lundi 26 novembre 2018

Des gilets jaunes et de la fracture sociale, territoriale et fiscale

Samedi, les manifestations des gilets jaunes et les incidents sur les Champs Elysées ont à nouveau fait la une de l’actualité. La prolongation du mouvement, une manifestation étant évoquée samedi prochain, ne sera probablement pas arrêtée par les annonces dérisoires et les mauvaises polémiques d’un gouvernement aux abois. Car, comme le dit Sapir, nous entrons dans une vraie crise politique.


Un condensé de tout ce qui ne va pas

Il y a 25 ans, le thème de la fracture sociale avait influencé l’élection présidentielle. Le problème, c’est qu’entre-temps, cette fracture s’est profondément accrue. Il faut rappeler qu’à l’époque, le patron de Renault gagnait 150 000 euros, par an. Dans le même temps, le chômage de masse s’est enkysté et le pouvoir d’achat de beaucoup a souvent baissé. Bref, l’écart d’alors s’est transformé en gouffre béant. S’y est ajoutée une vraie fracture territoriale, notamment théorisée par Christophe Guilluy, dans « La France périphérique ». Et pour couronner le tout, s’y ajoute une fracture fiscale, où les impôts des riches baissent quand ceux des autres montent, particulièrement criante sous Macron.


Et parce que Macron représente un condensé des injustices sociales, territoriales et fiscales des dernières décennies, la hausse des taxes sur l’essence est devenue insupportable, alors même que des milliards ont été donnés aux plus riches, et que kérosène et fuel lourd échappent à ces taxes. Il faut rappeler ici que les prix du diesel ont augmenté de 50% en 3 ans, un poids insupportable pour des bas revenus contraints de faire beaucoup de kilomètres. La goutte d’eau qui peut faire basculer dans la pauvreté, l’accentuer plus encore ou en rapprocher dangereusement. Avec la hausse prévue en janvier, le gouvernement veut donc imposer une augmentation du prix de près de 10% !

Ce que les macronistes feignent d’ignorer, c’est que la hausse du prix de l’essence n’est que la pointe d’une crise plus profonde. Si le feu prend, c’est à cause de la politique fiscale globale, et probablement du ton et du discours du président de la République. En cela, la crise est plus profonde encore que les évènements des derniers jours ne l’indiquent. Marianne a raison de parler de « révolte sociale », et Sapir de « crise politique », une immense majorité de Français soutenant le mouvement. Cette crise est probablement le moment où la rupture entre le président et les citoyens a été définitivement consommée. On peut penser que le gouvernement ne pourra plus jamais redevenir populaire…

Ce ne sont pas ses réactions qui vont arranger les choses. Castaner s’est attiré des reproches unanimes pour son intervention de samedi, où il incriminait abusivement Marine Le Pen et parlait de « séditieux d’extrême-droite », alors que tout le monde sait que les casseurs viennent des deux extrêmes. Pire, l’annonce conjointe du maintien de la hausse des taxes en janvier et de la création d’un Haut Conseil pour le Climat renforce le sentiment de coupure complète avec les gilets jaunes. Bien sûr, le pouvoir compte sans doute sur un pourrissement de la situation, les gilets jaunes n’ayant pas toujours les moyens de poursuivre le mouvement, mais ce serait une victoire à la Pyrrhus.


Voilà pourquoi je souhaite à nouveau témoigner de mon soutien au mouvement, qui rappelle le M5S Italien ou les Podemos Espagnol et témoigne du renforcement d’une volonté de changement salutaire. Et quelle satisfaction de les voir s’emparer du drapeau national et de la Marseillaise dans leur lutte, comme s’il était évident que la solution sera nationale ou ne sera pas.

18 commentaires:

  1. "une vraie fracture territoriale, notamment théorisée par Christophe Guilluy, dans « La France périphérique"

    Fausse propagande :

    "les personnes pauvres vivent en majorité en zone urbaine et non en zones périurbaines et rurales"

    "La France périurbaine et rural ne regroupe qu’une minorité de personnes pauvres."

    https://www.lagazettedescommunes.com/311993/ou-vivent-les-pauvres-linsee-infirme-definitivement-la-these-de-la-france-peripherique/

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    1. La propagande vient de vous et vous avez une guerre de retard. Il y a longtemps que Guilly avait répondu :

      http://www.slate.fr/story/102469/pauvrete-urbaine-guilluy-insee (3 juin 2015)

      https://www.liberation.fr/societe/2015/06/05/guilluy-le-concept-de-france-peripherique-est-souvent-mal-interprete_1323675 (5 juin 2015)

      YPB

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    2. C'est Herblay qui écrit "une vraie fracture territoriale, notamment théorisée par Christophe Guilluy, dans « La France périphérique", ou pas ?

