux-mêmes. Le nombre de tels films est si grand que je me suis également demandé à partir de quelle quantité leur auto-proclamation comme champions de la subversion devenait le conformisme le plus courant.

La libération sexuelle se place en opposition au puritanisme issu des religions. Fort bien, mais il introduit un nouveau catéchisme tout aussi insupportable que l’ancien lorsqu’il se teinte d’hypocrisie. Le moralisme de l’immoralisme prononce des sermons pontifiants sur la nécessité absolue et obligatoire de briser toutes les frontières de la sexualité. Qu’importe que le message ait été inversé, le porno-chic comme le puritanisme en son temps ne reflètent que la volonté la plus banale de préserver un ordre établi.

Nos petits subversifs ne voient-ils pas que, de nos jours, prôner la libération sexuelle ou l’infidélité, c’est ramper devant les puissants ? Que loin de déranger l’ordre social, ce message ne fait que renforcer un peu plus les mœurs des nouvelles castes dirigeantes ? N’est-il pas évident que l’appétit de domination a remplacé l’accomplissement par la maîtrise de disciplines personnelles, et qu’il a investi la sexualité par extension du domaine de la lutte ?

La soi-disant « libération » accélère la constitution d’un vivier directement consommable par ceux qui peuvent y accéder, le rapport de domination sociale ayant remplacé le rapport sexuel. L’attitude « cool », « ouverte » et « humaniste » est le discours des modernes tartuffes, qui cachent derrière ces termes les pratiques dont ils ont besoin pour se sentir exister, qui n’ont d’ailleurs plus rien à voir avec la sexualité, mais beaucoup avec leur narcissisme.


De mai 1968 et du rapport au pouvoir

Plus le temps passe, plus il apparaît clairement que le seul et unique objectif que visaient les soixante-huitards était l’argent, le pouvoir et le sexe, le triptyque machiavélien. Ceci est effectivement d’une très grande originalité et d’une profonde subversion. Comme je ne suis pas moi-même un moralisateur, je ne leur reproche pas cet appétit, mais l’hypocrisie d’avoir prétendu faire autre chose.

La totalité de mai 68 peut se relire sous l’angle unique de la course au pouvoir et aux positions. Le bréviaire des soixante-huitards n’est pas Jacques Kerouac mais a posteriori « Game of Thrones », le jeu de la courtisanerie, des intrigues et du pouvoir à tout prix. En matière de philosophie politique, malgré les apparences qu’ils se donnent, tout peut se résumer chez eux à une seule œuvre, de surcroît assez vulgaire.

L’ensemble de la soi-disant « pensée » qui s’est développée à cette époque n’est qu’une immense auto-justification de ces buts qu’ils ne voulaient pas s’avouer. Travers humain peut-être, mais qu’ils ne viennent pas dans ce cas prétendre avoir de l’imagination. Contrairement à sa bruyante propagande – le seul art qui s’y trouvait maîtrisé – mai 68 fut une période extrêmement pauvre sur le plan de la pensée.

Les soixante-huitards se sont naturellement orientés vers les domaines de la superficialité et du frivole, parfois masqués sous le dehors sérieux de la philosophie : le verbiage hégélien fit merveille, celui des fabricants d’illusion et de poudre aux yeux, qui polluèrent l’université française pendant des décennies. Des « philosophes » appliquant les techniques de la communication, de la publicité et du marketing s’en suivirent naturellement.

Plus un homme cherche à se distinguer à tout prix, plus il est banal dans son besoin maladif de se faire valoir. Plus il recherche l’anonymat et l’absence d’esbroufe, plus il se révèle être un homme d’exception. Pour cette raison, le gentleman est et restera toujours la figure du subversif par excellence. Une chose que les soixante-huitards ne pourront jamais comprendre mais qui leur colle si bien, est cet aphorisme ensoleillé de Vladimir Jankélévitch, « l’ego est en raison inverse de la personnalité ».


De l’éducation nationale

Le summum de la subversion consiste aujourd’hui à enseigner les langues anciennes, le latin et le grec. En dehors des risques de persécution croissants auxquels s’exposent les pratiquants de ces disciplines sulfureuses, le latin et le grec donnent accès à une arme terrifiante : l’étymologie.

