lundi 27 avril 2020

Ce que cette crise dit des modèles économiques


Les crises ont le don de révéler ce qui va et ce qui ne va pas dans nos modèles d’organisation de société. Comme celle de 2008, la crise du coronavirus est extrêmement révélatrice de ce qui marche et ce qui ne marche pas dans les différents pays, dont le nôtre. Elle agit comme un nouveau révélateur des failles de cette globalisation marchande qui oublie complètement le bien commun.




Une réhabilitation du rôle de l’État, du local et du long terme



Par-delà les aspects non économiques, sur lesquels je reviendrai dans quelques jours, les macabres décomptes des victimes du virus en disent long sur les choix économiques passés. L’austérité budgétaire a fait des victimes, parmi les personnels soignants comme les malades dépriorisés, en Italie, en Espagne ou en France. Et les difficultés pas moindres du système de santé étasunien, qui dépense pourtant près de deux fois plus par personne qu’en Europe continentale, démontre que la privatisation représente souvent l’occasion de créer des rentes et du profit sans apporter le moindre service supplémentaire. L’Allemagne, en partie riche du fait de l’euro, a pu mieux préserver son système de santé des coupes du reste du continent, ce qui lui a permis d’épargner beaucoup de vies : elle compte 5 fois moins de morts que la France ou l’Italie à population comparable, mais aussi deux fois plus de lits de réanimation.


Mais cette crise montre également les vertus du protectionnisme, qui permet de garder une capacité d’équipement des personnels soignants plus proche et souple. Il est plus facile d’utiliser des ressources existantes que devoir en recréer de toute pièce, comme l’a fait la France. Notre pays a laissé beaucoup trop d’usines être rachetées puis fermées, comme notre première usine de masque, en 2018, ou une usine de production de bouteilles d’oxygène en 2019. Résultat, nous dépendons d’importations, et dans une période de crise où la demande des produits explose, il est impossible de se fournir rapidement, laissant ainsi les personnels soignants au front sans protection, au prix de leur vie. On peut penser que si l’Allemagne a pu mettre en place des tests à grande échelle rapidement, c’est sans doute parce que notre voisin est souvent protectionniste et tend à conserver une base industielle locale.



Notre voisin démontre aussi les vertus de l’anticipation et la planification sur la gestion extrêmement court-termiste de notre pays, qui sait pourtant aussi planifier à long terme, comme quand nous avions mis en place des stocks de plus d’un milliard de masques il y a dix ans. Sans fermer les yeux sur les grandes failles de son modèle, faute est de reconnaître qu’en préservant mieux son service public, en cédant moins aux sirènes du laisser-faire et du laisser-passer, tout en anticipant, l’Allemagne montre que le colbertisme est un modèle bien plus efficace pour lutter contre une épidémie, tout en empiétant moins sur les libertés individuelles ! Le nouveau monde de Macron s’est montré incapable de gérer la crise, ayant d’abord privé les hôpitaux de moyens tout en laissant fermer nos usines d’équipements essentiels, avant de tarder de manière extrêmement choquante à réagir de manière appropriée.



Enfin, la sortie de crise sera aussi révélatrice. Le chômage partiel (également choisi par l’Allemagne) est, pour le coup, un des rares bons choix du gouvernement, même s’il y a des effets d’aubaine. En effet, de la sorte, l’Etat sécurise à la fois les employés et les employeurs et évite de laisser le jeu schumpéterien de la destruction des emplois, qui dépasse les 20 millions outre-Atlantique en un mois ! Ce faisant, la chute pourrait être moins violente et le rebond plus rapide, d’autant plus que les retraites par répartition restent stables, au contraire de celles par capitalisation. Sans tout cela, les Etats-Unis pourraient davantage souffrir. Enfin, la sortie de crise va faire ressortir les bienfaits de la monétisation des dettes publiques, comme moyen de passer outre l’impasse budgétaire dans laquelle les Etats risquent d’être, faisant à nouveau apparaître les vices de formes de l’euro, qui pourrait bien ne pas y survivre.



En somme, cette crise remet en question le modèle économique dominant et démontre au contraire toutes les vertus du modèle économique des Trente Glorieuses de l’Europe continentale, quand il n’a pas été déconstruit, comme c’est le cas en France. C’est ce qui explique, entre autres, les bons résultats de l’Allemagne dans cette crise sanitaire. D’où certaines déclarations surprenantes dernièrement, notamment dans la majorité. Mais quel crédit accorder à des gens aussi cyniques et menteurs ?

