lundi 20 juillet 2015

L’euro, mélange de Kafka, Ponzi, Orwell et Ça

La crise de la zone euro, qui dure depuis tout de même plus de cinq ans, révèle tous les dysfonctionnements d’une construction monétaire qui n’aurait jamais du voir le jour, comme de nombreux économistes de renom l’annonçaient avant même sa création. Petit point d’étape.



Entre complexité et irresponsabilité

La crise Grecque a le triste mérite de montrer à quel point le mode de fonctionnement de la zone euro est ubuesque. Il y a une semaine, nous avons eu le énième sommet de sauvetage de la zone euro. Quelqu’un tient-il encore le compte ? La répétition de ces sommets d’urgence montre qu’ils ne sont pas décisifs et qu’ils ne règlent pas les problèmes qu’ils sont sensés régler, puisqu’il faut toujours convoquer un autre sommet d’urgence plus tard. Et comme le soutient Gabriel Colletis dans la Tribune, rien n’a été réglé lundi. Tôt ou tard, la crise reprendra, car ce plan, décalque des plans du passé qui ont échoué, échouera aussi. En outre, on voit que le mode de fonctionnement d’une monnaie unique pour plusieurs pays est extraordinairement complexe car tout accord est soumis à de nombreuses validations.

Et ce mode de fonctionnement est profondément déresponsabilisant. Car cette complexité permet à tous les interlocuteurs de faire peser sur les autres leurs erreurs. Personne n’étant entièrement responsable de son destin, cela favorise des comportements néfastes. Cela est particulièrement visible avec l’accord de lundi, où tous les interlocuteurs semblent surtout s’être achetés du temps en sacrifiant le long terme pour le court terme, créant un immense shéma de Ponzi où ils ont augmenté de 25% le montant de dettes de la Grèce alors qu’elle ne parvenait déjà pas rembourser ce qu’elle devait dans les conditions actuelles. Il est tout de même quelque chose d’effarant à adopter un plan que presque tout le monde juge irréaliste, y compris le FMI. Mais un relatif calme à court terme semble ne pas avoir de prix.

Refus d’une réalité horrible

Cette crise révèle aussi plus encore le caractère profondément orwellien de cette construction européenne où la vérité est toute relative. Comment ne pas être effaré, comme le notait Coralie Delaume sur les réseaux sociaux, par la réaction de Manuel Valls lundi matin qui a osé parler de solidarité, alors que les Grecs, déjà étrillés par les précédents plans, vont encore subir hausses d’impôt et coupes des dépenses publiques ? Il était également révoltant d’entendre les contempteurs de la Grèce dénoncer le manque de confiance dans le pays alors qu’Athènes a fidèlement suivi les demandes de ses créanciers en matière de hausses d’impôts (les prélèvements publics sont à 46% du PIB) ou de coupes de dépenses, allant même jusqu’à des baisses de retraites de 45% ou une baisse du salaire minimum de 22%.

Depuis plus de 5 ans, les dirigeants européens se comportent comme des clowns qui présentent des plans toujours infirmés par la réalité comme des solutions définitives. Mais ces clowns ne sont pas sympathiques quand on constate le bilan de ces cinq années et demie d’austérité en Grèce, qui a fait du pays un champ de ruines sociales, entre augmentation de la mortalité infantile ou des suicides, outre 25% de taux de chômage et 50% pour les jeunes. Et comme cette sinistre plaisanterie suit aussi largement les souhaits de Washington ainsi que le note Jean-Pierre Chevènement dans Marianne, à mille lieues de ce que disaient les soutiens de l’euro, on pourrait également voir dans cette construction certaines caractéristiques du clown maléfique Ça, imaginé par le spécialiste de l’horreur étasunien Stephen King.


Le bilan de la monnaie unique européenne est absolument désastreux, économiquement, socialement ou démocratiquement. Mais tout le paradoxe, malgré les nombreux « Prix Nobel d’économie » qui le critiquent, c’est que son démontage ne semble pas encore à l’agenda, alors que ce ne serait pas compliqué.

61 commentaires:

  1. Il y a trop de marchands, notamment en France, qui ont intérêt à son maintien...on voit, ici, l'intérêt de l'égocentrisme développé dès l'école et encensé par le sport...moins on se préoccupe de son voisin, si ce n'est pour être plus fort que lui, plus on se désintéresse de l'intérêt général pour se concentrer sur son intérêt particulier...ceci étant d'ailleurs, aussi, dans le sens du profit immédiat sans se soucier de l'avenir...la conséquence est une course en avant qui produit déjà ses effets...les riches s'enrichissent, alors que les pauvres s'appauvrissent, sans que personne ne comprenne, que les bataillons de consommateurs, ceux qui dopent la croissance, ce sont les pauvres, pas les riches...Mme Bettencourt ne consommera jamais qu'une baguette par jour, quelle que soit sa fortune, et c'est là que commence l'économie réelle, pas chez Loréal, mais chez le boulanger qui grâce à cette consommation changera son pétrin, permettant au fabricant de pétrins de changer sa camionnette et ainsi de suite jusqu'à Loréal..je caricature volontairement, mais la vie est une caricature, et pour avoir bossé avec les cabinets ministériels, je peux vous assurer que leur raisonnement ne va pas aussi loin...Ces gens, selon la sagesse ancienne, s'enrichissent...pour le moment...en sciant la branche qui les soutient...

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  2. @Laurent Herblay, comment analysez-vous les propositions que vient de faire François Hollande à propos d'un gouvernement, d'un budget et d'un parlement de la zone euro ? S'agit-il d'une fuite en avant ? d'une posture qui n'a aucune chance d'aboutir ? D'une tentative de la France de contrer l'influence allemande ?