Il n’y a pas de meilleur outil favorisant l’égalité des chances et la mobilité sociale que l’étymologie. Car elle est un chemin d’accès aux clés de la maîtrise de la langue, pour les enfants issus de classes sociales modestes. Lorsqu’un enfant n’a pas eu la chance de naître entouré de toutes les références culturelles nécessaires à un haut niveau de langage, l’étymologie est le sentier qui lui permet de les rejoindre.

Il fut un temps où la gauche prônait l’objectif louable de donner au peuple une conscience lui permettant de s’extraire de sa condition. Il semble maintenant qu’elle estime plus simple et plus sûr de l’anesthésier lourdement.

Jamel Debbouze est présenté comme un parangon de la subversion par nos modernes tartuffes, qui savent pertinemment que cette médiocrité cantonnera les futurs citoyens à une imbécillité permanente. Le grec et le latin risquent fort en revanche de former des citoyens qui se mettent à réfléchir, parce qu’ils auront accès à l’origine des mots, empêchant que l’on en fausse tout à fait le sens. On comprend qu’une telle perspective inquiète beaucoup nos « subversifs ».


De l’universalisme et du patriotisme

Il fut considéré comme prodigieusement « subversif » de rabaisser, dénigrer, ridiculiser, toute forme d’attachement à la France. Les tartuffes oscillent toujours entre l’humour sinistre des arrivistes et les imprécations grandiloquentes. Il n’y eut pas d’exception pour le patriotisme, tantôt cible de moqueries, tantôt attaqué en procès d’opinion sous l’accusation de fascisme. Les mêmes « philosophes » continuateurs de 68 qui n’étaient que des communicants, trouvèrent intelligent d’opposer le patriotisme à l’universalisme, assimilant toute forme d’attachement à la France à un refus de l’humanité.

Comme au théâtre, les tartuffes finissent par être démasqués. Il ne leur était pas venu à l’idée que les cités grecques nous avaient légué nombre de nos idées universalistes, mais que l’attachement de chaque citoyen à sa mère patrie et à la défense de la cité étaient des valeurs qui ne faisaient pas même question. Il est décidément très dangereux et très subversif d’apprendre le grec.

Par la suite, avec le temps de retard que tous les opportunistes accusent sur les gens simples, ils découvrirent que leur intelligente et subversive opposition avait abouti à détruire des valeurs fondamentales de notre société, laïcité, liberté de conscience, respect du droit, pour faire surgir des communautarismes fondés sur la loi du plus fort, l’intimidation et le règne des caïds. Il est vrai que l’émergence des pègres est le désir secret et trouble de tous les tartuffes, désir d’autant plus puissant que leurs admonestations morales sont radicales.

« Cachez ce sein que je ne saurais voir ». Pour nos modernes tartuffes, c’est encore une poitrine conquérante que leur hypocrisie ne parvient pas à soutenir du regard : celle de la liberté guidant le peuple. 

22 commentaires:

  1. Encore une diatribe fallacieuse sur 68.

    Avec le SIDA, la liberté sexuelle s'en est pris un coup dans l'aile, je vous signale.

    C'est pas parce qu' il y a du porno que la majorité des gens sont des libertins. Le libertinage n'a pas attendu 68 pour exister dans l'aristocratie et les bourgeoisies.

    Vos propos sont assez incohérents, démontrant une sacrée névrose.

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  2. anonyme 10:13

    si vous présentiez quelque chose de plus élaboré, ce serait effectivement intéressant de vous voir argumenter avec ce monsieur Rameaux. J'avoue le lire régulièrement et j'y trouve personnellement beaucoup de sens et toujours une pensée très ordonnée et fouillée digne d'un érudit.

    Personne n'est obligé d'être en accord avec lui. Il me semble qu'un minimum d'arguments soit à fournir pour lui répondre, ne serait ce que par respect devant une réflexion de cet ordre.

