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samedi 25 juillet 2020

Ces 750 milliards qui disqualifient l’UE et Macron


L’interprétation de l’accord de mardi n’a pas fini générer des débats entre partisans de l’UE, qui continuent à y voir un moment hamiltonien, et critiques qui y voient une forme de chant du cygne. Même s’il ne faut pas négliger la réelle, même si limitée, évolution fédéraliste, sur le fond l’UE persiste dans la même impasse. Et la France de Macron est bien le dindon de la farce pour reprendre Natacha Polony.




Une UE dérisoire et caricaturale, un Macron qui oublie la France



samedi 30 mai 2020

Budget européen : Bruxelles présente la facture à la France


La présentation de la proposition de budget de la commission européenne a suscité l’enthousiasme des plus fédéralistes, Pierre Haski parlant d’un moment hamiltonien. Mais ce qui frappe quand on examine ces propositions, qui occasionneront une rude négociation, c’est à quel point la France perd sur tous les tableaux : demande d’un nouveau chèque colossal et attaque de la PAC.




L’UE réclame 92 milliards de plus à Paris



jeudi 25 août 2016

Lactalis contre les producteurs de lait : symbole d’une époque

Aujourd’hui, les éleveurs rencontrent les dirigeants de Lactallis, devenu leur bête noire pour payer le litre de lait 25,7 centimes, 1 à 3 de moins que les autres grands acteurs de la filière. Une dérive effarante qui n’est malheureusement qu’une illustration extrêmement symptomatique de notre époque.



Tout marché et rapports de force

vendredi 4 septembre 2015

Agriculteurs : le gouvernement gonfle ses bricolages




Bricolage complexe et gonflé

En agitant le chiffre de 3 milliards, le gouvernement espère sans doute donner l’impression qu’il pense aux agriculteurs dont tous les reportages montrent la grande difficulté de leur condition. Mais ce chiffre a tout d’une aide sous stéroïdes. D’abord, il ne faut pas oublier que ce chiffre porte sur trois ans. Ensuite, il utilise un montage à la Ponzi puisque si l’aide à l’investissement sera triplée, cela se fera avec un effet de levier de trois ! Bref, les deux tiers du chiffre annoncé correspondent à de la dette. N’est-il pas un peu paradoxal de proposer comme solution à des agriculteurs déjà surendettés d’ajouter deux milliards de plus à leur fardeau. De même, avec l’année blanche sur la dette, si elle soulagera les trésoreries temporairement, les problèmes ne sont que repoussés. La même recette que celle de la Grèce !

En fait, sous les 3 milliards, ne se trouvent en réalité que 50 millions d’allègements de charges en plus, ce qui est sans doute une broutille, moins de 100 euros par agriculteur… Stéphane Le Foll, qui disait ne pas pouvoir tout faire en juin, se contente de promettre des mots, avec la promesse de maintenir « la pression pour que les engagements de hausse de prix annoncés par les industriels et les distributeurs soient tenus. Tout le monde doit respecter les règles du jeu, avec une juste rémunération pour chacun ». Le problème est que la règle du jeu du marché, ce n’est justement pas une juste rémunération pour chacun, mais seulement un gain proportionnel au rapport de force que l’on a, et cela ramène les agriculteurs à la condition de fétus de paille sur le grand océan bien agité du marché dérégulé.

De vraies solutions ignorées

mardi 18 août 2015

Marché du porc : la loi de la jungle gagne encore !




Une réouverture totalement illusoire

Cela fait plus de deux mois que les éleveurs manifestent contre la baisse des cours sous le prix de revient, que certains estiment autour de 1,50 euro le kilo, alors que les prix étaient tombés à 1,23 euro. D’abord, le gouvernement a pris les manifestants à la légère, Stéphane Le Foll ayant le culot de répondre à un éleveur « c’est moi le ministre, mais moi je ne peux pas tout régler hein, un ministre n’est pas là pour décider tout ce qui se fait dans le monde », le gouvernement se contentant d’aides totalement dérisoires. Avec le maintien de la pression, le montant des aides a été revu à la hausse, le gouvernement a fixé un prix objectif de 1,40 euro, sans coercition, ce que les deux premiers acheteurs ont refusé.

Pour donner le change et entretenir l’illusion que la majorité agit, Stéphane Le Foll est venu à l’Elysée avant de tenir une table ronde avec les principaux acteurs de la filière pour essayer de rouvrir le marché breton du porc qui avait fermé du fait du refus des deux principaux acteurs, Bigard et Cooperl, de se plier au prix non contraignant fixé par le gouvernement. Toutefois, le président du marché a annoncé sa réouverture demain malgré l’absence des deux principaux acheteurs, qui pèsent environ 40% de l’abattage de porc en France, et demandent « un retour à un prix de marché libre ». Ainsi, il n’est pas assuré que les prix se situent à 1,40 euro aujourd’hui, puisqu’il n’y a aucune mesure contraignante. ..

