vendredi 6 janvier 2017

La France doit refuser le rachat des chantiers de Saint Nazaire par Fincantieri !




Pourquoi ne pas repasser sous pavillon Français ?

L’histoire des chantiers de Saint-Nazaire est un peu trop typique de ce qui se passe dans notre pays. Cette entreprise est un fleuron industriel Français, la seule filiale rentable du groupe Coréen, qui l’a racheté en 2010, en rachetant l’entreprise Norvégienne qui avait racheté ce qui était alors Alstom Marine en 2006… Elle dispose d’un savoir-faire unique en matière de production de très grands bateaux, elle est profitable, et elle a un carnet de commande qui lui assure d’ors et déjà 10 ans d’activité ! Bref, il semble évident qu’elle pourrait voguer seule. Mais ses résultats attirent logiquement la convoitise de Fincantieri, qui se renforcerait en la rachetant, tout en permettant au Coréen d’alléger sa dette.

On pourrait se dire que le rachat par Fincantieri, le seul à déposer une offre auprès du tribunal de commerce Coréen, est une bonne solution, une solution européenne qui permettrait à notre continent de se renforcer et dominer la construction navale. Mais cela pose deux problèmes. D’abord STX France n’a nullement besoin de se rapprocher de quiconque, étant donnés ses résultats. Ensuite, il est évident que si Fincantieri la rachète, alors, elle pourra récupérer des commandes, du savoir-faire, en somme dépecer cette très belle entreprise, comme l’ont fait tant de repreneurs d’entreprises Françaises, comme Pechiney, Arcelor ou Alstom récemment. Voilà pourquoi l’Etat doit s’opposer au rachat.

Et le mieux, c’est que la France peut le faire puisque nous avons 33% du capital d’STX France, avec un droit de préemption. Aujourd’hui, mieux vaut nationaliser l’entreprise, quitte à remettre une partie du capital sur le marché ensuite, pour protéger ce fleuron industriel national. Mais, on peut craindre que le PS ne laisse faire ce rachat contre de belles promesses, qui ne vaudront pas plus que celles de GE avec Alstom, qui a fini par fermer Belfort et licencier des centaines de salariés, chose qui était parfaitement prévisible dès 2014 derrière les belles paroles d’Arnaud Montebourg. Après tout, ils ont laissé Nokia racheter Alcatel ou encore le Chinois Dongfeng prendre une part de PSA à un prix un peu trop intéressant.

Voilà pourquoi les promesses du secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue, qui soutient que l’Etat « posera ses conditions » et « veut garder le site à Saint-Nazaire, les sous-traitants, la stratégie et la propriété industrielle », n’ont absolument aucune crédibilité. Le passif est trop lourd pour croire que ce rachat se finira bien pour les chantiers, tous ceux qui y travaillent, et la France. Malheureusement, il n’y a pas grand chose à espérer d’un tel gouvernement. Pas étonnant que les étasuniens votent pour quelqu’un comme Trump, qui, quoiqu’on en pense, n’hésite pas à monter au créneau pour protéger les emplois industriels en faisant pression sur les industriels, comme Ford et GM actuellement.


En 2014 déjà, il fallait défendre une autre solution que le dépeçage d’Alstom par Siemens ou GE. Aujourd’hui, après être passé sous pavillon Norvégien, puis Coréen, avoir menacé de passer sous pavillon Chinois, et aujourd’hui, être sur le point de passer sous pavillon Italien, il faut que l’Etat joue son rôle et défende une solution nationale : STX France a tout pour prendre son indépendance.

8 commentaires:

  1. Ne vous laissez pas trop emporter par les apparences. Même si le carnet de commandes est rempli, les bénéfices sont absents, d'où probablement le renoncement des 2 autres repreneurs potentiels, Genting et Damen.
    La nationalisation aurait probablement été la solution la moins coûteuse, car STX France est en vente depuis 2013, et son prix était alors évalué autour de 160 millions d'€ puisque le Senat avait estimé fin 2010 que les 33% détenus par l'Etat représentaient 55 millions d'€. Cela pouvait également se faire en juin 2016, apres la mise sous séquestre de STX Corée, demandée par les créanciers. Il aurait simplement fallu alors mettre STX France, société de droit français, sous la sauvegarde du tribunal de Commerce de son ressort (St Nazaire) ce qui donnait au gouvernement un moyen de pression inégalable, mais rien n'a été fait...