    Si c'était pour en arriver à "incohérents" "démontrant une sacrée névrose", je vous suppose une sagesse infinie mais suffisante pour juger autrui de cette manière, puisque n'importe quel chercheur en psychologie, psychanalyse et autres disciplines du même ordre vous dira que tout homme sur cette pauvre terre n'est au minimum qu'un névrosé moyen....

    Finalement Mr Rameaux sera donc content d'apprendre qu'il est un terrien normal jugé par un dieu...

    Stan

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  3. Stan

    Erudit ? Vous plaisantez, c'est tout juste du mauvais Finkielkraut.

    Toujours la faute à Mai 68 dont il n'a rien compris ce Rameau complètement réac et pontifiant.

    Mai 68 c'était en France, et les problèmes ou avancées actuels se retrouvent dans d'autres pays. Faut arrêter de faire croire que 68 a empoisonné la terre entière, c'est grotesque.

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  4. anonyme 11:09

    on peut toujours repousser des idées sur des à priori d'équivalences, mais ça ne fait jamais rien avancer, on le voit bien ne serait ce qu'en émettant des idées alternatives à la politique économique actuelle, ce qui relève du même problème qui nous conduit tous dans une impasse..

    il suffit par exemple d'employer "souverainisme" " protectionnisme" " sortie de l'euro" et paf nous voilà catalogués fachos, FN, sapir, Herblay, todd, avec ail et croix levés bien haut;..

    ainsi donc si dans une de mes démonstrations (par hasard si je vous rencontrais) , et sans le savoir je fais du Finkielkraut (je préviens que je ne connais pas vraiment), je me vois boulé par vous sans ménagement à cause de la ressemblance supposée...

    J'essaie juste de respecter ce qu'écrivent des gens qui prennent leur temps pour faire vivre des blogs, et si je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils écrivent j'essaie juste de leur montrer où j'en suis dans ma réflexion.....c'est tout..

    mais bon, je ne suis pas nanti des synapses comme nombre d'entre les intervenants des blogs...

    Stan

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  5. "car les rieurs sont bien souvent les repus et les puissants."
    Quelle drôle de réflexion ! Vous croyez que l'humour est le privilège des gens riches et puissants ? Ben non...

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    1. Ce n'est pas ce que je dis : Dieu merci le rire véritable n'appartient à personne. En revanche le faux humour qui ne masque que la préservation d'un ordre établi est très répandu par les temps qui courent.

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  6. Je partage le point de vue de Stan sur la qualité et l'intérêt des écrits de Marc Rameaux.

    Pour ce qui concerne précisément 68, que j'ai vécu (j'étais encore très jeune, hi, hi) en province, comme on dit, dans une région industrielle, je me souviens qu'il ne s'y est strictement rien passé. Je considère que ces mouvements n'étaient que l'action d'une minorité de privilégiés absolument pas subversifs, ceux qu'on qualifie depuis quelques années de "bobos". Le parcours et les idées de Cohn-Bendit, libéral conservateur, est d'ailleurs l'illustration parfaite de leur absence totale de vitalité et d'humanisme. Ils n'étaient en réalité que la partie émergée d'un monde consumériste anti-démocratique qui occupe aujourd'hui tout l'espace de nos vies.

    DemOs

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  7. 68 a comporté toutes sortes de mouvements de gauche, maoistes, trotskystes, syndicalistes, il y a eu des grèves ouvrières, des hippies...

    http://www.laviedesidees.fr/Ouvriers-en-revolte-l-autre-visage.html

    Rameaux prétend que ceux qui avaient la vingtaine en 68 étaient contestataires puis sont devenus des dirigeants politiques ou économiques francais. La plupart des soixante-huitards ne sont pas devenus dirigeants, et les dirigeants qui avaient la vingtaine en 68 étaient loin d'être des contestataires.

    Il fait du sophisme, ceux qui avaient la vingtaine en 39-45 n'étaient pas des collabos ni des résistants sous prétexte que d'autres du même âge l'étaient.

    Pas plus que les juifs ne dirigeaient l'industrie ou la finance allemande en 33 sous prétexte que quelques juifs avaient des postes de direction.

