dimanche 2 avril 2017

Tout ce qui ne va pas avec François Fillon

Aujourd’hui, il semble plus que probable que la candidature de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy se terminera par un échec dès le premier tour. Par-delà toutes les affaires qui entourent le candidat, toute cette campagne a également révélé la personnalité du candidat des Républicains. Et s’il a uni les militants de droite, bien d’aspects le disqualifient complètement.



Le Hollande des Républicains ?

Finalement, ce qui est frappant avec François Fillon, c’est que malgré un style radicalement différent de celui de Nicolas Sarkozy, on retrouve bien des similitudes avec l’ancien président, et notamment les postures qui sont prises un peu rapidement, sans forcément penser au lendemain. Bien sûr, le candidat de la droite peut paraître cohérent dans son discours, dont on peut trouver les racines dans son évocation d’un état en faillite. Mais cela est un peu complaisant tant son parcours est sinusoïdale. De Séguin à Thatcher, il y a tout de même de la marge, même si cet original, sans doute par les sondages alléché, avait trouvé le moyen de soutenir Balladur en 1995, en contradiction avec son chef de fil.

Et pour une personne soucieuse des finances publiques, il a orchestré une dégradation des comptes publics un peu contradictoire en arrivant à Matignon. D’ailleurs, il ne semble pas forcément tenir tant que cela à ses idées. Si Benoît Hamon a profondément retravaillé deux fois son projet de revenu minimum, François Fillon fait de même avec bien des idées qu’il avait mises en avant pendant la campagne des primaires. Son projet sur la santé a été retravaillé, et les 20 milliards d’économies demandées aux collectivités ont été divisées par trois la semaine dernière devant les élus, dans un retournement digne de François Hollande, qui en dit long sur le caractère du bonhomme et le sérieux de ses propositions.

De même, après avoir promis de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires, il exclut certaines catégories (notamment dans la sécurité et la santé), ce qui amène à se demander comment cela pourrait bien être possible étant donné que nous manquons également de professeurs. Bref, se dessine l’image d’un homme qui semble avancer des chiffres ou des propositions fortes pour marquer, sans se soucier le moins du monde de la réalité, quite à rétropédaler ensuite, en somme un petit politicien inconséquent à la Hollande bien loin de son image de sérieux. D’ailleurs, c’est exactement ce qui s’est passé quand il avait dit en janvier qu’il se retirerait de la campagne s’il était mis en examen.

En somme, François Fillon n’est que le énième avatar de ces hommes politiques prêts à dire tout en son contraire pour se faire élire, sans même se soucier de la réalité ou des conséquences, et prêts à toutes les contorsions. Il n’y a rien de sérieux dans le comportement de ce candidat pas moins inconséquent que Nicolas Sarkozy ou François Hollande, dont il reprend bien des aspects négatifs. Et même si le flux continu de révélations dans un calendrier ne semblant lui laisser aucune chance est troublant, cela fait tout de même apparaître un candidat à la moralité questionnable et les fluctuations erratiques de sa défense indiquent aussi une utilisation parfois déraisonnée des postures médiatiques.


En étant un peu sévère, cette campagne me fait apparaître François Fillon comme une sorte de François Hollande de droite, qui, pour essayer d’enfiler un costume trop grand pour lui, s’abandonne à des postures complètement abracadabrantesques sans même réfléchir à leurs implications. Il n’est pas plus sérieux que le triste président sortant et sa chute serait sans doute bienvenue pour la France.

15 commentaires:

  1. Eh bien il faut choisir le moins pire.

    Je suis plus menacé que d'autres par son programme de connard sur la fonction publique, adopté par ces cons ignorants de sympathisants LR.

    Mais je me forcerai à voter pour lui au premier tour, parce que je ne veux pas de Macron.

    Macron prévoit des choses qui seront irréversibles par la suite :
    - excuses à l'Algérie
    - fermeture de Fessenheim
    - discrimination positive
    - fuite en avant vers l'UE
    - immigration

    alors qu'avec Fillon les mesures économiques seront possibles à contester pendant le mandat et réversibles par la suite.

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  2. Macron n'a jamais parlé de fermeture de Fessenheim. Il s'est expliqué pour l'Algérie qui n'est pas ce que les médias ont voulu lui faire dire. Pou l'UE il sera exigeant mais il est aussi pragmatique quand il dit que la France ne peut s'isoler du monde et encore moins de l'Europe, mais elle peut redevenir un leader avec l'Allemagne. Pour l'immigration, sa politique est peu différente de celle de Fillon. La grande différence avec Fillon c'est son intégrité. Car comment faire confiance à un homme qui triche et qui revient sur sa parole.