28 commentaires:

  1. Je vois pas en quoi le protectionnisme règle le problème, il fallait un stock de masques, peu importe où ils sont fabriqués puisque de plus ça concerne toute la population mondiale, que ce soit des masques, des traitements ou un éventuel vaccin.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais comment on peut être aussi stupide ! Pauvre aveugle que vous êtes... Il est évident qu'une économie forte est une économie diversifiée et qui dépend le moins possible de l'extérieur. On a d'ailleurs vu, avec cette pandémie, la faillite de votre idéologie mondialiste destructrice. https://data.les-crises.fr/documents/2012/de-l-autosuffisance-nationale-keynes.pdf

      Supprimer
  2. On voit bien que le protectionnisme allemand est une des raisons qui leur a permis de produire des tests en grande quantité rapidement. Quand on garde une capacité de production locale, on peut être indépendant et mobiliser des moyens pour accélérer les cadences. Quand on s'en remet au grand marché mondial, si tout le monde en demande au même moment, alors on finit dans notre situation, avec des manques qui ont eu des conséquences en vie humaine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Laurent, le terme de "protectionnisme" me semble ici un peu trop généraliste pour être entièrement descriptif. Ce que vous défendez, c'est plus précisément la préservation de l'appareil productif (mais je suis d'accord que c'est une dimension du protectionnisme).

      Et on doit enfoncer le clou en rappelant que compter d'abord sur ses stocks pour ensuite les reconstituer par des achats en Chine ne peut fonctionner que tant que le pic de l'épidémie n'est pas synchrone entre la Chine et ses clients. C'est ce qui s'est passé avec la pandémie actuelle. Au moment où les pays européens et les États-unis entraient dans l'épidémie, la Chine, foyer initial, commençait à en émerger, avec une industrie intacte et à même d'approvisionner ses clients.

      On peut effectivement, dans ce scénario, limiter le problème à la question des stocks : on constitue des réserves et, quand on a besoin de les reconstituer, on passe commande aux Chinois, lesquels ont par bonheur conservé leurs capacités de production. Mais le jour où une pandémie synchrone non jugulée mettra à bas l'économie chinoise (simplement par incapacité à faire tourner à plein les usines, pour cause de confinement à grande échelle) tout en faisant exploser la demande chez ses clients, on fera quoi ?

      YPB

      Supprimer
    2. En fait, je défends une attitude globale : la préservation de l'appareil industriel (sans non plus viser l'autosuffisance pour tout, mais en tout cas, en refusant le jeu du laisser-faire et du laisser-passer de l'UE), le patriotisme économique (nos administrations doivent privilégier le fabriqué en France)

      Supprimer
  3. "On voit bien que le protectionnisme allemand est une des raisons "

    Vous avez vu jouer ça dans quel film ou plutôt quel navet ? Vous racontez n'importe quoi en prétendant que l'Allemagne est protectionniste.

    "Quand on s'en remet au grand marché mondial, si tout le monde en demande au même moment, alors on finit dans notre situation, avec des manques"

    Les manques viennent de ce qu'il n'y avait pas de stock, arrêtez de raconter des salades. Personne n'empêchait la France d'avoir un stock en roulement, first in-first out, c'est à dire dispatcher les masques avant leur date péremption en période non épidémique et de le reconstituer avec des nouveaux achats de masques.

    En temps normal, ces masques sont peu utilisés et il est évident que les capacités de production de masques, peu importe le pays, ne peuvent pas être surmultipliées en quelques semaines.

    RépondreSupprimer
  4. Votre démonstration du non protectionnisme de l'Allemagne est limpide... Je vous renvoie aux normes DIN, qui imposent dans bien des domaines des spécifications distinctes des normes européennes pour verrouiller discrètement le marché allemand. Je vous renvoie aussi au patriotisme allemand, qui interdit probablement l'achat de véhicules étrangers par les administrations publiques...

    Bien sûr, même en abandonnant toute production, on peut affronter une crise si on a constitué de forts stocks en amont. Je n'ai jamais prétendu le contraire. C'est pour cela que j'ai parlé de "s'en remettre au grand marché mondial".