    Rameaux fait de l'essentialisme par toutes sortes raccourcis, c'est une manipulation mentale extrêmement malhonnête et dangereuse mais qui est efficace sur des esprits chétifs comme celui de Stan ou d'autres qui ne se soucient pas un seul instant de rigueur historique et avalent toutes les couleuvres d'idéologues réactionnaires comme Rameaux.

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    1. Vous êtes dans la confusion mentale la plus complète :

      - L'essentialisme consiste à reprocher à quelqu'un ce qu'il est et non ce qu'il fait. Or c'est bien à ce que les soixante-huitards ont fait que je m'attaque. Je ne m'attaque par principe jamais à ce que les gens sont, particulièrement à leurs origines, l'universalité de l'être humain étant pour moi un fait inaliénable. Il est extrêmement malhonnête de votre part de faire dériver vos arguments pour rapprocher des thèses essentialistes de celles qui ne le sont pas.

      - Bien entendu tous les soixante-huitards n'ont pu devenir dirigeants, par simple effet d'entonnoir. C'est la question contraposée qu'il faut poser, à savoir si ceux qui sont devenus dirigeants dans les années 80 étaient d'anciens soixante-huitards. Et là la réponse est positive, à la réserve près qu'ils sont devenus dirigeants de tous les domaines nécessitant seulement superficialité et jeu des apparences. Les domaines nécessitant un travail de fond ont été épargnés. Ils ont également mis en oeuvre une stratégie de conservation extrêmement longue du pouvoir, au détriment des générations qui ont suivi, longévité d'ailleurs unique à la France. Sur ce sujet, un ouvrage très documenté :

      http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-destin-des-g%C3%A9n%C3%A9rations-structure-sociale-et-cohortes-en-france-au-xxe-si%C3%A8cle-de-louis-chau

      - Certains soixante-huitards ont été sincères et ont cherché véritablement une manière de vivre autrement. Mais ils ne constituent qu'une petite minorité. L'un d'entre eux était un homme sincère et un bon écrivain, qui a tenu un discours similaire à celui de mon article, contre ses congénères soixante-huitards et hypocrites :

      http://www.amazon.fr/Lettre-ouverte-ceux-pass%C3%A9s-Rotary/dp/2748900057

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    2. anonyme 14:22

      " efficace sur des esprits chétifs comme celui de Stan ou d'autres............


      j'avais bien perçu que vous étiez un être supérieur dès la première interpellation, reconnaissez que de l'avoir senti de suite fait de moi un homme avisé non ?

      pourquoi m'inquiéterai je, je peux aller lire Rameaux tranquillement, je sais que vous êtes là, solide, pour m'apporter votre lueur face aux dangers d'un tel malveillants.

      accessoirement, j'aime bien votre côté déconneur à froid sans le faire exprès

      Stan



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  8. "C'est la question contraposée qu'il faut poser, à savoir si ceux qui sont devenus dirigeants dans les années 80 étaient d'anciens soixante-huitards. Et là la réponse est positive, à la réserve près qu'ils sont devenus dirigeants de tous les domaines nécessitant seulement superficialité et jeu des apparences."

    Quels sont vos chiffres ?

    Les dirigeants actuels sont avant tout issus des classes dominantes bourgeoises et ont suivi le parcours classique ENA, Sciences Po, Grandes Ecoles... comme c'était avant 68 et comme c'est le cas après 68. Votre obsession anti-soixante-huitarde monomaniaque est infantile et grotesque.

    Vous attribuez à un courant révolutionnaire le fait que les dirigeants actuels soient des conservateurs élitistes, aristocratie d'état, dans la lignée de leurs ancêtres. 68 était tout le contraire de cet état d'esprit et de nombreux mouvements ouvriers ont aussi participé à 68, alors arrêtez de raconter des conneries sans queue ni tête et mensongères.