    RépondreSupprimer
  2. "Aujourd’hui, mieux vaut nationaliser l’entreprise, quitte à remettre une partie du capital sur le marché ensuite, pour protéger ce fleuron industriel national."

    Si l'entreprise tourne bien quel est l'intérêt de nationaliser ? Le fait qu'une entreprise reste francaise ne garantit pas qu'elle ne sous traite ou délocalise pas une part de son activitée.

    "quelqu’un comme Trump, qui, quoiqu’on en pense, n’hésite pas à monter au créneau pour protéger les emplois industriels en faisant pression sur les industriels, comme Ford et GM actuellement."

    Renseignez vous, aucune pression sur les industriels, au contraire il va baisser l'IS de 35 à 15%. Dans ces conditions les sociétés US, ou pas, peu importe, vont bien évidemment créer des emplois aux US.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/12/les-projets-fiscaux-de-donald-trump-inquietent-l-irlande_5030086_3234.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voilà ce que Trump veut faire :

      http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/03/et-si-on-supprimait-limpot-sur-les-benefices.html

      Supprimer
  3. pas rêver, c'est la course à l'échalote pour vendre les bijoux de famille

    RépondreSupprimer
  4. Doubler les droits de vote de l'Etat et organiser l'accession de tous les salariés à la copropriété de l'entreprise sur la base d'un partage du profit du type RSP=1/2.Bénéfice. Salaires bruts/(Val Aj) de façon à distribuer des actions aux salariés au pro-rata du salaire (actions non-cessibles) jusqu'à ce que l'intelligence collective émerge: ce que De Gaulle avait voulu faire (assoc capital/travail sabotée par Pompidou) pour que salariés et actionnaires cessent leur jeu absurde de bras de fer et passent aux responsabilités dans le respect de la hiérarchie des savoirs-faire. Cette formule est précisément ce que je me suis efforcé de souffler à l'oreille de NDA (DLF) depuis des lustres, lui qui a peur de faire peur aux entrepreneurs!
    Bruno Lafeuille (Grenoble)

    RépondreSupprimer
  5. Doubler les droits de vote de l'Etat et organiser l'accession de tous les salariés à la copropriété de l'entreprise sur la base d'un partage du profit du type RSP=1/2.Bénéfice. Salaires bruts/(Val Aj) de façon à distribuer des actions aux salariés au pro-rata du salaire (actions non-cessibles) jusqu'à ce que l'intelligence collective émerge: ce que De Gaulle avait voulu faire (assoc capital/travail sabotée par Pompidou) pour que salariés et actionnaires cessent leur jeu absurde de bras de fer et passent aux responsabilités dans le respect de la hiérarchie des savoirs-faire. Cette formule est précisément ce que je me suis efforcé de souffler à l'oreille de NDA (DLF) depuis des lustres, lui qui a peur de faire peur aux entrepreneurs!
    Bruno Lafeuille (Grenoble)

    RépondreSupprimer
  6. Rappelez-vous quels crétins ont arrêté la construction des navires destinés à la Russie, nous faisant payer la facture.

    RépondreSupprimer
  7. @ Cliquet

    Il semble au contraire qu’STX France soit la seule filiale rentable (et donc la seule qui puisse être vendue à bon prix pour les Coréens)

    @ Anonyme

    Nationaliser pour assurer que l’entreprise n’est pas démantelée par un acheteur étranger. Sur Trump, j’ai dénoncé son programme fiscal depuis longtemps.

    @ Bruno

    Merci

    @ Rodolphe

    Pas faux (alors que l’on vend aux Etats du Golfe…)

    RépondreSupprimer