S’agiter pour faire semblant d’agir

vendredi 7 août 2015

Les éleveurs, victimes et symboles de notre époque

Les annonces du gouvernement n’y ont, logiquement, rien changé. En ne proposant que des calmants et non de véritables solutions à leurs maux, les protestations continuent, comme l’interception de 35 tonnes de viande aux origines variées. Comme une synthèse des affres de notre époque.



Uberisation globale pour les recettes

Cela fait malheureusement depuis des années que les agriculteurs subissent des variations erratiques des cours des matières agricoles (au plus bas depuis 6 ans selon la FAO), d’autant plus que les mécanismes protecteurs de la PAC, qui garantissaient un prix minimum, ont été liquidés. En fait, pour leurs recettes, les agriculteurs sont déjà dans un mode de fonctionnement proche de celui de l’écosystème d’Uber. Elles sont totalement fonction des cours du marché, leurs rémunérations étant une des variables d’ajustement de ce marché fou. Dans un reportage, France Télévisions rapporte le cas d’une agricultrice productrice de lait, dont le couple parvient tout juste à gagner le SMIC à deux !

Et encore, dans certains cas, on sait que les prix du marché peuvent parfois tomber en-dessous du prix de revient de production, ne laissant aux agriculteurs que leurs yeux pour pleurer, sans le moindre argent pour vivre ! Nos gouvernants, de droite comme de gauche, ont laissé se développer une situation absolument révoltante pour une profession pourtant chargée de nous nourrir, comme s’ils étaient une avant-garde de la société de demain, où tout pourrait être soumis au bon vouloir du dieu-monstre marché, et serait flexible et variable… Comme les rémunérations des chauffeurs d’Uber en somme, mais alors que les intermédiaires parviennent, eux, à bien vivre de l’activité… des autres.

Un Etat qui intervient à contre-temps

mardi 21 juillet 2015

L’effarante passivité de la majorité sur le drame des éleveurs




Communiquer au lieu d’agir

Ce chiffre illustre bien la dureté de la crise que traverse les éleveurs : le ministre de l’agriculture lui-même a reconnu que « 10% des exploitations d’élevage » sont menacées de dépôt de bilan, tant les prix sont bas, passés sous le coût de fabrication. Pour Stéphane Le Foll, « nous vivons une crise agricole très importante en France », insistant sur « l’urgence à traiter trois crises, bovine, porcine et laitière, (qui) se conjugent ». Le ministre s’est contenté de proposer de valoriser « le logo Viande de France, qui permet au consommateur d’être sûr de l’origine des produits. Alors, il sera prêt à payer un peu plus cher ». Qu’un ministre se contente de proposer de mettre un sticker en affirmant que cela devrait permettre de monter les prix pour régler une crise si grave démontre son caractère hautement superficiel.

François Hollande a poursuivi dans la même direction, en appelant à ce que les grandes surfaces achètent à un prix plus élevé et que les responsables de collectivités achètent Français. Mais le plus effarant est sans doute l’annonce d’un plan de 23 millions d’euros d’aides. 1000 euro d’aide pour chaque exploitation au bord du dépôt de bilan, cela fait quand même un peu court… En outre, il ne faut pas oublier que régulièrement, la Commission condamne la France pour ces aides d’urgence et impose aux agriculteurs de les rembourser ! Bref, difficile de ne pas voir ici une agitation totalement superficielle, qui ne règlera absolument pas les durs problèmes auxquels sont confrontés les éleveurs, comme bien des agriculteurs qui subissent les variations erratiques des prix des produits agricole sur les marchés.

L’abandon de nos agriculteurs

jeudi 11 juin 2015

Les éleveurs de porc dévorés par le dieu marché

C’est une triste mais récurrente information depuis que le démantèlement d’un des principes fondateurs de la PAC : les éleveurs de porc manifestent pour protester contre l’effondrement du prix du porc sous leur prix de revient. Un nouvel exemple des ravages de la libéralisation de l’agriculture.