    Et, de toutes les façons, sur des produits nécessaires en cas de crise, il faut sans doute à la fois avoir des stocks plus importants et garder une base de production locale, assez flexible pour permettre une hausse de la production.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et vous pourriez ajouter la désinflation salariales avec les lois Hartz. Toutes les mesures non coopératives dans un cadre de marché et de monnaie uniques peuvent être considérées comme des mesures protectionnistes.

      Supprimer
    2. On pourrait considérer que ce sont des formes indirectes

      Supprimer
  5. "Je vous renvoie aussi au patriotisme allemand, qui interdit probablement l'achat de véhicules étrangers par les administrations publiques..."

    Les voitures qui circulent en Allemagne sont de toutes marques, y compris françaises et quand elles sont de marques allemandes elles sont pour partie ou totalité fabriquée à l'étranger, Tchéquie, Belgique que ce soit des Skoda ou VW.

    Vous pouvez rajouter que nombre de Mercedes ont des moteurs Peugeot, donc votre protectionnisme allemand n'existe que dans votre tête.

    Avoir des normes spécifiques dans un pays ne peut aucunement être du protectionnisme puisque du moment que les importations respectent ces normes elles peuvent tout à fait se faire. Tout comme les pneus chinois sont obligés de respecter les normes CE. Par ailleurs, si un pays se dote de normes trop spécifiques, ça oblige ses producteurs à avoir des chaines de productions différentes pour le marché intérieur et pour le marché extérieur, donc un surcoût d'investissements. Donc votre histoire de protectionnisme à normes, c'est du flan.

    Quand on a une épidémie dans un pays et que l'on a un besoin massif de produits, on s'en remet au marché mondial pour diversifier et augmenter ses sources d'approvisionnement issus de pays qui n'ont pas obligatoirement l'épidémie, mais ont les capacités de production.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Avoir des normes spécifiques dans un pays ne peut aucunement être du protectionnisme puisque du moment que les importations respectent ces normes elles peuvent tout à fait se faire".

      Vous avez déjà soutenu ici ces sottises et vous vous enferrez bêtement... Il est décidément difficile d'être plus naïf et plus ignorant des réalités économiques.

      Les normes représentent une contrainte pour l'exportateur qui doit concevoir un produit spécifiquement adapté aux normes spécifiques du pays d'importation, faute de pouvoir y vendre son produit standard, exporté partout ailleurs. Il en découle des surcoûts importants qui peuvent être handicapants ou carrément dissuasifs. Si un producteur de confiseries est contraint par la législation d'un pays d'exclure de ses fabrications des additifs qui sont acceptés partout ailleurs dans le monde, il risque de renoncer purement et simplement à exporter ses confiseries dans ce pays, plutôt que de mettre en route une fabrication spécifique qui ne se vendrait que dans un pays ou de se contraindre à supprimer ces additifs dans l'ensemble de sa production.

      "Par ailleurs, si un pays se dote de normes trop spécifiques, ça oblige ses producteurs à avoir des chaines de productions différentes pour le marché intérieur et pour le marché extérieur, donc un surcoût d'investissements."

      Cet argument est remarquablement absurde. Pour rester dans le même exemple, en quoi les confiseurs japonais seraient-ils gênés par l'absence de certains additifs dans leur production, tant que ces additifs, interdits au Japon, ne sont pas rendus obligatoires ailleurs ? Par ailleurs, la question ne se posera même pas s'il se satisfont de vendre exclusivement sur leur marché intérieur, bien assez large pour absorber leur production. En quoi des producteurs de cathéters japonais seraient-ils de même entravés par des normes japonaises plus exigeantes en terme de résistance que les normes européennes ? Ils vendront leurs dispositifs au Japon comme en Europe, où on ne refusera évidemment pas de les importer sous prétexte qu'ils seraient "trop résistants"... Par contre, les dispositifs européens conçus en fonction des normes européennes devront être modifiés pour satisfaire les règles édictées au Japon.