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    1. Hollande est totalement à côté de la plaque! Le gouvernement de la zone euro c'est l'Eurogroupe sous la férule du Néerlandais Jeroen Dijsselbloem mis en place, comme Jean Claude Juncker, par Madame Merkel et son ministre des Finances Wolgang Schaüble.
      Hollande, son gouvernement, le parti socialiste et toute la gauche sans compter toute la droite est prisonnière d'une religion : l'Euro et l'Europe. Il n'y a donc rien de bon à attendre d'eux !

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    2. Ce type ( et toute la clique) est un cauchemar, L'Europe n'apporte aucun benefice visible (euphemisme) et il ose sortir, droit dans les yeux au 14 juillet qu'entre les Francais et l'Europe il choisira toujours l'Europe

      Ils sont fous.Les "republicains" gauchistes ou fausses droite, sont en train de detruire toute la republique (et pas seulement elle) pour des foutaises euro-religieuses sans fondement.

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    3. @ Moi,

      S'agissant de Hollande, ce qu'il propose consiste à renforcer les pouvoirs de l'U.E.
      Sachant qu'un parlement européen devrait forcément fonctionner en conformité avec les traités... et non pallier les défauts de conception de l'U.E.

      C'est pire qu'une fuite en avant... c'est entre autre montrer que l'on n 'a pas compris ou que l'on refuse de comprendre que le problème, c'est l'U.E.

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    4. @ Moi

      "Quand on n’a qu’un marteau, tous les problèmes deviennent des clous…" 'A. Maslow)

      DemOs

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    5. "pour celui qui a un marteau en main tout problème est semblable à un clou". Ce qui signifie : absence de compétence en dehors du domaine du marteau, bien sûr.
      Mais surtout: le marteau me permet d'affirmer mon emprise sur la réalité y compris quand je te le met dans la tête.
      La seule question essentielle:
      A qui le crime profite t il ?
      Où va l'argent ?
      les crétins diplômés ont un minimum de compétences dans les domaines clous et marteaux.

      Ce qu'ils en tirent est ce qu'ils veulent délibérément en tirer, pour leurs profits et celui de leur classe

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  3. D'un autre côté :

    S'ils avaient à choisir entre un accord avec des mesures draconiennes, 70% ont répondu qu'il préféreraient cet accord à un défaut suivi d'un Grexit (24%).

    http://www.okeanews.fr/20150718-sondage-syriza-toujours-en-tete-et-les-grecs-pour-rester-dans-leuro

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    1. Les Grecs avaient le choix entre le grexit et le déshonneur ; ils ont choisi le déshonneur… ils auront le grexit et le déshonneur (et la misère) ;

      Une majorité de Grecs semblent penser que sortir de l'euro, les feraient rejoindre les pays du tiers-monde...

      L'austérité intensive à haute dose va rincer les Grecs et les projeter sans appel dans le club des pays du tiers-monde.
      Ils n'auront ni l'euro ni la prospérité.

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    2. Frédéric Lordon :
      «Que désormais la majorité des économistes, ceux du FMI en tête, et Prix (d'éconoie de la banque de Suède en la mémoire de) Nobel compris, n’hésitent plus à hurler au fou en découvrant les dernières trouvailles de l’Eurogroupe — rajouter une dose massive de ce qui a déjà méthodiquement détruit l’économie grecque —, n’est plus d’aucun effet. On peut déjà dire, à la louche, mais sans grand risque de se tromper de beaucoup, qu’en étant certain de précipiter la Grèce dans une récession carabinée pour 2015, le «plan» supposément fait pour réduire le ratio de dette lui fera passer les 200 % de PIB, ainsi que le taux de chômage les 30 %, à horizon d’un an ou deux.»

      C'est cela des mesures draconiennes...

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    3. @ Anonyme20 juillet 2015 09:42

      Les sondages, tu sais ce que nous pouvons en penser au vu du nombre d'erreurs et d'âneries passées, non ?
      Pour le reste, ou Tsipras était un vrai Premier ministre avec une vision, un projet, un homme politique au sens noble du terme, ou il n'était qu'une caricature, un ectoplasme digne d'avoir sa carte au PS français ? A défaut, il te reste la solution de la bien-pensance version "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" : Tsipras est courageux, il s'est opposé aux dirigeants européens, mais a dû céder face au chantage". A toi de choisir.

      DemOs

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    4. @anonyme
      Comme Demos, je ne fais pas confiance aux sondages et surtout ceux réalisés en Grèce. Ce sont ces mêmes sondages, qui prédisaient la victoire du oui le 05/07 et on a le résultat ! Ci-dessous un lien Mediapart, qui indique que selon un sondage effectue en décembre dernier, 52% des Grecs veulent retourner à la Drachme, contre seulement 32%, qui souhaitent rester dans le l’Euro. Je ne serais pas étonné que s’il y avait un referendum sur ce sujet, le retour à la Drachme l’emporterait largement !

      http://blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grece/article/040115/les-grecs-et-lunion-europeenne-sortir-de-leuro-mais-pas-de-lue-sondagesondage de 12/2014

      EB.

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    5. @EB
      "404 cette page n'existe pas" ¨ ^_^

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  4. Bien sûr que l'euro est un défi au sens commun et qu'il n'aurait jamais dû exister. Cela dit, on fait quoi?
    Son existence prouve simplement qu'il y a la volonté d'un groupe de pression de le maintenir et que ce groupe en a les moyens.
    La première des choses serait d'identifier ce groupe (lobby) qui a suffisamment d'influence pour imposer cette existence à plus de 300 millions d'individus

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    1. @cliquet

      Bien d'accord avec toi.
      On passe beaucoup de temps à analyser les conséquences et à faire des prospectives sur l'avenir, et c'est bien de le faire.