    Lisez du Bourdieu ou les Pinçon-Charlot au lieu des élucubrations de Chauvel :

    "Les conclusions de Louis Chauvel sont « très excessives », réagit également Olivier Galland, sociologue de la jeunesse et directeur de recherche au CNRS. « Une étude de l'Insee sur le niveau de vie par âge montre que, de la fin des années 1980 aux années 2000, la croissance a permis à chaque génération de disposer d'un niveau de vie supérieur à la précédente. »

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/06/09/inegalites-entre-les-generations-la-jeunesse-francaise-est-elle-sacrifiee_4434544_3224.html#zHuAR0RoYxc989XZ.99

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    1. Concernant les chiffres, Louis Chauvel n'en manque pas. Voici l'article d'origine qu'il a publié dans "Le Monde" avec Martin Schröder :

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/06/09/une-france-qui-sacrifie-sa-jeunesse_4434165_3224.html

      Et en plus technique : http://www.lisdatacenter.org/wps/liswps/606.pdf

      Louis Chauvel est un statisticien de première force, appliquant la méthode dite de l'analyse des cohortes pour appuyer ses thèses. Une rigueur très au-dessus de celle dont sera jamais capable un Bourdieu.

      Quant à Olivier Galland, son propos prêterait au fou rire s'il ne recouvrait une réalité très sombre : qu'il aille consulter les statistiques du chômage des jeunes générations sur les 20 dernières années, où celles du recul de la mobilité sociale.

      Les Pinçon-Charlot n'ont pas tort de dénoncer "la violence des riches", et Laurent ou moi-même leur emboîtent régulièrement le pas pour critiquer la part croissante des revenus du capital sur les revenus du travail.

      Ce n'est donc pas la thèse initiale de 68 que je critique, mais le fait qu'elle soit une thèse hypocrite.

      Vous dites que 68 était tout le contraire du discours des classes dominantes, mais précisément, il est naïf de croire à ce discours lorsque l'on voit que les actes qui ont suivi ont été l'exact contraire des paroles.

      Vous n'avez d'ailleurs pas répondu sur Guy Hocquenghem, qui appuie justement là où cela fait mal. Je ne dis rien d'autre que ce qu'il a dénoncé.

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  9. "j'avais bien perçu que vous étiez un être supérieur"

    Vous avez surtout pas perçu que Rameaux se la joue et se la pète comme un être supérieur prétendant avoir tout compris alors qu'il ne tient aucun compte de la complexité sociale et historique.

    Tout se résume pour lui à Mai 68 Armageddon et à la libération sexuelle qui a l'air de l'effrayer autant qu'un wahhabite. Son truc est probablement de restaurer une forme de charia catho-gaulliste, avec classes d'écoles et dortoirs filles et garçons séparés.

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  10. Je lis Mr Rameaux avec la même décontraction que je peux vous lire, je suis assez en phase avec nombre de ses productions et ça s'arrête là. Je me fais ma propre idée sur les situations et les textes qui m'intéressent sans avoir besoin d'un chaperon pour faire le tri.

    Toutefois, au vu de la manière dont vous parlez de lui, je ne vois pas bien en quoi son angle de vue sur cette phase de l'histoire et de l'évolution de nombre de ses personnages, vous gêne. Sauf à considérer une forme latente de sous estimation chronique de vos capacités. Cessez donc de vous comparer...cessez de vous mesurer. C'est ce que je vous laisse entendre depuis ce matin.

    A titre d'exemple, vous lui renvoyer un article du monde, doit on le considérer comme le plus abouti et le plus définitif sur un aspect de la question ? pour vous peut être, jusqu'à preuve du contraire ; il suffit de chercher, donc d'en avoir le temps...

    Vous êtes comme nombre d'entre nous, ici bas, l'objet de vos croyances, de votre apprentissage, de vos études, de votre histoire, de vos expériences, rien d'autre..

    A croire que vous ne supportez mal la différence et la variété de pensée. Vous devriez tenir compte de la complexité sociale et historique.

    Stan

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  11. "Cessez donc de vous comparer...cessez de vous mesurer."

    C'est vous qui tenez sans cesse à me comparer, pas moi.

    "Vous devriez tenir compte de la complexité sociale et historique."

    C'est exactement ce que ne fait pas Rameaux, ni vous même à l'occasion qui gobez les simplismes de Rameaux comme d'autres gobent une huitre.

