samedi 17 juin 2017

La Grèce revient encore bredouille du sommet européen




Quand l’indifférence au cataclysme social faiblit

Comme d’habitude, Tsipras est rentré bredouille. Il a fait tout ce qu’on lui a demandé, une énième baisse des retraites, qui ont presque baissé de moitié depuis 2009, des hausses d’impôts et des privatisations, qui lui permettent d’afficher un fort excédent budgétaire. Mais comme toujours, il n’a rien obtenu de concret sur la restructuration de la dette Grecque, les participants évoquant seulement un allongement des maturités (le pays étant pourtant déjà engagé jusqu’en 2059), ce qui revient encore à écarter la solution d’une baisse de son montant. Et dans leur grande bonté, les créanciers avancent la date de passage d’un excédent budgétaire primaire de 3,5% à 2% en 2023 au lieu de 2028

Mais ce qui est frappant, c’est que même des médias très peu contestataires commencent à devenir plus critiques. France Culture évoque les « fausses solutions (qui) se dessinent ». Et même l’eurolâtre Le Monde a diffusé une série de papiers accablants avant cette énième réunion. Le premier évoque les conséquences sanitaires de l’austérité, « un système de santé public à bout à souffle ». Le second évoque l’impact de la crise économique, le départ de plus de 3% de la population, ou le fait qu’une femme née dans les années 1970 sur cinq n’aura pas d’enfant. Et le quotidien du soir a conclu la série par une interview de son envoyé spécial à Athènes sur l’épuisement de la population.


J’ai toujours pensé que l’histoire finira par être très dure avec les plans mis en place en Grèce, une forme de crime contre l’humanité en partie inconscient. Il est tout de même effarant de constater ce que les Grecs ont accepté de faire et le temps qu’il faut à certains pour ouvrir les yeux sur les conséquences des politiques qu’ils défendent depuis si longtemps, et encore aujourd’hui.

8 commentaires:

  1. Et le FMI ? Depuis le temps qu'on nous répète qu'il conditionne sa participation à un allègement de la dette! Il est toujours là, à cautionner ces fausses solutions tout en reconnaissant qu'elles sont fausses...

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  2. Un objectif de 3,5% d'excédent primaire jusqu'en 2022 avec un chômage de plus de 20%, ça s'appelle de l'analphabétisme économique.

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  3. Rien de neuf ! Tout cela était tout à fait bien prévisible. Capitulard, une fois, capitulard toujours le Tsipras, Tsipandreou.

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  4. Il y a une chose qui me sidère et que j'admire en même temps de la part de la Grèce : alors je sais bien qu'il y a des manifestations et de la casse, que l'extrême-droite est active....Mais il n'y a pas de révolte, de rébellion de la part des Grecques et des Grecs. Pas qu'ils soient passifs mais cette résignation et cette croyance dans le fait que la solidarité communautaire va marcher à leur égard...Triste UE !
    Sylvie

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  5. @ Sylvie,

    Je crois malheureusement que le contexte pousse à cela, entre le fait que l’Europe les a beaucoup aidé pendant 30 ans ou la menace Turque :
    http://www.gaullistelibre.com/2015/07/mais-pourquoi-la-grece-accepte-encore.html

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  6. @Sylvie
    Il existe pourtant des cas de révolte et de rebellions en Grèce, si le sujet vous intéresse je vous recommande de jeter un oeil aux documentaires disponibles sur youtube "Ne vivons plus comme des esclaves" ou "Je lutte donc je suis".
    (ces documentaires ont été realisés par des libertaires et ont donc un point de vue très orienté, mais les témoignages restent intéressants)

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