      Quoi que vous en disiez par ignorance totale de la littérature économique, ces barrières non-tarifaires constituent une dimension fondamentale du protectionnisme. Ces pratiques sont en particulier régulièrement dénoncées par les exportateurs européens en ce qui concerne le Japon, comme je l'avais déjà signalé sur ce blog, notamment sur la base de l'analyse d'un document de l'European Business Council in Japan, « Key Moment for Reform, the EBC Report on the Japanese Business Environment », 2005, cité par le Sénat dans un rapport de fin 2006 intitulé "Le Japon et la Corée face à la mondialisation". Voir également cette importante étude de 2018 publiée par l'École de guerre économique: http://www.epge.fr/wp-content/uploads/2019/01/Japon-Protectionnisme-2.pdf

      YPB

      Supprimer
    2. "Par ailleurs, la question ne se posera même pas s'il se satisfont de vendre exclusivement sur leur marché intérieur, bien assez large pour absorber leur production."

      Pauvre crétin stupide, pauvre con, t'as bossé dans l'industrie, bossé sur les normes, bossé sur les chaines logistique ? Effrayant crétin ! Une catastrophe !

      "En quoi des producteurs de cathéters japonais seraient-ils de même entravés par des normes japonaises plus exigeantes en terme de résistance que les normes européennes ? "

      Ah bah oui, si les normes jap sont différentes du marché mondial, ce sont 2 chaines de production et logistique différentes, donc beaucoup de pognon en plus à mobiliser, crétin ! Et en plus, t'y connais quoi aux cathéters ? Moi, j'ai bossé et continue de bosser là dessus, alors fermes ta grande bouche de pitre ridicule ! Donc ta gueule et bisous.

      Supprimer
    3. Mon pauvre ami, les raisonnements les plus élémentaires sont encore trop complexes pour vous.

      Si les normes japonaises pour les cathéters sont plus exigeantes que les normes européennes (et c'est le cas, cet exemple n'est pas théorique), cela n'oblige pas du tout les fabricants japonais à avoir deux chaînes de production. Ils vendent au Japon comme en Europe, puisque les Européens n'ont aucune raison de refuser des produits encore plus solides que ce qu'exigent leurs normes techniques. Qui peut le plus peut le moins : leurs cathéters aux normes japonaises, très exigeantes, s'accordent parfaitement aux normes européennes. Par exemple, si vous produisez pour le Japon des dispositifs capables de supporter un poids de cinq kilogrammes sans rompre, vous n'aurez aucune difficulté à les vendre en dehors du Japon, là où la norme se satisfait de trois kilogrammes.

      Par contre, les Européens, qui pour satisfaire leur marché se réfèrent à des normes moins rigoureuses, devront pour vendre au Japon soit se doter de deux chaînes de production (une pour l'Europe, l'autre pour le Japon), soit adapter l'ensemble de leur production mondiale aux normes japonaises. Il est probable qu'ils renonceront, pour s'économiser un surcoût que l'intérêt du seul marché japonais ne justifie pas.

      Vous n'arrivez pas à comprendre que ce sont les Européens qui sont piégés dans ce cas de figure. C'est pourtant d'une logique assez élémentaire. Je ne dis rien ici qui ne figure dans les rapports de l'European Business Council for Japan, qui reprend les griefs des exportateurs européens au sujet des pratiques protectionnistes japonaises dans le secteur des dispositifs médicaux... "[...] l'EBC considère que la loi sur le secteur pharmaceutique (Pharmaceutical Affairs Law, ou PAL) d'avril 2005 a eu pour objet, sous couvert de régulation, de rendre plus difficile l'accès des entreprises étrangères au marché japonais" (rapport du sénat, 2005 : https://www.senat.fr/rap/r06-017/r06-017_mono.html).

      Vous vanter avec une prétention ubuesque de votre expérience dans l'industrie ne rend que plus comique votre balourdise effrontée. Si vous dites vrai, c'est le signe que vous ne comprenez vraiment rien à rien. Je le savais déjà, mais merci de le confirmer.

      YPB

      Supprimer
    4. "Si les normes japonaises pour les cathéters sont plus exigeantes que les normes européennes (et c'est le cas, cet exemple n'est pas théorique), cela n'oblige pas du tout les fabricants japonais à avoir deux chaînes de production."

      Vous y connaissez quoi en cathéters, précisément ?

      Dans mon cas, je connais un peu, j'ai développé toutes sortes de cathéters, neurovasculaires, neurochir, intraveineux, endoscopiques... tout ceci avec des contrôleurs de gestion pour maîtriser les prix sans dégrader la qualité. Alors ferme ta gueule, connard !

