vendredi 2 septembre 2016

Lactalis : solution conjoncturelle à problème structurel




La barbarie du tout marchand

Cet accord est mieux que rien, c’est sûr. Mais comme avec toutes les crises agricoles, il s’agit d’un bricolage qui n’apporte qu’un petit répit temporaire, sans traiter les raisons pour lesquelles ces crises reviennent tout le temps. Ce qui se passe démontre toute la brutalité des marchés non régulés, où les rapports de force jouent à plein, jusqu’à pousser à la faillite et au suicide des personnes qui travaillent pourtant comme des damnés, sans parvenir à couvrir leurs frais. Ceci monte qu’entre des producteurs et des consommateurs atomisés, la position d’intermédiaire est la plus confortable, comme l’ont compris les sangsues de la nouvelle économie. Et l’absence de frontières ne permet pas aux citoyens de choisir démocratiquement leur modèle, agricole ou autre, puisque nous sommes affectés par les choix des autres.

Bien sûr, dans le grand roman des ultralibéraux, on ne peut pas faire autrement. Le monde est globalisé, les frontières ne seront plus fermées et il n’y a que la quête de compétitivité pour nous sauver, aussi illusoire soit-elle face à des pays où les salaires sont 10 à 30 fois plus bas. Pourtant, depuis trente ans, les modèles de développement que l’on nous a présenté sont le Japon, la Corée du Sud et la Chine. Certes, ils profitent de l’ouverture des autres. Mais on ne peut pas dire que leur formidable ascension économique a été ralentie par leur farouche protectionnisme agricole. En clair, il y a un autre modèle agricole, celui des débuts de la PAC, avec des quotas, des prix planchers, des frontières : ainsi, nous pourrions nous assurer que ceux qui nous nourrissent gagnent leur vie avec leur dur travail.


Malheureusement, depuis des années, nos politiques, de droite comme de gauche, ont tous démissionné face à la situation effarante du monde agricole, se contentant de commenter, parfois de manière choquante, la situation. Pourtant, l’Asie fait différemment, et les pays européens aussi, avant.

1 commentaire:

  1. Il n'y a pas de prix garanti sans quota, sinon le prix garanti est un chèque en blanc signé par le contribuable. Or à l'époque de l'ancienne PAC les syndicats agricoles n'avaient pas de mots assez durs contre les quotas qu'ils accusaient de les empêcher de travailler.

    Ils ont donc une part de responsabilité dans l'abandon d'un système qu'ils regrettent maintenant, mais trop tard.

    Ivan

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