mercredi 27 juin 2012

Hausse du SMIC de 2% : le prix de la mondialisation


2% au lieu de 1,4% ! Les Echos avaient donc raison. Le gouvernement a donc choisi de donner un coup de pouce symbolique pour ne pas dire dérisoire au SMIC (trois fois moins que ce que Jacques Chirac avait accordé en 1995). Une nouvelle illustration des ravages de la mondialisation.

Des sociaux-libéraux plus libéraux que sociaux

Il faut relire le papier de Frédéric Lordon qui théorisait il y a quelques semaines les futurs remaniements de François Hollande, faisant un parallèle avec tous les reniements de Lionel Jospin de 1997 à 2002, sur l’équilibre (déjà) entre la croissance et la rigueur, l’Europe, les privatisations (France Telecom…). Bien sûr, la présence de quelques nonistes au gouvernement pouvait donner l’illusion d’une ouverture aux idées alternatives, mais le choix d’hier montre que cela est illusoire.

Il est tout de même stupéfiant qu’une équipe socialiste arrivant au pouvoir après dix ans d’opposition commence son mandat par accorder royalement 0,6% de coup de pouce au SMIC après des années sans le moindre coup de pouce (signifiant que les smicards ne touchaient pas un centime des gains de productivité qu’ils faisaient). J’imaginais il y a quelques jours que François Hollande avait laissé fuité ce chiffre pour au final donner un peu plus et apparaître généreux.

Mais non, toute la rigueur et le renoncement économique du deloro-jospinisme se retouvent synthétisés dans cette décision qui montre que ces socialistes n’ont même pas l’intention de changer la vie. Ils vont gérer prudemment le pays, comme des radicaux de la 4ème République, un profil qui convient tellement bien à François Hollande. Soit dit en passant, les classes populaires savent bien qu’elles n’auront pas grand chose à attendre d’une équipe qui capitule si tôt devant la mondialisation.

La mondialisation en procès


Car la raison de ce mini-coup de pouce est bien simple : l’ouverture anarchique de nos frontières à tous les mouvements de biens, de capitaux et de personnes. C’est bien parce que les capitaux des multinationales peuvent circuler librement d’un pays à l’autre, leur permettant de faire le choix du moins-disant salarial, social ou environnemental qu’un nouveau pouvoir socialiste qui accepte cette libéralisation ne peut pas faire autrement que d’accorder un coup de pouce aussi ridicule.

Même le Monde ouvre largement ses colonnes aux thèses du Medef, sans vraiment les remettre en question. Augmenter le SMIC ? Vous n’y pensez pas, cela provoquera du chômage, laisse écrire ce grand quotidien sensé être de gauche. Il est bien évident qu’avec des salaires bien plus importants qu’en Afrique du Nord, en Europe de l’Est, ou même dans le Sud de l’Europe, la hausse du SMIC risque d’accélérer un mouvement de délocalisations qui n’en a pas besoin.

Mais là où cela devrait amener à remettre en question cette mondialisation qui provoque une grande régression sociale dans notre pays, les socialistes, dogmatiquement hostiles aux frontières et aux nations, préfèrent sacrifier le peuple et les ouvriers. Quand les socialistes adoptent à nouveau des politiques antisociales, il ne faut pas être surpris que le Général de Gaulle ait dit ne pas aimer les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes.

Oui, dans le cadre actuel, augmenter le SMIC est difficile pour notre économie. C’est pour cela qu’il faut changer de cadres, rétablir des frontières qui serviront d’écluses entre notre niveau de vie et notre protection sociale et ceux des autres pays. Sans cela, ce sera un grand nivellement par le bas.

3 commentaires:

  1. Citation de Gaulle :
    "N'aime pas les socialistes pzrce qu'ils ne sont pas socialistes"
    Bizarre cette citation, curieusement ils ne sont que socialistes, dogmatiques et pas forcément sociaux, la preuve l'augmentation symbolique du smuc, insignifiante (22 € par mois) déjà plombée par le dégel du tarif de l'énergie, augmentation d'environ 10 % du gaz.

    Parce su'ilq ne sont QUE siocalistes (application du dogme érigé comme une valeur suprême, déconnectè de la réalité)
    Gaïa

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    1. Excusez Laurent.
      Le titre est excellent, une parfaite synthèse de l'abandon, de la fuite en avant, déni de réalité (augmenter le smic en restant dans le système européiste fédéral qui le lamine par la concurrence faussée et dérégulation du travail induite).

      Soit il faut être maso ou alors, très con ou avoir des intérêts. ....
      Gaïa

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    2. " Soit il faut être maso ou alors, très con ou avoir des intérêts. "

      Mais c'est bien cela. Pour connaître un chouïa le milieu, on verra très peu de smicards chez les militants socialistes. Ce sont surtout des gens qui vont se demander où vont-ils bien pouvoir partir en vacances cet été. Luberon ou île de Ré ? Voyez...

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