      Mais je vois peu d'articles qui essaient d'identifier clairement et finement ces lobbies, groupes, centres d'intérêts bien compris : qui sont concrètement les réseaux et les personnes à qui profite le crime ?

      Je suis preneur de tout lien ou article sur le sujet.

      Le problème aussi c'est que lorsque l'on commence à aborder ces sujets, on se fait vite taxer de complotiste...

      ***Jacko***

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  5. La crise ne vient pas de l'Euro, mais de la mauvaise gestion par la Troika de la crise Euro qui a été déclenchée par celle des marchés US.

    La Grèce avait 110% de dette publique en 2010, rien d'ingérable si la BCE prêtait directement à bas taux, aucun besoin de transfert budgétaire de l'Allemagne vers les pays du sud, comme le prétendent certains, si la BCE agit en prêteur direct.

    La Troïka a exigé un retour trop rapide à un équilibre budgétaire, quelques soient les règles cibles car l'Allemagne et la France ont eux aussi largement dépassé ces règles dès le début de l'Euro et personne n'a fait de scandale, ni étranglé ces pays.

    Ce n'est pas le principe d'une monnaie unique qui a fait exploser la dette grecque et croitre fortement celle des autres pays de l'Euro, mais la gestion stupide de la Troïka qui en 2008 a entrainé tous les pays, y compris l'Allemagne, dans une spirale stagnation-dette.

    Le retour aux monnaies nationales ajouterait la spéculation monétaire à la spéculation sur les dettes, un beau cocktail explosif...

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    1. @Anonyme de 10:31

      « La crise ne vient pas de l'euro ».

      Faut-il vraiment revenir sur tout ce qui a été écrit depuis 2008, tout ce qui a été rappelé aussi d'écrits antérieurs sur ce que F. Lordon a qualifié justement de « malfaçon », dans le but de montrer que si justement, le problème venait non exclusivement mais largement de l'euro ? Je rappelais hier les mises en garde de James Meade contre l'idée d'une union monétaire, en 1957. J'aurais pu citer aussi N. Kaldor et son article du New Statesman du 12 mars 1971 : « The Dynamic Effects Of The Common Market » : « […] if the creation of a monetary union and Community control over national budgets generates pressures which lead to a breakdown of the whole system it will prevent the development of a political union, not promote it ». M. Friedman, qui n'était pas du tout du même camp que Kaldor, ne croyait pas, à la fin des années 90, que la monnaie unique survivrait beaucoup plus d'une quinzaine d'années. Bernard Connolly a laissé un témoignage de l'intérieur accablant de la manière dont la monnaie unique a été préparée par les milieux bruxellois dans The Rotten Heart of Europe (1995). Tout récemment encore, il rappelait pour le Financial Times : « People misapprehend the problem of the euro when they talk about government debt crises. The problem is with the relative competitiveness of each of the nations as a whole. Adjustment within the euro area requires an internal devaluation, which means deflation or depression, or a transfer union [in which the better-off states subsidise the worse off]. » (http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c5da21d8-26ee-11e5-bd83-71cb60e8f08c.html). Et il faudrait encore citer les travaux essentiels de H. Flassbeck, de J. Bibow, outre évidemment les multiples publications sur ce thème de J. Sapir.

      Il est parfaitement possible de mettre en œuvre des mécanismes en vue de contrer la spéculation monétaire. Ils ont été évoqués dans les divers scenarii de sortie de l'euro qui ont été envisagés.

      Otmar Issing, ancien de la Bundesbank et de la BCE, ardent défenseur de l'orthodoxie ordolibérale, vient de déclarer que si la crise devait perdurer, il serait bien forcé d'en arriver à la conclusion que oui, la monnaie unique était sans doute une erreur (http://www.corriere.it/economia/15_luglio_16/crisi-greca-l-economista-issing-inutile-illudersi-meglio-fuori-euro-0b802768-2b7d-11e5-a01d-bba7d75a97f7.shtml).

      YPB

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    2. La troïka a géré la crise conformément aux traités européen d'une part..

      et aussi de manière à protéger l'euro tel qu'il est "construit".
      (ne pas affaiblir les instances européennes en lachant du lest pour la Grèce... ce qui serait la fin de l'€uro ! ni plus ni moins)

      Il faut arrêter de voir l'€uro comme il devrait être... mais le voir tel qu'il est.

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    3. @ Anonyme20 juillet 2015 10:31

      "La crise ne vient pas de l'Euro." Je sais que les questions mal posées reçoivent forcément de mauvaises réponses.
      Que plusieurs causes soient à l'origine de la crise ne se discute pas, mais n'enlève rien au fait que la monnaie unique contient sa fin en elle-même et qu'elle ne peut que générer des catastrophes pour les pays de l'UE. Pour une bonne et simple raison : les économies concernées sont complètement hétérogènes. Et je le réécris pour la énième fois : si tant est qu'une Union devait être mise en place, sa construction devait commencer par la discussion et l'adoption de mesures convergentes sur les plans économique, social, fiscal, politique ... par les futurs membres de cette Union. Or, les dirigeants et les technocrates européens ont fait le contraire en passant leurs décisions au forceps. Choisir la force plutôt que le dialogue ne mène à rien de sérieux. CQFD.

