dimanche 7 janvier 2024

Retraite, chômage, RSA : cette guerre sociale qui s’amplifie

Dans le monde imaginaire de l’exécutif, nous nous serions rapprochés du plein emploi, et il faudrait poursuivre dans les réformes pour enfin revenir à un marché du travail équilibré. Par-delà le mensonge statistique ehonté de ce discours, cela justifie une déconstruction toujours plus extrême de notre modèle social, que l’on peut qualifier de véritable guerre sociale.

 


Les basses œuvres oligarchistes

 

Le titre du (bon) livre de Romaric Godin peut sembler excessif, mais en prenant du recul, c’est ce qui est à l’œuvre dans nos sociétés occidentales, avec la déconstruction du modèle social hérité des Trente Glorieuses. La réalité, c’est que nos dirigeants, de droite, de gauche, et du centre mènent une politique qui fait des intérêts de l’oligarchie l’objectif de toute la politique économique, dans l’espoir que cela finisse par ruisseler. Comme Warren Buffet l’a admis sur CNN en 2005 : « il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ». Cette lutte passe par une déconstruction des droits sociaux des classes moyennes et populaires pour donner toujours plus de liberté aux plus riches, ainsi qu’une fiscalité toujours plus douce.

 

D’une manière beaucoup plus sournoise, se développe, avec la complaisance de l’immense majorité des médias, un discours effarant de culpabilisation et stigmatisation des classes populaires et des précaires. Les éléments de langage de l’exécutif sont clairs : si nous ne sommes pas encore au plein emploi, ce serait parce que les chômeurs auraient une condition un peu trop confortable, au point de parfois refuser des CDI qu’ils devraient accepter. C’est ainsi également que Bruno Le Maire ne voit pas de raison pour que la durée d’indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans soit plus longue, ce qui les inciterait implicitement à la paresse. De même, les titulaires du RSA se sont vus imposer quinze heures d’activité obligatoire par semaine, manière implicite de nourrir le narratif d’allocataires feignants…

 

Mais ce discours est mensonger. D’abord, le bilan de la dégressivité des allocations des chômeurs n’a montré aucun effet sur le niveau d’emploi, comme doit le reconnaître l’ultra-oligarchiste Les Echos… C’est qu’en réalité, nous sommes très loin du plein emploi, et la décrue du chômage est bien plus faible qu’annoncée. En réalité, la publication des chiffres du chômage a été trafiquée, et nous sommes passés à un taux de chômage mesuré par une enquête internationale biaisée, qui, comme par hasard, minore le vrai taux de chômage. Le seul décompte du nombre de demandeurs d’emploi A et B indique un taux de chômage de 10%, et plus de 16% de demandeurs d’emplois. L’INSEE a révélé que le taux réél de chômage (prenant en compte les chômeurs non déclarés) est plutôt entre 11 et 12% que le 7% officiel

 

Il est juste logique que nous restions coincés dans un chômage de masse avec un déficit commercial au plus haut : comment faire baisser le chômage avec des échanges toujours plus déséquilibrés. Le chômage de masse rend notre modèle social d’autant plus nécessaire, pour les plus de 55 ans, qui ont plus de mal à trouver un emploi, ou les allocataires du RSA, pour tenter de garder la tête hors de l’eau. Mais l’exécutif a construit une communication pour justifier l’injustifiable, prendre aux pauvres pour donner aux riches, tant d’un point de vue financier que des droits sociaux… C’est ainsi que l’assurance-chômage prévoit 18 milliards d’excédent de 2023 à 2025, une aubaine pour faire financer par les chômeurs et précaires de nouvelles mesures dérisoires dites de compétitivité que veut encore prendre l’exécutif…

 

Pour couronner le tout, l’exécutif achève de déshumaniser le traitement des chômeurs et précaires avec toutes ces procédures, comme le pointe Alternatives Économiques. En somme, une véritable guerre sociale est menée par la macronie contre les pauvres dans sa volonté de toujours donner plus aux plus riches. Le pire est sans doute que l’extrême centre est incapable de penser qu’il y a une autre voie…

18 commentaires:

  1. Il faut devenir plus compétitif en alignant le SMIC français sur le SMIC chinois.

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    1. Et j'imagine, aussi les salaires de nos politiciens sur les correspondants chinois.
      Pour information le salaire annuel di Xi Jinping en 2021 a été de 23000€

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    2. Les salaires des ministres en France sont ridiculement bas par rapport a leurs responsibilites. Meme moi je gagne plus…

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    3. Les salaires des smicards en France sont ridiculement bas par rapport à leurs responsabilités. Même moi je gagne plus..

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    4. Oui mais vous ne méritez pas plus…

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    5. Et les smicards non plus…

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  2. J'ajoute ce détail particulièrement : les agriculteurs qui ne s'en sortent pas et touchent le RSA comme complément devront faire 15h00 en plus de 80h00 par semaine.
    https://basta.media/France-Travail-reforme-RSA-les-agriculteurs-effectuent-15-heures-activites-obligatoires-avant-apres-traite

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    1. Il vaut mieux choisir un metier qui paie bien ou tres bien.

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  3. @ Troll antisocial

    Et après l’alignement sur la Chine, celui sur l’Inde… La logique est monstrueuse humainement : comment pourrait-on vivre avec un SMIC plus bas ? En outre, ce serait un échec économique car cela diminuerait la demande et donc le PIB.

    La propension à choisir n’existe pas toujours…

    @ Rodolphe

    Bien d’accord. La condition agricole en France est un immense scandale, alors qu’il s’agit de ceux qui nous nourrissent.

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    1. Il suffit de choisir pour soi un emploi où on gagne 5x ou 10x le SMIC.

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  4. "Il suffit de choisir pour soi un emploi où on gagne 5x ou 10x le SMIC" : sachant que les emplois à plus de 5 SMICs représentent 2% du total d'emplois en France, cela en dit long sur la capacité des Français à choisir. Vos commentaires, vous y croyez vraiment, ou c'est une blague, une forme de caricature exagérée de Macron ?

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    1. Il suffit d’être dans les meilleurs 2%.

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  5. Il va de soit qu’il faut être suffisamment performant pour pouvoir choisir son emploi.

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  6. Si vous étiez performant, vous ne travaillerez pas en France

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