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    1. @anonyme 8:53,
      Macron plus intègre que Fillon? C'était hier, le premier Avril...

      C'est le pire démagogue que j'ai vu de ma vie en France: même Mitterrand n'y allait pas aussi fort! Un homme qui nie l'existence de la culture française, qui est incapable de situer une seule ville française correctement, qui méprise les Français (la Martinique et la Guyane, pour lui, c'est l'étranger...), et donc la France elle-même ne peut guigner sa présidence...

      Quant à être leader de l'UE comme sous-fifre des Allemands, je vous en fais cadeau: c'est quand même un comble, cette élite française qui persiste à se chercher des maîtres à l'étranger pour rester toujours du côté du manche...

      Inutile de dire que je préfèrerais un "Frexit" à une nouvelle occupation allemande!

      Il y aurait trop à dire de cette candidature OGM: tout ce que je peux dire, c'est que si les Français le choisissent comme président, la France risque tout simplement de disparaître, mais peut-être est-ce bien la volonté de ses citoyens...

      CVT

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    2. Quelle caricature vous faites et absolument pas objectif. Monsieur Macron connait tres bien sa géographie et il s' en ai expliqué et il n'a jamais nié la culture française il s'en est expliqué aussi mais vous ne voulez pas l'entendre car vous êtes hermétiques . sans doutes etes vous trop partisant et aveugle de votre clan

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    3. https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/environnement-et-transition-ecologique
      "La fermeture de la centrale de Fessenheim sera confirmée. Elle interviendra au moment de la mise en service de l'EPR de Flamanville."

      Macron est allé en Algérie déclarer que la France avait commis un crime contre l'humanité. De ce fait, je ne comprends tout simplement pas que quiconque envisage encore de voter pour lui.

      En matière d'immigration, Macron ne propose aucune mesure de limitation à la différence de Fillon et de ses quotas.

      En revanche, il a déclaré à de nombreuses reprises qu'il appartenait à la France de réparer les conneries unilatérales de Merkel sur les réfugiés syriens, en en accueillant plus et en se débarrassant pour cela du traité de Dublin qui en fait porter la responsabilité au premier pays accueillant.

      Bref, le troll eurolibéral est bien digne de voter Micron...

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  3. Un billet très intéressant de Jacques Sapir, où il explique que le moment souverainiste est peut-être en train de prendre forme, avec Le Pen, Dupont-Aignan et Mélanchon qui font écho au vote non au référendum de 2005.
    - > http://russeurope.hypotheses.org/5864

    A mon sens, il apparait de plus en plus que cette élection n'est pas un choix entre conservatisme et progressisme, mais bien plutôt entre mondialisme et souverainisme.
    En tout cas, il est clair que les candidats "du système" n'ont pas de vraie dynamique électorale et n'intéressent personne à part les gagnants, de moins en moins nombreux, de la mondialisation, et ceux qui en sont protégés.

    Personnellement, même si je ne pourrais jamais voter FN (et je voterai probablement UPR au premier tour), j'en suis carrément venu à penser que l'élection de Le Pen serait moins grave que celle de Macron...
    N'en déplaise aux mondains et autres hipsters qui vivent dans leurs bulles parisiennes sans jamais s'aventurer au delà du périphérique, la question d'aujourd'hui n'est ni plus ni moins que le risque de dissolution du pays (la classe ouvrière, elle, a déjà été écrasée depuis longtemps).

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  4. Si ce n'est pas sa campagne qui se termine en échec, ce sera son quinquennat!

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  5. "De même, après avoir promis de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires, il exclut certaines catégories (notamment dans la sécurité et la santé), ce qui amène à se demander comment cela pourrait bien être possible étant donné que nous manquons également de professeurs."

    C'est possible en recrutant massivement des contractuels pour "boucher les trous". Cela se fait déjà mais ce recours aux contractuels pour remplacer les enseignants fonctionnaires serait amené à se généraliser. C'est certainement l'idée que Fillon a en tête même s'il ne le dit pas clairement.

    D'une manière plus générale, le programme "thatchérien" de Fillon est le seul qui permette de conserver l'euro sans faire exploser la dette souveraine de la France.

