mardi 19 avril 2016

Brexit : le grossier chantage du Trésor britannique




Plus c’est gros, plus ça braque ?

L’article du Figaro est assez ironique, utilisant le conditionnel pour son titre « Le Brexit pourrait ‘appauvrir pour toujours’ le Royaume-Uni ». La suite du papier est du même tonneau, notant que le gouvernement a « choisi d’adopter l’hypothèse la plus pessimiste de développements, qui reposent largement sur l’inconnu ». En effet, même un rapport de PricewaterhouseCoopers, commandé par un organisme patronal unanime contre la sortie, conluait qu’ limpact pourrait atteindre 3,1 à 5,5% du PIB d’ici à 2020. Mieux, « après cette date, l’étude prévoit une disparition des effets de turbulences engendrés par un Brexit et un rattrapage progressif d’ici à 2030 d’une large partie du manque-gagner par rapport au maintien dans l’UE ». En clair, à horizon 2030, l’impact négatif serait finalement très limité !

Bref, le chiffre avancé par ce chancelier de l’échiquier qui coupe les fonds pour l’éducation et les handicapés pour baisser l’impôt sur les sociétés est seulement un exercice de communication, qui ne repose sur rien de sérieux, uniquement pour essayer de faire peur. Après la montagne de promesses de jours meilleurs jamais réalisées, les eurobéats ont compris que de nouvelles promesses positives n’ont plus aucune chance d’être crues et que le seul argument qui leur reste, c’est la peur de la sortie, quite à raconter n’importe quoi. Parce que l’UE ne convainc pas, ils veulent faire croire que ce serait pire sans, argument aussi malhonnête que dérisoire pour qui regarde la situation en Europe des pays hors de l’UE ou de la zone euro. Même la petite Islande ne veut pas rejoindre la tour de Babel continentale !


Bien sûr, ces chiffres peuvent faire peur à certains. Mais dans une époque, où, légitimement, les citoyens n’ont plus vraiment confiance dans la parole des politiques, il y a fort à parier que la ficelle soit beaucoup trop grosse pour passer. Et si le démontage du machin européen approchait ?

9 commentaires:

  1. Toujours votre boule en cristal rose, n'empêche que outre les conséquences éco, l'Ecosse fera sécession. Ca devrait vous plaire de voir l'Ecosse indépendante :

    http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/brexit-quelles-consequences-si-les-britanniques-sortaient-de-l-union-europeenne_1409771.html#xtref=https://www.google.fr

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    1. Une Écosse "indépendante" récupérée par l'UE de Bruxelles, rien d'étonnant quant on sait que cette "union" se construit par le clivage!

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  2. Cameron ne peut pas faire autrement. Il ne va pas prôner ouvertement le Brexit. C'est une méthode très "british" En fait, tout dépend du TAFTA. S'il est signé, l'Angleterre a intérêt à faire "cavalier seul" tout en gardant les mêmes avantages que ceux qu'elle a aujourd'hui. Il y aura une zone de libre échange à 3 au lieu de 2.
    Si pas de TAFTA, ça peut se discuter, mais l'état de l'UE est tel qu'on peut malgré tout prédire sa fin sans trop de risque, du moins sous sa forme actuelle. Juste une question de temps.

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  3. En effet, et Macron est aussi allé leur dire qu'ils seraient réduit à l'influence de Guernesey dans les négociations commerciales :

    http://www.theguardian.com/politics/2016/apr/17/britain-killed-in-trade-talks-eu-french-minister-emmanuel-macron

    un peu comme l'Australie, le Canada etc...

    De toute façon, on peut aussi leur rappeler la fable romaine du loup et du chien.