      D'abord, ces produits nécessitent de nombreuses technos qui ne se trouvent pas dans un seul pays, pas même au japon. Ensuite, le monsieur te répète que si les normes sont différentes et entraînent des coûts plus importants de production, alors ces cathéters seront vendus au Japon et pas ailleurs car moins compétitifs dans les autres pays avec des normes moins coûteuses en coût de production, donc de vente. Il est con comme un manche à balai ce YPB, y connait rien à l'industrie, et c'est ce genre de taré qui prétend vouloir redresser l'industrie française qui est précisément détruite par des déjantés comme YPB complètement incompétent. C'est à vomir.

      Supprimer
    5. Vous n'arrivez même pas à comprendre que les normes japonaises ne génèrent pas forcément des coûts de production suffisants pour handicaper les produits japonais ; mais la modification des processus de production que l'adaptation à ces normes imposerait aux industriels européens, de même que la contrainte de disposer éventuellement de deux chaînes de production, ont par contre un coût, qu'il n'est peut-être pas rentable de payer pour ne parvenir qu'à pénétrer marginalement le marché japonais. Pourquoi le Européens voudraient-ils investir lourdement dans de nouveaux processus de production, pour ne disposer finalement d'aucun avantage compétitif particulier sur le marché japonais, avec par ailleurs le risque qu'une nouvelle modification des normes japonaises, prise en accord avec les industriels nationaux, ne vienne rendre inutile leur effort ?

      J'ai cité par ailleurs un autre exemple, qui est celui des additifs alimentaires. Exclure de leurs formules un additif banal n'empêchera pas les producteurs japonais de vendre à l'étranger, puisque cet additif n'y est pas exigible ; les producteurs étrangers devront par contre créer une gamme spécifique s'ils veulent pénétrer le marché japonais où cet additif est interdit. À moins d'avoir la certitude de pouvoir rentabiliser cet effort, on préférera probablement renoncer.

      Autre exemple, documenté par l'École de guerre économique, dans le secteur automobile :"[...] l’administration japonaise a, au fil du temps, mis en œuvre des barrières non tarifaires qui complexifient la commercialisation de véhicules étrangers sur son territoire. Ces barrières se matérialisent par l’imposition de normes techniques et de sécurité telles qu’un angle d’éclairage particulier pour les phares, ou une complexité administrative incomparable pour agréer les systèmes d’airbag utilisant de l’hydrogène. Concernant l’utilisation de l’hydrogène dans les airbags des véhicules importés, il aura fallu trois années de lobbying pour obtenir une exemption de la part de l’administration japonaise et permettre l’utilisation de ce composant dans des systèmes d’airbag vendus par la société Autoliv. Cette complexité administrative est une illustration concrète du protectionnisme déguisé pratiqué par le Japon" (http://www.epge.fr/wp-content/uploads/2019/01/Japon-Protectionnisme-2.pdf).

      Il faut bien le répéter, puisque vous êtes aussi ignorant que borné : le fait est que les industriels européens considèrent le Japon comme particulièrement protectionniste, par le biais de la politique des normes, que cela vous plaise ou non. Cette réalité est largement documentée dans la littérature économique, ce que vous sauriez si vous n'étiez un cuistre aussi prétentieux qu'inculte. La compétence technique que vous avez la prétention de mettre en avant, alors que les réalités les plus simples vous passent sous le nez, ne rend ce constat que plus flagrant.

      YPB

      Supprimer
    6. @ YPB

      Merci pour vos commentaires et votre patience. Le contraste entre vos textes et celui du troll montre que nous sommes dans le vrai et que les ayatollahs du camp d'en face perdent tout contrôle d'eux quand ils sont mis en défaut...

      Supprimer
  6. @ Troll de 8h33

    Je vais vous rassurer, je sais que les allemands achètent des voitures étrangères, tout comme le fait qu’une partie de leur production est faite à l’étranger. Dommage pour votre « démonstration », ce sont des moteurs Renault, et non Peugeot que l’on peut trouver dans certaines Mercedes…

    Je vous invite juste à faire une comparaison France / Allemagne sur les 3 critères suivants :
    1- La part des voitures de marques étrangères dans leurs achats
    2- La part des voitures de marques nationales fabriquées à l’étranger
    3- La part des voitures étrangères achetées par leurs administrations publiques

    Et vous verrez que les allemands sont bien plus protectionnistes et patriotiques que nous. Après tout est une question de mesure, je sais, pour vous qui raisonnez en noir et blanc, c’est compliqué à comprendre. Je ne dis pas qu’il faut tout fermer, mais qu’il faut davantage le faire.

