Si
le gouvernement a clarifié sa direction économique depuis plus d’un an, en
penchant sans scrupule vers la droite, il semble qu’une nouvelle phase commence
sur les questions sociétales avec trois projets quasi-simultanés qui donnent
une image de la société qu’il veut nous laisser.
Tout
laisser faire ?
Bien sûr, des
néolibéraux trouveront que rassembler ces propositions sous l’angle du
laisser-faire est abusif, mais quand on y regarde de près, n’est-ce pas ce qui
rassemble la
suppression du délai de réflexion pour l’IVG, l’évolution
de l’apprentissage des langues ou le
projet sur les dons d’organe ? Bien curieusement, l’examen du projet
de loi sur la santé a vu naître un
amendement pour faciliter les IVG en supprimant le délai de réflexion. Même
si je suis un partisan convaincu de la nécessité de permettre l’IVG, en
revanche, l’apparition de cette proposition est étonnante : jamais je
n’avais entendu dire que la façon de faire de notre pays était
déraisonnablement contraignante. Pourquoi l’assouplir ?
En effet, il
s’agit d’un geste lourd et il semble a priori raisonnable de ne pas le faire à
la légère, même s’il est important de préserver cette liberté, que
le FN questionne. Mais pourquoi donc, si ce n’est par dogmatisme
laisser-fairiste, assouplir les règles actuelles ? De même un
amendement est apparu qui propose qu’à moins que le mort n’ait expressément
refusé le don de ses organes, il serait possible de les lui prendre sans même
l’accord de sa famille. On peut voir cela comme une intrusion insupportable
de l’Etat dans la fin de vie, mais je me demande s’il ne s’agit pas plutôt
d’une logique laisser-fairiste, d’un manque de respect de la dépouille d’un
mort, pour laisser-faire, même très brutalement, des prélèvements.
Le passé,
tu brûleras