      DemOs

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    4. Le but n'est pas de créer une Z.M.O. -prérequis indispensable à une monnaie unique- ;

      L'idée est justement de pouvoir mettre en concurrence les pays membres ; et aussi de forcer les pays à faire certaines réformes gagnantes-perdantes (gagnantes pour les nantis ; perdantes pour les autres) ;

      Si on dit au préalable quelles sont les sacrifices que les peuples doivent faire pour organiser et gérer une monnaie unique : les peuples vont dire "non, pas question". Donc il faut embrigader les gens d'abord, et leur dire ensuite qu'un retour aux monnaies nationales couteraient bien trop chère...

      Une fois que les peuples sont coincés -du moins, on leur fait croire-, leur faire avaler des réformes insoutenables pour eux.

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  6. Tsipras pourrait au moins préparer une sortie pour intimider au mieux et la réaliser au pire :

    http://www.voxeu.org/article/greece-should-prepare-grexit-and-then-not-do-it#.Vay_J0BA80c.twitter

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    1. Pour que le chantage à la sortie fonctionne, il faut clairement montrer qu'il s'agit d'une solution viable que l'on ne craint pas. Or, Wyplosz accompagne ses recommandations d'une précision (« It should be clear that Grexit remains a disastrous choice ») qui leur ôte une large part de leur valeur opératoire.

      S'engager dans une négociation en brandissant la menace d'une sortie de l'union monétaire, tout en faisant savoir à tous les vents que l'on considère cette sortie comme une option désastreuse ? Qui va se laisser impressionner par ça ?

      Ou pour dire les choses autrement : quiconque veut sortir la Grèce de l'euro devra citer Sapir (qui croit que c'est possible sans trop de casse) plutôt que Wyplosz (qui croit et dit clairement le contraire).

      YPB

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  7. Entre Sapir qui vit dans les nuages et Wyplosz qui n'est pas un irresponsable inconscient...

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    1. Les gens qui ne sont pas d'accord avec vous sont des irresponsables inconscients...

      Mais faire plonger le PIB grec de 25 points, c'est quoi ? du génie pur en barre ?...

      Quant à Wyplosz, en soi c'est pas idiot de prôner de bluffer...
      mais annoncer publiquement que la stratégie que l'on conseille est un pur mouvement de bluff ?

      Ah, non, c'est du génie... sans doute.

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    2. Wyplosz n'est pas dans le gouvernement grec, il peut bien dire ce qu'il veut.

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    3. @Anonyme

      Wyplosz fait savoir PUBLIQUEMENT que toute annonce de sortie de l'euro ne pourrait relever que du bluff, parce que ses conséquences seraient désastreuses. Il recommande ensuite PUBLIQUEMENT au gouvernement grec de brandir cette menace qu'il vient lui-même de disqualifier. Si vous ne voyez pas où se situe le problème, il n'y a effectivement pas grand-chose à vous répondre.

      YPB

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    4. C'est qui ce Wyplosz :un clown, un sous-marin de l'UE ou un membre de la famille de Hollande ?
      En tout cas, il doit mieux connaître Pif, le chien que la théorie des jeux.

      DemOs

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  8. Pour faire court, il est beaucoup plus difficile pour un pays de la zone euro qui a évolué vers une situation de crise économique de revenir à une situation assainie qu’un pays disposant de la souveraineté monétaire. C’est un point qui a été souvent évoqué par divers auteurs. J’ai signalé récemment un article en ce sens : The euro is a disaster even for the countries that do everything right :

    http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/07/17/the-euro-is-a-disaster-even-for-the-countries-that-do-everything-right/

    Essentiellement parce que le rétablissement de la compétitivité par dépréciation de la monnaie est remplacé, dans la zone euro, par le rétablissement de la compétitivité par dévaluation interne (réduction des dépenses, des salaires, des pensions, augmentation de la fiscalité pour réduire les déficits) dont les effets secondaires se sont avérés plus nocifs que ceux de la dépréciation de la monnaie (qui est en générale subie en période de crise, cas de l’Islande et du Royaume-Uni lors de la crise financière de 2008), éventuellement couplée à d’autres mesures pouvant effectivement être de l’austérité , du QE, etc. Et la sortie de crise n’est pas facile, même pour les pays ayant conservé leur souveraineté monétaire, mais pour les pays en crise de la zone euro c’est beaucoup plus difficile, car ils sont, en fait, dans une pseudo-union où le plus fort coupe les jambes au plus faible. Voir cet article de Ben S. Bernanke, l’ancien président de la FED :

    http://www.brookings.edu/blogs/ben-bernanke/posts/2015/07/17-greece-and-europe

    Je le cite :

    (Fin 2009 et début 2010 des taux de chômage en Europe et aux États-Unis étaient à peu près égaux, à environ 10 pour cent de la population active. Aujourd'hui, le taux de chômage aux États-Unis est de 5,3 pour cent, tandis que le taux de chômage dans la zone euro est de plus de 11 pour cent. Par ailleurs, une part très importante du chômage de la zone euro se compose de jeunes travailleurs; l'incapacité de ces travailleurs d'acquérir des compétences et de l'expérience de travail nuira au potentiel de croissance à long terme de l'Europe.)

    Plus bas il écrit :

    « Actuellement, le taux de chômage dans la zone euro, hors Allemagne, dépasse 13 pour cent, comparativement à moins de 5 pour cent en Allemagne. D’autres données économiques montrent des anomalies similaires au sein de la zone euro entre le «Nord» (dont l'Allemagne) et le «sud ».