    Ridicule votre phrase sur les normes. Il est bien évident que si tout le marché européen est sur une norme, mais que le marché allemand impose de respecter des normes spécifiques additionnelles, même si ce marché est important, alors les acteurs globaux peuvent alors faire l’impasse sur ce marché. Et cela est d’autant plus vrai si les acheteurs ont une tendance à privilégier les acteurs allemands. J’ai des exemples. Pour les acteurs allemands, cela leur sécurise un marché, et rien ne leur empêche de vendre dans toute l’Europe si leurs produits respectent à la fois les normes européennes et allemandes ou de monter une ligne spécifique pour des produits à destination du reste de l’Europe…

    Bien sûr, avoir plusieurs sources d’approvisionnement est souhaitable, mais uniquement se reposer sur l’étranger est probablement moins sûr que de garder une capacité de production locale…

    RépondreSupprimer
  7. "Pour les acteurs allemands, cela leur sécurise un marché, et rien ne leur empêche de vendre dans toute l’Europe si leurs produits respectent à la fois les normes européennes et allemandes ou de monter une ligne spécifique pour des produits à destination du reste de l’Europe…"

    Ah la boulette ! Sécuriser son marché allemand en multipliant les coûts de production d'un pays exportateur, c'est totalement débile. Vous feriez mieux de la fermer, vous n'y connaissez strictement rien.

    " Dommage pour votre « démonstration », ce sont des moteurs Renault, et non Peugeot que l’on peut trouver dans certaines Mercedes…"

    Et ça change quoi au raisonnement ? Vous êtes d'une stupidité à décorner des boeufs.

    "De même, le Citan, l’utilitaire de Mercedes, est en fait un Kangoo ayant bénéficié d’un lifting mais bel et bien produit en France dans une usine Renault. Certaines versions des Mercedes CLA et GTA embarquent elles aussi des moteurs français. Et depuis 2006, Peugeot fournit une partie des moteurs des BMW Serie 1 et Série 3, mais aussi des Mini."

    https://www.europe1.fr/economie/Vous-pensiez-acheter-allemand-Vous-roulez-francais-675160

    RépondreSupprimer
  8. @ Troll

    Comme l’a montré YPB, avoir une norme nationale plus contraignante que la norme internationale peut être gagnant dans la mesure où cela protège le marché intérieur, tout en devenant un avantage compétitif à l’international (témoignant d’une plus grande qualité) sur la partie premium du marché. C’est ce qui se passe sur certains de nos produits agricoles, le Bio français étant par exemple plus strict que le Bio européen.

    Donc, pour vous, pointer une de vos erreurs factuelles, c’est être « stupide à décorner des bœufs ». Encore une fois, vous montrez la grande ouverture d’esprit des libre-échangistes…

    Et sur l’automobile, je vous renvoie aux balances commerciales de la France et l’Allemagne, leur évolution depuis 20 ans. Vous évoquez un arbre pour cacher une forêt.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "avoir une norme nationale plus contraignante que la norme internationale peut être gagnant dans la mesure où cela protège le marché intérieur, tout en devenant un avantage compétitif à l’international"

      Si vous pouviez un jour cesser de raconter des âneries...

      Je bosse dans l'industrie, il y a les coûts de non qualité et aussi les coûts de sur-qualité, eh ouais ça existe !

      J'ai mené des projets avec des gus qui voulaient faire de la sur-qualité totalement inutile et coûteuse, je leur ai dit de se calmer et de se contenter des normes en vigueur. Faire de la sur-qualité est stupide et ne permet aucune compétitivité sur les marchés internationaux.

      Vous avez fait une école de commerce et vous êtes nul en industrie, en marketing positionnement techno-marché et en contrôle de gestion, c'est lamentable...

      Et c'est vous qui prétendez redresser l'industrie française !

      Par contre, je peux vous garantir que les cadres de direction français sont des champions pour fourguer de la daube sous qualitative, de la merde bien dangereuse comme il faut.