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    1. Supprimer des postes de fonctionnaires pour les remplacer par des postes de contractuels, quel intérêt sinon de contourner le statut pour pouvoir recruter au piston ou à la carte du parti ?

      Ivan

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  6. Vous mettez en lien ceci sur Macron :

    http://lvsl.fr/emmanuel-macron-veut-achever-lecole-de-republique

    la volonté de donner plus de pouvoirs aux chefs d'établissement était aussi présente chez Fillon et chez Juppé. Il me semble que tout cela vient de l'institut Montaigne, "think-tank" de droite...dont les dirigeants ont lancé Macron.

    Seuls DLF et le FN ne veulent pas, dans leur programme, de cette mesure.

    L'institut Montaigne pousse aussi pour la réforme régionale, pour la discrimination positive...ça commence à faire franchement beaucoup, non ?

    Et comment faire pour l'en empêcher, M. Herblay...?

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    1. Non, pas seuls.

      Je n'ai jamais entendu Asselineau reprendre cette idée à son compte.

      Et franchement ce n'est pas le genre à transformer la France en république bananière.

      Ivan

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  7. @ Anonyme

    De toutes les façons, il y a quand même beaucoup moins pire au premier tour (et les paris sur le second sont assez aléatoires). Sur l’UE, pas sûr qu’il y ait une grande fuite en avant, tant l’appétit pour le faire semble avoir disparu.

    @ Troll personne

    Papier intéressant en effet. Je ne pense pas qu’un pays se dissolve de la sorte, mais en effet, les choix du second tour pourraient être intéressants et complexes.

    @ Marc-Antoine

    Pas faux…

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    1. Si par moins pire au premier tour vous entendez Dupont-Aignan, il n'a à peu près aucune chance d'être élu.
      Les gens qui peuvent voter pour lui sont ceux qui votent Fillon ou Le Pen, or ce sont les électeurs de ces deux candidats qui sont le plus décidés. Donc il ne peut remonter son écart avec ceux qui peuvent se qualifier.

      Sur l'UE, je pense que vous ne voyez pas bien à qui vous avez affaire avec Macron et ceux qui l'ont mis là : ce sont des gens qui veulent empêcher tout retour en arrière. Donc ils feront tout ce qu'ils pourront en ce sens.
      Les excuses à l'Algérie en font d'ailleurs partie, il s'agit de dégoûter les Français de la France, comme toujours avec ces histoires de repentance.

      Le moins pire de ceux qui ont une chance de prendre l'autre place disponible au second tour, c'est Fillon. Et lui a encore une chance de passer en virant Macron.

      Il faudrait plutôt voter DLF lorsque la droite est vouée à perdre l'élection, en 2022 sans doute, et d'ici là limiter les dégâts.

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    2. @ Anonyme

      Je pense que Fillon a plus de chance de finir 4ème qu’au second tour…

      On ne peut pas empêcher un retour en arrière, comme le montre Londres… Et Fillon, c’est un programme économique délirant et dangereux, outre le fait d’être un personnage bien peu recommandable

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    3. Je sais, et cela me fera bien rire s'il finit quatrième. Ce sera bien fait pour lui (et pour eux).

      Mais, malgré tout, il est mieux que Macron. Et il sera possible de s'opposer aux réformes économiques de Fillon, alors qu'il ne sera pas possible de s'opposer aux réformes de Macron ayant pour but de détruire définitivement la souveraineté.

      Possible de revenir en arrière ? D'une part (*), cela dépend d'où on part. Les Anglais peuvent revenir en arrière parce qu'ils ont toujours veillé à entretenir leur patriotisme, et parce qu'ils ne sont pas allé trop loin (l'euro par exemple). Mais certaines décisions précédentes leur compliquent la tâche, ainsi la dévolution de Blair (qui voulait aussi entrer dans l'euro) sans qui l'Ecosse ne pourrait pas causer tant de problèmes.

      Macron va tout faire (il est là pour ça) pour empêcher un retour en arrière. D'ailleurs, que cela vous plaise ou pas, l'une des mesures pour laquelle il poussera sera un maintien de l'immigration et du bradage de la citoyenneté, car les immigrants et descendants d'immigrants d'Afrique sont favorables à l'UE comme l'a aussi montré le vote anglais.

      (*) et d'autre part, si vous aviez fait de vraies études au lieu de faire du commerce (je plaisante, bien sûr) vous sauriez qu'en physique on définit des transformations irréversibles. Donc il n'est pas toujours physiquement possible de revenir en arrière.

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