    Ces deux constats mettent en évidence les deux problèmes majeurs du cadre institutionnel de la zone euro. Il n’est pas adapté aux survenues de crises, même si la BCE avec ses QE et sa politique de taux bas a réduit un peu ce fait. Il accroit les divergences économiques entre les parties performantes et les parties bancales de la zone euro, beaucoup plus que cela ne serait les cas si parties bancales avaient conservé leur monnaie nationale. La France se trouve aujourd’hui en partie bancale. Ça se voit au taux de chômage qui augmente sur une très longue période de temps et au ratio dettes publiques sur PIB qui continue de croitre, comme celui de l’Italie, même dans les circonstances favorables de l’année 2015 qui n’ont pas vocation à durer éternellement (baisse du pétrole, baisse de l’euro, taux d'emprunt bas lié au QE et l’action de la BCE sur des taux particulièrement bas).

    Saul

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  9. "S'engager dans une négociation en brandissant la menace d'une sortie de l'union monétaire, tout en faisant savoir à tous les vents que l'on considère cette sortie comme une option désastreuse ? Qui va se laisser impressionner par ça ? "

    D'abord, ce n'est pas ce que dirait Tsipras, ensuite il est évident que c'est la question que se poserait de toutes façons les membres de la Troïka qui ne sont pas totalement stupides. Et enfin, c'est exactement ce qui se passe dans la confrontation entre 2 puissances nucléaires, c'est à dire "si tu me fais morfler, tu vas morfler au moins autant, sinon plus".

    De plus, à partir du moment où une sortie est sérieusement préparée pas Tsipras et son gouvernement, que c'est connu par la Troïka, l'intimidation est immédiate et la possibilité d'une sortie devient largement probable en cas d'emballement.

    Les conséquences d'un Grexit, personne n'en sait rien, ce cas de figure dans ce contexte n'a jamais existé, dans aucun livre de cuisine économique, pas la peine de se croire si savant que ça. En 1914, les mecs pensaient que la guerre serait une promenade de santé de quelques semaines et ça a été une boucherie de 4 ans. Les types de l'époque n'étaient plus idiots que maintenant, mais se sont mis complètement le doigt dans l’œil. Des exemples comme ça, où des doctes ignorants ont tout prévu et que rien ne se passe comme prévu, on en a à la pelle...

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    1. L'efficacité de la dissuasion présuppose que l'éventualité de l'utilisation effective de l'arme nucléaire soit acceptée, bref que la menace soit crédible, aussi folle qu'elle puisse paraître. C'est exactement ce qu'a fait le général de Gaulle lorsqu'il a affirmé qu'en cas d'invasion de l'Allemagne par les forces du Pacte de Varsovie, il n'hésiterait pas à déclencher le feu nucléaire. Cela n'a pu paraître crédible que parce qu'il n'avait pas auparavant dépensé de l'énergie à proclamer à tous les vents la folie de l'usage de l'arme atomique.

      Pour que la menace d'un grexit soit crédible, il faut donner le sentiment qu'on y voit une solution de sortie de crise possible, et non seulement un pis-aller. Et la meilleure solution, c'est de faire croire qu'on suit les conseils de quelqu'un qui voit dans la sortie de l'euro une délivrance. Remplacer Varoufakis par Lapavitsas, par exemple. Mais l'une des raisons pour lesquelles Tsipras ne pouvait guère utiliser ce bluff, outre le fait qu'il n'y croyait pas lui-même, est qu'il n'aurait pas été en mesure d'inquiéter les Allemands. Maintenir à tout prix les Grecs dans l'eurozone n'est pas leur obsession.

      Vous dites ensuite que personne ne sait rien des conséquences d'un grexit, qu'il est impossible d'anticiper ce qui se passerait. Peut-être. Mais alors pourquoi citer comme référence Wyplosz, un économiste qui prétend exactement le contraire (« It should be clear that Grexit remains a disastrous choice » ) ?

      YPB

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  10. "Il est parfaitement possible de mettre en œuvre des mécanismes en vue de contrer la spéculation monétaire."

    Demandez aux suisses, malaysiens ou argentins ce qu'ils en pensent...

    A part affirmer vos rêves, quoi d'autre ?

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    1. La possiblité de prendre des mesures contre la spéculation, c'est ce qu'on envisagé tous les économistes qui ont réfléchi aux mesures d'accompagnement d'une sortie coordonnées de l'euro vers ce qui ne serait pas d'ailleurs forcément un retour pur et simple au régime des monnaies nationales, mais une forme de monnaie commune. Quoi qu'il en soit, ces mesures devraient inclure effectivement un contrôle accru des marchés de capitaux et des opérations en leur sein.

      L'euro n'a jamais fait disparaître la spéculation. Il n'est donc pas une réponse aux problèmes qu'elle pose. Elle s'est juste déplacée des taux de change sur les monnaies vers les taux d'intérêt sur les dettes souveraines, comme on l'a vu en 2011-2012. On a songé à prendre des mesures contre la spéculation à cette occasion, mesures qui auraient pu être mises en œuvre vingt ans plus tôt, lors des attaques spéculatives qui ont affaibli le SME. Mais à quoi bon citer des références aux travaux de ceux que vous qualifierez simplement d'utopistes irresponsables ? Votre mode d'argumentation présente un avantage auquel il faut rendre justice : il ne vous fatigue pas trop.

      YPB

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  11. "La troïka a géré la crise conformément aux traités européen d'une part.."

    Non, la BCE avec ses QE et autres bazookas a bien tordu les bras des traités au point que la BVerfG de Karlsruhe s'en est émue plusieurs fois, en vain. Sans compter le MES, les bail-in à répétition et le FESF.