      Supprimer
    2. Retournez à l'école, apprenez à lire. Parce que là, vos difficultés de compréhension sont tragiques.

      On vous parle de mise en place de normes, vous comprenez "sur-qualité", donc coût supplémentaire et vous en concluez forcément que c'est absurde. Vos confusions sont décidément grotesques.

      Lorsque les japonais imposent comme norme un angle d'éclairage particulier pour les phares d'automobiles, les industriels européens s'en trouvent handicapés, puisque leurs produits ne correspondent pas à la norme. C'est pour eux une contrainte : soit ils produisent à cette norme moyennant un certain investissement qui est un surcoût, soit ils abandonnent le marché japonais. Les industriels japonais par contre peuvent à la fois vendre leur matériel aux normes japonaises sur le marché national, mais aussi sur le marché international où les normes sont moins contraignantes quant à l'angles d'éclairage. Il n'y a donc pour eux aucun surcoût. Et ce n'est pas du tout une question de sur-qualité.

      Même chose pour les airbags utilisant l'hydrogène. Si les airbags japonais ne l'utilisent pas, cela n'implique pas que les techniques alternatives soient plus coûteuses ; par contre, la lutte que devront mener les producteurs étrangers pour faire homologuer leurs airbags au Japon va leur coûter quelque chose. Dans ces deux exemples, la norme japonaise, qui n'a rien de particulièrement qualitative n'entraîne aucune contrainte pour les producteurs japonais et aucun surcoût. Elle leur assure un monopole sur le marché national tant que les étrangers ne sont pas aux normes, sans pour autant les empêcher d'exporter, tant que les normes internationales restent plus ouvertes. Votre obsession de tout ramener à la notion de sur-qualité vous aveugle totalement sur les logiques réelles en jeu. La norme peut être une contrainte pour l'étranger qui veut entrer sur un marché sans générer aucun surcoût pour les producteurs locaux.

      Manifestement, c'est vous qui ne comprenez rien au fonctionnement du commerce international. Combien de fois faudra-t-il vous répéter que toute la littérature économique sur les "non-tariffs barriers" vous contredit ? En 2003, le magazine du Centre du Commerce International (ITC), agence de l'OMC, notait déjà la substitution presque totale des normes aux tarifs douaniers comme instrument de régulation du commerce international : "Overall, NTBs have almost replaced tariff barriers in manufacturing sectors" (International Trade Forum Issue 2 / 2003, International Trade Centre UNCTAD/WTO). Voir : https://unctad.org/en/Docs/c1em27d2_en.pdf

      YPB

      Supprimer
    3. Ta gueule connard de Ypb, vas te faire voire chez les moldaves, tu ne comprends rien à rien.

      "La norme peut être une contrainte pour l'étranger qui veut entrer sur un marché sans générer aucun surcoût pour les producteurs locaux."

      Je gère des projets industriels et je peux te garantir que gérer deux normes-productions au lieu d'une, c'est un beau bordel matos-logistique-achats. T'as bossé dans l'industrie ducon lajoie ?

      Supprimer
    4. Je reviens de Moldavie où vous m'aviez invité à faire un tour : les habitants vous connaissent bien et m'ont confirmé que vous étiez un bouffon dont le pays entier se gausse.

      Je n'ai pas bossé dans l'industrie, mais je sais connecter deux neurones et lire un texte et cela fait deux différences entre vous et moi : UNE norme japonaise (pour rester sur cet exemple) impliquant la non-utilisation d'un additif alimentaire sur le marché national ET à l'export, ne peut pas entraîner de surcoût pour les japonais ; ce sont les exportateurs désireux de vendre au Japon qui seront entravés par cette norme, puisqu'ils devront soit créer des produits spécifiques privés de cet additif pour le marché japonais, soit modifier toute leur gamme mondiale en fonction de cette norme japonaise, soit renoncer à exporter au Japon, soit enfin s'engager dans un lobbying long et coûteux pour faire accepter par dérogation leurs produits ou obtenir la modification de cette norme. Et même une norme japonaise susceptible d'entraîner un surcoût pourrait générer un avantage qualitatif à l'export (produit certes plus cher, mais bien meilleur), tout en interdisant l'entrée sur le marché japonais de produits étrangers non conformes.