      Il n'y a pas de fracture territoriale, il y a une fracture de classe, mais peu importe pour les confusionnistes de votre acabit.

      " Opposer, comme le font implicitement ces commentateurs, « automobilistes périurbains » et « privilégiés des centres », « bons pauvres » et « mauvais pauvres », territoires « gagnants » et espaces « abandonnés » permet peut-être de fournir quelques clés de lecture rassurantes — et aussi de réduire le nombre de ceux qui méritent d’être aidés. Mais cela n’a jamais réglé leurs problèmes."

      https://laviedesidees.fr/La-couleur-des-gilets-jaunes.html?fbclid=IwAR3io24zfin6VqExQDMVPmXlYs7Jro6PPLAVRR4pJubApNQ1tAxnw-qUxoo

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    3. Le fait est que les analyses de Guilluy portent sur ce qu'il désigne comme « classes populaires » et non comme pauvres et que sa « France périphérique » ne correspond nullement à ce que prétend en dire l'article repris par la Gazette des communes. Vous reprenez donc en 2018 des critiques formulées contre Guilluy sur la base d'un contresens total et qu'il a réfutées en détail en 2015.

      Bien évidemment, l'imbrication des disparités socio-spatiales qu'il décrit est complexe (Christophe Guilluy et Christophe Noyé, Atlas des nouvelles fractures sociales, 2004). Mais le concept de fracture territoriale appliqué aux données observées n'a rien qui puisse choquer et je connais assez de géographie pour savoir que beaucoup de concepts propre à cette discipline ont fait florès à l'Université, ont envahi les manuels scolaires, et ont été vulgarisés par les médias jusqu'à contaminer le discours politique, sans être nécessairement plus rigoureux que ceux construits par Guilluy. Le procès fait à ce dernier, y compris par certains géographes, est de nature idéologique.

      Je lis dans l'article de La Vie des idées que vous citez : « Il serait donc erroné d’analyser le mouvement des gilets jaunes comme une jacquerie des populations rurales défavorisées contre des citadins fortunés. Il traduit, au contraire, la multiplicité des interdépendances territoriales et fonctionnelles au sein de vastes aires métropolitaines, où se juxtaposent fragments de ville dense, nappes pavillonnaires, bourgs revitalisés ou en difficulté, zones d’activités, espaces naturels et agricoles, centres commerciaux, pôles tertiaires et logistiques, etc. L’automobile est bien souvent la condition nécessaire de l’accessibilité à ces différents espaces et à la diversité des ressources qu’ils offrent. C’est précisément parce qu’elle permet de maximiser les programmes d’activités au sein de ces « métapoles » (Ascher, 1997) qu’elle a constitué le déclencheur des revendications des gilets jaunes. »

      Or, il n'y a justement rien là qui soit contradictoire avec ce que décrit précisément Guilluy. Le terme de jacquerie parfois utilisé pour évoquer le mouvement des gilets jaunes ne sert qu'à désigner le caractère désorganisé et populaire du mouvement, autant que sa dimension de protestation antifiscale. Aucun commentateur un peu sérieux n'a prétendu en faire un mouvement des campagnes profondes contre les villes.

      YPB

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    4. "Mais le concept de fracture territoriale appliqué aux données observées n'a rien qui puisse choquer "

      Et si, il n'y a aucun modèle territorial, ni recette de cuisine, applicable à tous les territoires qui sont tous un cas particulier à traiter sur mesure et pas selon un modèle universel.

