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mardi 18 août 2015

Marché du porc : la loi de la jungle gagne encore !




Une réouverture totalement illusoire

Cela fait plus de deux mois que les éleveurs manifestent contre la baisse des cours sous le prix de revient, que certains estiment autour de 1,50 euro le kilo, alors que les prix étaient tombés à 1,23 euro. D’abord, le gouvernement a pris les manifestants à la légère, Stéphane Le Foll ayant le culot de répondre à un éleveur « c’est moi le ministre, mais moi je ne peux pas tout régler hein, un ministre n’est pas là pour décider tout ce qui se fait dans le monde », le gouvernement se contentant d’aides totalement dérisoires. Avec le maintien de la pression, le montant des aides a été revu à la hausse, le gouvernement a fixé un prix objectif de 1,40 euro, sans coercition, ce que les deux premiers acheteurs ont refusé.

Pour donner le change et entretenir l’illusion que la majorité agit, Stéphane Le Foll est venu à l’Elysée avant de tenir une table ronde avec les principaux acteurs de la filière pour essayer de rouvrir le marché breton du porc qui avait fermé du fait du refus des deux principaux acteurs, Bigard et Cooperl, de se plier au prix non contraignant fixé par le gouvernement. Toutefois, le président du marché a annoncé sa réouverture demain malgré l’absence des deux principaux acheteurs, qui pèsent environ 40% de l’abattage de porc en France, et demandent « un retour à un prix de marché libre ». Ainsi, il n’est pas assuré que les prix se situent à 1,40 euro aujourd’hui, puisqu’il n’y a aucune mesure contraignante. ..

S’agiter pour faire semblant d’agir

vendredi 7 août 2015

Les éleveurs, victimes et symboles de notre époque

Les annonces du gouvernement n’y ont, logiquement, rien changé. En ne proposant que des calmants et non de véritables solutions à leurs maux, les protestations continuent, comme l’interception de 35 tonnes de viande aux origines variées. Comme une synthèse des affres de notre époque.



Uberisation globale pour les recettes

Cela fait malheureusement depuis des années que les agriculteurs subissent des variations erratiques des cours des matières agricoles (au plus bas depuis 6 ans selon la FAO), d’autant plus que les mécanismes protecteurs de la PAC, qui garantissaient un prix minimum, ont été liquidés. En fait, pour leurs recettes, les agriculteurs sont déjà dans un mode de fonctionnement proche de celui de l’écosystème d’Uber. Elles sont totalement fonction des cours du marché, leurs rémunérations étant une des variables d’ajustement de ce marché fou. Dans un reportage, France Télévisions rapporte le cas d’une agricultrice productrice de lait, dont le couple parvient tout juste à gagner le SMIC à deux !

Et encore, dans certains cas, on sait que les prix du marché peuvent parfois tomber en-dessous du prix de revient de production, ne laissant aux agriculteurs que leurs yeux pour pleurer, sans le moindre argent pour vivre ! Nos gouvernants, de droite comme de gauche, ont laissé se développer une situation absolument révoltante pour une profession pourtant chargée de nous nourrir, comme s’ils étaient une avant-garde de la société de demain, où tout pourrait être soumis au bon vouloir du dieu-monstre marché, et serait flexible et variable… Comme les rémunérations des chauffeurs d’Uber en somme, mais alors que les intermédiaires parviennent, eux, à bien vivre de l’activité… des autres.

Un Etat qui intervient à contre-temps