      Mais même l'existence de deux normes-productions ne constitue pas forcément un handicap, en fonction des caractéristiques du marché. De nombreux modèles de Seiko sont produits selon deux processus industriels : l'un pour l'exportation (usines en Asie du Sud-Est), l'autre pour le marché intérieur (assemblage au japon). Les modèles pour le marché intérieur japonais sont presque introuvables ailleurs et très recherchés par les acheteurs étrangers, malgré un coût très supérieur, du fait de la qualité de leur fabrication. Comment une telle dualité est-elle possible ? Parce que la taille comme le niveau de vie du marché intérieur japonais permettent de justifier l'existence de processus de production séparés.

      En quoi est-ce si difficile à comprendre ? Ces exemples ne sont même pas contradictoires avec votre expérience. Mais ils démontrent bien en quoi on peut créer des barrières non tarifaires aux échanges par le biais de normes techniques. C'est tout de même fascinant de vous voir nier l'existence de ce protectionnisme par les normes, lorsqu'il est analysé par la littérature économique, répertorié par les organisations régulatrices du commerce international, signalé et dénoncé par des industriels, et que les tentatives pour le contourner font le pain quotidien d'une myriade d'avocats...

      Le déni de réel : c'est tout ce qui vous reste. Vous n'auriez jamais dû quitter la Moldavie.

      Supprimer
    5. "les habitants vous connaissent bien et m'ont confirmé que vous étiez un bouffon dont le pays entier se gausse"

      Pays où je n'ai jamais foutu les pieds.

      "Je n'ai pas bossé dans l'industrie, mais je sais connecter deux neurones"

      Alors c'est une belle performance, maintenant essayez de connecter 3 neurones, si vous les avez, ce qui pas gagné.

      Supprimer
    6. "De nombreux modèles de Seiko sont produits selon deux processus industriels"

      Ah ouais, un produit de luxe, ça a quoi à voir avec des produits de première nécessité ? Vous pouvez, j'imagine, me citer des produits Vuitton-Hermès par la même occasion. On s'en branle de Seiko !

      Vous n'y connaissez rien en techno-marché, alors fermez votre gueule d'abruti.

      Supprimer
    7. Avouez que vous ne connaissez rien au secteur horloger, en dehors de ce que ce que vous a appris Wikipedia ("Seiko est une société d'horlogerie haut-de-gamme japonaise")... Mais Seiko dispose en fait d'une gamme gigantesque qui couvre aussi bien les modèles très bon marché à quelque dizaines d'euros que des montres de luxe de la sous-marque Grand Seiko à 10 000 euros. Seiko produit parmi les montres automatiques les moins chères du marché (Seiko 5). D'après les numéros de série, vous pouvez savoir où une montre a été fabriquée : numéro de série en K1 : production en Malaisie ; numéro de série en J1 : production au Japon. Et ce que je disais de Seiko s'applique également à Casio (une F-91W-1DG,ça vaut moins de 12 € sur Amazon...), dont les modèles JDM produits spécifiquement pour le marché japonais (Japan Domestic Market) sont particulièrement recherchés. Mais même sur les modèles de production japonaise, pour Casio comme pour Seiko, on reste le plus souvent sur des produits abordables qui dépassent rarement 300 €, hors gamme de luxe. Allez raconter à n'importe quel amateur de montres qu'on est là dans de l'horlogerie de luxe : ridicule assuré...Vous n'avez pas la moindre idée de ce qui sépare une Casio G-Shock d'une Patek Philippe ou d'une Rolex et vous prétendez vous y connaître en "techno-marché" ou en horlogerie de luxe ? J'ai été trop généreux en vous attribuant deux neurones endommagés.

      Supprimer
  9. J'ai oublié par ailleurs (il y en a trop...) de relever une autre de vos perles : une Seiko à 50 € produite à des centaines de milliers d'exemplaires serait un produit de luxe, tandis qu'un cathéter, un airbag ou des phares de voiture seraient des "produits de première nécessité"... Vous devriez revoir vos définitions, sous peine de faire mourir de rire vos interlocuteurs.

    YPB

    RépondreSupprimer
  10. @ YPB

    Merci d’avoir poursuivi le débat et montré où la raison se situe (pas du côté des insultes gratuires, dernier recours pour un troll à court d’argument qui ne soit pas purement théorique)

    RépondreSupprimer