samedi 17 avril 2021

Brexit : après les vaccins, Londres gagne la bataille économique face à l’UE

Les opposants au Brexit avaient promis une véritable calamité à la Grande-Bretagne, dès le non au référendum de 2016. Pourtant, jusqu’à sa sortie officielle fin 2020, le pays n’a pas souffert. Pire, après la remarquable réussite de sa stratégie vaccinale par rapport à L’Ue, se profile pour les années à venir une plus grande réussite économique de la Grande-Bretagne par rapport aux 27…

 


Progrès commercial et reprise plus forte

 

Il y a un mois, la baisse de 41% des exportations britanniques vers l’UE en janvier, pour un recul de 30% seulement des importations, avait été présentée comme une nouvelle conséquence négative du Brexit. Pourtant, il faut relativiser ces statistiques : la vérité d’un mois n’est pas forcément celle d’une année, surtout juste après le Brexit et en pleine crise sanitaire. La réalité commerciale de l’après-Brexit ne pourra être pleinement étudiée qu’à la fin de l’année 2021 au mieux. Et encore, même sur ce mois de janvier, la réalité n’était pas mauvaise pour la Grande-Bretagne. En effet, parce que le pays importe beaucoup plus de l’UE qu’il ne lui vend, le déficit commercial bilatéral avait baissé d’un milliard. En clair, en janvier, le commerce avec l’UE a contribué de manière positive au PIB britannique !

 

Et les statistiques du mois de février sont encore meilleures, puisque si les importations venues de l’UE ont augmenté de 7%, avec notamment des produits pharamceutiques, les exportations vers l’UE ont explosé de plus de 46%. Résultat, le déficit bilatéral recule à nouveau, de 2,5 milliards de livres. La contribution au PIB britannique du commerce avec l’UE atteint déjà 3,5 milliards sur deux mois, un surplus de PIB que l’on peut estimer à environ 1% ! Et globalement, les échanges avec l’UE sur les deux premiers mois de l’année sont comparables avec les échanges réalisés en avril-mai 2020, dans le même contexte de restrictions sanitaires. Bien sûr, ce n’est pas un jugement définitif, mais la tendance semble claire : la perturbation du commerce devrait être assez limitée et Londres y gagne sur 2 mois.

 


Mais il y a un autre domaine où la Grande-Bretagne devrait largement l’emporter sur l’UE : celui de la reprise économique en 2021-2022. Bien sûr, la récession du pays a été plus forte en 2020, mais d’ors et déjà, le FMI prévoit un rattrapage sur les deux prochaines années avec 5,3% de croissance en Grande-Bretagne en 2021 et 5,1% en 2022 contre 4,4 et 3,8% pour l’UE. Ce rattrapage s’appuie sur plusieurs facteurs. Le premier, c’est la sortie plus précoce de la crise sanitaire : dès le 12 avril, les terrasses de pub et de restaurants, ainsi que tous les commerces ont réouvert outre-Manche, alors que le reste du continent est en confinement strict et a un retard considérable sur la vaccination. Les statistiques du PIB du second trimestre feront sans doute le grand écart des deux côtés de la Manche.

 

Mais ce n’est pas tout, car la Grande-Bretagne, en dehors des contraintes de Bruxelles, en a profité pour soutenir son économie bien plus que ses anciens partenaires, injectant plus de 15% du PIB en mesures budgétaires, contre 4 à 11% dans les grands pays de l’UE. Si la balance commerciale ne se déteriore pas, alors, Londres profitera grandement de cette relance plus ambitieuse. A contrario, le plan de relance de l’UE, déjà chétif et tardif n’est toujours pas validé, ce qui augure mal de son impact sur le continent. En outre, la hausse de 6,2% du SMIC britannique, au-dessus du SMIC français, et l’effondrement de l’immigration outre-Manche vont soutenir la demande de l’économie. Pour couronner le tout, la livre reste à un niveau assez bon marché depuis 2016, protégeant l’économie du pays.

 

Et si le triomphe de la stratégie vaccinale britannique n’était que le prélude à un même succès économique dans les deux années à venir ? Loin de l’effondrement post-Brexit que certains prévoyaient, tout semble se mettre en place pour que la performance économique britannique surpasse largement celle de ses anciens partenaires, avec une politique à l’opposé de celle d’un parasite fiscal, entre investissements publics massifs et revalorisation de la condition des classes populaires.

15 commentaires:

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    1. La volonté de s'inscrire dans une histoire longue paie.

