Les média oligarchistes s’en sont donnés à cœur-joie en pronostiquant, ni plus, ni moins, « une asphyxie de l’économie » suite au vote, à l’Assemblée Nationale, par la gauche et le RN, d’une taxe sur les multinationales, ainsi qu’une hausse de la taxe sur les GAFAM. Si les modalités seraient complexes et incertaines dans l’UE, c’est un (grand) pas dans la bonne direction contre la désertion fiscale des multinationales.
Le centre et LR en extrémistes oligarchistes
Le mécanisme, qui n’est pas nouveau, consiste à imposer les multinationales sur leurs profits moyens mondiaux sur le périmètre de leur activité en France. Face aux innombrables manœuvres de désertion fiscale (évitement ou optimisation, dans le jargon des oligarchistes) qui rendent la réalité comptable de la rentabilité des activités des multinationales en France très floue, cette règle est intéressante. Les multinationales ne vont pas baisser leurs profits mondiaux pour moins payer d’IS en France. Ce faisant, on assure une contribution beaucoup plus juste à la collectivité du pays où ces multinationales ont de l’activité. Pour être clair, je ne sais pas si cette taxe est applicable au regard du droit et des traités que nous avons signé. Mais je crois que c’est au droit et aux traités d’être adaptés pour la mettre en place.
Les cris d’orfraie des opposants sont absolument ridicules. En quoi imposer plus justement les profits des multinationales pénaliserait l’économie ? Elles ne vont pas déserter la France au prétexte qu’elles devraient payer 25% d’IS ? On rappelle que ce taux était à 50% des deux côtés de l’Atlantique dans les années 1970. Elles ne vont pas abandonner notre marché à d’autres. Au pire, si elles étaient moins offensives sur notre marché, de petites entreprises, souvent françaises, et dont la valeur ajoutée est bien plus hexagonale, récupèreraient la mise, pour notre plus grand profit. Et avec plus de 20 milliards de recettes supplémentaires, cela signifie moins d’austérité ailleurs, et donc, in fine, plus de croissance, et donc même, un marché plus attractif. Nous en serions plus riches, pas plus pauvres.
Bien sûr, se pose des questions sur l’application d’une telle taxe dans l’UE, avec tous les traités signés en notre nom. Hors de l’UE, ce serait bien plus facile. Mais Jean-Philippe Tanguy a raison de dire qu’« il faut un dispositif qui permette de lutter activement contre la fraude fiscale organisée via les prix de transfert et autres royalties. (…) En gros, Starbucks paiera enfin 25% d’impôts sur les sociétés en France. J’aimerais qu’on m’explique en quoi c’est choquant ». Et merci à Eric Coquerel d’avoir présenté cet amendement. Ainsi, LFI et le RN démontrent une bien meilleure compréhension des mécanismes actuels de l’économie et proposent de vraies solutions pour rendre notre fiscalité plus juste et éviter la prime à la désertion fiscale qu’offre le cadre législatif construit et validé par le bloc central, du PS à LR…
Dans cette affaire, deux blocs s’affrontent. Les oligarchistes extrémistes, macronistes et LR, appuyés par une bonne partie des médias des milliardaires, refusent tout frein à la désertion fiscale des multinationales. De l’autre, une gauche qui redécouvre pour partie la justice fiscale, appuyée par un RN centré sur les intérêts du peuple, qui veulent protéger nos intérêts. Le PS fera-t-il de ce choix une ligne rouge ?

et comment l'administration fiscale estimerait-elle le "périmètre" des activités françaises de sociétés multinationales qui opèrent en modalité B2B, ?
RépondreSupprimerC'est facile à faire face à un Macdonald ou à un Starbucks, plus difficile avec un Nvidia ou Microsoft ou Google ou Broadcom, qui vendent à des entités d'autres multinationales qui peuvent facilement être basées hors de France, même si c'est vous à la fin qui réglez l'addition pour leurs produits, d'une façon ou d'autre.
Il faut comprendre que nous ne sommes pas ou plus dans une économie de baraques à frites, (pour reprendre un reproche souvent fait à Keynes) et qu'il est parfois problématique d'établir "où" est faite la valeur ajoutée d'une entreprise. Et parfois cette question n'a même plus trop de sens, si cette valeur ajoutée est réalisée sur le Cloud, qui heureusement n'est assujetti à la souveraineté d'aucune clique de politiciens.
Le rôle et l’objectif des multinationales est de maximiser leur profits de manière légale et donc de payer le moins d’impôts possible.
RépondreSupprimer@ Anonymes
RépondreSupprimerCes entreprises communiquent des chiffres d’affaires par région et il y a de nombreuses entreprises spécialisées dans l’évaluation des tailles de marché et des parts par entreprise. Il ne serait pas très compliqué d’estimer de manière assez précise le CA fait par Google en France (ici, on peut se référer notamment aux estimations du marché publicitaire)
Si les multinationales cherchent à minimiser leurs impôts, logiquement, les règles actuelles peuvent être prises pour des abus pour certaines personnes, et pourraient être modifiées pour limiter le plus possible les manœuvres de désertion fiscale, qui prospèrent actuellement dans l’UE
HERBLAY
RépondreSupprimer"Il ne serait pas très compliqué d’estimer de manière assez précise le CA fait par Google en France"
Ces estimations faites par des entreprises ne feraient que donner lieu à des recours de la part des GAFAM et contentieux sans fin que Bercy n'est absolument pas en mesure de gérer, ni encore moins le système judiciaire français.