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    5. Votre réponse revient à contester toute légitimité au concept même de modèle en géographie. Un peu de lecture vous aiderait : https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_1974_num_51_413_4754. Sans ce processus de simplification que constitue la modélisation, on ne peut bâtir que des observations empiriques bornées. La vraie question est de savoir comment on l'élabore et c'est sur ce point que Guilluy pourrait être critiqué. Si vous voulez des arguments plus solides contre Guilluy, sortez de votre paresse et lisez l'article qu'Arlette Roux avait consacré à critiquer sa méthodologie : http://eso.cnrs.fr/_attachments/n-40-mars-2016-travaux-et-documents-2/n%25C2%25B041octobre2016ROUX.pdf?download=true. Je vous l'avais pourtant déjà cité en août 2017 : http://www.gaullistelibre.com/2017/08/guilluy-theoricien-de-la-fracture-de.html?showComment=1502739275452#c8633573079752077307. Je ne suis pas d'accord avec toutes les critiques d'Arlette Roux, mais elle touche parfois des points sensibles.

      Le problème demeure que les critiques méthodologiques adressées à Guilluy pourraient s'appliquer à une large partie de la littérature géographique, y compris, comme je l'ai déjà indiqué plus haut, à des concepts et des modélisations qui sont ensuite devenues des classique (la polémique sur les travaux de Guilluy est de la roupie de sansonnet comparée aux polémiques qui ont caractérisé le conflit entre Brunet et Lacoste autour de la géographie chorématique). Et bien évidemment, son procès en rigueur méthodologique pourrait être adressé à nombre de publications des mêmes géographes et sociologues qui dénoncent Guilluy comme un charlatan. Mais il faut avoir l'habitude de lire de la littérature géographique pour le comprendre.

      YPB

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  2. Gilets jaunes : intérimaire, serveur, routier... qui sont les 8 porte-parole qui viennent d’être désignés ?

    1- C’est notamment le cas de Priscillia Ludosky, porte-voix du mouvement depuis la première heure. Et pour cause. A la tête d'une société de vente en ligne de cosmétiques bio et de conseils en aromathérapie, cette auto-entrepreneuse de Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne, est l’instigatrice d’une pétition pour la baisse des prix du carburant lancée en mai 2018. Ces dernières semaines, son texte est passé de 10.000 à plus de 950.000 signatures. Rejetant toute affiliation à des partis politiques, cette trentenaire n’avait pas explicitement appelé à bloquer des routes le 17 novembre, mais avait apporté son soutien à ceux qui avaient lancé cette action de blocage.

    2- Le visage d’Eric Drouet, lui aussi originaire de Seine-et-Marne, n’est pas inconnu non plus du grand public. Avec l’événement Facebook "mouvement national contre la hausse des taxes" qu'il cogère, le chauffeur routier trentenaire a lancé l'idée d'actions des Gilets jaunes dans toute la France le 17 novembre.

    3- A leurs côtés, depuis la province, six autres porte-voix se feront eux aussi l’écho des revendications des Gilets jaunes au niveau national. Sur la Toile, Maxime Nicolle, intérimaire des Côtes-d'Armor, est le premier d'entre eux à voir relayé le communiqué sur la page Facebook "Fly Rider infos blocage" de près de 50.000 membres qu'il gère. Le jeune homme apparaît dans de nombreuses vidéos dans lesquelles il tente d'organiser le mouvement, notamment via des sondages de propositions à soumettre à Emmanuel Macron. "Je vous annonce officiellement que je suis un des référents des porte-parole officiels France pour le mouvement des Gilets jaunes", a-t-il expliqué cet après-midi dans une vidéo en direct, très suivie sur le réseaux social. Et de préciser dans la foulée : "on n’est pas des chefs, on n’est pas des leaders, on n’est pas des décisionnaires, on est des messagers."

    4- Marine Charrette Labadie, 22 ans, s'est vu confier la lourde responsabilité d’organiser le mouvement à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, après avoir décidé, en amont de la journée de mobilisation nationale du 17 novembre, de déclarer la manifestation.
    Serveuse, elle expliquait récemment à L'Opinion occuper son temps libre "dans l’organisation et le dialogue avec les autres manifestants." 

    5- A 31 ans, Julien Terrier, le porte-parole grenoblois de l'Isère est "passé par l’armée de l’air et (...) a créé cette année sa propre entreprise de rénovation et dépannage", d'après Le Dauphiné Libéré.