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  12. Il suffit d'écouter Cohn-Bendit pour comprendre ce qu'a apporté 68, mais bon .... il y en a qui adorent les chiffres sans savoir s'ils ont un sens. Peu importe, pour certains, c'est 1515 ou 1610, pour d'autres, c'est 1968 ... Chacun ses fantasmes.

    DemOs

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  13. "Il suffit d'écouter Cohn-Bendit pour comprendre ce qu'a apporté 68"

    Ah bon, Cohn Bendit représente tous ceux qui ont eu 20 ans en 68 ?

    Y en a c'est Jeanne d'Arc qui représente la France, à chacun ses fétichismes.

    Ceci dit, Cohn Bendit raconte nettement moins de conneries qu'un réac pontifiant comme Rameaux qui s'y croit.

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    1. Dans tous les mouvements, il y a des salauds, des cyniques et de belles âmes. Ceci dit, qu'il s'agisse de 68 ou d'un autre événement, nos sociétés ont une très forte tendance à produire un effet de loupe sur les événements, à les voir plus gros qu'ils ne sont et à en faire des symboles.
      Un exemple parmi de nombreux autres : j'ai vécu dans une région française où régnait, pour les médias, le désordre civil avec les risques inhérents à ce genre de situation, alors que, sur place, on vivait dans le calme et la sérénité.
      Il faut donc remettre 68 , dont on rebat les oreilles, à sa juste place : un épiphénomène qui n'était que l'écume d'une vague.

      DemOs

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  14. "Nos petits subversifs ne voient-ils pas que, de nos jours, prôner la libération sexuelle ou l’infidélité, c’est ramper devant les puissants ?"

    J'ai rarement lu de telles conneries. Donc, selon Rameaux, il faudrait pas baiser parce que les puissants baisent. Il faudrait pas boire du champagne parce que les puissants en boivent...

    Comment c'est possible de raconter de telles stupidités, pour qui se prend ce Rameaux ?

    Sa cervelle à 3 neurones fait les mêmes dé-raisonnements que ceux qui prônent la charia.

    Il lui a complètement échappé que le libertinage, la baise, le foutre, le cul... font tout autant partie de la culture française, depuis au moins Rabelais, que les curetons sinistres dans son genre.

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    1. Je vais tout de même répondre à celle-ci malgré votre arriération mentale, tant l'erreur de raisonnement est grossière.

      Je n'interdis à personne de faire quoi que ce soit, et suis personnellement bon vivant, à tous points de vue.

      Je dis seulement que si le libertinage a eu une force subversive à une certaine époque, il n'en a plus aucune de nos jours, et qu'il ne faut plus compter sur cette subversion là pour déranger l'ordre établi, parce qu'elle est devenue un nouveau conformisme.

      Après, chacun fait ce qu'il veut à titre privé, précisément parce que cela ne doit pas être soumis à une pensée obligatoire, du côté du puritanisme comme du côté du libertinage.

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    2. Si vous interdisez à personne de faire quoi que ce soit, c'est que vous n'êtes pas chrétien. Point.

      Il faut admettre que la "libération sexuelle" qui n'a pas libéré grand monde est en effet devenu l'étendard d'un autre conformisme.

      Cela dit, on ne peut pas non plus diaboliser mai-68, cela a aussi apporté du positif !

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  15. Bien d'accord avec DemOs sur ses commentaires sur mai 68.
    ça reste une chimère que l'on peut triturer dans tous les sens pour faire passer ses idées.
    En tout cas, d'un point de vue perso, ça nest pas le genre d'évènement qui me fait rêver. Simplement quelques fils de bourges qui se sont pris pour des révolutionnaires. Plutôt pathétique quand on y pense mais le phénomène est assez intemporel. Pour être basique, c'est une manière comme une autre d'essayer de se taper des nanas.

    Par contre le fait de considérer l'apprentissage du latin comme quelque chose de hautement subversif, là franchement...
    Et si les cours de latin enseignaient l'éthymologie, ça se saurait, encore une chimère de plus.
    Faut arrêter de tout intellectualiser.

    ***Jacko***

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