    Rien de cela n'était dans les traités.

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    1. Correction : Les bail-out à répétition, privés ou des états; hair cut et prêts bilatéraux.

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    2. Les QE c'est pour continuer à appliquer les traités (poursuivre le but des traités : tout privatiser, et le public c'est beurk !)... en effet, c'est paradoxal.

      Les eurocrates feront tous les écarts pour ne pas avoir à remettre en cause les traités.

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    3. Dans l'esprit des eurocrates, les écarts et les contradictions (soi-disant transitoires) avec les traités sont nécessaires à causes de ces méchants Etats qui ne sont pas prêts à vivre dans le "monde vertueux" défini dans les traités.

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  12. beaucoup est dit parmi les commentaires, je me contenterai donc de vous dire Mr Herblay, que je me sens complètement en phase avec ce texte.....ce qui pour vous, n'a pas beaucoup d'importance, mais c'est mieux que de dire une vacherie

    hollande démontre gentiment qu'il est le même guignol que sarko devant les évènements dont on se demande d'ailleurs si ça l'intéresse vraiment...il donne l'impression de regarder une engueulade entre deux parents, comme un gamin tout penaud qui ne sait jamais quel parti soutenir....


    le problème n'est plus grec depuis la décision de maintenir ce pays dans l'euro, le sort des grecs est décidé, la zone va les laisser crever lentement, car ce qui n'est pas dit, c'est que pendant 5 mois, la situation s'est détériorée d'une manière violente......un peu comme la France qui s'est désindustrialisée entre 2008 et 2014, époque où la parité de l'euro tournait autour de 1.3 à 1.4 dollar.....(à envergure et économies différents bien sûr)


    quant à valls, il n'a pas encore donné tout son potentiel si ça tourne vilain, je fais le pari qu'il va nous surprendre (et pas forcément agréablement)...sans compter que comme gestionnaire il se pose là aussi, son passage à evry a été mémorable...alors à mon avis il ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, mais l'essentiel pour lui est de dire comme les autres...heu les bruxellois

    quel bande de déconneurs nous avons..

    Stan


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  13. "Mais l'une des raisons pour lesquelles Tsipras ne pouvait guère utiliser ce bluff, outre le fait qu'il n'y croyait pas lui-même, est qu'il n'aurait pas été en mesure d'inquiéter les Allemands. Maintenir à tout prix les Grecs dans l'eurozone n'est pas leur obsession."

    Ah bon, vous croyez que les allemands forment un bloc uni ? Vous vous trompez grandement, sans compter que les autres pays en pseudo phase avec l'Allemagne peuvent retourner casaque rapidement. Les unions de circonstances ne sont que des façades Potemkine.

    Vous en êtes encore à la guerre de position des tranchées de Verdun, quand les conflits sont d'une toute autre nature, bien plus fluide et circonstanciée que vos gros sabots.

    Quand Wysploz dit "« It should be clear that Grexit remains a disastrous choice », il dit la même chose que de Gaulle concernant l'arme nucléaire. C'est un désastre pour tous, pas que pour la Grèce.

    C'est le centre de ce type de cas de théorie des jeux dont la subtilité et la puissance vous échappe complètement. Ce qui fait que vous ne serez jamais un diplomate, avec heureusement un peu de chance, tellement vous êtes balourd.

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    1. Les Allemands ont réussi à imposer leur conceptions économiques dans les traités...

      L'U.E. est par définition un bloc uni autour de l'Allemagne.

      Je dis ça, je dis rien.

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    2. Les Allemands ne forment peut-être pas un bloc uni, mais ceux qui sont prêts à apporter la contradiction à Schäuble ne sont plus obsédés que lui de maintenir la Grèce coûte que coûte dans l'eurozone. Où sont les forces politiques en Allemagne qui seraient prêtes à tous les sacrifices pour cela ?

      Ce que vous prétendez saisir de la théorie des jeux ou de la pensée stratégique tiendrait manifestement sur un timbre-poste et, pour ce qui est de l'économie, vous vous enferrez avec votre référence à Wyplosz. Lorsque celui-ci dit que la sortie de l'euro serait un désastre, il énonce une contre-vérité, qu'il prétende l'appliquer à la seule Grèce ou à l'Europe entière. Mais il est cohérent. Wyplosz est convaincu que la crise de la dette peut se résumer à une crise de discipline fiscale, aggravée par un management inadéquat (The Eurozone crisis: A near-perfect case of mismanagement, Economia Marche, Journal of Applied Economics, Vol. XXXIII, No. 1, June 2014). Il néglige totalement les autres dimensions du problème, au mépris d'une littérature économique surabondante.

      Quant à votre prétention à la subtilité… Elle relève juste d'un manque évident de subtilité. Par contre, vous avez raison sur un point : je ne serai jamais diplomate, ce dont je me félicite au regard des erreurs de jugement radicales dont l'histoire de la diplomatie est remplie, au moins autant que l'histoire de la pensée militaire, mais avec peut-être moins d'excuses. On peut toujours citer de brillants contre-exemples individuels, mais seul quelqu'un qui n'y comprend goutte peut à ce point surestimer l'intelligence des diplomates en tant que corporation

      YPB

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  14. @ Axel

    Pas sûr qu’ils aient en réalité intérêt à son maintien. En réalité, cela détruit beaucoup de choses. Je crois plus à un conformisme intellectuel : ils n’imaginent plus que cela puisse être autrement…

    @ Moi

    Il faut que j’en fasse un papier. Aucune chance d’arriver avec les positions de l’Allemagne. Souvenez-vous des euro obligations.