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  2. Vous espérez sans doute que cela serve de modèle à la France.

    Mais il y a au moins deux différences :
    - l'euro, qui est un obstacle psychologique, car à tort ou à raison les gens craignent pour leurs économies
    - les minorités, car elles sont plus importantes en France qu'au RU, or il semble qu'elles ont largement voté contre le Brexit (ce qui n'est pas surprenant : moindre attachement historique, motivation de réduction de l'immigration du Brexit). Si le RU avait eu la même proportion de minorités que la France, avec le même type de vote, le Brexit ne serait sans doute pas passé.

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    1. La vraie différence, c'est que le RU a toujours été plus souverainiste et moins intégré à l'UE que la France, et ses dirigeants ont pris en compte la volonté populaire exprimée lors du référendum de 2016 (même s'il y a eu des difficultés à la chambre des communes jusqu'aux élections de 2019). Au contraire, nos hommes politiques ont trahi le « non » des Français au TCE. En France, nous n'avons pas de Boris Johnson, et même si de nombreux politiciens se réclament du général de Gaulle, force est de constater que le gaullisme est mort et enterré.

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  3. "avec une politique à l’opposé de celle d’un parasite fiscal"
    Ah bon, où avez vous vu que la GB va fermer la City of London qui est le plus gros parasite fiscal du monde et le plus gros centre de profits de la GB ?

    En Irlande du nord, c'est bientôt la guerre civile revenue, quelle réussite !

    Les écossais vont se barrer rapidos, la GB a été tellement nulle en laissant le Cov circuler tranquillou qu'elle a produit un variant pire, comme le Brésil.

    Mais le ravi de la crèche Herblay nous raconte ses billevesées d'enfant de cœur prépubère.

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  4. @ Anonyme 13h04

    L’obstacle psychologique pourrait être levé par l’écart colossal entre les prévisions des opposants au Brexit et la réalité. La Grande-Bretagne montre l’intérêt de ne pas être dans l’UE et l’euro dans cette crise
    Sur les minorités, vous vous trompez : la part des minorités est plus importante en GB qu’en France : http://www.gaullistelibre.com/2018/09/exces-dimmigration-nest-pas-grand.html

    @ Moi

    C’est juste. Tous les dirigeants n’avaient pas compris. Cameron s’est trompé. May a tenu un double langage, dur sur la forme mais pas sur le fond. Le gaullisme est en sommeil, mais reste désiré : il n’est qu’en sommeil.

    @ Anonyme 14h30

    Montée de 6,2% du SMIC au-dessus de celui de la France ; remontée de l’IS : cela est à l’opposé d’une politique de parasite fiscal.

    Sur l’Irlande, nous verrons. Idem sur l’Ecosse : BoJo exclut logiquement un référendum pour quelque temps. Aujourd’hui, on dit que le variant anglais n’était pas forcément plus dangereux que la variante standard :
    https://www.lindependant.fr/2021/04/13/covid-19-le-variant-anglais-pas-aussi-dangereux-quannonce-9485314.php
    Et le bilan britannique sera probablement bien meilleur que la moyenne dans quelques semanes

    Vos éructations non étayées et exagérées sont bien dérisoires

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    1. Il ne s'agit d'éructations, mais de faits, arrêtez de qualifier d'éructations ceux qui contredisent vos âneries à 2 balles.

      L'alloc chomdu anglaise est minable tout comme les contrats de travail, tu parles d'une politique sociale !

      Parlez aussi de toutes les emmerdes aux douanes pour la GB, c'est un capharnaüm. Mais Mr Herblay fait son cherry picking pour arnaquer ses lecteurs naïfs.

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    2. Ce que vous appelez des "faits" ne sont pas étayés par la moindre source, contrairement à moi, alors...

      Le résultat factuel, c'est que le commerce UE-GB est, pour l'instant, une source de croissance pour la GB. Et depuis que le Brexit est engagé, la GB devient plus sociale.

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    3. Tout est étayé par des tonnes de sources, vous délirez complètement.
      La GB est toujours peu sociale et vos prévisions sur la comète pour un mois d'activité sont ridicules.

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    4. Elles sont où vos sources ? Moi, j'en donne. Je n'ai jamais dit que la GB est sociale. J'ai dit qu'elle prenait une direction plus sociale depuis le Brexit, avec la hausse du SMIC notamment. Et cela fait deux mois que le commerce avec l'UE génère de la croissance pour la GB.