    6- Si Mathieu Blavier, représentant des Bouches-du-Rhône ne s'est pas encore exprimé dans la presse, y compris locale, depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, des publications sur Facebook évoquent un "apprenti avocat". Le jeune homme de 21 ans, originaire de Miramas, serait en effet étudiant en droit à la faculté d'Aix-en-Provence. Pour financer son cursus, il aurait par ailleurs lancé sa propre fabrique de jus de pomme artisanal en 2016, comme le relatait à l'époque le quotidien régional La Provence.

    7- Thomas Miralles, un Perpignanais de 25 ans sera le messager des Gilets jaunes dans les Pyrénées-Orientales. Engagé depuis la première heure, il avait livré à France 3 Occitanie ses intentions à la veille de la manifestation du 17 novembre. "On compte rester dans un esprit pacifiste, le but n’est pas d’aller à l’encontre des forces de l’ordre, ils sont des citoyens comme nous et eux aussi souffre de la hausse du prix du carburant, donc il faudra les laisser passer, il faudra rester pacifiste."

    8- Jason Herbert, un Charentais de 26 ans, est quant à lui chargé de communication pour le Grand Angoulême.

    https://www.lci.fr/social/gilets-jaunes-priscillia-ludosky-eric-drouet-qui-sont-les-8-porte-paroles-qui-viennent-d-etre-designes-2105680.html

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  3. @ YPB

    Merci de prendre le temps de répondre au troll anti-Guilluy. Pas de fracture territoriale ? Entre un Paris et des grandes métropoles bien équipées en transport en commun, où la voiture n’est plus nécessaire pour se déplacer et les banlieues où elle est obligatoire, à moins de vivre à côté de son travail, ce qui est peu courant ?

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    1. "Entre un Paris et des grandes métropoles bien équipées en transport en commun, où la voiture n’est plus nécessaire pour se déplacer"

      On se demande dans des ces conditions pourquoi il y a autant de bagnoles et pollution à Paris, t'es vraiment un abruti, Herblay-Pinsolle.

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    2. Le taux d'équipement automobile des ménages à Paris était de 36,8 % en 2014 selon l'Insee. C'est le taux le plus faible de France. Mais il n'y a pas que des Parisiens pour se déplacer à Paris, loin de là et cela suffit à expliquer bouchons et pollution. En Île-de-France, on dépasse les 66 %, ce qui reste très inférieur cependant à ce que l'on peut constater ailleurs en France.

      « En termes d'usages, pour se rendre au travail tous les matins, les actifs qui vivent dans Paris intra-muros, privilégient les transports en commun. Selon l'Insee, seulement 13 % utilisent leur voiture pour se rendre au travail contre 38 % en petite couronne et 61 % en grande couronne, et 78 % en province. » (http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2017/10/12/29006-20171012ARTFIG00166--paris-la-voiture-est-deja-une-espece-en-voie-de-disparition.php)

      Le constat de Laurent est parfaitement fondé.

      YPB

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  4. Herblay,

    Il faut organiser votre révolte et raisonner vos revendications, sans quoi cela ne débouchera sur rien.

    Si j'en crois cet article :

    https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/la-transition-vite/
    "Les taxes sur les carburants devraient rapporter l’an prochain 37 milliards d’euros, contre 33 cette année, à cause principalement de l’augmentation de la taxe carbone. Quelle part de ces recettes est destinée à encourager la baisse de la consommation d’énergie ? Moins de 2 milliards d’euros. Pourquoi les « gilets jaunes » ne jugeraient-il pas que l’écologie est un prétexte pour leur faire les poches ?"

    la hausse de la fiscalité sur les carburants est de 4 milliards par an.

    Mais parallèlement, les taxes sur l'électricité ont elles aussi augmenté depuis 15 ans, pour financer éoliennes et panneaux solaires. Et cette augmentation est supérieure aux 4 milliards sur les carburants.

    Donc, s'il n'y avait pas cette politique en tout point contestable d'installation de panneaux solaires et d'éoliennes, il n'y aurait pas de problème pour les gilets jaunes (car les 7 milliards de prélèvements annuels via la CSPE, sur les factures d'électricité, n'auraient pas lieu, et cela compenserait les 4 milliards de hausse sur les carburants, même si on tient compte du fait que tous les Français n'utilisent pas une automobile régulièrement).