    @ Lowcarber

    Ainsi, il ne remet pas en cause sa religion

    @ Anonyme 9h42 & 10h31 & 14h50 & 19h17

    J’ai tenté d’en expliquer les raisons. Si la monnaie unique a joué un grand rôle : baisse des taux auxquels la Grèce empruntait, créant un immense effet d’aubaine, mais en la privant de la dévaluation à laquelle son économie était habituée et de la possibilité de monétiser sa dette. Cela fait beaucoup

    Et 9 « prix Nobel d’économie » et tous les économistes qui ont étudié les précédentes fins d’union monétaire

    Justement, la Malaisie ou l’Argentine ont réussi en partie à se protéger

    @ Abd_Salam

    Très bien vu pour les Grecs, malheureusement. Merci pour la citation

    @ Jacko

    Ceux qui en profitent : les politiques nationaux qui y gagnent l’irresponsabilité, les multinationales, une belle caisse de résonance pour leurs intérêts, la finance, protégée par l’Europe

    @ YPB & Saul

    Merci

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  15. Il faudrait peut-être aussi parler de Mitterrand qui aurait dit qu'avec la monnaie unique on allait ligoter l'Allemagne. Comment un homme aussi brillant a-t-il pu croire une chose aussi stupide ?

    On attache un éléphant à une gazelle et c'est l'éléphant qui est ligoté ? A l'époque l'industrie allemande pesait déjà plus que celles de la France et l'Angleterre réunie (eh oui, la prospérité allemande actuelle ne doit rien aux sinistres Schröder et Hartz, bien au contraire ils ont laissé leur peuple plus pauvre qu'ils l'avaient trouvé)

    A l'époque je n'y avait pas cru une seconde et pourtant je ne connaissais pas encore la théorie des zones monétaires optimales, je croyais naïvement que la monnaie était comme les degrés Celsius et les degrés Fahrenheit, une question de graduation sur le thermomètre qui ne peut rien changer à la température.

    Ivan

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    1. Je ne suis pas sûr qu'à l'origine, l'industrie française fut si à la ramasse que ça...

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    2. Avant la monnaie unique la situation française était peu ou prou aussi catastrophique que celle de l'Angleterre. Depuis la monnaie unique c'est encore pire en France qu'outre Manche.

      Ivan

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    3. Je n'en suis pas sûr...

      Je pense que la désindustrialisation a commencé en France bien avant la monnaie unique...
      Mais je ne suis pas d'accord pour dire que la France a été nulle sur plan industriel.

      Les patrons allemands se sont adapté à leur contexte : des ouvriers dociles, donc beaucoup de "délocalisation en interne" ! Les patrons français ont fait de même, s'adapter à une main d'oeuvre moins docile et plus protégée habituellement, donc délocalisation massive très tôt...

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    4. J'ai pas dit que la France de Giscard et de Mitterrand (avant la monnaie unique) était plus nulle que l'Angleterre de Mme Thatcher...mais guère moins non plus et c'était déjà beaucoup trop nul pour moi.

      Quant à la main-d’œuvre allemande elle était beaucoup moins docile et plus protégée, ce qui était la grande force de l'économie allemande, aussi bien vis-à-vis de la France que de l'Angleterre. Au début des années 1980 j'ai travaillé en Allemagne parce qu'en France tout était déjà bouché pour les jeunes comme moi (et parce que j'avais la chance de parler allemand bien sûr). Le travail était dur et mal payé mais il avait au moins le mérite d'exister alors qu'en France c'était la même horreur que dans l'Angleterre thatcherienne, il n'y avait absolument rien.

      Je vous garanti qu'à l'époque les travailleurs allemands étaient protégés d'une manière inimaginable pour nous autres français, au point que même un OS ou un intérimaire n'hésitait pas à attaquer son patron en justice si ce dernier ce permettait de l'insulter ! Et il gagnait s'il apportait la preuve de son accusation...

      "Il m'a traité de petit con et ils s'est permis de me tutoyer juste parce que j'avais fait une erreur, ou parce que je suis arrivé en retard !" Vous croyez qu'on peut obtenir des dommages et intérêts, voire l'annulation du licenciement d'un tribunal français avec ce genre d'argument ?

      Je vous assure que l'Allemagne et les allemands se porteraient beaucoup mieux aujourd'hui s'il n'y avait pas eu les réformes Hartz-Schroeder. Je pense même que la suppression du Bafög (une bourse équivalente au SMIC français, non remboursable, à laquelle tous les étudiants allemands pouvaient prétendre indépendamment du revenu de leur parents et jusqu'à un âge avancé) au début des années 1980 (Helmut Kohl) a marqué le début de la fin du modèle allemand dont j'étais un ardent défenseur.

      Malgré cette tragique et criminelle erreur, et celles qui ont suivis, l'Allemagne reste bien plus forte que la France, pourquoi ? Parce que même après avoir démantelé la moitié de leur système social les allemands ne sont toujours pas tombés aussi bas que nous !

      Le système Hartz4 est abject, je ne le conteste pas moi qui a connu ce qu'il y avait avant, mais il reste encore bien plus généreux que notre RSA français.

      Ivan

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    5. Si vous cherchez une époque à laquelle l'industrie française était capable de soutenir la comparaison avec l'Allemagne vous devez remonter avant 1974, c'est-à-dire avant Giscard (je m'en souviens aussi mais j'étais vraiment très jeune, pour ne pas dire gamin)

      Le système social français était déjà aussi indigent et honteux qu'aujourd'hui, mais comme il n'y avait pas de chômage cela ne condamnait pas encore notre économie ni notre croissance.

