mardi 6 février 2018

Macron, président de la bulle de Davos



Poursuivre ce qui ne marche pas

L’actualité a pourtant été taquine avec Macron lors de son passage à Davos. Il faut remercier l’association Oxfam pour avoir publié un rapport montrant que 82% de la croissance de la planète est allé à 1% de la population, pour rappeler à quel point notre époque est inégalitaire. 42 personnes détiennent autant que la moitié la plus pauvre de la planète, leur fortune a augmenté de pas moins de 762 milliards en 2017. Enfin, si le nombre de personnes vivant dans l’extrême-pauvreté a été divisé par deux de 1990 à 2010, Oxfam note que si la création de richesse avait été réparti de manière égale, ce sont pas moins de 700 millions de personnes supplémentaires qui seraient sorties de la pauvreté.

Autre rappel taquin de l’actualité : le chômage a baissé de 0,5% en 2017, après une baisse de 3% en 2016. Pire encore, toutes catégories confondues, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi a progressé de 5% en 2017, la baisse du chiffre partiel étant d’autant plus suspecte que le gouvernement précédent en avait modifié opportunément les règles. Pourtant, le gouvernement a consacré plus de 40 milliards à des baisses de taxes diverses et variées pour baisser le coût du travail, et largement entamé le démantèlement du droit du travail prolongé par Macron dès son arrivée. Bref, la politique de l’offre est un échec complet, comme on pouvait l’anticiper, et ce, malgré une certaine reprise économique

Mais cela n’empêche pas Macron, comme Trump, de poursuivre dans cette voie, démultipliant les baisses d’impôts pour des riches et des entreprises qui n’en ont pas besoin puisqu’ils n’ont jamais eu autant d’argent. Pas étonnant que le président français soit si populaire à Davos : sa politique sert les intérêts des 1%, en y ajoutant la forme, au contraire de Trump, véritable illusion populaire. Bien évidement, Pierre Gattaz protège le président en affirmant qu’il ne va pas assez loin, sans être en mesure de véritablement expliquer ce qu’il pourrait faire de plus… Il s’agissait sans doute d’un exercice de communication, à destination des média, du grand public, mais aussi des troupes du Medef.

Juan Sarkofrance a remarquablement chroniqué la séquence Versaille – Davos, dénonçant bien des angles morts de cette présidence. Il dénonce ses innombrables anglicismes et son double discours permanent. A Versailles, devant les grands patrons, naturellement, il omet de parler de désertion fiscale ou de travailleurs détachés… Et à Davos, il atteint des sommets d’hypocrisie en livrant un discours en français et un discours en anglais aux sens différents, le premier osant même inviter à « arrêter de détricoter le droit social » et évoquant « désertion fiscale » et une « crise du capitalisme », quand le second, destiné à l’audience locale, plaide pour une « baisse du coût du travail et du capital ».


On peut aussi mentionner l’interview d’Emmanuel Todd par Aude Lancelin, où l’intellectuel règle son sort au président avec le talent qu’on lui connaît. Il faudra se souvenir de cette séquence, car elle illustre si bien la réalité de cette présidence, qui ne tourne que pour les intérêts des grandes multinationales, oubliant tous les autres, auxquels elle ne réserve que sa langue de bois la plus éculée.

6 commentaires:

  1. Mr Macron est en service commandé, il a été construit de toute pièce et mise en place par d'important moyen financier, ce n'est qu'un acteur sans le moindre "idéal", élue par la "disparition" de ces adversaires mais n'a pas de légitimités face a un peuple qu'il doit modélisé pour cet administration qu'est l'UE de Bruxelles!

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  2. Ce qui ne marche pas, dites-vous?? Et pourtant,pour les plus riches, ça marche: 82% de la croissance de la planète est allé à 1% de la population. C'est là une bonne partie de notre problème, c'est que pour ceux qui manipulent les marionnettes comme Macron, la politique ultra-libérale, ça marche!

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  3. Outre, le discours double langage (en anglais, l'utltra-libéral, en français un simulacre d'état providence), c'est qu'encore une fois on oublie voire on sacrifie (car nous sommes dans un club ultra select de gens bien !) les citoyens, les agriculteurs, les salariés, les fonctionnaires, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, les enfants etc...mais aussi ce discours ne s'adresse absolument pas aux chefs des TPE-PME-PMI. Ceux qui finalement font tourner pas de choses dans l'économie, le social et la socio-psychologie dans dans une très grande majorité de pays.

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    1. Chef d'entreprise, une TPE je souscris à votre dernière remarque. Le discours de E. Macron à Davos et le clib de Davos ne me parlent pas, rien du tout, que dalle. En revanche, le quotidien français largement plus ! Et pas sûr que l'ultra-libéralisme avec démantèlement de l'état providence sont les bons remèdes. Des réformes sont nécessaires mais attention ! sachons de quoi nous parlons. Sauf que ce n'est pas nous, les Madame et Monsieur Tout Le Monde qui avons la parole à Davos.
      Bon appétit (je suis entrain de déjeuner)
      Franck

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  4. Forum de Davos :
    Etre une multinationale affichant un CA de 3.7 milliards d'euros, cotisation annuelle de 34 000 euros et une participation de 14500 euros pour la réunion du Forum.
    La messe est dite pour le citoyen !
    P...
    Sylvie

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  5. Je ne changerai pas Davos et encore moins les phases de la lune, mais je suis contente d'exercer le très beau métier de directrice de bibliothèque municipale. Certes, comme je l'entends dire et comme me considère les aficionados du Forum de Davos (ou qu'on me le dise directement), je suis peut-être une fonctionnaire qui ne fait pas ses 35h (hum....à voir et le samedi je travaille quand beaucoup sont en week-end. Week-end connais pas car le lundi je travaille. Jour de repos le jeudi), payer à rien foutre si ce n'est à lire et ranger des livres (c'est sûr...l'organisation des activités culturelles, péri-scolaires, sociales au sein de la bibliothèque, auprès de la maison de retraite de la ville, des établissements scolaires, des associations culturelles etc...cela ne compte pas), qui est syndiquée prête à la grève pour un rien (ah??? je serai encartée chez trucmuche ou machinchose ou encore bidule, 1ère nouvelle. Zéro jour de grève en 25 ans de carrière), et qui en plus bénéficie de la sécurité de l'emploi (relative pour les fonctionnaires territoriaux).
    Alors ouais peut-être que j'exerce un métier inutile mais bon...cela fait du bien à la collectivité malgré Davos. Et moi cela me stimule et me dynamise chaque jour pour me lever et aller travailler !
    Et ma fierté : mes jumeaux ont choisi aussi la fonction publique, l'une en tant que cadre de la santé à l'hôpital public et le gars dans la douane.

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