    Ainsi, ce qui pose véritablement problème aux gilets jaunes, c'est la hausse de la CSPE et le gaspillage auquel cela conduit dans le secteur électrique.

    Cela montre une fois de plus pourquoi il ne faut pas encourager un charlatan comme Hulot, puisqu'il est à la fois partisan des taxes sur le carburant et du gaspillage de la CSPE.

    Aussi importe-t-il d'en tenir compte dans vos fougueux billets bi ou tri hebdomadaires, si vous voulez avoir un espoir d'aboutir à quelque chose de cohérent.

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  5. Un porte-parole des "gilets jaunes" appelle à manifester samedi, après sa rencontre avec le ministre de la Transition écologique.

    François de Rugy a reçu deux porte-parole des "gilets jaunes" mardi soir, à la demande d'Emmanuel Macron. "Il n'y a pas de réelle envie d'améliorer le sort des gens", ont réagi les deux porte-parole à l'issue de cette rencontre.

    Reçu dans la soirée du mardi 27 novembre par le ministre de la Transition écologique et solidaire, l'un des porte-parole des "gilets jaunes",  Eric Drouet, a appelé, à l'issue de la rencontre, à manifester samedi 1er décembre. "Il y aura le rendez-vous, comme samedi dernier, aux Champs-Elysées", a-t-il ajouté.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/direct-gilets-jaunes-le-discours-d-emmanuel-macron-tres-attendu-la-mobilisation-reprend_3053565.html

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  6. Les cahiers de doléances.

    Une information très importante :

    Lamballe et Saint-Alban. Les Gilets jaunes ouvrent un cahier de doléances.

    « On ne lâche rien ! » En cette fin d'après-midi, ce lundi 26 novembre, au quartier général des Gilets jaunes, au rond-point de Lanjouan à Lamballe (Côtes-d’Armor), un barrage filtrant a été mis en place pour recueillir les doléances des automobilistes. À Saint-Alban aussi, on s’installe comme il faut au rond-point du Poirier.

    Cet après-midi, les Gilets jaunes de Lamballe ont mis en place un barrage filtrant au rond-point de Lanjouan, là où ils ont installé leur quartier général, ouvert de 7 h à 22 h, tous les jours.

    Ils demandent aux automobilistes leurs doléances, qu’ils consignent dans un cahier.

    « Ce qu’on fait, ce n’est pas pour vous embêter, insiste une représentante des Gilets jaunes. On se bat aussi pour vous. Donnez-nous vos doléances. C’est le moment. Le principe est que chacun donne ses idées. Ensuite, nous mettrons en place des actions. On ciblera des points qui touchent l’État ».

    https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/lamballe-et-saint-alban-les-gilets-jaunes-ouvrent-un-cahier-de-doleances-6092315

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  7. Merci pour cette contribution de qualité.
    Avant Guilluy, un autre géographe, Jean-Christophe Gay, avait écrit un ouvrage intitulé Les discontinuités spatiales (Paris, Economica, 2004, 112 p.) où il distinguait les territoires classiques aréolaires des réseaux, souvent issus de la mondialisation, concentrant les flux sur quelques axes et les activités que quelques points. Il les comparait à une sorte de myxomycète ou d'amiboïde qui parasitait les espaces sur lesquels ils se superposaient.

    Il est beaucoup plus politiquement correct de citer JC Gay de Chr. Guilluy. Je suis abonné à la liste de diffusion des géographes "Géotamtam", je reçois des milliers de messages chaque année et son nom n'apparaît jamais...
    Le milieu des géographes a été trop investi par les urbanistes à la Michel Lussault, au point que certains considèrent comme "réactionnaires" ceux qui ne souscrivent pas à la métropolisation et ne parlent pas de "smart cities" ou de "villes ouvertes" (ouvertes mais à partir de 9000 € le m²) à longueur de semaine.

    Ces gens-là ne sont pas équipés pour comprendre le nouveau monde mais ce sont eux qui dominent...