Le sacrifice d’une profession

Après les producteurs de lait, ceux de fruits et légumes, et déjà les éleveurs, c’est à nouveau le tour des éleveurs de porc de subir les aléas du marché. Alors que produire un kilo de porc leur revient environ 1,50 euro, le prix sur le marché est tombé à 1,23 euro, creusant des pertes abyssales à l’échelle d’exploitations à l’équilibre précaire, et autant de destins individuels et familiaux brisés. Plusieurs raisons : la concurrence de l’Allemagne, et sa main d’œuvre d’Europe de l’Est payée au lance-pierre, et la fermeture du marché russe du fait des conflits récents. Ou quand le suivisme atlantiste et la dérégulation sans limite jettent des personnes qui travaillent dur et honnêtement dans la misère…

Avec l’abandon des prix de soutien, cette belle profession a été abandonnée à la concurrence ‘libre et non faussée’, qui produit des prix extrêmement instables et parfois inférieurs au coût de revient. C’est ainsi que d’une année sur l’autre, leurs revenus peuvent baisser de 40%, sous le SMIC… Comment ne pas se révolter devant la brutalité du traitement infligé aux agriculteurs ? En fonction des aléas du marché, ils peuvent voir leurs revenus passer à tout moment sous leurs charges. « On est tous en train de crever dans les fermes et vous vous en foutez » a dit un agriculteur au ministre. Faut-il y voir la destination que souhaiteraient faire prendre les néolibéraux à l’ensemble de la société ?

L’impuissance organisée

vendredi 19 décembre 2014

Les agriculteurs, abandonnés à la loi de la jungle


Il y a trente ans, la PAC garantissait des prix planchers qui garantissaient un minimum de revenus et une visibilité pour l’avenir. Avec la déréglementation et la baisse des aides, les agriculteurs sont abandonnés à la dure loi du marché, avec des revenus qui peuvent baisser de 40% en un an !



Les hommes comme variable d’ajustement

Les chiffres du ministère de l’agriculture font froid dans le dos. Bien sûr, certains diront que les céréaliers ont aussi profité de l’envolée des cours des céréales, mais après une baisse de 30% en 2013, leurs revenus ont chuté de 40% cette année, à 11 500 euros annuels en moyenne, 50% sous le niveau moyen… Les bonnes récoltes, du fait d’une météo favorable, ont fait plongé les prix, et les revenus avec. Les producteurs de fruits et les éleveurs de bœufs ont également les victimes du jeu de massacre du marché, avec des revenus sous la barre des 15 000 euros de revenus annuels. En revanche, pour une fois, les producteurs de lait s’en tirent mieux, avec des revenus en hausse de 30%, à 30 000 euros.

Pire, ces froides statistiques ne rendent compte que d’une partie de la dureté de ces évolutions. D’abord, il ne faut pas oublier qu’aussi basses soient-elles, il s’agit de moyennes, ce qui signifie que pour beaucoup d’agriculteurs, la réalité est encore pire. Et cela ne prend pas en compte non plus le temps de travail, assez souvent très important, et qui ramène les revenus horaires à un niveau totalement indécent. Et que penser des suicides ou des symptômes d’épuisement professionnel, dont on sait malheureusement qu’il touche particulièrement les agriculteurs, ce qui est tristement normal étant données la faiblesse de leurs revenus et leur extrême variabilité. Qui pourrait vivre de la sorte à part eux ?

L’horreur et la folie du laisser-faire

dimanche 10 août 2014

Pêches : les ravages de la loi de la jungle agricole


Alors que l’embargo russe menace notre filière agricole, un papier du Monde prétend démontrer que l’Espagne n’est pas vraiment responsable de la baisse du prix des pêches pour nos producteurs. Mais bizarrement, à la lecture des pièces du dossier, on en vient à la conclusion inverse.



Prix de gros et prix de vente

C’est ici que réside la contradiction de l’article qui passe de l’un à l’autre sans comprendre qu’il y a deux problèmes distincts. Le Monde conclut : « accuser l'Espagne de pratiquer du dumping n'est donc pas suffisant pour expliquer une baisse des prix... qui ne se constate pas vraiment sur plusieurs années, ni sur les marchés de gros, ni dans le panier du consommateur ». Car ce n’est pas parce que le prix sur les étals a pris 56% en 7 ans qu’il n’y a pas une baisse du prix de gros, que reconnaît le papier qui parle d’une baisse de 6%. Nous sommes dans la situation paradoxale d’une baisse du prix de gros et d’une hausse de prix de vente, que l’on retrouve pour beaucoup de produits agricoles, où ce sont les grossistes et les distributeurs qui augmentent leurs marges, quand les agriculteurs sont pris à la gorge.



