Billet
invité de Thomas Schott
Depuis le tournant libéral du début des années 1980,
nos dirigeants, de gauche à droite, mandat après mandat, échouent à résorber le
chômage. Mais ont-ils vraiment tout essayé ?
Aux
“salauds“ de chômeurs, l’hebdomadaire britannique “The Economist“ offrait en
2010 une solution : « Il y a
deux manières de favoriser le retour au travail des chômeurs. L’une est de
rendre inconfortable ou précaire la vie de ceux qui reçoivent une allocation
chômage. L’autre consiste à faire que la perspective d’un emploi devienne
viable et attirante pour les entreprises – comprenez ici une baisse des
charges. » Et voilà énoncé la
logique des actes.
Il faut
sérieusement avoir forcé sur l’idéologie libérale pour soutenir un tel argument
car, cette position constitue une transposition purement théorique déterminée
par hypothèse : les riches seraient plus entreprenants s’ils payaient
moins d’impôts et les pauvres seraient plus travailleurs s’ils recevaient moins
de subsides. Or, il est clair que cette façon hyperbolique de formuler les
éléments du problème ne contient pas en elle-même le principe de la solution.
Telle
est en définitive l’énigme des libéraux : leurs solutions doivent toujours
être déduites à partir de situations fictives – l’état de nature chez Hobbes,
la fable du troc originel chez les économistes et l’hypothèse de l’efficience
des marchés chez les apôtres de l’Ecole de Chicago.
Vers la disparition du travail