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  8. Le mouvement des gilets jaunes ???? Les revendications me paraissent justes, fondées et claires. En revanche depuis que j'ai eu à faire à certains sur un blocage dans ma grande banlieue parisienne et que j'en ai vu certains à l’œuvre sur les Champs à Paris (je ne parle pas des mouvements extrémistes mais bien de Monsieur et Madame Tout Le Monde Gilet Jaune) je n'ai plus que très, très, très peu de sympathie pour les personnes. Se faire traiter de migrant ainsi que ma mère qui m'accompagnait, entendre lui dire qu'ici on est en France et qu'on parle français car pour reprendre leurs propos "on est chez nous" alors que ma mère s'adressait à moi. Se faire aboyer dessus par des (excusez-moi) une gamine de 20 ans entourée de bonhommes plus âgés hilares alors que c'est un véritable cas social qui n'a rien bran...à l'école (comme ses compagnons d'ailleurs aux propos déplacés, gras et violents)enceinte...NON ! Entendre des propos homophobes contre E. Macron, quelle utilité pour la cause ? Aucune. Et les autres gilets jaunes plus en retenu faisant mine de ne rien entendre et voir....Petit et bas ! Dessert complètement la cause.La gamine doit son salut (et le mien aussi) à 2 mamies et 1 jeune homme présents sur le blocage qui l'ont très vertement remise à sa place ainsi que ses copains...sinon je crois que je la tapais. C'est marrant car quand le ton est monté entre elle et moi, ses potes autour n'ont pas trop moufté alors qu'ils étaient bien sur la même ligne. Les 2 mamies et le jeune homme se sont excusés au nom de tous pendant que les autres regardaient leurs pompes dont le voisin de ma maman dans le groupe. Merci à eux ! Le voisin de ma mère, fonctionnaire municipal, usant et abusant de son statut. 3 mômes : le 1er 22 ans a réussi à se faire viré de son apprentissage de BTS alors que Papa lui avait trouvé un contrat auprès d'un service public. Le 2ème 19 ans, plantade au bac et viré du lycée pour absentéisme et manque d'assiduité. Quant à la dernière, 14 ans, cet été un soir minuit, je rentre chez ma maman. Une voiture avec 3 mecs, 2 à l'arrière et au milieu entrain de faire tripoter pas très cool...la gamine. Alors oui je suis peut-être un fils d'immigrés, peut-être que ma mère n'est pas chez elle et est priée de parler français, mais sincèrement je n'ai pas de leçons à recevoir de ce genre d'individus.
    Elio

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    1. Merci Elio

      Ça fait du bien d'entendre une autre voix, j'avoue ne pas très bien me reconnaitre dans cette gilet-jauno-béatitude ...

      (Je ne parle pas de Laurent Herblay qui fait l'effort d'expliquer son point de vue mais de tous les phantasmes que d'autres projettent sur ce mouvement ...)

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    2. @ Elio

      Merci pour ce témoignage. Malheureusement, il y a des dérapages, mais je pense que la grande majorité se comporte bien. Bien sûr, il y a quelques propos outranciers contre Macron, mais ce dernier a poussé à cela par ses propos outranciers.

      Bien cordialement,

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  9. « Gilets jaunes »: les Français appuient de plus en plus massivement le mouvement.

    Selon notre enquête Odoxa-Dentsu Consulting, 84 % des Français trouvent désormais la contestation justifiée.

    Plus les jours passent, plus l'adhésion des Français aux «gilets jaunes» progresse. 84 % des Français trouvent le mouvement justifié, selon notre enquête Odoxa-Dentsu Consulting réalisé avec Franceinfo. C'est 7 points de plus que lors de la dernière vague du 22 novembre, et 10 points de plus par rapport à la première mesure, du 16 novembre.

    «Ni les images de violences et de dégradations choquantes de ce week-end, ni surtout l'intervention d'Emmanuel Macron mardi n'ont permis d'atténuer le soutien au mouvement. Bien au contraire, il semble même que l'intervention d'Emmanuel Macron et ses annonces n'ont fait que renforcer la colère», analyse Gaël Sliman, le président d'Odoxa.

    Les sympathisants du Rassemblement national (96 %) sont ceux qui soutiennent le plus les «gilets jaunes», suivis des Insoumis (92 %) et des socialistes (90 %).

    L'adhésion tombe à 77 % chez les sympathisants Les Républicains.

    Les macronistes sont partagés: 50% trouvent le mouvement justifié, autant pensent le contraire.

    http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/28/01002-20181128ARTFIG00245-gilets-jaunes-les-francais-adherent-de-plus-en-plus-massivement-au-mouvement.php

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