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    5. Laurent, l'analyse de William Mitchell, publiée hier sur son blog, va exactement dans votre sens : http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=47302

      Il reprend notamment les commentaires récents de Wolfgang Münchau, sur Eurointelligence, qualifiant les perturbations post-Brexit des flux commerciaux de "non-événement macroéconomique" : https://www.eurointelligence.com/column/brexit-revisited

      YPB

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    6. "J'ai dit qu'elle prenait une direction plus sociale depuis le Brexit"

      C'est sûr qu'en partant de zéro, il y a de la marge pour faire des progrès...

      "Au Royaume-Uni, le montant de l'allocation versé aux chômeurs est fixé à 73 livres par semaine, soit environ 310 livres par mois (353 euros). Plus de 2,8 millions en sont bénéficiaires."
      https://www.lepoint.fr/economie/royaume-uni-derriere-les-bons-chiffres-de-l-emploi-la-galere-des-chomeurs-24-01-2018-2189246_28.php#:~:text=Au%20Royaume%2DUni%2C%20le%20montant,8%20millions%20en%20sont%20b%C3%A9n%C3%A9ficiaires.&text=L'allocation%20ch%C3%B4mage%20britannique%20n,comme%20un%20revenu%20de%20remplacement.

      Et vos balivernes sur la France périphérique ?

      "En réalité, non seulement les fractures ne se creusent pas, mais mieux, elles se résorbent. C’est ce que montrent par exemple les chercheurs Florian Bonnet, Hippolyte d’Albis et Aurélie Sotura dans une étude originale sur les inégalités de revenu entre départements français. Leur conclusion est sans appel : ces inégalités « ont atteint en 2015 leur plus faible niveau depuis cent ans »."

      https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02536856/document

      https://www.alternatives-economiques.fr//non-france-peripherique-na-ete-abandonnee/00098666?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=hebdo_abo&utm_content=18042021

      Vous êtes la boussole qui indique le Sud, ma parole !

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    7. @ Anonyme 24 avril 2021 à 10:15

      Et toi bouffon t'as une boussole qui indique le néant qui te sert de cerveau.

      Le Royaume-uni est dans la moyenne de l'OCDE (même un peu au-dessus) pour ce qui est des dépenses sociales : https://data.oecd.org/fr/socialexp/depenses-sociales.htm
      Le pays est en retrait pour les dépenses de retraite et celles consacrées au chômage. Il est par contre placés parmi les premiers pour les prestations familiales, dans la moyenne pour les dépenses publiques en faveur des handicapés, etc. Tout ceci est évidemment un héritage et n'a pas été construit en quelques années par le gouvernement actuel.

      Selon le critère considéré, le Royaume-Uni a donc une politique sociale très généreuse, ou très peu, ou moyennement... Tes conclusions à deux balles fondées sur une seule donnée sur laquelle tu zoomes en croyant tromper ton monde ne convaincront que les imbéciles de ton acabit.

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    8. Ah ouais, Ducon :
      https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-pauvrete-et-la-precarite-explosent-au-royaume-uni-lemploi-souffre-1377635

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    9. Anonyme28 avril 2021 à 21:11

      L'article que tu cites, bouffon, date d'août 2020 et se limite à constater l'impact conjugué au Royaume-Uni de la crise liée au début de la pandémie, sans procéder à des comparaisons internationales... Tu avais oublié de regarder la date ? Tout ce que tu as vu, c'est le titre et hop, un copier-coller de feignant pour faire croire que tu sais de quoi tu parles !

      Pour qui veux des données récentes sur la situation économique du royaume-uni, tu as ça, par exemple : https://www.reuters.com/world/uk/uk-economy-set-grow-faster-than-us-this-year-goldman-2021-04-25/

      Dans les milieux d'affaires, l'optimisme quant à l'avenir a atteint en avril un niveau record : https://www2.deloitte.com/uk/en/pages/finance/articles/deloitte-cfo-survey.html

      Le chômage a plus reculé récemment que ne l'anticipaient les analystes, notamment du fait des mesures gouvernementales visant à assurer les salaires de près d'un employé sur cinq. Et ces salaires sont à la hausse (hausse absolue et diminution du nombre d'emplois les moins bien rémunérés) : https://www.reuters.com/world/uk/uk-jobless-rate-unexpectedly-falls-again-2021-04-20/

      Voilà pour la réalité actuelle; Mais continue à nous servir des articulets catastrophistes d'il y a un an ou deux. C'est autant de travail que je n'ai pas à faire pour démonter ton incompétence grotesque.

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