Jeudi, la
présidente du FN a décliné sa participation à Des Paroles et Des Actes, suite à
un changement de dernière minute de l’émission. Quelques jours avant, la
justice a démandé la relaxe pour sa comparaison entre les prières de rue et
l’Occupation Allemande. Que penser de cette séquence ?
Des
médias et de la liberté de parole
Ma
critique de l’annulation de sa venue jeudi soir sur France 2 a déclenché un
torrent de commentaires de défense de sa position, y compris par des non
sympathisants. Etonnament, le Monde lui
tire son chapeau en disant qu’elle a « montré
sa maitrise de l’outil médiatique » et « sait
jouer avec l’outil en le contournant au besoin et en misant sur Internet ».
Mais je persiste à penser qu’elle a fait une erreur, et pas seulement pour les
personnes qui lui sont hostiles, comme moi. Même si le programme a été changé
au dernier moment, il
n’était pas illégitime qu’elle affronte les deux autres têtes de liste de sa
région. Et il est tout sauf évident que ses électeurs jugent favorablement
cette reculade devant l’obstacle. Enfin, je
persiste à penser que cela révèle une vision des médias pas très démocratique.
Par
ailleurs, le
procureur de la République a réclamé la relaxe pour Marine Le Pen pour avoir
comparé les prières de rue à l’Occupation nazie. Pour lui, elle n’a fait
« qu’exercer sa liberté
d’expression ». Le jugement a été mis en délibéré au 15 décembre. Et
même si j’avais condamné alors ses propos et que leur teneur fait justement
partie des éléments qui classent le FN est un parti d’extrême-droite, en
revanche, je ne pense pas qu’il soit souhaitable que Marine Le Pen puisse être
condamnée pour ces propos. Que
les électeurs, comme moi, la jugent indigne du pouvoir pour de telles
déclarations, c’est la loi de la démocratie. Mais, qu’elle soit condamnée
pour les tenir, cela me semble excessif, comme l’instauration d’une censure un
peu totalitaire qui ne me semble pas respecter les valeurs démocratiques.
Les
critiques que l’on oublie trop