      Ivan

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    6. Au fait les années d'étude (et donc de Bafög) en Allemagne comptaient pour la retraite comme des années de travail... d'ailleurs je ne suis même pas sûr qu'elles ne comptent plus du tout aujourd'hui.

      Toute la prospérité de l'Allemagne aujourd'hui repose sur le fait que les jeunes dans les années 1960-1970, voire 1980 étaient traités comme des êtres humains à part entière, et pas comme des chiens, contrairement à la France.

      Ivan

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    7. @ Ivan,

      Je compare l'industrie française à l'industrie allemande (pas à l'industrie britannique que je ne connais pas du tout) ; je suis frontalier avec l'Allemagne.

      Je parle surtout des performances en terme de production et d'export. Et je sais parfaitement que l'industrie française n'a pas à rougir face à l'Allemagne.

      Je répète juste que les patrons français ont déserté la France car ils pensent qu'en France, on ne pouvait pas mettre en place les réformes telles que hart IV ! le travailleur français a la réputation de ne pas se laisser faire.

      Ce que je connais du travailleur allemand, c'est qu'il est plus docile ! sur le plan de la doctrine économique, je veux dire.
      (et non qu'il n'existe jamais de litiges entre employeurs et employés en Allemagne)

      On peut facilement convaincre un travailleur allemand qu'il faut faire des sacrifices pour sauver l'emploi ou l'économie allemande (et comme par hasard, le seul à faire des sacrifices, ce sont les travailleurs ! pas le nantis)

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  16. YPB

    La théorie des jeux tient sur un timbre poste et c'est ce qui vous dépasse car vous n'y comprenez rien. Alors vous en rajoutez des tonnes inutiles.

    Allez vous rhabiller. Vous ne faites pas le poids.

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    1. On a bien compris que vous n'étiez pas ici pour argumenter.

      YPB

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  17. "Et 9 « prix Nobel d’économie » et tous les économistes qui ont étudié les précédentes fins d’union monétaire"

    Et alors ? Quand Napoléon a gagné ses batailles, au moins 100 stratèges avaient étudié les batailles antérieures pour prédire les défaites de Napoléon, et il a vaincu. Les bibliographies sont remplies de prédictions ratées. Votre érudition prétendue est un peigne pour un chauve.

    En 14 ou 39, de nombreux traités de stratégie avaient prévu la victoire facile. Ils se sont tous fourvoyés et les dégâts ont été immenses.

    Au lieu de jouer au petit con savant qui sait tout, enflé de ces certitudes de bouffon irresponsable, réfléchissez !

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    1. Y'en a beaucoup qui confondent manipuler leur idéologie et la projeter sur la réalité ET analyser des batailles (ou autre chose).

      Comme les ultra-libéraux.

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    2. @à l'anonyme.
      Et les partisans de l'euro il y'a quelques années ? ils nous ont pas fait des prédictions foireuses sur les soi disant bienfaits de leur monnaie ?

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    3. Connaissez vous la plaisanterie “An economic expert is a guy who knows tomorrow why the things he said yesterday didn’t happen today”
      Je vous invite à la méditer longuement, surtout qu'en matière d'économie comme en manière de conseil, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

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  18. @ Ivan

    Mitterrand, comme les politiciens actuels, ne se souciait que des apparences. Il n’avait que faire du réel.

    L’industrie française avait moins de retard sur l’Allemagne, même si la désinflation compétitive et les libéralisations des années 1980 lui avaient déjà fait du mal.

    L’euro a été une bénédiction pour l’Allemagne, qui en a compris les conséquences avant tout le monde, avec sa baisse du coût du travail, alors que les autres pays n’ont pas compris les implications du fait qu’ils ne pourraient plus dévaluer.

    Merci pour toutes les informations sur l’Allemagne. Très intéressant.

    @ Anonyme 23h36

    Il me semble que lire les papiers de « prix Nobel d’économie » ou les études sur les fins d’union monétaire permettait de réfléchir. Mais c’est peut-être ce qui fait peur aux eurolibéraux.

    Enfin, sur la Grèce, je vous renvoie à mes prévisions, qui, malheureusement, se sont largement révélées juste…

    http://www.gaullistelibre.com/2012/05/en-grece-malheureusement-nous-avions.html

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    1. Il faut dire également que la politique du franc-fort des années 80 a été un soutien majeur pour l'Allemagne !

      C'est Chevénement qui l'explique très bien ; je crois.

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    2. Entre 1990 et 2005, la dette de la France a progressé d’environ 30 points de PIB, sans qu’on assiste parallèlement à une hausse de la part des dépenses publiques dans le PIB. La politique monétaire n'y est pas pour rien… La politique du franc fort, en vue de laisser le franc arrimé au mark et de préparer la future union monétaire, puis la surévaluation de l’euro à partir de 2002-2003, ont plombé la compétitivité de l’industrie française, nous amenant à accumuler les déficits commerciaux. Parallèlement, la politique de « désinflation compétitive » (c’est-à-dire d’argent cher) mise en œuvre par la Banque de France à l’instigation de Jean-Claude Trichet a permis de juguler l’inflation, mais au prix d’une hausse désastreuse des taux d’intérêt qui a pesé très lourdement sur l’équilibre des comptes publics et sur la capacité des entreprises à se financer.

      Sur la politique du « franc fort », une assez bonne enquête journalistique : Eric Aeschimann et Pascal Riché, La guerre de sept ans. Histoire secrète du franc fort 1989-1996, Paris, Calmann-lévy, 1996.

      YPB

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