En outre, de manière assez extraordinaire, l’article donne des éléments qui illustrent justement le dumping de l’agriculture espagnole, citant le président de la FNPF, Luc Barbier, pour qui « la cotation sur le marché de gros espagnol est le double du prix de vente en France : en Espagne, on constate un prix moyen à 1,10 euro le kilo et ici il arrive à 57 centimes », pénalisant les pêches françaises, vendues à plus d’un euro le kilo. Résultat, la production a baissé de 50% en 10 ans alors que l’Espagne, qui gagne des parts de marché, produit de plus en plus, au point que nous avons importé plus de 148 milles tonnes de pêches en 2013, principalement d’Espagne, qui s’appuie sur son prix plus compétitif.

Une compétition déloyale

mardi 28 janvier 2014

L'agriculture au péril du libéralisme


Billet invité, inaugurant le passage du blog en mode collectif
La Politique Agricole Commune -PAC- a été mise en place dans les années 1960 pour répondre aux objectifs fixés par le traité de Rome : accroître la productivité de l’agriculture ; assurer un niveau de vie équitable à la population agricole ; stabiliser les marchés ; garantir la sécurité des approvisionnements ; assurer des prix raisonnables aux consommateurs. Ces objectifs ont été repris tels quels en 2007 dans le traité de Lisbonne, bien que l'Union Européenne les ait abandonnés quinze ans auparavant pour ouvrir le marché européen sur le marché mondial et favoriser l'inclusion de l'agriculture dans une économie marchande globalisée.

A l'origine, un des instruments principaux de la PAC consistait en prélèvements aux frontières destinés, non pas à fermer le marché européen, mais à compenser les différences de coût de revient avec des pays où les contraintes techniques, sociales et environnementales sont bien inférieures à celles imposées aux agriculteurs européens.
En 1992, suite à l'accord de Marrakech créant l'Organisation Mondiale du Commerce -OMC-, ces prélèvements ont été supprimés. Pour compenser la baisse des prix, l'UE a mis en place un dispositif d'aides directes assis sur les surfaces consacrées par l'agriculteur aux principales productions, notamment céréalières.

jeudi 30 mai 2013

Europe : mettre fin à l’intégration pour développer les coopérations


La construction européenne actuelle est un échec patent. Alors que l’on peine à remplir la colonne de ses avantages concrets, la liste de ses inconvénients est longue, entre règne des lobbys, régression sociale, récession, chômage ou remise en question de la démocratie. Que faire ?



Le problème, c’est l’intégration

La monnaie unique est sans doute le prisme par lequel analyser l’échec de cette construction bancale et artificielle qu’est l’UE. En effet, on constate qu’avoir une seule monnaie et une seule politique monétaire pour des pays aussi divers ne fonctionne pas parce que des pays différents doivent avoir des monnaies gérées différemment pour pouvoir s’adapter aux réalités nationales, différentes. Ce refus de voir que les réalités nationales sont différentes est au cœur de l’échec de l’UE.

S’il existe des nations distinctes, c’est parce que chaque peuple a son histoire, son identité, sa culture et souhaite donc y adapter son mode de vie, les règles de sa société. Le problème est qu’avoir fait adopter  aux Espagnols, aux Italiens, aux Portuguais et aux Grecs les a mené à la ruine. Ces pays s’ajustaient auparavant par des dévaluations, mécanisme qui fonctionnait bien. Maintenant, on leur impose des dévaluations internes, une baisse des salaires monstrueuse socialement et dont on peut douter qu’elles permettront de vraiment redresser leurs économies.

En outre, pour intégrer, ils ont supprimé toutes les frontières internes, mettant les pays dans une concurrence sauvage où c’est le moins-disant salarial, social et fiscal qui gagne. Pire, en supprimant toutes les frontières externes, l’Europe est balottée au gré des crises internationales et soumise à la pression des pays émergents qui attirent des délocalisations massives. Bref, par sa construction même, au lieu de nous tirer vers le haut, cette Europe nous tire vers le bas, sur tous les sujets, salariaux, sociaux, fiscaux ou normatifs. Où l’on redécouvre a posteriori que les frontières avaient du bien

S’y ajoute le problème du pouvoir central. D’abord, comme il n’existe pas de démocratie européenne (et qu’il n’en existera pas : en quelle langue pourrait-on débattre tout de suite ?), cet espace particulièrement opaque est peu démocratique, un paradis pour lobbys, comme Monsanto. L’UE, c’est une forme de totalitarisme pseudo-éclairé des experts indépendants. Et à chaque crise, ils répètent qu’il faut leur donner plus de pouvoir et continuer à déshabiller les Etats-nations alors que plus l’intégration avance, plus le continent va mal. Leur pouvoir personnel est devenu leur seul objectif.

La solution, c’est la coopération