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  4. http://blogs.spectator.co.uk/2016/04/the-deceptions-behind-george-osbornes-brexit-report/
    "His chosen date is 2030. By then, the UK economy is expected to have grown by around 37 per cent, but the HM Treasury document claims that this would be closer to about 29 per cent growth after Brexit. A fairly straight situation, which Osborne fundamentally misrepresented using two techniques.
    (...)
    It’s not a fact, it’s an invention. If you assume that disposable income grows in line with GDP then he’d be arguing that there would be a £5,400 rise outside the EU by 2030 instead of £6,880 inside the EU – so the ‘cost’ of spurning EU membership would be £1,480. Which could be alleviated with a modest tax cut."

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  5. La GB hors de l'UE va perdre gros :

    Une fois la crainte du Brexit écartée, l'Angleterre qui est si monumentalement redevable à l'Europe devra être remise dans le bon chemin et abandonner tous les passe-droits qu'elle a raflés parce qu'elle jouait bien au poker menteur et alors qu'elle ne les méritait pas.

    http://www.huffingtonpost.fr/pascal-ordonneau/poker-menteur-et-brexit-langleterre-rentra-t-elle-largent_b_9721486.html?utm_hp_ref=france

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  6. Herblay, lisez ca qui démontre toute la stupidité de votre cerveau :

    http://www.liberation.fr/chroniques/2016/04/18/cannabis-le-triple-desastre-de-la-prohibition_1447036

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  7. @ Anonymes

    Je ne peux pas me réjouir d’une éventuelle indépendance de l’Ecosse. La boule de cristal, c’est celle du Trésor. Les pays hors UE ne semblent pas si malheureux que cela. La GB est une contributrice nette à l’UE : elle n’est pas que redevable.

    @ Cliquet

    Bien d’accord. Le machin finira par s’écrouler. C’est un château de carte

    @ Anonyme 11h37

    Merci pour ce rappel qui relativise les chiffres fantaisistes du Trésor

    @ Anonyme 19h15

    Pour les partisans de la légalisation du cannabis, mon cerveau est stupide. Intéressant… Je vous renvoie à mon papier récent qui pointe le QI + faible, la croissance altérée, les maladies psychologiques… C’est le cannabis qui provoque un désastre.

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  8. En ce qui regarde les référendums, celui ancien sur la souveraineté du Québec et celui récent sur la souveraineté de l'Écosse. Notons que les arguments économiques de peur ont fonctionné. Le référendum sur la sortie ou non de la Grande Bretagne de l'U.E devrait se conclure par le maintien.

    Pourquoi? Parce qu'encore les politiques de peur fonctionne. Quoi que l'on pense du FN, il fait peur justement sur le plan économique et pas seulement sur sa fibre première d'extrême...

    On ne devrait sous estimer jamais l’establishment,les médias audiovisuels encore trop regardés donnent la ligne du vrai ou faux. Regardons Sanders, il n'a pas été encensé comme Obama il y a 8 ans par les médias main street, son social libéralisme keynésien est trop sulfureux comparativement à l'approche morale de bon pasteur inodore qu'Obama a véhiculé avec l'accord de Wall Street.

    Tant que les nouvelles générations nés avec le web s'il reste une zone libre n'auront pas -enterrés- (tous ceux nés avant 1980) qui croient aux vérités dictés par Le Monde, le Figaro économique et France 2, etc.

    Hilary Clint est plus que douteuse et elle risque d'être présidente, lorsqu'on sait qu'elle est le statu quo et que c'est une va t-en guerre contre la Russie y compris, juste bonne à nourrir encore l'industrie militaire.

    Le référendum anglais a été lancé par Cameron en sachant bien que l'Angleterre non contrainte par l'euro, risquait de ne pas trop de vagues contre Bruxelles.

    Que Londres soit lié à une place financière comme la City pourrait conforter le peuple anglais pour un Brexit sans qu'il y ait trop de dommages mais la même City créé l'hystérie. Seuls les Britanniques conscientisés et liés à l'indépendance des réseaux sociaux voteront pour le Brexit mais ce n'est suffisant.

    Dans ce monde, à part des dangers du retour du religieux, l'essentiel des phénomènes protège et légitime le statu quo.

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